Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le meilleur des stades

Tribune des lecteurs - Football-fiction : à l'orée de la saison 2008/09, entretien avec Jean-Paul Lavenue, responsable Sécurité et Animations du Paris Saint-Germain.

Auteur : Greg Lemyonère le 23 Dec 2004

 

 

Effectuons un retour en arrière. Lors de la saison 2004/05, un certain nombre d'incidents dus à des supporters émaillent le championnat de France de Ligue 1 Orange. Pressés d'agir par les médias, les pouvoirs publics et la LFP, les dirigeants de club décident de donner un grand cou p de balai dans les travées des stades. Au prix d'un travail acharné et en dépit des menaces de violence, les éléments perturbateurs ont enfin pu être chassés et le football français connaître une transformation et un essor considérables.

 

M. Lavenue, entrons directement dans le vif du sujet: le Parc des Princes est-il aujourd'hui un endroit sûr?
Absolument! Il faut enterrer définitivement l'image négative qui collait au Parc des Princes. Aujourd'hui, les familles, les enfants, peuvent venir l'esprit tranquille au stade assister aux matchs de leur équipe. Nous avons pris de nombreuses mesures pour garantir leur sécurité et elles ont d'ores et déjà montré toute leur efficacité la saison dernière puisque aucun incident n'a été à déplorer.

 

Pouvez-vous nous détailler ces mesures?
Tout d'abord, vous ne pouvez plus venir au stade et y entrer sans respecter un certain nombre de consignes. La première est bien sur de se conformer aux contrôles d'identité qui se font dans les rues menant au stade et à l'entrée: vous devez présenter votre billet nominatif et vos papiers d'identité aux policiers présents. Ensuite, les spectateurs passent sous un dispositif de détection des métaux. Enfin, à l'entrée de la tribune, vous êtes accompagnés par nos stewards jusqu'à vos places numérotées. D'autre part, nous avons bien évidemment étendu notre système de vidéosurveillance et accru le nombre de stewards. Ceux-ci sont désormais des professionnels engagés auprès de sociétés spécialisées dans l'encadrement des manifestations sportives et artistiques.

 

Ces contrôles prennent du temps…
Disons qu'il faut prévoir d'arriver environ une heure à une heure trente avant le début du match pour avoir l'assurance d'être présent au coup d'envoi, mais nous nous efforçons de raccourcir au maximum ces délais. Sachant qu'il y va de leur sécurité, je suis sûr que nos clients le comprennent. D'autre part, pour satisfaire l'attente de ceux qui entrent en premier et doivent attendre le coup d'envoi, nous avons réorganisé les espaces situés sous les tribunes: on peut désormais s'y restaurer, mais également acheter les derniers produits estampillés PSG ou se faire maquiller aux couleurs parisiennes. Des activités ludiques sont même proposées pour les plus jeunes!

 

Ces mesures expliquent-elles la forte hausse du prix des billets?
En partie, mais pas seulement. Exploiter et sécuriser un endroit comme le Parc des Princes coûte cher, or, avant tout, un club est une entreprise et doit être rentable. Ce qu'on appelait les virages populaires ne l'était plus. Il a fallu mettre les prix en adéquation avec les coûts auxquels la société doit faire face. Néanmoins, les sacrifices consentis par nos clients trouvent aussi leurs contreparties. Prenons ainsi l'exemple d'un abonné dans le virage sud du Parc des Princes [NdA: Les virages sud et nord font actuellement l'objet d'un appel d'offres auprès des partenaires du Paris Saint-Germain pour acquérir un nouveau nom en lieu et place des anciennes appellations "Auteuil" et "Boulogne"]: pour un abonnement simple à l'année, il lui est demandé 1190€. Pour seulement 59€ de plus, il peut passer à l'abonnement "supporter" et recevoir, en plus de son abonnement, un maillot et une écharpe PSG; en ajoutant 40€, il obtient un abonnement "ultra" qui lui offre en plus une casquette et un fanion PSG, un DVD pour apprendre les chants parisiens et un abonnement d'un an au magazine officiel du club et à la chaîne PSG TV. En clair, vous pouvez aujourd'hui devenir un vrai supporter pour moins de 1300€! N'oublions pas un point important. Jusqu'à la saison dernière, les clubs français bénéficiaient de la manne des droits TV payés par Canal+. L'absence de concurrence lors du dernier appel d'offres lancé par la Ligue a permis à Canal de diminuer drastiquement ces droits. Il est donc aujourd'hui vital pour les clubs de diversifier leurs ressources: l'augmentation des prix de la billetterie répond à un impératif économique incontournable pour le PSG s'il veut maintenir son standing, et je pense que les supporters parisiens le comprennent. Les hausses de la billetterie et du merchandisage ne comblent pas la baisse des droits TV, mais elles nous aident à maintenir le club à flot.

 

C'est tout de même une augmentation très nette par rapport aux tarifs pratiqués il y a encore tout juste cinq ans.
Disons que le vrai problème auquel la direction du club se trouvait confrontée depuis les années 90 était la présence des associations de supporters. Les pressions exercées par ces groupes agissant en dehors de tout contrôle, ne permettaient pas à la société de pratiquer des tarifs correspondant à la logique économique du football moderne. Je dirais même que leur existence nuisait doublement au club: leurs actions, souvent illégales ou violentes, nuisaient à son image, faisant ainsi fuir sponsors et spectateurs plus huppés. Le démantèlement de ce qui n'était souvent que des rassemblements de voyous, s'est fait grâce à l'action concertée des dirigeants du football français et des pouvoirs publics. Concernant le PSG, entre 2005 et 2008 nous avons ainsi résilié à peu près cinq mille abonnements, en majorité par non-renouvellement, et nous avons obtenu à peu près sept cents interdictions de stade à titre préventif ou par décision judiciaire. Je n'ai pas les chiffres en tête pour l'ensemble des clubs de l'élite en France, mais nous sommes à peu près aujourd'hui au niveau de l'Angleterre au nombre des interdits de stade, ce qui a contribué à un assainissement conséquent du public.

 

La disparition des associations de supporters a fait craindre à certains la chute de l'ambiance, or le public se déplace dans les stades également pour l'atmosphère qui s'en dégage…
Nous en avons tenu compte. Je vous parlais de l'Angleterre à l'instant. Nous avons su rattraper notre retard en termes de prix, mais un certain nombre d'études ont démontré que le niveau de fidélisation de la clientèle "football" en France n'était pas aussi important si l'on n'offrait pas une valeur ajoutée "festive" à la seule manifestation sportive. Par conséquent, nous avons repris pour le compte du club un certain nombre d'animations jusqu'ici dévolues aux anciennes associations de supporters. Nous avons ainsi formé pour la saison à venir des animateurs, que nous appelons "capitaines de tribunes", qui s'occupent des animations. À l'entrée des joueurs à chaque mi-temps, nos capitaines de tribunes déploient des bâches aux couleurs du club ou de nos sponsors. Nous avons également trouvé un accord avec la Ligue à hauteur de 85.000€ annuels pour permettre à des artificiers professionnels de réaliser quelques effets pyrotechniques lors des buts et des débuts et fins de match. Nos capitaines de tribunes élaborent ainsi en semaine les animations et les chants qu'ils feront suivre au public le week-end, notamment en lançant les applaudissements et les olas. Si les prix sont un peu plus faibles dans les anciens virages populaires, c'est donc à cause de la légère gêne occasionnée par le déploiement des bâches, mais également pour les remercier de leur participation à l'ambiance unique du Parc! À noter que les stewards ne s'occupent pas du tout de cet aspect mais s'assurent simplement que les consignes de sécurité et de civisme, notamment l'obligation de rester assis pendant le match, sont bien respectées. Nous pouvons garantir ainsi à chaque spectateur le maximum de confort pendant le match. Cette notion de confort est d'ailleurs au centre de notre politique à l'égard du spectateur, si nous voulons à la fois attirer un consommateur à fort pouvoir d'achat — et je ne pense pas là qu'aux personnes mais également aux entreprises — et en conséquence attirer également les sponsors.

 

Le Parc des Princes constitue-t-il un modèle pour les autres stades en France?
Assurément! D'ailleurs les présidents de club ne se sont d'ores et déjà pas privés de suivre l'exemple parisien. Dans le football moderne, les clubs sont, je le répète, avant tout des entreprises qui doivent satisfaire à des critères de rentabilité financière. Celle-ci n'est possible qu'à condition d'attirer une clientèle à haut niveau de consommation et pour cela il faut leur offrir sécurité et spectacle. La réforme du calcul des points en championnat, fondé désormais sur la différence de buts, va également dans ce sens. Ces évolutions étaient tout autant prévisibles qu'inéluctables et je pense que les dirigeants de clubs français l'ont parfaitement compris depuis maintenant quelques années.

Réactions

  • Double Tokoto le 25/12/2004 à 20h33
    Clap clap à Fouquet.

    Asa, je préfère parler de "modèle lensois" que de
    "modèle anglais" même s'il y en a pour parler de démagogie et dire que c'était mieux avant.

    C''est sûr qu'aller à la mine hier c'était moins minant que d'aller à Bollaert aujourd'hui.

    De même qu'il y en a pour taper sur Guy Roux en permanence, un peu comme si on critiquait un ancien SDF qui s'est construit tout seul une belle maison simplement parce qu'il a mis deux nains de jardin en survêt à l'entrée.

  • Gabriel Fouquet le 27/12/2004 à 14h05
    Asa - samedi 25 décembre 2004 - 13h14
    « C'est Noël alors on va y rêver deux secondes »

    C’est en grande partie ce que j’ai très maladroitement tenté d’exprimer en précisant que je ne cautionne pas nécessairement les propos du personnage.
    J’admets volontiers que le scénario imaginé est à peine plus probable qu’une finale FC Vaduz - FC La Valette en Champions League.

  • houbahouba le 27/12/2004 à 14h21
    A la lecture de tous (article et contribs), j'ai du mal à extraire de mon esprit encore embué par les agapes de Noël le moindre raisonnement cohérent. Je vous livre quand même tout ça en vrac.

     Le Parc rarement plein ? Avec un taux de remplissage aux alentours de 80% pour les matches aller (moyenne : 38 502 / capacité : 48 527), je pense que celui qui l'affirme n'a du y aller que pour voir la Danone Cup.

     J'ai, moi aussi, vu quelques matches en province et même si l'ambiance y est parfois plus sereine qu'à Paris, j'ai eu droit aussi à des palpations de sécurité.

     Parmi les supporteurs et ailleurs (ici ?), nombreux sont ceux qui condamnent les mesures appliquées par les clubs, sur instruction du Ministère de l'Intérieur en taxant tout cela de liberticide, de flicage etc..etc…J'ai l'impression que les supporteurs récoltent tout simplement ce qu'ils ont semés et je ne parle pas des objets divers balancés sur Fiorèse à son retour avec l'OM.

     A propos de l'OM et du Vélodrome, il faudrait peut être arrêter de nous faire croire que ce stade est un havre de paix où les supporteurs et les équipes adverses sont toujours accueillis à bras ouverts ! Et contre le PSG il y a quelques saisons, Luis Fernandez est venu avec un policier comme garde du corps, Letizi a reçu briquet, portables et pièces de monnaie dans sa surface.

     Le risque de se retrouver avec une solution "à l'anglaise" est bien réel. C'est-à-dire moins de violence par une répression accrue et une sélection par l'argent qui cantonne les vrais fans aux matches télévisés dans les pubs. Espérons que le pactole des droits télés permettra de limiter le coût des abonnements….

     Paradoxalement, ce qui risque de me faire rendre mon abonnement au PSG ce serait plus une dégénérescence des comportements dans les tribunes que la pauvreté du jeu de l'équipe : Doigts levés à la moindre décision d'arbitrage défavorable, de plus en plus de fumeurs de produits illicites dans les tribunes (ce qui me semble antinomique avec le foot), insultes et projectiles quasi systématiques à l'attention du tireur de corner adverses….

    Bref, si je regarde tout ça objectivement, de moins en moins de choses semblent me plaire dans le foot de haut niveau…sauf la joie d'une lucarne d'Edouard Cissé, un tacle parfait de Thuram, les arrêts miracles de Coupet, la paneka ratée de Landreau, la fin d'un Fance – Angleterre à l'Euro 2004, le but de Boli dans le OM-PSG de 93, les tifos sans fumigène ni message haineux avant un OM-PSG ou PSG –OM, les chants d'un Celtic – Liverpool en UEFA (You'll never walk alone est l'hymne des 2 clubs), une accélération d'un Titi Henry, un contrôle impeccable de Bergkamp, du dribble ronaldinesque de Ronaldinho, les yeux émerveillés d'un gamin ramasseur de balle au bord d'un terrain de L1 et tant d'autres choses qui font que l'incurable footeux que je suis refuse de se soigner !

  • Gabriel Fouquet le 27/12/2004 à 14h44
    houbahouba - lundi 27 décembre 2004 - 14h21
    (...) "de plus en plus de fumeurs de produits illicites dans les tribunes (ce qui me semble antinomique avec le foot)" (...)

    Ca me semble encore plus antinomique avec des comportements violents ou haineux ( et Bernard Lama est sûrement de mon avis !).

    Sinon, j'aime bien ta synthèse, houbahouba.
    Hop.

  • houbahouba le 27/12/2004 à 14h54
    ...Bernard Lama et.... Fabien Barthez son digne successeur en EDF...

    Pour Coupet, on ne sait pas...
    Pour Landreau, il en prend avant chaque séance de tirs au but, non ??

  • sebseb39 le 28/12/2004 à 02h54
    A propos du foot anglais : qu'est-ce qui permet aux gens sur ce forum et ce site en général de répéter continuellement, comme pour mieux se persuader d'une réalité fantasmée, que le foot anglais s'est détourné des masses populaires pour les remplacer par une classe aisée plus docile (je cite ou presque) ??

    J'y habite depuis un an, et je n'ai pas du tout cette impression. Impression confirmée par mes visites au stade ou mes discussions répétées avec toutes sortes de gens sur le sujet.

    J'ai tout simplement l'impression d'y lire la perception française des conséquences qu'auraient en France le fonctionnement (honni puisque libéral pouah c'est pas bien !) à l'anglaise.

    Alors maintenant questions, à tous ceux qui voudraient me clouer le bec :

    1. quelle a été l'évolution des prix des billets en Angleterre sur 20 ans (raison de la question : ils étaient déjà hauts à mon avis, car leur chèreté est due tout simplement à leur rareté par rapport à la demande élevée, demande qui a augmenté avec l'assainissement des stades mais bon pas tant que ça) ?

    2. quel est le niveau social - salaire moyen d'un supporter de Chelsea - MU - Arsenal, en de Premier League en général ? En effet, de mon point de vue les gens ici sont passionnés, un peu comme les vrais passionnés de France (100 000 personnes en tout ?) et foutent beaucoup de fric dans le foot. On voit des gens avec le sac, le maillot, la casquette de n'importe quelle équipe, des stades de 20 ou 30 000 places sont pleins en D2, on y difuse des matches jusqu'à la D5 (stade plein aussi)... donc je reviens à ma question, y-a-t-il eu comme aiment à le marteler les Cahiers et presque tous leurs lecteurs, une exclusion des supporters populaires, ou bien sont-ce les français qui une fois encore se permettent des jugements à l'emporte pièce sur un système qu'ils ne veulent pas comprendre (1 raison parmi 1000 pour laquelle presque personne ne nous aime dans ce monde) ?

    3. Quel est le taux de remplissage des stades anglais ? A mon avis on frise les 100% dans pas mal d'endroits, et on est très haut ailleurs, bien qu'il y ait deux clubs à Liverpool, 3 a Manchester (en comptant Bolton), 6 à Londres... je pense que le paramètre "amour du foot" est infiniment supérieur en Angleterre qu'ailleurs, et que cela explique pleinement la frénésie dépensière des supporters, quelles que soient leurs origines.

    Quand donc je vois, à la fois dans l'article et dans tous les commentaires, une critique gratuite de l'horrible système mercantile a l'anglaise, je pense vraiment que comme toujours, le français a besoin de se réhausser par rapport à à peu près tout ce qui se fait de l'autre coté de la Manche. Ce système a des bons et des mauvais cotés, comme le notre. Mais pour les supporters, clairement, il n'a que des bons cotés.

    Messieurs, à votre tour de fournir des vrais arguments sur le système anglais, qui est en fait le vrai benchmark pour évaluer les "méfaits" supposés du foot business. Je m'en vais pour ma part faire de même, mais je souhaitais faire entendre un son de cloche différent.

  • sebseb39 le 28/12/2004 à 03h04
    Autre aspect : la France, bien que le niveau du foot y soit très bon, a bénéficié de l'arret Bosman pour progresser. Tant que ses joueurs restaient dans notre D1 merdique, meme avec de bons centres de formation, ils ne progressaient pas. Une fois tous partis, ils ont trouvé cette progression qui fait de nous le troisième pourvoyeur de joueurs étranges dans le monde (avec le Brésil et l'Argentine, peut etre meme devant l'Argentine).

    Dans le "Metro" anglais, j'ai lu l'autre jour que "la ligue 1 n'est peut-être pas une ligue de Mickey Mouse"... Dans Marca, le sondage qui demandait aux lecteurs "quelle équipe pour les clubs espagnols au 2nd tour" donnait Lyon et Monaco, en tete des préférences avec 35% chacun...

    Pourquoi notre ligue est-elle si mal percue ? Peut-être déjà pour son très faible engouement popluaire.

    Je viens de lire que le taux de remplissage du Parc est de 80%. Je ne pense pas, je ne crois pas qu'une seule grande ville d'Europe (dans les pays de foot, soit entendu) attire aussi peu de monde dans un stade. Justification rapide.

    - Madrid : deux clubs importants, (Atletico et Real), deux stades géants (80 000 et 57 500), 70 000 spectateurs en moyenn dans l'un, 42000 abonnés dans l'autre. Madrid et l'agglomération font 5 millions d'habitants.

    - Barcelone : deux clubs aussi, un géant, deux stades (98 000 et 56 000 places),
    abonnés, 80-90 000 spectateurs en moyenne, 20 000 pour l'autre. 4 millions d'habitants.

    - Londres : 6 clubs en Premier League (Chelsea, Arsenal, Tottenham, Charlton, Crystal Palace, Fulham), plus West Ham (35 000 places), avec des taux de remplissage qui frisent le 100% à l'année, soit une offre et une affluence d'environ 230 000 places par weekend, pour une agglomération de 12 millions d'habitants.

    - Milan, 87500 places, un stade partagé par deux enormes clubs, qui même s'ils nont que 50% de taux de remplissage drainent au moins 80 000 personnes a eux deux, pour une agglomération de 4 millions d'habitants...

    Par opposition, il y a donc une équipe a Paris, un stade de 48 000 places seulement, rempli a 80% seulement, et par seulement 38000 personnes. Marseille fait mieux, avec 50 000 spectateurs, mais bon c'est en dessous par exemple de Manchester, Seville ou Liverpool.

    Bref, la France aime jouer au foot, mais la passion pour ses équipes est sans commune mesure avec ses voisins. Juger leurs systèmes mauvais et leurs supporters mous, c'est donc un excès qui me paraît déplacé....

  • sebseb39 le 28/12/2004 à 03h06
    Paris fait 10 millions avec l'agglomération Marseille 1 1/2 million

  • fr@n le 28/12/2004 à 14h04

    On va prendre tes questions les unes après les autres :

    1) Alors après une (très rapide) recherche sur le net j’ai trouvé cette page qui récapitule les prix des abonnements à Tottenham depuis 1998. Edifiant ! La place la moins chère était ainsi de 14 livres en 98… et 25 cette année. Dans le même temps les billets visibles dans la partie supérieure de la page (1979 et 1982) montrent des prix oscillant entre 1 et 2,7 livres (contre manchester !!). Faible augmentation ?
    lien

    2) Pour le salaire moyen j’ai pas pris la peine de rechercher. Je citerais juste une expérience perso… ma cousine habite avec son mari la lointaine banlieue de londres. Ils bossent dur (lui chauffeur de bus fait environ 50h par semaine, elle gère un magasin de pâtisseries) et son contents de leur sort. En effet, avec un gamin à élever, ils arrivent 3 ou 4 fois par an à se payer un billet de train pour le centre de londres et sortir un peu. Ils ne sont pas à plaindre mais seraient bien incapable d’envisager de payer un abonnement dans un stade (même en seconde division). Le foot reste un plaisir télévisuel et les sorties au stade sont limitées aux grandes occasions. Malheureusement je ne pense pas qu’ils soient les seuls dans ce cas.

    Autre exemple je suis allé il y a 5 ans environ passer un WE foot à londres. Après avoir vu un match le samedi nous nous sommes rendu avec mes amis à Highbury le dimanche. Les prix étaient trop chers pour des étudiants comme nous et nous sommes restés voir le match au « gooner » (un pub du quartier). Une centaine de supporters des canonniers étaient la avec nous. Tous de vrai fans qui voulaient profiter de l’ambiance sans avoir les moyens d’entrer dans le stade.

    3) Tu as raison. Le foot fait partie de la culture anglaise. Il a là-bas une importance incomparable avec chez nous. Les dirigeants du foot anglais ont su habilement gérer ce phénomène au point d’avoir aujourd’hui trouvé l’équilibre parfait entre les prix des billets et le taux de remplissage des stades (dont les capacités ont quand même été réduites de moitié depuis le rapport Taylor). Pour autant est-ce que cela répond à la question QUI remplit ces stades ? A la louche je dirais comme ça que 1/3 de la population anglaise ne peut plus aujourd’hui assister à une rencontre pro. Restent effectivement les 2/3 restant (et qui rassemblent déjà plus de fans qu’en France) sur lesquels la FA base son développement. Bravo à eux. Mais personnellement ce n’est pas ainsi que je conçois un sport populaire.

    A noter que là bas aussi des voix commencent à s’élever contre ce système !

    lien

    lien


  • houbahouba le 28/12/2004 à 18h13
    En réponse à Sebseb39…et aux autres…

    Pour dire que le foot anglais se coupe de pas mal de ses fans, je n'ai que les articles et enquêtes lues ou entendues de-ci, de-là….

    Il semblerait, à la lecture des derniers témoignages bien argumentés, que ce soit, hélas, la réalité…

    Quant à la notion de sport populaire, si cela signifie que le peuple (sans aucune connotation péjorative) doit pouvoir se payer un billet ou un abonnement, le foot va probablement l'être de moins en moins avec la volonté des clubs à satisfaire une clientèle.

    Par contre si on imagine que l'engouement va diminuer, je ne vois pas ce qui permet de l'envisager en France : spectateurs en hausse, audience télé globalement en progrès, nombre de pratiquants en club qui augmente.

    Tout cela malgré de moins en moins de but, de plus en plus de matches sans vainqueur (40% de matches nuls cette saison...)

La revue des Cahiers du football