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La magie de Paris

Le PSG est-il une machine à tocardiser les bons joueurs qu'il embauche, vouant les supporters à fantasmer en permanence sur de futures recrues sans comprendre que le mal est dans la place?
Auteur : Pierre Martini le 18 Dec 2006

 

Samedi à Geoffroy-Guichard, Christophe Landrin a inscrit un but sur un superbe ciseau qui a parachevé la nette victoire des locaux, face à des Valenciennois qui ressemblent de nouveau à des promus. En dépit de la beauté du geste, l'événement serait presque anecdotique, n'étaient ses chances de figurer dans le Top But de fin de saison. Ledit geste aura une grande valeur pour les esthètes, qui apprécieront l'équilibre de la frappe et la pureté de la trajectoire – laquelle répondait d'ailleurs à celle du celle du centre de Feindouno. Les historiens, eux, n'en feront pas une grande affaire: quiconque a réussi une reprise de volée parfaite sur un terrain en stabilisé devant deux spectateurs sait que la valeur d'un geste est indexée aux circonstances dans lesquelles il est effectué. Tout le monde n'a pas la chance d'être Zinédine Zidane en finale de la Ligue des champions 2002. David Gigliotti, spécialiste du ciseau, qui a lui aussi frappé au cours de cette 18e journée, peut aussi en témoigner.


La métamorphose des cloportes

Mais revenons à notre mouton. Car Landrin, cette saison, ne s'est pas contenté de ce but, aussi joli soit-il. En concluant son transfert vers l'AS Saint-Étienne après une année pénible à Paris, iI est également revenu à la vie de footballeur. Seize fois titulaire dans un entrejeu défensif qui compte pourtant Julien Sablé, Johan Hautcœur ou Fredy Guarin, l'ancien Lillois a retrouvé l'estime de ses partenaires, et probablement l'estime de soi. On ne va évidemment pas en faire un cador, mais simplement le considérer comme un élément important d'une équipe qui marche bien depuis l'été. Capable, même, d'offrir de temps à autre ces gestes qui élèvent le niveau du spectacle. On peut aussi se souvenir qu'il avait, lors du Monaco-Saint-Étienne de la 2e journée, offert une passe décisive à Piquionne sur une bien jolie inspiration.
Si l'on reconnaît bien le Lillois qui a fait le bonheur de ses entraîneurs successifs dans le Nord, on se demande où est passé le Parisien – voué aux gémonies par le public du Parc – dont la carrière a failli sombrer la saison passée... La question se pose donc une nouvelle fois: le PSG est-il une redoutable machine à nullifier les joueurs? Ayant suivi le chemin inverse, David Hellebuyck renforce cette thèse: pilier indiscutable de la formation stéphanoise, il semble en passe de connaître une noyade dont il ne serait que le dernier exemple en date.

C'est là que réside une certaine magie parisienne : un joueur estimé y a toutes les chances d'y devenir médiocre ou d'y être finalement considéré comme... surestimé. À croire que le club ne recrute que des joueurs surcotés. Car à de rares exceptions près (Pauleta sur la durée, Armand cette saison, par exemple), un passage dans la capitale s'accompagne d'une dévaluation quasiment systématique. Dans l'effectif de début de saison, on compte ainsi des Yepes, Dhorasoo, Rothen, Landreau ou Kalou qui ont tous, à des degrés et des moments divers, "déçu" les attentes et fait les frais du ressentiment des supporters. Tous avaient pourtant brillé au sein de leurs précédentes équipes et suscité de nombreuses convoitises.
Par le passé, le PSG a bâti une partie de sa réputation sur sa capacité à casser l'élan de certaines carrières prometteuses: Lachuer, Maurice, Gava, Revault, Cobos, Loko, Pouget, Letizi, Ljuboja, entre autres, en ont fait les frais. Mais le constat est bien pire pour ceux qui émargent dans une catégorie moins prestigieuse, à l'instar de Landrin et consorts... Piochons encore dans la série des (mauvais) exemples verts: Aloisio, adulé à Saint-Étienne après deux saisons brillantes, est ainsi devenu le pire des tocards à la pointe de l'attaque bleue et rouge. Édouard Cissé, jadis participant majeur à l'épopée européenne de l'ASM, serait aujourd'hui devenu le symbole de la nullité du groupe, au point que certains réclamaient sa plombisation.



Se casser les dents

On peut comprendre que les supporters parisiens n'ont, bien souvent et très vite au cours d'une saison, plus que l'autodénigrement comme seul objet passionnel. Aussi occupent-ils une grande partie de leur temps à condamner l'effectif, tout en imaginant quels joueurs pourraient venir le métamorphoser. Sans avoir l'air de comprendre que ces recrues éventuelles viendraient dans la capitale pour s'y casser les dents comme les autres, selon toute probabilité.
Certes, on connaît l'argument : il faudrait être plus qu'un joueur moyen pour réussir à Paris, disposer de qualités mentales et techniques supérieures au tout-venant de la L1. Voilà qui accrédite, par l'absurde, l'idée qu'au Paris-SG, on ne joue pas le même football que les autres équipes... Et témoigne qu'en dépit de leurs déboires, nombre de Parisiens n'ont pas renoncé à être un peu présomptueux. Ce n'est en effet pas demain la veille que le PSG pourra compter dans toutes ses lignes sur des stars à la fois brillantes techniquement et blindées mentalement.

Il est complètement vain de chercher dans la qualité des joueurs l'explication universelle de tous ces échecs successifs, individuels comme collectifs. D'autant qu'on est fondé à penser qu'au cours des saisons récentes, le club avait "sur le papier" de quoi faire infiniment mieux – sauf à accorder rétrospectivement une valeur absolue aux résultats finalement obtenus... Il serait bien plus judicieux de s'interroger sur ce qui contribue, en permanence, à ne jamais offrir les conditions idéales pour que des footballeurs puissent exprimer le meilleur d'eux-mêmes, quelles que soient leurs limites. Puissent même, soyons fous, progresser sous le maillot parisien. N'est-ce pas, pourtant, le but que devraient privilégier tous les responsables d'un club, du président à l'entraîneur? N'est-ce pas ce que réussissent les formations à succès (même sur une courte période), sachant que la valeur d'une équipe n'est jamais l'addition de ses talents individuels, mais le produit alchimique de leur fusion à chaud? N'est-ce pas ce que devraient  chercher à préserver les supporters eux-mêmes, en évitant de condamner les joueurs avant qu'ils n'aient eu le temps d'exprimer leurs qualités?

Patience, cohérence, continuité, confiance, progression... Autant de notions qui restent étrangères au Paris Saint-Germain, ce n'est pas nouveau, et ce n'est presque plus désespérant tant on y est accoutumé. À force de croire que l'urgence est le seul mode de gestion possible localement, le club en vient à ne plus miser du tout sur elles. L'œuvre collective des dirigeants, des entraîneurs, des supporters et des joueurs eux-mêmes (il n'y a pas de raison de les exclure de cette liste) fait du Camp des Loges le lieu d'une malédiction bien prévisible. Même le miracle d'une saison réussie – comme l'An I de Halilhodzic – semble préparer le terrain à des désillusions d'autant plus cruelles.
Il reste qu'en définitive, le tour de magie le plus impressionnant réussi par le PSG... est de parvenir à faire encore venir des joueurs.

Réactions

  • Gomincha le 18/12/2006 à 10h04
    >>>"alors que Metz était leader du championnat"

    Rétrospectivement, il y a du y avoir une faille spatio-temporelle à une époque... ^^

  • givordin le 18/12/2006 à 10h39
    Il faudrait effectivement voir qu'est ce qui a changé depuis qques années au PSG pour que ce club devienne une machine à toccardiser.
    Le PSG a été dans les années 90 un des plus grands clubs français (n'at-il pas gagné une coupe des villes de foires, euh pardon une coupe des coupes).
    Le Manque de stabilité, de confiance de continuité sont selon moi que la conséquence de mauvais résultats mais pas la cause. Le mal premier a été une mauvaise gestion des actionnaires à un certain moment donné (remplacement de denisot par bietry par exemple). Comme dans toute "entreprise" si la tête est malade le reste ne suit pas. Puis Canal a eu ses propres difficultés et a "laissé aller".
    Je dois dire qu'aujourd'hui je ne crois pas que des fonds d'investissements puissent permettre un développement à la lyonnaise. D'ailleurs je ne vois ce que des fonds d'investissement viennent faire dans le capital du club de la capitale...ils n'ont pas l'habitude de perdre de l'argent.
    D'où ma conclusion : la machine à toccardiser n'est pas prêt de s'enrailler.

  • arnaldo01 le 18/12/2006 à 11h02
    je crois qu'il y a eu une fin de cycle. les leguen/roche/rai/bravo/guerin/lama sont tous partis en meme temps (98 je crois) et les remplacants ont tout de suite eu la pression de faire aussi bien.
    Je pense que pour lyon ce serait pareil. si juni/malouda/abidal/coupet/wiltord/govou/cris/cacapa partaient en meme temps, lyon decouvrirait la crise.

  • Pemcran, sa patate et moi le 18/12/2006 à 11h06
    Paris machine à tocardiser. Le ver est dans le fruit et c'est la faute la structure et l'envirronement parisien....

    Pourtant y'a eu des travaux d'assainissement.... Graille et Blayau y sont allés de leur plan social (pas sur pour Blayau). Je m'interroge qu'est ce qui nous pollue toujours?

    On lance des jeunes. On garde notre entraineur et on a un prez qui ne croit qu'en la stabilité. Avec un peu de bol on en finit avec le racisme... Sur la bonne voie???

  • boghoss le 18/12/2006 à 11h55
    Et le putois qui claque encore... Cela dit, 17e de Bundesliga avec 1 victoire en 17 matches, je sais pas si on peut véritablement parler de réussite.

  • boghoss le 18/12/2006 à 12h00
    arnaldo01 - lundi 18 décembre 2006 - 11h02
    -------------

    Je ne sais pas si tu es sérieux. Mais si c'est le cas, dis-toi que Lyon a tout mis en oeuvre pour qu'un départ massif n'arrive jamais. A la différence de Paris. Aulas ne laisse partir qu'une seule "star" par saison.

  • davidoff le 18/12/2006 à 12h11
    je crois que le club de mon coeur paie encore le passage de bietry:

    -Cette saison fût une des pires du PSG (déjà le spectre de la relégation), trois entraineurs, deux pdts, là on avait touché le fond (biétry qui annonçait que carotti et laspalles allait arriver en EdF...). Le club mis une saison a s'en remettre, bergeroo finit beau second avec une équipe limitée, mais sympa. Mais gros hic, à C+ on décide de tout balancer et de recruter des buses (dalmat, anelka) à prix d'or. Pour quel résultat? Une perte de confiance des ceux qui avaient fini second (ducrocq, christian...), un entraineur de plus (Luis II, l'histoire ne se répète jamais, sache-le mon grand), des prestations ridicules en 2ème poule de C1...

    Bref on touche là un pb fondamental de ce club, l'absence de réflexion sur le long terme, une vision à court terme basée sur l'achat de joueurs médiatiques au mépris de toute considération sportive (voire collective).

    Le club a replongé puis s'est relevé avec coach vahid an I, pour rechuter l'année d'après.

    un mouvement perpétuel, une fractale!!

    Ajoutons à cela les errements de C+ (pas de projet sous Denisot, juste des résultats), des incohérences dans les recrutements techniques et administratifs, ainsi que l'effet capitale, (le traitement médiatique du drame du supporter tué en est l'exemple ler plus parlant)....bref je sais pas si on sortis de l'auberge

  • slim.waist le 18/12/2006 à 12h37
    Il y a aussi, au PSG plus qu'ailleurs, une capacité certaine à occulter presque 30 ans d'une vie réussie, pour se focaliser uniquement sur les dernières années et ses ratés.
    PSG, machine à tocardiser? Demander à Heinze, Rai, Ginola etc etc...

  • arnaldo01 le 18/12/2006 à 14h08
    boghoss - lundi 18 décembre 2006 - 12h00
    arnaldo01 - lundi 18 décembre 2006 - 11h02

    je suis serieux. si lyon subit beaucoup de departs en meme temps, ils ne seront plus aussi performants et auront droit eux aussi à leur crise.
    cependant, je sais bien que aulas ne laissera pas partir tous ces joueurs d'un seul coup. il est pas con !!

  • Coach_Nono le 18/12/2006 à 14h19
    Bonjour,

    Je suis supporter du PSG mais je n'interviens pas souvent. Je disutais récemment du problème avec mes amis du café des sports (au coin de la rue Pierre Poujade et du boulevard Lénine à Nanterre) et quelques remarques pleines de sens ont été proférées à cette occasion:

    1: "A Paris, les joueurs croient qu'ils vont pouvoir faire la fête tout le temps, sortir en boîte et attraper plein de minettes. Alors le foot..."

    2: "A Paris, il y a trop de pression : les supporters et les journalistes veulent des stars résultats tout de suite. Il est impossible de construire sur la durée."

    3: "A Paris, il n'y a pas de détection ni de formation. L'Île de France est le plus grand réservoir de jeunes de France. Et ils sont où les jeunes ?"

    4: "A Paris, il y a une mauvaise ambiance : ceux qui y sont passés ne veulent plus y revenir"

    Je vous fais grace des "les arbitres sont contre nous", "Aulas fait ce qu'il veut" et autres histoires de marabout mais :

    Pour le point 1 : je ne sais pas... A une époque, Fernandez avait eu des mots avec le remplaçant brésilien de Leroy... Vous savez, ce petit jeune sympa qui aurait pu se refaire une dentition toute neuve.

    Pour le point 2 : C'est vrai qu'il manque peut-être un vrai "chef" au PSG qui aurait les appendices génitaux suffisamment gros pour dire "Vous me faites chier, c'est moi le patron et puis c'est tout... On verra les résultats dans 3 ans"

    Pour le point 3 : c'est un vrai mystère pour moi... Un bassin de population d'environ 10 millions de personne ne semble pas capable de fournir au PSG ces fameux jeunes qui n'en veulent. Quand je pense qu'Henry fût presque un voisin, ça me fait mal au coeur. Si j'y ajoute quelques réussites au niveau de la détection de jeunes brésiliens par le passé, j'ai encore plus mal.

    Pour le point 4 : Mais où sont donc Joël Bats, Paul le Guen, Ricardo, Fournier, et j'en oublie. Quand je pense qu'Aulas a réussi à faire passer Sonny Anderson pour un produit "Made by l'OL", je me dis qu'avec des gens intelligents on pourrait avoir une très belle équipe .

    PS:

    Une question me vient à l'esprit. Qui a assisté à un PSG-Bordeaux récent? Ricardo est-il applaudi par les supporters du PSG ?
    Quand je vois l'accueil fait à Janot par Valenciennes, j'espère que l'ami Ricardo a au moins eu droit à des applaudissements polis. Idem pour l'ami Le Guen il y a quelques temps.

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