En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le football selon Saddam

Invité : We Are Football – L'équipe nationale irakienne a été instrumentalisée par le régime de Saddam Hussein avec une rare brutalité. Sans jamais transformer les espoirs (déçus) nés de la participation à la Coupe du monde 1986.
Auteur : Stéphane Mourlane le 26 Juil 2007

 

Présenté dans le #24 des Cahiers, le site We are football est la jolie vitrine d'une association fondée par des historiens universitaires qui ont fait du football un objet d'étude. "We are football association a l'ambition d'explorer la complexité d'un lien ambivalent tissé par le fil de la culture, de la mémoire et de l'histoire". Au menu: une mine d'articles dans les rubriques Dossiers, Matches ou Portraits, mais aussi des ressources précieuses... À explorer avec délectation!
gg_wafa.jpg

Si sa fédération est affiliée à la FIFA depuis 1950, l’essor du football irakien sur la scène internationale se confond avec l’histoire du régime mis en place par Saddam Hussein. Les premiers succès dans les compétitions internationales interviennent en effet après que l’homme de Tikrit s’est installé seul au pouvoir en 1979, après avoir tiré les ficelles du coup d’État de 1968 dans l’ombre de Ahmad Hassan Al Bakr. Les victoires aux jeux panarabes (1985), à la coupe du golfe (1979 et 1984) et plus encore à la coupe d’Asie des nations (1982) servent la propagande du dirigeant irakien, dont la doctrine baassiste combine socialisme, panarabisme et nationalisme. De fait, la dictature irakienne fait du football un instrument de mobilisation nationale et de prestige international. En confiant la direction de la fédération à son fils – également président du comité olympique national – Saddam Hussein manifeste clairement cette ambition.

Le frère de Zico et le fils de Saddam
Les victoires de l’Irak au championnat du monde militaire en 1972, 1977 et 1979, bien que significatives pour un régime militariste, ne procure qu’un faible rayonnement international. Après deux échec en 1974 et 1982 et un refus de participation en 1970, afin de protester contre la présence d’Israël, l’objectif est la qualification pour la phase finale de Coupe du monde 1986. Afin de se préparer dans les meilleures conditions, la fédération irakienne choisit de confier l’équipe nationale à un technicien brésilien.
À Jorge Viera succède le frère de Zico, Edu, qui jouit de toute la confiance du fils du dictateur. Or, l’entraîneur brésilien doit quitter ses fonctions à la veille du Mondial pour lequel les Irakiens se sont finalement qualifiés, malgré l’interdiction de jouer à domicile prononcée par la FIFA, en raison de la guerre contre l’Iran. Edu est victime des conflits d’intérêts entre le président de la fédération et le ministère de la Jeunesse et des Sports ; le dernier reprochant au premier d’user de ses relations paternelles pour étendre son pouvoir.

Après une vraie fausse démission, s’estimant "bafoué en public" à la suite de l’éviction d’Edu, son protégé, le fils de Saddam Hussein reprend les rênes de la fédération, avec pour mission de franchir le cap du premier tour de la Coupe du monde. L’enjeu symbolique est de taille: il s’agit de faire mieux que l’ennemi, l’Iran, éliminé au premier tour en 1978. À un moment où la guerre amorcée en septembre 1980 s’enlise, il fait peu de doute que le régime irakien trouve dans le football un exutoire.


Camp retranché et promesses de récompenses
Fort de cet objectif, la sélection irakienne rejoint les vingt-et-une autres équipes, dont deux représentants des pays arabes, le Maroc et l’Algérie, participant à la Coupe du monde au Mexique en juin 1986. Pour y parvenir, les dirigeants font le choix d’un nouvel entraîneur brésilien, Evaristo Macedo, qui a forgé sa réputation à la tête de la Seleçao. Les joueurs sont confinés dans un véritable camp retranché inaccessible à la presse, tandis que promesse leur est faite, comme par le passé à l’occasion des compétitions remportées, de les gratifier de larges récompenses (appartements, voitures) en cas de qualification pour le deuxième tour.
La cinquantaine de supporters présents dans les tribunes du stade de Toleca leur rappelle en outre, en brandissant un énorme portrait de Saddam Hussein, le sens politique de leur engagement sur le terrain. Rien n’y fait cependant: dans le groupe B, l’Irak s’incline à trois reprises face au Mexique (0-1), au Paraguay (0-1) et à la Belgique (1-2). Le but inscrit face aux Diables rouges par Ahmed Amaiesh ne suffit pas à sauver l’honneur. Au lendemain de la Coupe du monde, il est décidé d’écarter certains joueurs et de les remplacer par d’autres "plus dignes de représenter la sélection nationale", selon les termes du président de la fédération.


Bien plus tard, à la chute du régime, l’opinion publique internationale apprendra par le biais de témoignages, que les contre-performances des joueurs étaient sévèrement punies par le fils de Saddam Hussein qui n’hésitait pas à recourir à la torture. Conforme au régime de terreur instauré en Irak entre 1979 et 2003, ces méthodes n’ont pas eu l’effet escompté car l’Irak n’est jamais, depuis 1986, réapparue en phase finale d’une Coupe du monde, mais plus encore elles ont contribué, une fois révélées, à jeter un peu plus l’opprobre sur Saddam Hussein en renforçant son image de dictateur cruel.

Réactions

  • Raspou le 26/07/2007 à 13h09
    Les pays arabes sont quand même relativement bien définis, que l'on prenne la clé d'entrée "membres de la ligue arabe" ou "ayant l'arabe comme langue officielle", ce qui doit se recouper à très peu de choses près. En tout cas, les limiter aux pays de la péninsule arabique n'a pas grand sens.

    Pour ce qui est du Maghreb, on l'arrête généralement à la Lybie. L'Egypte n'en fait pas partie.

    Tricky, je suis preneur de plus de détails sur tes exceptions:
    - il y a des Indonésiens arabes?
    - les Maltais sont arabophones? (que le maltais comporte 1/3 de mots d'origine arabe, je le savais - comme le turc, le persan ou l'ourdou... mais de là à dire que les Maltais sont arabophones...)

  • BigS le 26/07/2007 à 14h20
    Je crois que certains Indonésiens se disent arabes, puisqu'arabophones, du moins en ce qui concerne l'arabe du Coran. Ce qui me semble un peu bizarre, voire contestable

  • la touguesh le 26/07/2007 à 16h56
    Ne se disent ils pas arabes de part leur dévotion religieuse majoritairement musulmane ? Peut on mettre les malaisiens dans le même sac ?? Y a t'il un "t" à la fin de "par" dans l'expression " de par" de la première question (je ne sais jamais ..) ??

    Sinon excellent article soit dit en passant ....

  • zouhire le 26/07/2007 à 17h51

    Raspou
    Thursday 26 July 2007 - 13h09
    Les pays arabes sont quand même relativement bien définis, que l'on prenne la clé d'entrée "membres de la ligue arabe" ou "ayant l'arabe comme langue officielle", ce qui doit se recouper à très peu de choses près. En tout cas, les limiter aux pays de la péninsule arabique n'a pas grand sens.

    Pour ce qui est du Maghreb, on l'arrête généralement à la Lybie. L'Egypte n'en fait pas partie.

    Tricky, je suis preneur de plus de détails sur tes exceptions:
    - il y a des Indonésiens arabes?
    - les Maltais sont arabophones? (que le maltais comporte 1/3 de mots d'origine arabe, je le savais - comme le turc, le persan ou l'ourdou... mais de là à dire que les Maltais sont arabophones...)
    ---------------------------------------------------------------------------------------------

    Je plussune sur Raspou, le seul membre de la Ligue Arabe qui n'est pas arabe, c'est la Somalie je crois.

    S'il y a des Indonésiens arabes, ils sont ultraminoritaires, ce qui ne fait donc pas de l'Indonésie un pays arabe, loin de là.

    Pour ce qui est du Maghreb, on le définit en général par Maroc+Mauritanie+Algérie+Tunisie+Libye (Union du Maghreb Arabe, UMA).

    Les Maltais ne sont pas arabophones (ou du moins le maltais en tant que langue n'est pas un dialecte arabe).

    La clé d'entrée "arabe langue officielle" peut être trompeuse : encore l'exemple de la Somalie, dont les 2 langues officielles sont le somali et l'arabe (mais le somali est largement plus répandu que l'arabe)...idem pour Djibouti (français et arabe en langues officielles)...

  • Dr Smile le 26/07/2007 à 19h16
    L'arabophonie (arabe standard) dans le monde selon la base de données en typologie des langues de l'Université de Caen :

    lien

    Malte n'y figure pas, ni dans le recensement d' lien (dont s'inspire l'Univ de Caen).

  • mamat le 26/07/2007 à 19h17
    Raspou, je dirais juste de ne pas confondre la langue actuelle parlée en Iran (qui est bien un mélange entre la langue perse et l'arabe (majoritaire)) et la langue perse d'origine, où tu ne trouveras, d'après mon expérience, aucune trace de mot d'origine arable. La perse n'avait aucun rapport avec les arabes jusqu'au 7ème siècle, et avait son propre langage ... avant qu'il ne soit petit à petit remplacé/combiné avec l'arabe. On est d'accord sur le fait que l'écriture était très proche, mais il n'y a pas d'autre point de comparaison.

    Ma moitié étant iranienne, je me ferais un plaisir de lui poser la question ce soir.

    Ceci dit, très bon article.

  • Raspou le 27/07/2007 à 04h02
    Mamat, loin de moi l'idée de dire que le farsi serait "d'origine arabe". C'est bien sûr une langue qui n'a rien à voir, qui n'est pas sémitique mais indo-européenne. Les Perses ont adopté l'écriture arabe, mais ça ne fait pas de leur langue un dérivé de l'arabe. Par contre, dans le lexique, il y a eu énormément d'emprunts à l'arabe, comme c'est le cas pour le turc, l'ourdou ou le maltais - ou dans une moindre mesure l'espagnol, qui a quand même plusieurs milliers de mots d'origine arabe dans son lexique. Ca ne fait pas de ces langues des dérivés de l'arabe - ce n'est pas parce que tu dis "je vais avoir du fun ce week-end" que tu parles anglais.

    Tu noteras qu'on était bien d'accord dès le début, puisque le parallèle avec le perse est venu de mon étonnement à ce qu'on puisse dire que les Maltais sont arabophones (ils sont déjà marins énigmatiques et oiseaux de proie, ça fait beaucoup).

  • Dr Smile le 27/07/2007 à 08h43
    En français aussi y a plein de mots d'origine arabe (amiral, alcool, hasard, etc...).

    J'espère qu'ils ont leurs papiers.

  • mamat le 27/07/2007 à 13h51
    En effet Raspou.
    Après une bonne nuit de sommeil et une relecture, je me suis rendu que j'avais mal interprété tes écrits ;)

    On est donc d'accord ;)

  • Le Che le 29/07/2007 à 13h44
    hé ben faut pas se manquer ici ....
    hein stéphane ! faut travailler le pied gauche, là, ça va pas du tout !
    ZZZZzzzzzZZZ
    les mouches sont en passe d'être une espéce protégée....
    il n'empêche, je trouve que c'est des défaites honorables...enfin le foin qu'il est fait sur le parcours et la finale des irakiens est plutôt caricaturale...



La revue des Cahiers du football