Wendel puissance 3
Comment la tête d'ampoule des Girondins a fait jaillir la lumière dans l'équipe de Laurent Blanc...
Auteur : Francis Dolarhyde
le 6 Mars 2008
"Le coton-tige", "la sucette", ou encore "tête d’ampoule"… Les surnoms mi-affectueux, mi-moqueurs ne manquent pas pour qualifier le milieu gauche des Girondins de Bordeaux, auteur d’un somptueux triplé, le week-end dernier, face au Paris Saint-Germain. Joueur le plus utilisé par Laurent Blanc depuis le début de la saison, buteur à neuf reprises cette année en championnat (dont deux triplés), Geraldo Wendel demeure pourtant un inconnu pour la majeure partie des suiveurs de la Ligue 1.
Recrue de Ricardo
Né le 8 avril 1982, Wendel Geraldo Mauricio da Silva – dit “Wendel” – a débuté sa carrière professionnelle au Cruzeiro Belo Horizonte, club dont il portera les couleurs durant quatre saisons (pour la bagatelle de trois petits buts, en 87 matches) avant de rejoindre le Nacional puis le FC Santos, en 2005. C’est là que Ricardo Gomes, l’entraîneur des Girondins alors à la recherche d’un milieu gauche polyvalent, vient le chercher en août 2006. L’ex-défenseur parisien connaît bien Wendel pour l’avoir déjà dirigé en sélection brésilienne, lors du tournoi pré-olympique des JO d’Athènes, en 2004.
L’accueil des supporters est plutôt mitigé. On attendait le moscovite Daniel Carvalho, et c’est ce grand maigrichon, inconnu au bataillon, qui débarque au Haillan. Pour se rassurer, le fan se dit que l’alternative proposée par les dirigeants se nomme Stéphane Dalmat… Alors on y croit, et on s’échange une pauvre vidéo dénichée sur Youtube, où l’on peut voir notre nouvelle recrue décocher un coup franc surpuissant, avec Santos, face à l’Internacional.
Départ en fanfare
Et puis, dès son premier match sous le maillot au scapulaire, face à Nice, Wendel assure. Très présent dans son couloir, le Brésilien offre une passe décisive à Jean-Claude Darcheville et marque même son premier but sous ses nouvelles couleurs. Il remet ça deux journées plus tard, contre Troyes, puis face à Sedan et Paris. Après seulement neuf journées, Wendel a déjà inscrit quatre buts et il s’est imposé comme un titulaire indiscutable.
La suite sera pourtant moins rose. Rarement décisif, volontaire mais parfois brouillon, Wendel occupera régulièrement le flanc gauche des girondins, en défense ou au milieu, sans véritablement marquer de son empreinte cette saison qui se termine en eau de boudin, à Toulouse, où la défaite de Bordeaux (3-1, malgré le cinquième but du gaucher), envoie l’ennemi haut-garonnais en Ligue des champions.
Le buzz Wendel
La saison 2007-2008 démarre sur les chapeaux de roues pour Wendel, auteur d’un doublé, à Auxerre, lors de la deuxième journée. Pas perturbé par le départ du coach brésilien à Monaco, libéré de l’hénaurme concurrence de Dalmat – parti à Sochaux –, Wendel trouve ses aises dans le jeu de passe prôné par le nouvel entraîneur des Girondins, Laurent Blanc. Le 2 décembre 2007, pour le 2000e match de Bordeaux en première division, Wendel s’offre son premier triplé en France, face à Toulouse. Une fois de plus, c’est sa patte gauche qui parle: un coup franc direct, un coup franc indirect détourné du bout de l’orteil, et une belle frappe à la sortie d’un corner. Son second triplé, Geraldo Wendel l’a donc inscrit, dimanche dernier, face au PSG, ajoutant à sa panoplie le coup de tête – reprise de volée. deuxième meilleur buteur des Girondins à seulement deux unités de David Bellion, premier Bordelais au classement des “étoiles France Football”, Wendel frapperait désormais, dit-on, à la porte de l’équipe nationale brésilienne. Une Seleçao où il pourrait donc rejoindre son compère de club, Fernando Menegazzo. Une belle récompense pour ce sympathique joueur, à l’inamovible sourire.