Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Exode, vraiment ?

Le marronnier repousse tous les étés mais en cette intersaison, le couplet rituel sur l’appauvrissement de la L1 et la fuite de ses talents a pris des allures de tsunami. Et l’argumentation reste faible, simpliste et incomplète.

Auteur : Thibault Lécuyer le 7 Août 2007

 

exode_1.jpg

Les articles étaient probablement déjà écrits, et il ne restait plus qu’à attendre l’officialisation des départs d’Abidal et Malouda pour lancer les rotatives. Comme un seul homme, la presse sportive s’est émue d’un nouveau pillage subi par le championnat, à coups de dossiers et d’éditos larmoyants sur la soi-disant faiblesse intrinsèque des moyens de la L1 face à ses concurrents européens. Le 13 juillet, France Football consacrait deux double pages à la "saignée", et cinq jours plus tard, L'Équipe reprenait le flambeau à coup d’affirmations péremptoires comme "Les arrivées annoncées ne compenseront certainement pas cette fuite des talents.", le tout soutenu par moult infographies censées prouver l’affaissement de la compétition. Aujourd'hui en France et tout ce que le web compte de sites plus ou moins en rapport avec le foot se sont également fendus d’un papier alarmiste sur "l’exode".

Le raisonnement, lui, est toujours le même: c’est la faute des salaires, trop élevés, de la fiscalité, pas harmonisée, des droits télés, pas assez importants. Mais à force de vouloir évaluer la qualité d’un championnat et de politiques sportives en poussant des boules sur un boulier, on finit par raconter n’importe quoi.


Recensements contradictoires

Il s’agit d’abord de se pencher sur la réalité de cette fuite, sur le long terme. France Football et L'Équipe se sont chacun fendus de leur recensement, pour des résultats le plus souvent contradictoires avec les thèses avancées dans l’article. L’hebdo du mardi s’est chargé de consigner la liste des départs et arrivées des internationaux français en L1 depuis 1998. Et si la balance de cette intersaison est pour l’instant déficitaire – arrivée définitive de Cissé contre départs d’Abidal, Malouda, Ribéry, Mavuba et Faubert (on note au passage la définition toute relative d’un "international") – on constate que les deux saisons précédentes furent vierges de tout départ à opposer au retour de Dhorasoo depuis Milan. Quant à l’été 2003 il vit le transfert de Bréchet à Milan compensé par les retours de Christanval et Marlet. La théorie de la fuite des talents en prend un coup…

Du côté de L'Équipe, ce sont les "joueurs majeurs" qui sont comptabilisés. Pour des résultats pas plus convaincants. L’été 2006 vit d’un côté Micoud, Cissé, Elmander ou Koller transiter vers la France en croisant Diarra, Gourcuff, Frei et Vieri sur leur route. Pas mieux en 2005: Ribéry, Dhorasoo, Aruna, Tiago, Fred, Carew et Rozenhal arrivaient quand Essien, Saviola, Nonda, Tainio et J. Rodriguez partaient.

En réalité, il n’y a eu qu’un seul véritable exode, en 2004, qui fut la conjonction de facteurs particuliers: la fin d’une génération dorée à Auxerre, le parcours extraordinaire de Monaco en C1, une lubie abramovitchienne et des ratés au PSG. Cette année vit en effet sortir de nos frontières une somme de talent ahurissante: Boumsong, Mexes, Cissé, Kapo, Giuly, Morientes, Prso, Drogba, Heinze, Sorin et Edmilson. Impressionnant, mais toujours pas lié à une supposée infériorité financière de la L1 dans son ensemble par rapport à ses homologues européens.


Et les conséquences sportives?

exode_2.jpgAu lieu de se lamenter à coup d’argumentaires démagogiques ou risibles (la palme se disputant entre France Football, qui a osé: "Même un champion du monde comme [Laurent Blanc] n’a pu convaincre Mavuba ou Faubert de rester", et L'Équipe qui, pour donner l’impression que les départs de "joueurs majeurs" sont plus nombreux que les arrivées, comptabilise le transfert de Bakayoko à Osasuna dans sa liste) il serait peut-être plus intéressant de se poser la question de l’effet de ces transferts sur le terrain, plutôt que d’aligner des noms sur des graphiques.

Quelles sont les équipes qui ont régressé ces deux dernières années? Monaco, Lille, Paris, et dans une moindre mesure Bordeaux, voire Lens. Les trois premiers cas, dont la chute fut la plus spectaculaire, concernent étrangement des équipes qui ne furent pas pillées pendant la période concernée. Monaco a terminé troisième l’année suivant les départs de Giuly, Prso et Morientes, et n’a chuté qu’a partir de la saison suivante, alors même que le club princier se faisait remarquer dans la colonne "arrivées", avec les recrutements de Koller, Cufré (de l’AS Roma), Kapo, Saviola, Vieri ou Chevanton. Si le salut passe par une baisse de la fiscalité, avouons qu’il est dommage que Monaco fasse tout pour prouver le contraire. Lille, de son côté, a réussi l’exploit de conserver Makoun, Keita et Bodmer, sans enrayer pour autant une chute spectaculaire, et Paris fait partie des équipes qui attirent plus de soi-disant "stars" de l’étranger qu’elles n’en perdent.

À l’inverse, parmi les équipes dont le jeu a le plus progressé lors de ces deux dernières années, on trouve Rennes, dépouillé de Frei, Gourcuff et Källström; Marseille, totalement absent de la colonne "arrivées de stars étrangères" depuis Mido; Toulouse; et Lyon, dont on ne cesse de prédire l’inéluctable régression à chacun des départs d’un de ses joueurs pour l’étranger, mais qui continue à jouer de mieux en mieux au football – tant que les joueurs ne se mettent pas sur la gueule dans le vestiaire.


Auto-apitoiement fiscal

Il ne s’agit pas de faire preuve de candeur, d’évacuer la question des salaires ou de considérer que la richesse de la Premier League n’a aucun effet sur le marché des transferts, mais plutôt de contester des constats souvent erronés, ainsi que des conclusions qui font la part belle à un auto-apitoiement fiscal à la mode. Car mettre les départs des joueurs pour l’étranger sur le dos des impôts, c’est oublier une multitude de facteurs tout aussi déterminants.

Difficile de reprocher à la L1 de ne pas retenir des joueurs qui reçoivent des offres de clubs mythiques. La Juve, le Bayern, ou Manchester, c’est une histoire du foot que les clubs français mettront des années à écrire, et ça n’a rien à voir avec l’argent. Il y a quelque chose de risible à s'émouvoir que Faubert n’aille "que" vers West Ham, ou que Kaboul quitte Auxerre "seulement" pour Tottenham. West Ham a deux coupes d’Europe dans l’armoire à trophées, et Tottenham, c’est huit Cups, trois League Cups, et trois coupes d’Europe – soit un meilleur palmarès que le meilleur des clubs français, sans parler du public, qui doit valoir celui de Marseille si on le fusionne avec celui de Saint-Étienne et de Lens. Tous les joueurs partis en Angleterre, sans exception, ont d’ailleurs évoqué l’ambiance des stades et le respect des supporters comme étant un élément déterminant de leur décision de traverser la Manche.

Pourtant, la presse s’émeut, comme une fiancée éconduite, et enchaîne les jérémiades en annonçant une baisse de niveau sans précédent, fait le lien avec les échecs français en coupe d’Europe, sans en chercher ailleurs les raisons (lire Peut-on gagner la coupe d’Europe en pleurnichant? et "La France gagnera-t-elle un jour la C3?", Cdf #29). Baisse de niveau? Y a-t-il vraiment de quoi se lamenter du départ de joueurs comme Mavuba à Villareal quand on constate que, des milieux de ce calibre, la L1 en produit à la pelle, et que pour un Mavuba qui s’en va, il y a chaque année un Toulalan, un Alou Diarra, un Cana, un Clément, un Keita, un Benoît Cheyrou ou un Kovacevic qui apparaît (et parfois, certes, un Edouard Cissé)? C’est l’écueil principal des argumentations développées: elles n’évaluent la qualité de la population de la L1 qu’à l’aune de son solde migratoire, sans prendre la peine de mentionner son exceptionnel taux de natalité.

Cependant, toutes concluent – plus ou moins vigoureusement – par l’importance de la formation, comme l’une des manières de résister au phénomène. Mais visiblement, ça n’est venu à personne que la formation française, si souvent louée, reposait entre autres sur les charges payées par les clubs…

Réactions

  • Jon-Dahl Tomasson le 07/08/2007 à 09h40
    Pas d'accord !!
    Tous les talents, précoces ou non, quittent bien la France les uns après les autres et saisons après saisons.

    La preuve ?
    Monterrubio est toujours là !!!


    ;-)

  • Titouallezlol le 07/08/2007 à 09h49
    Dood
    mardi 7 août 2007 - 09h26

    Le phénomène des départs précoces s'est qd m sacrément amenuisé ces dernières années, suite justement au plantage de bcp de jeunes partis trop tot dans des clubs ou ils n'étaient que 3ème ou 4ème choix.

    Par contre je trouve que l'article, comme souvent sur les cahiers, est trop orienté... Bien sur que le patatrasme ambiant est trop marqué, mais tout de même, il y a de quoi s'inquieter en cette intersaison ou les droits anglais explosent et ou les droits français vont être rediscuté: je trouve vraiment que l'exode de joueurs majeurs à repris...

    Après comme le disait je sais plus qui (le footix?), la faute revient autant à la différence de revenus qu'à l'absence de grand club stable en france (excepté l'OL)... des Sagna, Kaboul et Faubert seraient rester en france si le PSG et Monaco avaient jouer le haut du tableau au même titre que l'OL et l'OM...

    Le caractère spectaculaire de l'exode vient aussi de ce statut quo depuis 6 ans: peut on réellement reprocher à Malouda et Abidal de vouloir connaitre autre chose après 4 ou 5 titres de champion?

  • arnaldo01 le 07/08/2007 à 09h49
    Je pense que le probleme vient surtout du fait que les derniers du championnat anglais ont plus de moyens que les meilleurs clubs francais. Quand un club anglais (comme west ham) propose 10 millions d'euros poru une moyen-bon joueur (comme faubert), aucun club francais (hormis lyon) ne peut s'aligner. On peut supposer que faubert interessait le PSG (il lui manque un defenseur et un milieu droit) mais le psg ne pouvait offrir autant. Bien sur, je ne demande pas à ce que bordeaux vende Faubert 5 millions au psg (qui l'aurait vendu a west ham dans 2 ans) mais plutot des transferts avec interessement sur la plus value.
    Mais tant que les dirigeants ne voudront pas renforcer un adversaire, ca ne pourra pas s'arranger !

  • Djézon Bouteille le 07/08/2007 à 09h51
    Outre l'excellent article, je clapclape des deux mains le point soulevé par le footix, trop souvent passé sous silence.

  • Oook le 07/08/2007 à 09h54
    Bon article, mais j'ai malgré tout quelques reproches.

    Déjà, completement d'accord avec supp. Ce n'est pas les 2 coupes d'europes gagnées dans les années 60 par West Ham ou Tottenham qui attireront les pros francais, restons serieux 2 minutes.
    Ensuite, certes, c'est sans doute une progression que de passer d'Auxerre à West Ham... mais ce que les articles des journaux francais regrettent, c'est plutot qu'ils partent d'Auxerre et n'aillent pas à Paris, Monaco, ou l'OM (qui nous ont habitué à avoir le prestige (mouais) et le budget (plutot) pour les "retenir" en France).

    D'autre part, l'article critique la "mauvaise foi" de l'Equipe et autres lors du recensement des mouvements de joueurs... mais l'auteur est loin d'en etre exempt lui-meme!
    On ne peut décemment lier la chute des résultats du PSG et l'argumentaire "Paris fait partie des équipes qui attirent plus de soi-disant "stars" de l’étranger qu’elles n’en perdent".
    Outre la phrase qui en elle-meme est fausse (sinon le PSG aurait actuellement une centaine de joueurs sous-contrats... bon ok, on en est pas si loin...), il faut surtout pointer les "stars" étrangères ayant signé au PSG... lors des 2 dernières années.
    Rozenhal? Bueno & Rodriguez? Ces 3 joueurs n'ont jamais été présenté comme des stars (plutot comme des jeunes joueurs ayant du potentiel), et le reste du recrutement du PSG depuis le départ de Heinze & Sorin s'est fait uniquement dans le championnat de France.
    C'est donc très réducteur... voire meme completement faux, de dire que les mauvais résultats du PSG des 2 dernières années sont liés à un recrutement de stars d'autres championnats.

  • Oook le 07/08/2007 à 10h00
    (Mon commentaire semble peut-etre un peu sévère... je pointe juste 2 points qui m'ont chagriné. Je suis d'accord avec l'article en général, mais certaines illustrations me semblent légères)

  • Tricky le 07/08/2007 à 10h15
    suppdebastille
    mardi 7 août 2007 - 09h34
    Pas d'accord du tout, vu la très faible culture foot de la plupart des joueurs, c'est pas le palmarès de Tottenham ou West Ham qui les attire mais bien le salaire.
    A ce titre , c'est toujours marrant d'entendre des joueurs expliquer que jouer dans un très grand club comme Chelsea ne se refuse pas alors que question histoire Chelsea est un nain à côté de Liverpool

    et Oook a la suite
    ----------------
    Vous vous rendez bien evidemment compte que le raisonnement s'applique de maniere tout aussi imparable a l'echelle nationale pour les joueurs qui quitteraient leur club pour un club francais qui n'aurait rien gagne depuis quinze ans ?

  • Alexis le 07/08/2007 à 10h17
    Ne nous battons pas pour Faubert. Honnêtement, il est dans un club encore trop prestigieux pour sa valeur réelle.

    D'ailleurs, ne nous leurrons pas, si un joueur signe dans un club de seconde zone, c'est très certainement parce qu'aucun club de valeur n'a voulu de lui. Et si aucun club de valeur ne veut de lui...

    C'est la raison pour laquelle je ne pense effectivement pas que les joueurs qui quittent le championnat de France pour des raisons purement financières soient une perte pour nous. L'auteur parle de Mavuba, mais des Faubert on en a aussi à la pelle. Le joueur médiocre n'est pas rare.

    Concernant l'intérêt purement sportif d'un West Ham (ou autre, je reste simplement sur l'exemple) par rapport aux clubs français, je pense qu'il est réel : ou, du moins, n'est pas moindre. Honnêtement, un joueur moyen (je ne veux être trop méchant...) sait qu'il ne jouera jamais pour les prétendants à la victoire finale en LdC. Donc qu'il joue en milieu ou bas de tableau en France ou à l'étranger, autant prendre le pari d'affronter des cadors plus régulièrement qu'en France, dans des stades plus animés, et d'avoir ni plus ni moins de chance de faire un parcours en Europe. Parce qu'un Tottenham en UEFA a au moins autant de chance que Bordeaux, Auxerre ou Lens (les résultats le prouveraient assez facilement je pense).

    Car j'ai tendence à penser que notre bas de tableau n'est pas meilleur que celui des étrangers (Si Southampton-Reading peut être une purge techniquement, n'oublions pas que qu'un Metz-Le Mans n'est pas mieux armé, seule la rigueur tactique faisant office de parure artificielle).

  • Oook le 07/08/2007 à 10h20
    Tricky
    mardi 7 août 2007 - 10h15
    ----------------
    Vous vous rendez bien evidemment compte que le raisonnement s'applique de maniere tout aussi imparable a l'echelle nationale pour les joueurs qui quitteraient leur club pour un club francais qui n'aurait rien gagne depuis quinze ans ?


    Ben... oui, évidemment.
    Les joueurs signent à l'OM (c'est le seul club que je vois dans le cas que tu cites *sifflotte*) pour le fric, et non pour le prestige, on est d 'accord.
    C'est l'auteur qui se place du point de vue de l'Histoire et du Prestige du club, pas supp ni moi.

  • Le_footix le 07/08/2007 à 10h26
    Raisonnement insuffisant. Les joueurs qui signent à l'OM aujourd'hui sont ceux -ils ne cessent de le répéter- qui voulaient faire comme Abédi Pelé quand ils étaient mômes.

    Si on veut prendre une comparaison dans ces eaux-là, autant choisir Saint-Etienne, qui n'est mythique que pour les Français de plus de 30 ans (ceux qui ont vu Platini être Champion de France).

    Conclusion: Tavlaridis est l'ultime grande star de la Ligue 1.

    Glops.

La revue des Cahiers du football