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Chevtchenko : lauréat parce qu'il le vaut bien?

Le décryptage des votes pour le Ballon d'Or ne laisse aucun doute: la victoire est venue de l'Est. Et c'est un peu une défaite pour l'institution de France Football...
Auteur : José-Karl Bové-Marx le 15 Dec 2004

 

Après un insoutenable suspense (éventé, comme d’habitude, au moins deux semaines avant la publication des résultats), Andrei Chevtchenko a donc été sacré Ballon d’Or 2004 de France Football — un prix qu’il a accepté en désespoir de cause, comprenant qu’il ne pouvait prétendre au Ballon de Plomb avant de signer à l’OM ou au PSG. Une désignation apparemment démocratique Alors que France Football, pénétré de la gravité de l’instant, affiche sur tous les kiosques de France et de Navarre sa traditionnelle "Une" solennelle représentant le vainqueur, émerveillé, tenant à bout de bras sa récompense dorée, il nous semble nécessaire de revenir sur les circonstances douteuses d’un scrutin dont les résultats ne sont pas sans rappeler ceux de la récente présidentielle tenue dans le pays natal du goleador du Milan AC, tant une fracture nette apparaît entre les votants de l’Est et ceux de l’Ouest. Rapide rappel du fonctionnement du Ballon d’Or : chaque pays affilié à l’UEFA dispose d’un votant — généralement, il s’agit du rédacteur en chef du principal journal local consacré au football (en France, c’est Gerard Ernault de France Foot qui s’y colle). Une liste de cinquante footballeurs ayant marqué l’année est établie au préalable par la rédaction de France Foot. Seul impératif pour appartenir à cette liste: évoluer dans un club européen. Et c’est au sein de cette liste que les votants doivent piocher cinq joueurs en les classant dans leur ordre de préférence, selon des critères qui mêlent la qualité footballistique au palmarès obtenu au cours de l’année. Cinq points sont attribués au premier, quatre au deuxième, trois au troisième, deux au quatrième et — bien, y en a deux qui suivent — un point au cinquième. Après quoi, on additionne les résultats et on attribue la récompense individuelle la plus convoitée du football mondial à celui qui récolte le plus de points. Limpide.

Bâton de maréchal Revenons un instant sur cette formule éculée mais, force est de le constater, justifiée : "la récompense individuelle la plus convoitée du football mondial". Si le Ballon d’Or est effectivement le bâton de maréchal des stars du foot, loin devant le "joueur de l’année FIFA" et autres innombrables consultations Internet, c’est dû principalement à son principe apparemment aussi universel que démocratique : un pays = un votant. Chaque pays étant représenté par le plus emblématique de ses journalistes footballistiques, le résultat du scrutin doit donc être incontestable aux yeux de la population, surtout depuis 1995 et l’ouverture du concours aux joueurs évoluant en Europe mais n’étant pas de nationalité européenne. Même s’il arrive parfois, comme pour la désignation de Figo au détriment de Zidane en 2000, que le vainqueur ne convainque pas tout le monde, une chose jusqu’à présent n’était pas vraiment remise en question: l’impartialité des jurés, présentés par FF comme un aréopage empli de sagesse et qui ne se laisse jamais aveugler par des pulsions partisanes. Chevtchenko mieux que Henry ? La victoire de Chevtchenko, nous allons le voir, fait voler en éclats cette présomption de probité. Et s’il est indéniable que l’avant-centre ukrainien est un joueur hors normes dont la grâce gestuelle, l’inventivité dans le jeu et le sang-froid de sniper font un Ballon d’Or tout à fait présentable, il est également certain que sa victoire était bien loin de couler de source, selon les critères mêmes définis par France Foot. Au niveau des statistiques individuelles, Chevtchenko a été le meilleur buteur du championnat d’Italie 2003-2004 avec vingt-quatre buts, et il semble reparti sur les mêmes bases cette saison avec déjà onze buts à son compteur. Il faut y ajouter ses quatre buts inscrits l’an dernier en Ligue des champions et les trois qu’il a marqués dans cette compétition cette année. Mais à ce degré uniquement statistique, il souffre de la comparaison avec Thierry Henry, auteur lui aussi de vingt-quatre buts dans son championnat 2003-2004, mais qui en est déjà à quinze cette saison en Premiership. Le buteur français a également inscrit plus de buts que Chevtchenko en Ligue des champions: sept l’an dernier et déjà cinq cette saison. Ajoutons qu’Henry est aussi bien plus souvent passeur décisif que son concurrent, et que son club a réussi cette année une série record de quarante-neuf matches de championnat sans défaite. Angleterre, Italie… Ou Portugal ? On objecte généralement à cette comparaison que le niveau du Calcio est bien plus élevé que celui de la Premiership et que les statistiques affriolantes de Chevtchenko seraient dont plus méritoires que celles d’Henry. Sans épiloguer sur la question, remarquons que, lors de la dernière journée de championnat disputée à la veille de la désignation du Ballon d’Or, les deux buteurs ont inscrit chacun un doublé: contre la Fiorentina au cours d’une victoire 6-0 pour Chevtchenko ; contre Chelsea — et sa défense de fer bâtie par Mourinho à l’aide notamment de deux anciens de Porto — pour Henry… On peut également noter que la Premiership a réussi cette saison à placer l’un de ses représentants en demi-finale de la Ligue des champions, ce que le Calcio n’a pas su faire. Et encore, Arsenal n’a-t-il été éliminé de cette compétition que par Chelsea. Et cette saison, les Anglais ont qualifié leurs quatre représentants pour les huitièmes de finale de la compétition européenne suprême, tandis que les Italiens ont laissé l’un des leurs en route. Tout cela pour dire qu’à nos yeux, au niveau individuel, il est très difficile de donner l’avantage à Chevtchenko sur Henry. Pour ce qui est du palmarès, l’Ukrainien affiche pour l’année 2004 un titre de champion d’Italie, ce qui n’est pas rien. Mais son club, tout comme celui d’Henry, a chuté en quarts de finale de la Ligue des Champions 2003-2004. Surtout, sa sélection ne s’est pas qualifiée pour l’Euro 2004. La conjonction Ligue des champions / Euro 2004 désigne directement un Portugais évoluant à Porto, c’est-à-dire un vainqueur de la plus prestigieuse compétition continentale de club et finaliste de l’Euro (sans oublier un titre de champion de Portugal). Sur les critères du palmarès, Deco, meneur de jeu de ces deux équipes et titulaire indiscutable dans un Barça qui se balade cette année, dépasse assez largement Chevtchenko. Sur ces seuls critères, même un Charisteas, vainqueur de l’Euro où il fut trois fois décisif et champion d’Allemagne, peut tenir la dragée haute à Chevtchenko. Plus généralement, c’est la deuxième fois seulement qu’une année paire voit la victoire d’un joueur n’ayant pas participé à la compétition internationale majeure de l’été (Euro ou Coupe du Monde). Enfin, au niveau de la classe pure, Ronaldinho, qui n’a rien gagné cette année, semble voler au-dessus de tous les autres. Ce long développement n’était destiné qu’à établir une évidence : si, d’après les critères mêmes de France Football, Chevtchenko était un prétendant assez sérieux au podium cette année, son sacre n’allait nullement de soi. L'Est d'une seule voix Alors, qu’est-ce qui a permis cette victoire ? L’épluchage des résultats parus dans France Football ne laisse guère de place au doute : c’est le quasi plébiscite obtenu par l’Ukrainien chez les jurés originaires des pays de l’Est. Un plébiscite d’une ampleur telle qu’à sa découverte, le mythe de l’impartialité des jurés s’effondre comme un certain coéquipier milanais du vainqueur au moindre contact dans la surface… Chevtchenko doit indéniablement sa victoire aux journalistes des pays de l'Est, qui ont massivement voté pour "l'un des leurs". Il est donné premier par les jurés de vingt-sept pays (1) parmi lesquels l'intégralité des pays de l'Est, sauf la Russie, l’Estonie, la Roumanie et la Serbie, qui l'ont placé chaque fois en deuxième position. La République tchèque, seul représentant de l’Est qui ne le cite pas du tout, place néanmoins Baros deuxième et Nedved troisième… Neuf anciennes républiques soviétiques sur les onze représentées l'ont ainsi classé premier, et neuf autres pays de l'Est sur douze! Si une telle proportion avait été respectée à l'échelle de tous les votants, "Cheva" aurait fini avec une bonne centaine de points d'avance sur son dauphin, Deco (trente-six points en réalité), et aurait même approché le record de popularité de Platini en 1984. Et si le scrutin s’était limité aux pays de l’Est, Chevtchenko aurait obtenu 106 points sur 115 possibles! Notons que sur l’Europe entière, il n’obtient que 175 points sur 260 possibles. Et si l’on se réfère uniquement à l’Europe de l’Ouest, il émarge à 69 points sur 145. Perdre ses latins Le déséquilibre avec les pays de l’Ouest est patent : Chevtchenko est premier dans dix-huit pays de l’Est sur vingt-trois… Mais dans neuf pays de l’Ouest sur vingt-neuf seulement ! Un déséquilibre sur lequel France Football préfère ne pas s’attarder, se contentant de remarquer que "c’est en Europe de l’Est et en Europe 'latine' au sens large que Chevtchenko obtient ses meilleures parts de marché [appréciez la formule], l’Europe anglo-saxonne et nordique lui préférant Ronaldinho". On peut d’ailleurs se demander ce qui justifie l’adjonction de l’Europe "latine", dans la mesure où sur les neuf votants de l’Ouest qui ont donné l’Ukrainien premier, cinq n’émargent pas vraiment à cette catégorie: la Turquie, la Belgique, la Suisse, l’Eire et le Danemark. Ou alors une Europe latine, au sens très large... Quoi qu’il en soit, le score maximal atteint par Chevtchenko en Europe de l’Est est incomparable à celui qu’il obtient en Europe latine. La mise sur un pied d’égalité de ces deux régions par la rédaction de France football atteste donc clairement un certain malaise éprouvé à la vue des résultats : si toute l’Europe de l’Est oublie son devoir d’impartialité et vote aveuglement pour le même joueur, c’est bien que ces jurés ne sont pas capables de prendre la distance réclamée par leur tâche. Noyons donc le poisson… Affinités électives Il est à noter que cette attitude qui consiste à voter pour "l’un des siens" n'est pas partagée par tous les pays dont sont originaires les favoris: le juré français met Chevtchenko en tête (Deco est deuxième et Henry "seulement" troisième), alors que le Portugais, dont on pourrait se dire qu'il n'avait que l'embarras du choix entre ses nombreux compatriotes, place Ronaldinho premier. Chez lui, Deco est certes deuxième, mais il n'y a aucun autre Portugais dans son top 5. Le juré anglais ne désigne aucun joueur anglais dans les cinq premiers et l'Espagnol cite seulement Vicente cinquième de son classement. À noter également que le Hollandais ne nomine pas Van Nistelrooy dans les places susceptibles de lui attribuer des points. Bref, les vingt-deux points de Rooney, les dix-huit de Van Nistelrooy et de Carvalho ou encore les onze de Cristiano Ronaldo ne doivent rien à leurs propres pays... Il est pour le moins décevant de voir les votants au Ballon d'Or se conduire comme les membres du CIO, c’est-à-dire décerner leurs voix en fonction de leurs affinités personnelles plus qu'en fonction d'un réel jugement de valeur. En 2000, le juré slovène avait profité de la présence de Zahovic dans les cinquante pour le placer directement premier. Un chauvinisme trop criant pour ne pas être gênant. Du coup, ce juré avait été remplacé l’année suivante. Mais est-il possible de remplacer tous les jurés l’an prochain, ou bien Cheva peut-il d’ores et déjà préparer une place pour son Ballon d’Or 2005 sur son armoire à trophées? (1) Albanie , Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Belgique, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Danemark, Eire, France, Géorgie, Hongrie, Italie, Kazakhstan, Lettonie, Lituanie, Macédoine, Malte, Moldavie, Pologne, Saint-Marin, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Turquie, Ukraine.

Réactions

  • ravio le 15/12/2004 à 12h14
    Garrincha - mercredi 15 décembre 2004 - 11h59
    Mouais, je vois pas en quoi ca dérange, enfin... Sheva cumule aussi de belles qualités en dehors du terrain, pas comme sa seigneurie.

    Tu vas préciser, sans doute...

  • tikko le 15/12/2004 à 12h16
    Que le journaliste portugais n'ait pas placé Deco en 1er (sans parler qu'il a oublié Maniche et tous les autres) choque pas les pro-Decos ?

  • Karloff le 15/12/2004 à 12h19
    Le journaliste oublie une chose importante: Chevchenko est leader de l'équipe d'Ukraine, première de son groupe de qualification pour la Coupe du Monde (devant le Danemark, la Turquie et la Grèce) alors que Titi Henry ne s'impose pas dans ce rôle en équipe de France, cette même équipe de France qui n'est pas première de son groupe et acculume les 0-0.

  • la.crevette le 15/12/2004 à 12h34
    "Chevtchenko est premier dans dix-huit pays de l’Est sur vingt-trois… Mais dans neuf pays de l’Ouest sur vingt-neuf seulement !"

    Je vois comme un signal assez clair. Il faut vraiment mettre de la mauvaise foi pour ne pas reconnaître le manque évident d'impartialité et d'intégrité.

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h41
    Si vous le permettez, je vais essayer de répondre aux critiques qui me sont faites, en prenant les posts les uns après les autres, et à partir de là, je crois que les trois points seront assurés. Vu que c’est très long, je vais découper mes réponses en plusieurs posts. Une seule chose : ça m’a pris un bon moment pour répondre à la plupart de ceux qui m’ont répondu et je vous serais très reconnaissant, si vous voulez continuer la discussion, de prendre en compte les réponses que je fais ici-bas ;-)

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h42

    1) Coudrich : "c’est la toute première fois qu’une année paire voit la victoire d’un joueur n’ayant pas participé à la compétition internationale majeure de l’été (Euro ou Coupe du Monde)."
    => Faux. Kevin Keegan a reçu le Ballon d'Or en 1978 sans participer à la Coupe du Monde en Argentine. D'ailleurs, on vous explique tout çà sur lien...
    -----------

    Très juste remarque, je fais mon mea culpa (vous enflammez pas, ça sera la première et dernière fois ;-) ). Et j’en profite pour recommander à tout le monde l’excellent kick n’rush, site de référence sur le foot anglais en langue française, que j’aurais dû moi-même consulter avant d’écrire péremptoirement que Chevtchenko était le premier.
    Il n’en reste pas moins que cela ne change pas grand-chose à mon propos. Le Ballon d’Or existe depuis 1955, l’Euro depuis 1960 : sur 22 années paires depuis, ce n’est que la deuxième fois que le Ballon d’Or va à un joueur n’ayant pas participé à une phase finale cet été-là. Un fait assez remarquable pour être signalé (d’ailleurs, tout le monde le signale ;-) ).

    2) Jonathan Sifflercetrain - mercredi 15 décembre 2004 - 02h33
    eh bien voilà !
    on sait pourquoi Roncris01 avait disparu ! il rédigeait cet article !

    == > Désolé de te décevoir, je ne connais pas du tout Roncris…

    (quoiqu'il manque un "vous n'êtes tous que des footix !" et un "salut" final)

    == > La preuve que c’est pas moi. ;-)


    l'argumentaire se veut solide, cependant (et même si ça ne pend pas) :
    pourquoi les journalistes de l'ouest sont supposés être honnêtes et ceux de l'est de vils comploteurs ?

    == > Première déformation : je n’affirme à aucun moment que les journalistes de l’Est sont " de vils comploteurs ". Je ne fais qu’énoncer des faits : Chevtchenko obtient 106 points sur 115 dans les pays de l’Est et 69 points sur 145 dans les pays de l’Ouest. Une différence à mes yeux beaucoup trop flagrante pour être passée sous silence. Quant à " l’honnêteté " des pays de l’Ouest, je me borne à constater que ni le Français, ni le Portugais, ni le Hollandais ni l’Espagnol n’ont voté d’une manière chauvine.


    combien de journalistes de l'ouest ont vu les matches de l'Ukraine cette année ?

    == > Si je te suis, j’en déduis que si les journalistes de l’Ouest avaient davantage vu jouer l’Ukraine, ils auraient eux aussi voté Chevtchenko comme un seul homme ? C’est pas un peu exagéré ?



    en quoi les jurys lituanien, kazakh, croate ou hongrois auraient intérêt à voter pour un Ukrainien ? Les votants des pays de l'est se sentiraient tous comme membre d'une même nation ? (il faudrait alors noter la contibution du foot à réconcilier des peuples en froid voire en guerre il y a peu)

    == > Je n’ai pas souhaité m’engager sur cette voie-là — l’explication psy des votes des pays de l’Est — mais certains, plus loin dans les réactions, ont exprimé peu ou prou ce que je pense : d’une part, il est relativement logique que les anciens compatriotes de Chevtchenko se sentent plus proches de lui (ce qui répond à ta question pour le Lituanien et le Kazakhstanais). D’autre part, on peut également considérer qu’un Hongrois, par exemple, se sent plus proche d’un Ukrainien que d’un Portugais. Le reproche que je fais en creux aux journalistes des pays de l’Est, c’est d’avoir très massivement (106 points sur 115 !) voté pour un candidat plus proche d’eux que les autres.
    Très sincèrement, tu penses que si Chevtchenko était islandais, il aurait fait 106 sur 115 dans les pays de l’Est ?





    gagner la Ligue des Champions est-elle vraiment obligatoire pour postuler au Ballon d'Or ? (le dernier à faire le doublé LdC-BdO est Van Basten en ... 1989)

    == > Je ne dis pas ça, je dis seulement que, une année où plusieurs joueurs (Deco, Maniche, Carvalho, entre autres) gagnent la LDC et leur championnat national et vont en finale de l’Euro, le critère du palmarès les place largement au-dessus d’un joueur qui n’a à son actif qu’un titre de champion d’Italie et dont la sélection ne s’est pas qualifiée pour l’Euro.


    si Chevchenko est le premier a le gagner en étant absent des grandes compétitions internationales, quid de Keegan en 78 ?
    == > CF plus haut ;-)


    le Ballon d'Or étant une récompense individuelle, pourquoi imposer une condition "palmarès" qui a un sens collectif ?
    == > Ce n’est pas moi qui fixe les critères d’attribution, mais bien France Foot.

    si le Barça se balade cette saison, pourquoi n'a-t-il pas terminé le premier tour de LdC en tête de sa poule ? (devancé par Milan AC et battu sur l'addition des deux confrontations directes)
    == > A mon avis, le fait que le Barça (qui a battu le Milan à la première confrontation et comptait si je ne m’abuse 12 points au bout de quatre journées de LDC) termine deuxième de sa poule ne suffit pas à contester qu’il se balade cette saison.


    enfin et surtout, quel est le sens d'une récompense individuelle dans un sport collectif ?
    == > Moi j’aime bien, mais on peut en discuter ;-)

    vous avez quatre heures, ensuite je ramasse les copies !
    == > hop, le tout en trois heures quarante, ça me laisse le temps de sortir fumer une clope en attendant les copains qui planchent en transpirant.

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h42
    3) Richard
    limiter la victoire de l'Ukrainien à un complot (ou une vision purement partisane) des journalistes de l'Est me paraît franchement osé. En effet comment expliquer alors le faible nombre de lauréats originaires de ces pays?
    Je veux bien admettre que l'importance relative de ces pays est plus importantes depuis l'éclatement de l'URSS et autres mais les seuls vainqueurs originaires de l'Est depuis cet événement sont Nedved (qui mérite parfaitement son BO selon moi) et Shevshenko. Comment expliquer que des joueurs comme Hagi, Suker, Mijatovic, Poborsky ou Boskovic (euh non...) ne l'aient jamais emporté?
    ------
    == > Encore une fois, je ne parle pas de complot. A mon sens, ces votes ont été spontanés. Je pense que les jurés de l’Est, au moment de voter se sont dit grosso modo : " Bon, c’est très serré, personne ne se détache, autant mettre premier ce petit gars de l’Est ". Une intention compréhensible, mais à mon sens éloignée de ce qu’on leur demande.


    4) Ibarrategui - mercredi 15 décembre 2004 - 04h14
    Article déplorable bourré de fautes (on se relit moooosieur)
    == > OK chef, je vais faire comme toi.

    - le seul ballon d'or d'une année impaire n'étant pas issu d'une sélection participant à la grande compét internationale de l'année
    FAUX :Keegan 1978
    == > CF plus haut (grrrr).


    - Sheva n'a marqué que 11 buts dans le calcio cette année, alors que Henry en a marqué 11.
    Effectivement ça change tout
    == > On se relit, moooossieur. Henry en est à 15.



    - "dans la mesure où sur les neuf votants de l’Ouest qui ont donné l’Ukrainien premier, quatre n’émargent pas vraiment à cette catégorie: la Turquie, la Belgique, la Suisse, l’Eire et le Danemark"

    Là ça fait cinq, pas quatre (et la Suisse et la Belgique peuvent quand même être considérés comme semi-latins...)
    == > OK, ça fait cinq, mais l’argument de France Foot me semble d’autant plus faible.


    Franchement, hors ces 3 erreurs impardonnables (du niveau d'un micro de plomb), le fond de l'article reste déplorable.
    == > Waouh, c’est impardonnable de 1) Oublier Keegan 1978 ; 2) commettre une erreur qu’on a pas commise ? 3) écrire d’abord 4, puis ajouter la Turquie à la liste et ne pas rectifier le " 4 " en " 5 " ?



    Les journalistes de l'est sont accusés d'avoir tous votés pour sheva? Rentrons dans de vraies considérations politiques :

    Quel intérêt pour le journaliste albanais ou le polonais de mettre un ukrainien en tête? Le même que peut trouver un français à mettre un portugais en tête!
    == > Je ne suis pas d’accord. Un Polonais a une histoire commune avec l’Ukraine bien plus grande qu’un Français avec le Portugal (l’Ouest de l’Ukraine a longtemps été polonais). Plus généralement, les habitants des pays de ces blocs se sont vu seriner pendant des décennies qu’ils formaient tous une grande famille ; et il est naturel qu’ils s’identifient plus à un p’tit gars de la zone de Kiev qu’à un Brésilo-Portugais.


    Au lieu de vitupérer contre le système de votes (qui reste imparfait comme TOUS les systèmes de vote, cf meilleur joueur du monde FIFA), vous feriez mieux d'analyser les performances moyennes de Deco à l'Euro : un palmarès n'est pas tout!
    == > Certes, mais ce n’est pas l’objet de l’article.

    Et si l'on veut parler des votes, le PORTUGAIS n'a même pas placé Deco en tête bon sang! ça veut tout dire non?
    == > Ca veut surtout dire que le Portugais n’a pas voté en tant que Portugais mais en tant que juré impartial.




    Séparons les votes "de l'ouest" et les votes "de l'est" (dites à un Polonais, à un Hongrois, ou à un Tchèque qu'il est d'Europe de l'est ça lui fera plaisir d'ailleurs, il ne faut pas confondre l'est ex-soviétique avec l'Europe centrale...)
    == > Je pense que tout le monde comprend à quoi je fais allusion en parlant d’Europe de l’Est…

    Votes est (ex-URSS+ex-Yougo+Albanie+Anciens du Pacte de Varsovie)
    Sheva 106
    Deco 64
    Ronnie 54

    Votes ouest
    Sheva 69
    Deco 75
    Ronnie 79

    Dans les deux cas Deco le loupe
    == > Il faut quand même le faire exprès pour ne pas voir l’incroyable déséquilibre de ces votes…

    Alors Ronnie ballon d'or de Berlin-Ouest et Sheva de Berlin-Est? ;)
    == > Grosso modo, oui..

    Même sans l'effet "ex-URSS" (imaginons qu'ils n'aient qu'un seul votant, au lieu de 10) Sheva aurait été ballon d'or...
    == > Déjà, ils ont 11 votants. Erreur impardonnable ;-)

    Votes Ex-URSS
    Sheva 53
    Deco 27
    Ronnie 20
    == > Encore un élément qui prouve l’écrasant plébiscite pour Cheva à l’Est, spécialement en ex-Urss. 53 points sur 55 possibles pour Chevtchenko et tu n’en tires aucune conclusion autre que mon article est déplorable sur le fond ? ? ?

    Ce qui donne
    pour Sheva
    69 votes ouest, 53 est, 53 ex-URSS
    pour Deco
    75 votes ouest, 37 est, 27 ex-URSS
    pour Ronnie
    79 votes ouest, 34 est, 20 ex-URSS

    Si vous regardez bien, sans l'URSS, Sheva est encore vainqueur (122) devant Ronnie (113) et Deco (112)
    == > Eh oui mais c’est déjà beaucoup moins large. Merci d’abonder dans mon sens. ;-)

    Et je continue à prétendre qu'un quelconque effet de solidarité ne fonctionne pas plus entre les pays d'europe centrale (RTC, Hongrie ou encore Pologne) et ceux de l'est, qu'il ne fonctionne pour les pays d'europe de l'ouest entre eux.
    == > résumons : Chevtchenko obtient 53/55 en ex-Urss. 53/60 en Europe de l’Est. Et 69/145 à l’Ouest. Si tu n’y vois pas le fonctionnement d’un réflexe empathique à l’Est, j’y peux rien…

    L'anglais ou le belge n'ont même pas donné un point à Deco et le portugais ne l'a pas mis en tête! Quant à Ronnie il est ignoré par l'allemand, le turc et le suisse.

    Une explication géopolitique mr le journaliste?
    == > Ben heu, non. On explique un phénomène écrasant comme le plébiscite de Cheva par l’Est ; on n’explique pas le fait que, devant citer 5 joueurs sur une liste de 50, certains jurés laissent de côté tel ou tel favori.


    Année extrêmement disputée, ballon d'or très serré!
    == > Bien d’accord avec toi :D

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h43
    5) Paris 14 - mercredi 15 décembre 2004 - 06h57
    En résumé, l'élection du ballon d'or ressemble à une compétition internationale de patinage artistique.
    == > Lol, très bon exemple.


    6) Alexis : Je ne reviens pas sur le pseudo complot de l'Est, d'autres l'on très bien démonté avant moi.
    == > Je ne reviens pas là-dessus moi non plus, vu que je viens de dire clairement que je ne voyais aucun complot mais seulement des attitudes individuelles qui convergent.


    7) axgtd - mercredi 15 décembre 2004 - 09h26
    Nan mais tous ça c'est pas important.

    Ce qui est important, et il faut rendre grâce à France-Football et José-Karl lien, c'est qu'on popularise enfin la transcription correcte en français du nom de "Chevtchenko" : ça s'écrit comme ça et pas autrement, vous pourrez le vérifier dans un dictionnaire des noms propres (c'est pas le même, je sais).
    == > Tout à fait. :D


    8) thibs - mercredi 15 décembre 2004 - 09h33
    En gros, l'article dit que les journalistes des pays de l'est sont malhonnêtes, alors que ceux des pays de l'ouest le sont plus ?

    Ce qu'il faut pas entendre...Bureau doit se retourner dans sa tombe.

    ah, non, on m'informe qu'il est vivant. Toutes mes désoles.
    == > Rien compris. Mais au cas où, je le répète, je ne dis pas que ces jurés sont malhonnêtes.

    9) Maveric : Ensuite, dire que le BO de Shevchenko n'est pas mérité est inélégant et déplacé.
    == > Primo, je pense qu’on peut contester le résultat d’un BDO sans être forcément inélégant et déplacé. Au contraire, c’est même tout naturel. Depuis deux mois, on parle beaucoup du ballon d’or, on se demande qui l’aura, on soupèse les candidats, et une fois qu’il est élu, on peut plus le contester? Secundo, je répète que Chevtchenko est un super joueur qui sur sa classe pure ne dépare nullement dans le palmarès. C’est surtout les circonstances de sa victoire qui me semblent troublantes. Circonstances que tu analyses très bien par ailleurs.

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h43
    10) Bartmeto est limite insultant et se range à l’avis d’Issagaray, je le renvoie donc à la réponse que j’ai faite à icelui. Une chose seulement : " Le fond de l'article (est-il raisonnable de laisser voter les pays de l'est ?) n'est donc pas basé sur des faits mais bien sur une opinion a priori. "
    == > N’importe quoi. A aucun moment je ne remets en cause le droit de vote des pays de l’Est. Je dis simplement que pour l’an prochain il faudra soit changer les jurés, soit leur expliquer qu’ils sont censés se placer au-dessus des pulsions partisanes.

    Le reste du post de Bartmeto est un grand n’importe quoi, je laisse tomber.

    11) Jean-Pierre RASTAFFARIN - mercredi 15 décembre 2004 - 10h39
    comment ne pas dresser un parallèle entre l'élection du ballon d'or et le dernier concours eurovision de la chanson, lui aussi remporté par l'ukraine ?
    Tous les pays de l'Est avaient voté pour ce groupe miteux, ça sentait le complot.

    == > Au delà de la boutade, la victoire de Rouslana (qui a justifié sa victoire en soutenant Iouchtchenko, j’y reviendrai) est encore un bon exemple : comme pour le cas de Cheva, je n’y vois nullement un subterfuge réfléchi d’avance, mais le vote massif des pays de l’Est a été indéniable à ce moment-là.

    12- Asa - mercredi 15 décembre 2004 - 10h42
    La vraie question soulevée par l'article serait plutôt celle de la visibilité des performances réalisées dans les championnats ouest-européens. Les pays de l'Est suivent-ils de près le championnat anglais par exemple? En tant que Slave, Cheva bénéficie peut-être auprès des journalistes est-européens d'un meilleur éclairage que ses concurrents malheureux?

    == > Très juste. En Europe de l’Est et particulièrement en ex-Urss, Cheva est une bien plus grande star qu’Henry par exemple.


    13. lissaragay - mercredi 15 décembre 2004 - 10h43
    Bon alors en fait, si les jurés des pays de l'Est ont voté si massivement pour Chevtchenko c'est un pur hasard? Mmmmmh.

    A mon avis, il n'y a besoin de parler de complot pour envisager une "sympathie" géopolitico-culturelle assez bénigne, mais assez embêtante pour la crédibilité du BdO. Comme le dit l'auteur, ça ressemble un peu à un vote du CIO...

    == > Merci, c’est juste là où je voulais en venir, sans parler de quelque complot que ce soit. Ca me rassure de voir que certains l’ont compris ;-)



    14. ESD.3 - mercredi 15 décembre 2004 - 10h52
    Bon ben cette fois on sait ou est passé Pascal Praud : il se cache dans une rédaction mystérieuse et se fait appeler José-Karl Bové-Marx.
    == > J’exige des excuses publiques.


    15. thibs - mercredi 15 décembre 2004 - 12h06
    Euh....c'est la première fois de votre vie que vous détaillez les résultats du ballon d'or ?

    == > Non, mais c’est la première fois que je vois un tel déséquilibre.

    C'est comme ça depuis des années !! Y'a quelques temps, le journaliste slovène avait meme mis Zahovic en 1°, mais vu le nombre de pays, à la fin, ça s'équilibre.
    == > Justement, c’était n’importe quoi et il a été justement saqué. Si chaque juré commence à profiter du fait qu’un de ses compatriotes est là pour le citer en premier, on n’en sort plus….

  • Jose-Karl Bové-Marx le 15/12/2004 à 12h56
    Dernière chose: j'avais promis de revenir sur Iouchtchenko et la situation en Ukraine. Rouslana, la sémillante gagnante de l'Eurovision, soutient ouvertement les manifestants, tout comme Klitchko. Dans France Foot, on apprend que Cheva, lui, serait neutre et seulement soucieux du bien de ses proches: C'EST ABSOLUMENT FAUX.

    Cheva a soutenu Ianoukovitch jusqu'au premier tour, avant de se taire vu l'évolution de la situation. Je n'ai nulle intention de l'accabler, mais c'est l'attitude de France Foot qui m'énerve: alors que cette info est très connue (surtout par les correspondants russes et ukrainien du journal) ils font pratiquement comme si Cheva était un pro-Iouchtchenko mais qui hésite à se déclarer pour ne pas jeter des braises sur le feu.

    Regardez ça, par exemple:
    lien

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