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Smells like Argentine spirit

L'équipe de France s'est inclinée en son Stade face à une rocailleuse sélection argentine. Retraversons le match comme des streakers.
> Le match > La nalyse > Les observations en vrac > Les gars > Trezeguet enterré vivant
le 8 Fev 2007

 

Le match

Après une première percée de Vieira conclue par une chute et une réplique à l'identique de Crespo, la rencontre s'équilibre plutôt à l'avantage des Bleus, qui n'obtiendront toutefois leur premier corner qu'à la 11e minute et leur première frappe (écrasée par Malouda) à la 13e. C'est au quart d'heure pile que les Argentins frappent: le décalage à droite est fatal, même s'il faudra que Saviola reprenne le premier tir de Crespo, repoussé par Coupet.

Une pénétration d'Henry amène une faute d'Ayala et un coup franc tiré par Ribéry, sans résultat probant (20e). Abidal, Malouda et Hentu animent le flanc gauche pour aligner deux centres (21 et 22e), le second étant conclu d'une reprise trop croisée de Ribéry. Dix minutes plus tard, c'est justement le Marseillais qui prend le relais sur l'autre aile pour décocher trois centres consécutifs, un quatrième l'étant par Malouda, quasiment dans la même minute (35e). Des tentatives qui ne sont pas contrées comme celles de Sagnol ayant précédé, mais qui ne trouvent pas preneurs.
Crespo fait planer la menace d'un doublement de la punition, mais il est signalé hors-jeu (37e). Les six dernières minutes seront résolument françaises: après une superbe récupération/relance de Sagnol; Henry mène un contre qui le voit alerter Ribéry à droite plutôt que Malouda à gauche à gauche à gauche. L'action avorte (40e), mais dans la foulée, un centre en profondeur de Malouda alerte Ribéry qui relaye d'une aile de pigeon en profondeur: Milito se troue et Trezeguet est à deux doigts (de pied) de pouvoir tromper Abbondanzieri.
La pression bleue se maintient, mais sans autre effet qu'un évanouissement de Malouda dans la surface et dans le temps réglementaire.

Moulinages Heinze-Ribéry
Au retour des vestiaires, une longue phase de possession française résume malheureusement le match: elle est conclue par un centre trop en retrait de Clerc. Les coups de pied arrêtés, comme ce coup franc de Ribéry (50e), ne donnent rien de plus et l'on s'amuse plus des moulinets de bras qui opposent notre Francky à leur Gaby. Mais on rigole moins quand Crespo, parti vadrouiller dans la profondeur gauche, adresse une méchante frappe qui oblige Coupet à concéder un corner au bout duquel un nouveau frisson parcourt la surface (56e).
Autour de l'heure de jeu, la pression française s'accentue mais ni Clerc ou Govou à l'allumage, ni Ribéry ou Henry à la conclusion ne parviennent à solliciter Abbondanzieri, et c'est au contraire Saviola qui se voit contrer par Escudé puis Crespo reprendre par Squillaci de façon un peu suspecte (61 et 66e). Entre-temps, les Bleus se sont un peu décomposés, et il faut attendre les vingt dernières minutes pour que leur domination reprenne quasiment sans partage.

Mais le problème reste le même : soit les attaquants n'héritent pas de ballons exploitables, soit les albiceleste interviennent avec une très grande pertinence: Vieira ne profite pas d'un joli râteau annihilé par Cambiasso, par exemple (74e). Anelka a beau percuter (ce qu'il a rarement fait au moment de faire ses choix de carrière), Ribéry se démener et Govou faire l'essuie-glace, ce sont les Bleus qui se cognent comme des mouches sur le pare-brise feuilleté des Argentins.


ribery_bave.jpg
Cracher sur les adversaires, c'est interdit, mais baver aussi, Franck.


La nalyse

Dès les premières minutes, le match s’est installé dans une solide confrontation entre deux équipes qui forment chacune un bloc très homogène, et cherchent à se projeter vite vers l’avant, à l’image de leur comportement lors de la dernière Coupe du monde. Chaque formation a lutté de manière équivalente pour récupérer le ballon, offrant ainsi au public de longues périodes de possession alternées. Le niveau technique général a permis de bonnes remontées de balles de part et d'autre, l'inspiration manquant cruellement dans les trente derniers mètres. Mais dans ce domaine, les Albiceleste ont fait la preuve d'une plus grande efficacité: avec un nombre supérieur de tirs cadrés (quoique faible dans l'absolu) et surtout avec la réalisation de Saviola, sur une des rares incursions massives des Argentins dans le camp français. L'ancien Monégasque a signé un geste technique (sa talonnade pour décaler Zanetti) qui a fait la différence... Exactement ce qui a manqué aux Bleus, malgré une quantité d'action offensives bien plus significative. Abondanzieri n’eut d’ailleurs quasiment aucun arrêt à faire du match tandis que Coupet dut s’employer à plusieurs reprises pour sauvegarder son but.

Ce capital acquis, l’Argentine a laissé la France prendre le jeu à son compte, sans jamais perdre sa propre emprise sur la rencontre – notamment en raison d'un différentiel d’engagement assez frappant. En l’absence de joueurs de rupture – Ribéry n'étant pas au mieux de sa forme – et d'une plus grande précision des centres, les attaques françaises sont restées trop prévisibles et les percées de Vieira n'ont pas suffi à enrayer l’incroyable pressing argentin, fait de hargne et de science du placement.

On peut admirer la leçon de jeu défensif donnée par les visiteurs du Stade de France: les Tricolores ont eu droit à un plan de formation accélérée qui inclut l’ensemble des modules au programme: technique, vice, agressivité, tactique, complémentarité, concentration, jeu de tête, maturité, interceptions... On a peine à croire a posteriori que la moyenne d’age de la défense argentine n’était que de neuf mois supérieure à celle de la défense des Bleus (28 ans contre 27 ans et 3 mois), et que la moitié des joueurs de champ alignés au coup d’envoi avaient 25 ans ou moins.. L’emblème de cette leçon fut Cambiasso, 26 ans et plus jeune que chacun des titulaires français à part Ribéry, modèle de joueur pétri de technique et d’abnégation comme les Argentins savent en produire, qui participa au cours magistral de sortie de balle donné aux Bleus.



Les observations en vrac

> Après les têtes à bout portant manquées par Henry, les Bleus se sont trouvés un nouveau gimmick : la frappe hors cadre de Ribéry tout seul dans la surface de réparation.
> On ne dira jamais assez tout le bien que peut faire une année sabbatique à Monaco à un footballeur professionnel.
> Si c'était pour repousser les tirs dans les pieds des attaquants, Landreau aurait très bien fait l'affaire.
> Mille mercis à Willy Sagnol d’avoir complètement foiré la dizaine de centres qu’il tenta, nous permettant ainsi de passer un match entier des Bleus sans entendre Gilardi en louer la qualité.
> Nouvelle contre-performance hivernale de Ribéry. C'est le problème avec les joueurs issus du croisement entre un Nordiste et une marmotte.
> Quelle bande de losers, ces Lyonnais.
> Avec ses gants bleus, Thierry Henry complète enfin sa panoplie du schtroumpf grognon.
> Zanetti va-t-il finir par vieillir ?
> Wenger qui dit "nous" en parlant de l'équipe de France, c'est quand même un scandale permanent.
> Qu’est-ce qu’on aurait aimé voir plus de duels Heinze-Ribéry dans le championnat de France…


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Un très bel arrêt de bus de Grégory Coupet.


Les gars

Peu employé, Coupet a eu la mauvaise idée de ne pas capter le tir peu appuyé de Crespo, servant involontairement Saviola pour l'ouverture du score. Pour le reste, il n'a rien à se reprocher.

Dans une mauvaise passe au Bayern, Sagnol a aussi été dans un mauvais soir avec la sélection. Peu inquiété défensivement, son entêtement à vouloir (mal) centrer depuis le milieu du terrain a gâché beaucoup de possessions françaises. Clerc, qui l'a remplacé à la mi-temps, a poussé plus loin ses actions, mais sans plus de réussite. On pouvait s’attendre à plus de flottements de la part d’une charnière centrale inédite, mais Squillaci et Escudé ont effectué une prestation très positive, assurant l'essentiel grâce à un bon placement et coupant avec autorité les contres argentins – qui ne réussirent à être dangereux qu’en passant sur les côtés. Abidal y a confirmé sa relative méforme lyonnaise: rarement tranchant devant en dépit de son habituelle activité, il a tenté de sauver les meubles derrière après s'être fait emboucaner sur le but.

Makelele a endossé son traditionnel rôle de régulateur du jeu, touchant sa centaine de ballons. Gêné par Gago et Gonzalez dans la relance, il a peu joué vers l'avant, laissant ce rôle de percuteur à Vieira – probablement le plus brillant des Français hier soir: c’est lui qui sonne la charge quand ça ne tourne pas rond.
Malouda n'a pas fait d'étincelles, même s'il a participé à l'animation de son aile – faute d'avoir réussi à créer des différences individuelles. En le remplaçant, Govou a exprimé un peu plus de volonté, mais sans trouver la bonne distance avec ses compères de l’attaque. Ribéry a été très mobile, mais avec un faible rendement: il a accumulé les mauvais choix, aussi bien dans ses passes que ses frappes. Il a pourtant failli faire basculer le match en alertant Trezeguet pour la meilleure occasion de la partie.

Trezeguet a fait ce qu'il a pu avec le peu de ballons qu'il a reçus, mais la défense centrale argentine l'a efficacement privé des rares bonnes munitions. Henry n'a pas existé beaucoup plus, ses décrochages ne faisant guère illusion… Il a pourtant bien fini, quand il s'est retrouvé seul en pointe. Anelka a amené son jeu au sol et ses appels croisés qui ont provoqué quelques moments de panique dans la défense argentine. Cissé n'a même pas eu le temps de démontrer qu'il ne pourrait pas faire grand chose dans les derniers moments de la domination française.


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Dès l'arrivée dans le couloir, Claude Makelele a donné à David Trezeguet un avant-goût de ce qui l'attendait.


Trezeguet enterré vivant

Rien de très nouveau sous le ciel des Bleus, sinon que le démontage de Trezeguet commence désormais bien avant les matches, se poursuit durant ceux-ci avec une rare allégresse et s'achèvera (provisoirement) dans les commentaires qui suivront. Le "manque de complémentarité d'Henry et Trezeguet", c'est la grosse tarte à la crème dont se baffre la crème du journalisme sportif hexagonal, de Vincent Duluc (dont c'est un des deux axes analytiques, avec la nullité congénitale des sélectionneurs) à Jean-Michel Larqué, en passant par toute la valetaille de moindre audience. Trezeguet, c'est le consensus total, dans les tribunes de presse comme au comptoir des troquets. Il devrait être béni par la France du football, de donner à celle-ci l'occasion d'une telle union.

Wenger total
À cet égard, la performance du trio de TF1 aura été remarquable. Commencée par une restitution très fidèle des éléments saillants de L'Équipe de ce matin, elle aura notamment consisté en un long procès de la performance de Trezeguet, le réquisitoire accumulant des clichés éculés qui plairont au jury populaire. Le procès des caricatures, en quelque sorte. Le moindre temps mort a ainsi été l'occasion d'accabler l'attaquant de la Juve, tout en faisant mine de compatir à son grand malheur. Les fans d'Arsène Wenger ont pu, au passage, admirer une intelligence monopiste qui ne dépare pas celle des footballeurs. Quoiqu'en l'occurrence, les moins amnésiques feront remarquer qu'en tant que manager de Thierry Henry, il n'offre peut-être pas toutes les garanties d'objectivité, voire qu'il a quelque intérêt à enfoncer l'un pour élever l'autre.

La différence de traitement est en tout cas frappante. En résumé, si la paire n'est pas complémentaire, c'est la faute à David, pas à Titi. Peu importe que la meilleure occasion du match soit au crédit du Franco-Argentin, peu importe aussi que la prestation du Gunner ait été quelconque (en dépit d'un amusant regain d'énergie après la sortie de son acolyte) et qu'il ne se soit pas créé une seule situation dangereuse, peu importe que le problème ait été le manque de transmissions correctes vers les attaquants ou l'absence totale de centres exploitables… on ne retiendra que la prestation de Trezeguet, pour la stigmatiser. Juger la prestation de ce joueur à son nombre de ballons touchés, c'est à peu près aussi pertinent que d'évaluer Makelele à la puissance de sa frappe de balle. Mais personne ne va pousser la réflexion aussi loin.
À ce stade, toute défense de l'attaquant est une cause perdue, surtout s'il constitue le premier choix du sélectionneur... au moment de procéder à un changement. Govou, Anelka ou Cissé sont désormais mieux cotés que le troisième meilleur buteur de l'histoire de l'équipe de France, privé de toute chance de mettre un but vengeur au moment où l'adversaire était le plus affaibli. Beau travail collectif, messieurs.


Les titres auxquels vous avez échappé

> Abbondanzieri en rit
> Saviola pas la peine
> Argentine machine

Réactions

  • barbaque le 09/02/2007 à 18h02
    A mon sens, on ne doit construire l'équipe ni autour de Trezeguet, ni autour de Henry.
    Le problème est que depuis 2002, ce sont tous les dilemmes tactiques qui tournent autour de Henry... Et qui sont toujours tranchés à son avantage, grâce notamment à un lobby médiatique qui perd toute objectivité et toute capacité d'analyse sur ce sujet.

    Mais bizarrement, alors que le Titi obtient tout ce qu'il veut, les problèmes offensifs des Bleus ne sont jamais de sa faute... mais de celle du remplaçant!

  • Toni Turek le 09/02/2007 à 18h25
    barbaque - vendredi 9 février 2007 - 18h02
    Mais bizarrement, alors que le Titi obtient tout ce qu'il veut, [...]

    ----> Ah non.
    Pas le Ballon d'Or, par exemple.

  • Ric@rdo Baggio le 09/02/2007 à 18h40
    Plus généralement, l'EDF n'a jamais réussi à gagner quoique ce soit par ses attaquants de pointe. Ah si, l'Euro 2000 grâce à Trézéguet.

  • Si le vin vil tord le 09/02/2007 à 21h08
    Brunouf Basto - vendredi 9 février 2007 - 17h34
    Quoiqu'il en soit, la question de la titularisation de Trézéguet ne se poserait dans aucune nation du football.
    ---------------------
    Le problème c'est quand dans aucune nation du football, la question de la titularisation de Henry ne se poserait non plus.

  • sansai le 10/02/2007 à 22h37
    Vi El Mallorquin, sans doutes.
    Mais j'imagine que Domenech avait dans l'idée de tester deux attaquants mangeurs d'espace, plutôt qu'une combinaison joueur de remise/chasseur de buts à la XIII, avec un avaleur de pelouse à ses côtés.
    Sans doutes qu'il n'attribue pas les échecs offensifs de la France à Trezegol en soi donc, mais plus à son style de jeu et donc au dispositif tactique initialement choisi.

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