Les résultats de la journée

Caen-Paris SG: 3-0
Lens-Sochaux: 3-2
Rennes-Valenciennes: 1-0
Saint-Étienne-Lorient: 1-0
Nancy-Le Mans: 1-1
Auxerre-Metz: 0-0
Toulouse-Bordeaux: 0-1
Strasbourg-Lyon: 1-2
Nice-Monaco: 0-2
Marseille-Lille: 1-3



Les 5 gestes de la journée

• L'anticipation de Landreau qui se jette, du bon côté, sur le tir à bout portant de Jemaa.
• Les deux contrôles de l'extérieur du gauche de Dindane qui fait tomber les défenseurs comme des dominos et se met en position idéale pour marquer.
• La roulette de Gonzalez, dans le coin droit, pour se dégager du marquage et délivrer, les mains dans les poches et un oeil pour faire coucou en tribune, un centre impeccable encore magnifié par la volée décroisée d'Almiron.
• Le réflexe de Pelé qui se détend comme un Ondamania pour dévier le coup franc de Beranguer sur sa barre.
• L'extérieur d'Obertan qui trouve subtilement Micoud à la dernière seconde de jeu, lequel ne plonge pas à la légère, cette fois.
 


Les 5 antigestes de la journée

• La vengeance de Pokrivac à deux doigts de la mort subite deux secondes auparavant, dont la convalescence express lui permet d'aller tenter de mettre fin à la carrière de Bamogo avec un tacle cantonesque.
• L'avant-dernière passe décisive du thorax de Benoît Cheyrou, en pleine surface marseillaise, dans la course de Yohan Cabaye.
• Le tir à la fois écrasé et trop croisé de Yohan Cabaye, qui semble interminablement foireux jusqu'a ce que Makoun surgisse de l'écran pour le propulser au fond des filets.
• Le coup d'épaule décisif de Paulo Cesar qui arrive lancé tel Jean Alesi voulant dépasser Nigel Mansell, et balance Micoud avec assez de vigueur pour que ce dernier atteigne le ballon avant le gardien.
• La prise de balle de Mandanda sponsorisée par Le petit Marseillais, comme ça, juste pour redonner la patate à Landreau en ces heures difficiles.



Il est 21h06. Alexandre Ruiz vient de faire imploser le Paris Saint-Germain.


La Bannette

Le zéro sur vin
Pierre Ducrocq (sport24.com) : "Ça ferait moins tache que le Racing descende". Ce n’était pas une raison pour que Mouloungui prenne un gros rouge.

L'esquisse de contestation
Blaise Matuidi (Le Progrès) : "[Laurent Roussey] peut mieux se rendre compte que nous de ce qui a fonctionné ou non. Alors, s’il trouve que nous avons manqué de jus, il a peut-être raison".

Le supporter à l'envers
Robert Herbin (Le Progrès) : "Je n'ai pas été déçu par ce match".

Le daubeurman
Pierre Ménès (100% Foot) : "On s'aperçoit qu'il y a beaucoup de conneries dites dans le football français depuis quelques semaines". Comptées en années de chien. Soit environ dix ans à l'échelle humaine.

La palissade infranchissable
Pierre Ménès (100% Foot): "Tous les mecs qui sont bidon semaine après semaine jouent tous les matches, y a pas de changement! Alors si y a pas de changement, comment voulez-vous que ça change?" Mince, obligés d'être d'accord avec Pierre Ménès.

Le sorcier apprenti
Jean-Michel Aulas (L'Equipe) : "Comment le président de Strasbourg peut-il dire [que l’arbitre était lyonnais] alors que les images donnent raison à l’arbitre sur l’expulsion de Moulougui?" Il a regardé la compilation de toutes tes déclarations d'après-match?

L'interlocuté
Philippe Ginestet (L'Equipe) : “Connaissant l’élégance habituelle de Jean-Marc [Furlan], je suis sûr que ses propos ont été sortis de leur contexte". En fait c'était une conversation avec Domenech?

L'interprète
Mathieu Chalmé (L'Equipe) : "Bordeaux continue à mettre des coups à tout le monde". Traduction: Jurietti a prolongé son contrat.

L'enfonçage de clou
Mamadou Niang (om.net) : "On s’est fait contrer sur un une-deux. Derrière on prend le deuxième but. Mais ce qui nous fait vraiment mal c’est le troisième but".

Le signe distinctif
Philippe Ginestet (L'Equipe) : “L’arbitre était lyonnais". Il t'a regardé de haut?

Le coaching en apesanteur
Paul Le Guen (L'Equipe) : "Je ne vais pas encore parler de la L2 car mon boulot est de l’éviter".

L'accouchement à l'envers
Paul Le Guen (L'Equipe) : "Ce soir on se sent la tête au fond du trou".

L'entraîneur qui devrait faire travailler les reprises à l'Argus
Rudi Garcia (L'Equipe) : "On a loupé les occasions de break".

L'anticipation
Gervais Martel (La Voix des Sports) : "On s'est remis à l'heure d'été". Vous bossez déjà sur des recrutements fantaisistes?

La gestion à long terme
Jean-Michel Aulas (L'Equipe) : "Ce contrat obligatoire de deux ans est une hérésie. Un entraîneur est un cadre supérieur, on ne devrait pas être obligé de l’engager pour une telle durée".

Le président à contre-courant
Pape Diouf (om.net) : "Notre défaite est incontestable".



"Alors si Sedan bat Lyon et que Paris bat Amiens, alors St Etienne ira en UEFA. Non, attendez. Si il y a une finale PSG-Lyon, alors Rennes ira en UEFA. Ah, non plus. Si le vainqueur de la coupe de France est au moins finaliste face à une équipe déjà qualifiée pour l'Europe alors Le Mans ira en UEFA. Bref, quoi qu'il arrive, Nice n'ira pas en coupe d'Europe".


La minute pathologique de Philippe Ginestet

"J'annonce ce soir que je démissionne de la task-force, la commission sur l'arbitrage, qui était une commission où je siégeais avec beaucoup d'esprit d'ouverture. Je me pose la question: est-ce qu'on est toujours dans le football ou est-ce qu'on est dans du business où il y a des intérêts économiques à protéger. Voilà, trop c'est trop!" (Canal+).



La minute grave de Jean-Marc Furlan

"Je constate que les deux premières fautes de Rodrigo et de Mouloungui sont sanctionnées par un carton jaune alors qu'on aurait pu patienter. Pour battre cette équipe, il nous fallait faire un match d'exception. C'est ce que nous étions en train de faire. Avec ces décisions, c'est tout le match qui est détruit. Les joueurs ont un sentiment de colère, de frustration. Quand on est le petit, c'est très compliqué. En plus, on ne peut pas dire que l'Italien (Grosso) a renié ses gènes ou sa race" (L'Équipe).



Le répondôr de Luis

Luis Fernandez a déclaré: "Je n'ai eu ni Alain Cayzac ni personne d'autre. Vous pouvez contrôler mes appels téléphoniques". Si nous le prenions au pied de la lettre, que découvririons-nous?

• "Allô? Frank? Je tenais à te féliciter pour Ronnie. C'est la preuve d'un entraînôr de caractère ce que tu as fait. Tu as tout mon soutien et, n'hésite surtout pas à me rappeler si tu veux qu'on switche à l'intersaison.
• "Bonjour Luis, c'est Louis Dreyf'. Maintenant qu'on a enfin une équipe au niveau, je suis sûr que tu ne resteras pas insensible à ma convoitise. Je mise tout sur toi pour la saison prochaine. Le Standard de Liège après tout, c'est un peu le PSG de Wallonie non? Réponds-moi vite: je ne sais plus quoi faire avec les incompétents qui sont en place: ils m'ont rapporté un titre de champion ces cons-là!
• "Luis, c'est Caïazzo! Ca y est, j'ai fini par convaincre le conseil d'administration, la voie est libre. Je répète, la voie est libre! Tu peux venir quand tu veux, on t'attend tous les bras ouverts... Roland, lâche l'appareil, je suis en pleine conversation! Lâââcheuuuuh! Mais! Je te jure que c'est pas ce que tu cr..."
• "Salut coach c'est Djibril. Juste pour vous dire que je ne vous conseille pas trop de roder dans les Bouches-du-Rhône tant que je fais moins de onze aux cents mètres, parce que si je vous attrappe, je vous tune la face façon "Pimp my Ride" et je vous tatoue le cul avec mes crampons de 18!"
• "Luis, c'est Eugène. Il faut arrêter de m'appeler. Ooooooouh la-la-la-la qu'il faut arrêter! J'ai tout ce qu'il me faut comme analystes UL-TRA compétents dans l'émission, pas la peine d'insister! "
• "Luis, c'est Daniel Riolo. Dis, j'ai une super idée: si on écrivait un livre toi et moi? Enfin... toi tu parles, et moi et mes amis du centre multilingue d'information sur l'Esperanto, on s'occupe du reste".



Casaque noire et blanche à damiers, Idéal du Gazon sera drivé par l'Exorciste en personne...
> bien d'autres lucarnes inédites sont dans le Diaporama des lecteurs.



Paradise LOSC

La perplexité d'Éric Gerets au micro d'OMtv après s'être fait marcher sur la figure par la horde lilloise était peu coutumière. Pour qu'un tel bosseur avance qu'il "faut peut-être moins travailler à l'entraînement, moi aussi je dois me regarder dans la glace", c'est que l'impact physique des hommes de Puel n'avait pas seulement marqué les organismes marseillais. Il avait tout autant miné leurs esprits. Le LOSC n'a certes pas manqué de réussite pour marquer à trois reprises au Vélodrome, mais la discipline tactique et plus encore la débauche athlétique de ses joueurs ont impressionné, assurant une emprise au milieu de terrain, grâce à un pressing peu commun sur toute la durée d'une rencontre.

L'hypothèse d'un "coup" tactique réussi par Puel est à écarter. L'entraîneur lillois n'est pas un adorateur de la géométrie variable, étant davantage adepte du turn-over au sein d'une organisation qui exige une condition physique irréprochable. C'est par la constance de son système qu'il est parvenu à rendre son équipe si difficile à jouer. Cette saison de transition se révèle finalement très prometteuse: lancer un nouveau cycle en faisant montre d'autant de solidité (deuxième meilleure défense du championnat), avec un effectif dont la moyenne d'âge n'est que de vingt-quatre ans, laisse augurer une candidature aux toutes premières places lors des saisons à venir.



Droïdes de protocole

Les joueurs professionnels sont tellement rodés à l'exercice de l'interview, qu'ils peuvent se contenter d'accoler des clichés les uns aux autres. Un phénomène étonnant qui invite à se demander s'ils sont sincères et "adhèrent à leur propre discours" comme à celui de l'entraîneur, ou s'ils sont en pilotage automatique.
Nous avons tenté une expérience sur l'interview de Blaise Matuidi parue dans Le Progrès, consistant à élaguer le texte pour ne laisser que le jargon usuel. En définitive, on comprend très bien.

"Pris trois points / produire du jeu / un bon match / conserver l’invincibilité / créés des occasions / victoire méritée / Lorient joue bien au ballon / la victoire nous a souri / nous n’avons rien lâché / des matches références / bon parcours à domicile / confiance des dirigeants / les cartes en mains / même état d’esprit / tout donner / ne pas la prendre à la légère".



10 raisons pour que Lens reste en L1

• Si Gervais Martel est en L2, il ne restera plus que Frédéric de Saint-Sernin pour rire aux blagues d'Aulas.
• Dany Boon irait tourner "Bienvenue chez les Ch'tis 2" à Valenciennes.
• Ils pourraient dépasser Metz sur le fil à la dernière journée pour l'accession en L1 l'an prochain.
• On risque d'atteindre des sommets de haine entre supporters lors du derby contre Boulogne-sur-mer.
• Ça va beaucoup moins intéresser Furlan de venir piquer la place de Papin si c'est pour rester en L2.
• Il faudrait regarder des matches sur Eurosport pour espérer encore entendre du Pierre Bachelet.
• Il faut absolument annihiler toute idée de come-back dans l'esprit de Tony Vairelles.
• Guy Roux et Joël Muller ne vont tout de même pas revenir à la compétition en Ligue 2, ce ne serait pas digne.
• S'ils n'ont pas de match intéressant à regarder le samedi soir, les Ch'tis vont être tentés de se reproduire entre eux pour s'occuper.



Le saucisson de but

Chaque semaine, l'émission France 2 Foot désigne, en collaboration avec la rédaction du Parisien, le plus beau but de la journée. Un trophée en carton comme il en existe des dizaines, mais qui, plus souvent qu'à son tour, trahit le manque de culture footballistique de ceux qui l'organisent. Cette semaine, la volée de Deroin contre Paris valait certes son pesant de cacahouètes. Mais que dire de l'action du deuxième but monégasque à Nice, qui voit Gonzalez se jouer de deux défenseurs pour millimétrer un centre parfait dans l'espace, qu'Almiron converti avec une fulgurante volée de l'extérieur?

Cet oubli ne mériterait pas une ligne s'il ne s'était accompagné d'un autre: le résumé du match n'a même pas fait grâce à Gonzalez de son geste, coupé au montage pour ne montrer que le centre et sa réception. Multiplier les ralentis inutiles, perdre son temps à ajouter des effets visuels gratuits, accélérer des résumés dépourvus de la moindre analyse... la "science" des réalisateurs et des journalistes de télévision ne contribue bien souvent qu'à appauvrir la connaissance et le plaisir du football.



Les observations en vrac

• On regrette que Charles Biétry ne soit plus là pour nous expliquer ce qui s'est passé dans la tête de Johan Micoud durant les deux dixièmes de seconde entre la poussette de Paulo Cesar et sa pichenette victorieuse.
• Le football français se remettra-t-il de la démission de Philippe Ginestet de la task-force sur l'arbitrage professionnel?
• Le chiffre de la journée : 6'45 soit le temps que nous avons tenu devant "On refait le Match", en apnée.
• Pour retrouver ses vieux copains perdus de vue, il y a facebook pour les internautes, et le stade du Ray pour Frédéric Antonetti.
• Sortir sous les acclamations à l'extérieur et sous les sifflets à domicile, c'est la mésaventure qui est arrivée à Samir Nasri. La Ligue 1 n'avait plus connu ça depuis Fabrice Fiorèse – les acclamations à l'extérieur mises à part.
• Après avoir vu le tacle de Pokrivac, Cyril Rool envisagerait de se retirer définitivement du monde du football pour consacrer son existence au point de croix.
• Selon Eurosport: "Au lendemain de sa démission de la présidence, Alain Cayzac a reconnu avoir envisagé plusieurs solutions pour sauver le PSG de la relégation. José Mourinho et Gérard Houllier faisaient partie de celles-ci. Mais Cayzac a avoué avoir manqué de temps pour finaliser l'un des deux dossiers". Selon le Républicain Lorrain, Carlo Molinari a reconnu avoir envisagé plusieurs solutions pour sauver le FC Metz de la relégation. Joël Muller et Gilbert Gress faisaient partie de celles-ci. Mais Molinari a avoué avoir manqué d'humour pour finaliser l'un des deux dossiers.
• Plus que quatre matches commentés "dans les conditions du direct" par Daniel Lauclair, et nous pourrons reprendre une vie à peu près normale, même si nous ne serons jamais comme avant.



Les questions de la journée

• Après un passage chez Denisot ce mardi, et un autre prévu dans Luis Attaque mercredi, jusqu'où la tournée expiatoire d'Alain Cayzac se poursuivra t-elle?
• Quelqu'un pourrait se dévouer pour informer Daniel Lauclair qu'un corner de Keita repris de la tête par Grosso qui finit dans les filets, ce n'est pas si incroyable que ça lui en a l'air?
• Après s'être invectivé avec ses joueurs, ses adversaires, les arbitres, les quatrièmes arbitres, les entraîneurs adverses, les journalistes, son président et les spectateurs, qui Frédéric Antonetti va-t-il encore pouvoir prendre à partie avant la fin de saison?
• On va vraiment laisser Jeannot Fernandez diriger son équipe pendant un match au Parc la semaine prochaine? Et la non-assistance à personne en danger, alors?



L'envers du championnat
Pour être honnête, l'envers du championnat ne croyait guère au destin du Paris Saint-Germain. Pas assez bien pour lui, pas assez terroir. Et cette histoire, terrible, qui lui colle aux crampons comme une réputation d'international au CV de Jurietti: ni coach Larqué, ni le président Biétry, ni même le winner tout-terrain Pierre Blayau n'avaient réussi à offrir au club de la capitale une destinée à la mesure de leurs compétences. Et puis survient un pur coup de génie: la nomination de Michel Moulin, c'est le petit coup de pouce de l'actionnaire, directement inspiré de la trouvaille Marchand qui avait fait chavirer les coeurs marseillais à la fin du XXe siècle, en dépit d'un échec d'extrême justesse dans l'accession en L2, la moustache en moins. Gageons que les Parisiens sauront mieux négocier les ultimes moments du championnat, portés à bout de bras par un expert de la réussite footballistique qui a tout de l'homme providentiel.


Après ses excellentes performances dans "Le Transporteur" et "Le Transporteur 2", l'actionnaire du PSG a demandé à Michel Moulin de mener à bien le convoyage du club en Ligue 2.

Question coup de génie, on est rarement en reste non plus au Racing. Alors que l'opposition face au dernier de la classe prenait une mauvaise tournure, Mouloungui changeait le cours de la rencontre en trois minutes chrono. La logique reprend le dessus une fois la supériorité numérique entérinée par Monsieur Ennjimi, lequel est encensé comme il se doit par un staff strasbourgeois aussi clairvoyant dans la relativisation des événements que dans sa politique sportive...