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Bas les pâtes!

Matchbox: Espagne-Italie, 0-0 (4-2, t.a.b). "Apareció el santo". Après un début de tournoi discret, Iker Casillas est apparu. Auteur d’un arrêt providentiel…
Auteur : Antoine Faye le 23 Juin 2008

 

La nalyse

"Apareció el santo". Après un début de tournoi discret, Iker Casillas est apparu. Auteur d’un arrêt providentiel à l’heure de jeu, sur une frappe de Camoranesi, le gardien de Móstoles a qualifié les siens, en sortant deux tirs au but italiens.
Au bout de l’ennui et du suspense, l’Espagne a vaincu ses démons. Au diable les quatre-vingt huit ans sans victoire face à l’Italie en matchs officiels (1). Al infierno les vingt-quatre ans sans jouer la moindre demi-finale. Pour vaincre la malédiction, il fallait un miracle, le coup de pouce du destin, et surtout, l’apparition du Santo. 
Le match fut conforme aux attentes. Privée de Pirlo, l’Italie n’a pas cherché à contrôler le ballon, faute de savoir quoi en faire. Sûre de sa force et de sa fiabilité, la Squadra Azzura a patienté, espérant que les Espagnols perdraient leurs nerfs, et commettraient une erreur fatale.

L'angoisse de la Buffonada
Le calcul italien n’était pas mauvais. Car même si Luis Aragonés avait aligné l’équipe traditionnelle, pour taquiner le ballon, l’Espagne jouait contre son histoire et face à un docteur ès qualification à l’arrachée. Convaincus de la malédiction voulant que la Roja ne dépasse jamais les quarts de finale d’une grande compétition, les Espagnols ont joué avec la peur au ventre.
Les spectateurs ont donc assisté – selon leur nationalité – à cent vingt minutes d’adrénaline pure, ou d’ennui profond. Un match ressemblant beaucoup au Brésil–Italie de 1994: chaleur étouffante, faute de main, poteau et séance de tirs au but inclus. Agrémenté de quelques occasions, le duel s’est résumé au match opposant deux des meilleurs gardiens de la planète. Buffon, plus sollicité, a évité de peu de rejoindre Petr Cech et Nikopolidis dans la liste des gardiens gaffeurs de la compétition. À dix minutes de la fin, le portier transalpin bloque mal une frappe de l’infatigable Senna, et le cuir échoue contre le poteau.

Iker approche le soleil
Ce fut la seule frayeur pour les Italiens en deux heures. Car les Espagnols, exténués après soixante-dix minutes, ont assez peu créé de danger. Les hommes d’Aragonés ont tenté de faire monter la défense transalpine en frappant de loin. Le but étant de jouer dans le dos de la défense chaque fois que l’occasion se présentait.
Puisque aucune équipe ne méritait vraiment de marquer, il était logique que l’histoire se décide aux tirs aux buts, entre Buffon et Casillas. Le penalty arrêté par l’Azzuro – face à Güiza, qui n’en tire jamais – n’a pas suffi. En stoppant les tentatives de De Rossi et Di Natale, Iker Casillas catapulte la Roja en demi-finale, face à Hiddink, l’un de ses bourreaux.

(1)  L’Espagne a tout de même battu l’Italie en match amical, notamment en mars dernier.


Les muchachos

De Casillas, tout a été dit: "saint", "sauveur", "miraculeux" ou "décisif", il a livré à la Selección les arrêts qu’il réalise chaque dimanche avec le Real. Vêtu de Yachine, il a vaincu Buffon. Justice est faite.

La défense espagnole a montré une fiabilité inespérée en charnière centrale. Puyol et Marchena ont été solides face à Toni, trop esseulé. En revanche, Ramos a pêché. Déjà mis en joue par Aragonés cette semaine, le latéral madrilène a manqué de mordant, de concentration, de fiabilité.

Au milieu, Marcos Senna a livré un match modèle. Du jeu court et simple associé à un volume de jeu colossal. À imiter. Xavi a maintenu son rôle de métronome, en parcourant une distance considérable, et pouvant compter sur la disponibilité de Silva, beaucoup plus participatif et inspiré qu’à l’accoutumée. Cesc, qui a remplacé le blaugrana a donné plus de rythme et de percussion au milieu espagnol.

Devant, Torres et Villa n’ont pas été à leur aise. A tel point que le Red a été remplacé juste avant la prolongation. Villa, pour sa part, a tenté tout ce qu’il pouvait: coup franc, frappe, relais dans la surface, appels et contre-appels. Sans succès. L’Espagne – si elle veut aspirer au titre – devra retrouver son réalisme.



Les ragazzis

Dans les buts, Buffon n’a pas transmis la sécurité habituelle. Sa grossière faute de main sur la frappe de Senna aurait pu envoyer la Squadra à la maison au terme du temps règlementaire.

La défense italienne a encore écoeuré les attaquants adverses. Grosso a ressemblé à celui de 2006. Accrocheur, bagarreur et présent offensivement. Presque trop bon pour la Ligue 1. Au centre, on a surtout vu Chiellini, qui a excellé dans le placement, coupant de très nombreux centres et passes vers la surface.

Au milieu, l’Italie a souffert de l’absence de Pirlo. Les Azzuris n’ont jamais pu organiser leur jeu. Seul Cassano – chose tout à fait inimaginable voilà encore un an – a créé un semblant de danger face à Sergio Ramos.

Luca Toni, esseulé, a fait le sale boulot, tentant de reprendre tout ballon passant à sa portée. Les apports de Di Natale ou Del Piero n’ont pas permis de le rapprocher de ses milieux.



Le joueur à suivre du regard (parce qu'à pieds il est épuisant)

Infatigable et juste dans le jeu, le milieu de Villarreal Marcos Senna a livré un match impérial au centre du terrain. La simplicité poussée jusqu’au paroxysme. Prise de risque minimale, pour éviter toute perte de balle. Excellent dans la conservation et la transmission, Senna a également livré une prestation défensive de grande qualité. Abattant un travail colossal, il a couvert l’une des grandes lacunes historique de la Roja : le poste de milieu à la Makelele dont l’Espagne a toujours été orpheline, de génération en génération.



Le joueur à ne pas suivre

C’est l‘une des déceptions du tournoi. Andrés Iniesta, un des joueurs espagnols les plus talentueux, ne parvient pas à prendre le rythme de la compétition. À court de forme, le milieu du Barça ne vit que d’éclairs. Incapable de gêner Grosso, Aragonés l’a rapidement permuté au profit d’un Silva beaucoup plus remuant. Toujours pas convaincu, Luis Aragonés l’a remplacé par Cazorla, avant l’heure de jeu.



Les réactions mesurées et contemplatives de la presse espagnole

"L’Histoire a changé" (Marca).
"Vive l’Espagne!" (AS)
"Iker a été faste, homérique, impétueux. Il a été magnifique. Et pourtant, j’ai l’impression que le meilleur reste à venir" (Juanma Trueba, AS).


Les observations en vrac

• Les Espagnols ne peuvent pas se plaindre de l’arbitrage. Ils ont quand même obtenu cinq penalties dans les arrêts de jeu.
• Sacré bluffeur, ce Zambrotta! Pendant toute l’année, il a fait semblant de ne pas tenir plus de quinze minutes, juste pour tromper les Espagnols.
• Voyant Monsieur Fandel donner un carton jaune à David Villa pour une glissade de trop, Jean-Marc Furlan aurait déclaré: "Il sont pas gênés les Espagnols".
• Entendu en tribune officielle, de la bouche de Jean Michel Aulas: "On pourrait pas prendre le latéral gauche italien pour remplacer Grosso?"


Les titres auxquels vous avez échappé

Un demi de sangría
Le Roi Casillas et son Buffon
Senna survit au mur Italien
Voyage au bout de l’ennui
Casillas les a n'Iker
Vamos a jubilar a del Piero
I comme Iker
Un titre pour l'Espagne?

Réactions

  • Gillou le 23/06/2008 à 23h05
    Grosso aurait mérité un péno, au moins si l'arbitre avait mis ses lorgnons. Dire qu'il est meilleur qu'à Lyon, c'est sûr quand on a 17 milieux défensifs devant soi, c'est tours plus facile qu'avec BenArfa et Juninho...

  • Lescure le 24/06/2008 à 10h04
    De même que Villa, mais à la place il a pris un jaune et j'ai vraiment cru qu'il ne finirait pas le match tellement l'arbitre l'avait dans le nez.
    Globalement d'accord avec cette très bonne nalyse mais sur les muchachos et ragazzi j'ajouterai quelques remarques:
    J'ai trouvé Capdevilla Maloudesque et Abidalesque, aucun apport offensif, des passes systématiquement vers l'arrière et aucun centre + un placement plutôt douteux en défense. Si Arshavin est en face de lui en demi ça promet du tour de rein et aucune animation coté gauche. Ramos est un grand joeuur je pense qu'il va se reprendre.
    Vu la méforme d'Iniesta je pense qu'une animation Fabregas/Xavi (le rêve) s'impose, en souhaitant que ce p..... d'Aragones ne nie pas l'évidence.
    Un des points positifs du match: la passation de pouvoir entre Buffon et Casillas sachant que le merengue n'a que 27 ans, soit encore 2 CM et 2 Euros, obamo, pour exploser tout les superlatifs.

  • Lescure le 24/06/2008 à 10h09
    Oups j'ai oublié les ragazzi, mais en fait pas grand chose à ajouter sinon que le pauvre Toni m'a fait pitié à attendre en vain les caviars de Podolski, Ribery, Klose, Schweinsteiger, Ze Roberto et j'en passe.
    Cette équipe sans Pirlo et Totti est vraiment désespérante c'est un peu comme si l'EdF jouait sans Ribery, à 10 et contre la Roumanie tiens ;-)

  • tikko le 24/06/2008 à 10h22
    Il (Grosso) aurait aussi pu retrouver son rôle de héros façon 2006 si Toni avait eu la bonne idée de laisser filer ce ballon au lieu de tenter le contrôle aérien/retourné/raté...
    C'est bizarre que cette action ne soit pas citée parce que même si elle ne débouche pas sur un tir, c'est la plus dangereuse avec l'arrêt d'Iker.

  • AntoineF le 24/06/2008 à 12h15
    Lescure
    mardi 24 juin 2008 - 10h04

    J'ai trouvé Capdevilla Maloudesque et Abidalesque, aucun apport offensif, des passes systématiquement vers l'arrière et aucun centre + un placement plutôt douteux en défense.

    Vu la méforme d'Iniesta je pense qu'une animation Fabregas/Xavi (le rêve) s'impose, en souhaitant que ce p..... d'Aragones ne nie pas l'évidence.

    -----------------------------------------------------------------------------

    Je me permets de m'immiscer dans le débat, pour expliquer un peu le concept d'Aragonés (sans pour autant reprendre mot pour mot l'article de présentation de la Sélección, publié ici même avant le tournoi).

    Le vieux Luis n'est pas un adepte des arrières latéraux offensifs. Il a eu maille à partir avec Ramos, voilà quelques mois, pour ses montées intempestives, qui fragilisent la défense. La consigne est de ne pas monter outre-mesure, chose que Capdevila accomplit sans sourciller, bien qu'il ne manque pas de qualité pour apporter le soutien devant (il marque même de temps à autres).

    Le truc, c'est simplement que Aragonés veut que ses milieux offensifs percutent vers le centre. Par conséquent, tout perte de balle fait que l'aile du porteur de balle n'a plus qu'un rempart : le défenseur latéral. S'il manque, alors, il y a danger.

    Sur la question Iniesta, un détail mérite d'être mentionné. Il est exilé côté droit. Xavi et Iniesta étant des joueurs occupant l'axe, il est difficile de procéder au décentrage de l'un d'entre eux. Surtout qu'avec un joueur Cazorla, très bon depuis le début de l'Euro, Aragonés possède un bonhomme sans complexe qui n'hésite pas à provoquer.

    La complémentarité de Xavi et Cesc est un des gros points d'interrogations de cette Selección. Pour l'heure, Aragonés privilégie le Catalan non exilé. Luis voit initialement en Cesc un joueur de 4-5-1, faisant le piston entre le milieu et l'attaquant unique. Le match contre l'Italie a marqué une évolution puisque Cesc est rentré dans un schéma à 2 attaquants, et s'en est plutôt bien sorti. Cela ouvre des possibilités intéressantes avat le match contre la Russie.

    Pour autant, sauf blessure, je vois assez difficile que Luis modifie son schéma de départ pour affronter la Russie (C'est un avis perso, hein, rien de sur et certain). Peut être Cazorla peut il entrer comme titulaire en lieu et place d'Iniesta, mais je ne pense pas que Luis cherche à modifier son schéma de jeu pour tromper Hiddink : cela comporte le risque de faire déjouer la Roja. De plus, la victoire contre l'Italie permet à Luis d'avoir assez d'aura pour imposer ses idées à la presse.



  • tatayé le 24/06/2008 à 12h36
    Une interrogation subsiste: Toni finira-t-il par vendre des piscines?

  • LMD le 24/06/2008 à 12h38
    J'aurais plutot dit chanteur des Négresses Vertes 2 pour ma part.

  • Lescure le 24/06/2008 à 16h44
    AntoineF
    mardi 24 juin 2008 - 12h15

    Merci Antoine F pour ces précisions. Je préfère donc le schéma de Gus le sorcier avec des latéraux qui ont eux pour consigne d'apporter le surnombre en attaque. J'espère que Aragones face à une équipe plus joueuse (c'est un euphémisme) permettra aux AL d'apporter plus offensivement surtout avec des milieux qui n'ont pas le profil pour animer les ailes (même Silva a tendance à repiquer au centre un peu comme Ribery)

  • richard le 24/06/2008 à 17h09
    A propos de Ramos et de sa petite forme j'ai adoré sa talonnade pour lui-même, derrière la jambe d'appui (vous voyez de quoi je parle, non ?), lors d'une remontée côté droit, tellement prévisible et longue qu'Ambrosini a pu lui chiper sous le nez.

    A ce moment-là Aragones a du le maudire.

  • ouais.super le 24/06/2008 à 17h16
    Un grand bravo pour les titres auxquels nous avons échappé ! Énorme ! :)

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