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Stamford Bridge to Heaven

L'AS Monaco monte sur le toit de l'Europe en devenant le quatrième club français à accéder à la finale de la C1. C'est l'issue du match de Chelsea, mais aussi d'une saison au paradis…
le 6 Mai 2004

 

On les a vus morts presque à chaque match de la phase finale, mais ils ont surmonté le sort, ils ont remonté les scores… Les Monégasques sont en finale de la Ligue des champions, la grosse Ligue des champions, et il faudrait presque se pincer pour y croire. D'ailleurs, on doit se pincer dans toute l'Europe. Après le premier coup d'éclat du 8-3 contre La Corogne, après l'élimination à sensation du Real, l'ASM a franchi la dernière marche en sortant Chelsea avec le même mélange de réalisme, d'assurance et de talent qui a jalonné leur improbable parcours, et avec cette prédilection pour les matches retour et les fins de premières mi-temps. Une mi-temps au purgatoire Ce dernier épisode n'aura donc pas été le plus serein, puisqu'il aura fallu affronter l'orage londonien et la perspective d'un effondrement de la digue monégasque sous les poussées de Lampard et des siens. Et à en croire le prophète de l'apocalypse de TF1, le jugement dernier aurait été rendu avec cette "balle de match" placée sur le poteau par Morientes à la…25e minute (1). En fait, l'Espagnol avait encore le temps d'échouer une nouvelle fois au ras du poteau de Cudicini (41e) et de voir son équipe encaisser un second but avant de la remettre sur les rails. Si Monaco, le 26 mai à l'Arena AufSchalke, est mené 2-0 à la mi-temps, il ne faudra pas paniquer bêtement devant son poste en accordant un quelconque crédit aux jérémiades de notre loser national. Car ces gagnants-là ne sont jamais aussi efficaces que lorsqu'ils sont menacés, menés ou même réduits à dix… Mais d'évidence, la prestation des rouges et blancs n'a pas été la plus accomplie de leur campagne européenne. La faute, en premier lieu, aux performances inégales des joueurs. On s'amusera de ce que les moins en vue d'entre eux furent les plus encensés par les médias, à commencer par un Ludovic Giuly totalement absent et dont l'action la plus significative fut son effacement sur la pointe des pieds pour laisser passer le une-deux entre Morientes et Bernardi au moment de l'égalisation. Quant à Édouard Cissé, c'est à croire que la lecture des dizaines d'articles élogieux parus ces derniers jours l'a transmué en la citrouille du PSG. Flavio Roma a alterné les parades de grande classe sur sa ligne et une gestion aérienne approximative, assez malvenue étant donné la densité du trafic en altitude. Même Evra a peiné à épauler un Rothen de combat sur le flanc gauche, s'exposant à une expulsion après son carton jaune. Retour de fortune Alors, plutôt que d'assurer une construction compromise par l'emprise anglaise, les joueurs de Deschamps confièrent leur destin à ces "coups" dans lesquels ils excellent. Les deux meilleures occasions de la première période avaient été l'aboutissement de belles remontées de balles et d'ouvertures impeccables vers Morientes, celle du 2-1 résulta d'un débordement et d'un centre de Rothen que la tête de l'ex-Madrilène plaça presque parfaitement dans la lucarne opposée. Comme pour mieux souligner la bonne fortune monégasque, aucun ralenti ne parvint à établir quelle partie du buste d'Ibarra avait poussé la balle dans les filets… La réussite avait choisi son camp, pas tant avec les tirs repoussés par les montants (il y eut parité entre Morientes et Gudjohnsen) qu'avec ceux que les Blues ont gentiment placés hors du cadre malgré des positions extrêmement favorables jusqu'à l'heure de jeu. Une sorte d'hommage à Claude Makelele? Si Didier Deschamps n'a pas fini de passer pour un "magicien" ou un "sorcier" aux yeux des médias, il ne manqua pas de reconnaître, au micro de TF1, que ses choix de la première mi-temps n'avaient pas été très judicieux… La correction tactique eut lieu au retour des vestiaires, avec le replacement d'Ibarra en latéral droit et le recentrage de Givet après la sortie de Squillaci et l'entrée de Plasil. Malgré de nouvelles occasions, Chelsea se montrait moins dangereux et l'égalisation de Morientes vint doucher leurs espoirs et raréfier un peu plus les espaces. La victoire fut même plus proche de sourire aux visiteurs en fin de rencontre… L'intelligence et l'imagination au pouvoir Des Cassandre prompts à annoncer le pire pour les clubs français en général et pour l'ASM en particulier, il n'en a pas manqué cette saison, tout comme lors des précédentes. Dommage pour leur crédibilité que ces oracles n'aient pas senti le vent tourner. L'avant-dernier en date a été Arsène Wenger soi-même qui, probablement par dépit après une énième élimination des Gunners en C1, accordait 20% de chances de qualification au club français. On persiflera en disant qu'il n'aimerait pas que l'on découvre le niveau finalement très moyen du football anglais et de ses défenses pittoresques. Mais plus globalement, "l'exploit" — puisque décidément, il semble interdit d'y voir le résultat d'une pure logique sportive — vient opposer un doux démenti à nos éternels complexes nationaux et à tous ceux qui, même bien intentionnés, ne cessent de les entretenir. Combien de fois avons-nous ainsi entendu Michel Platini affirmer que l'arrivée d'un club français en finale de la Ligue des champions restait chimérique? Le parcours de Monaco montre simplement qu'une fois la C1 débarrassée de sa "formule enrichie", tout devient possible pour une équipe française talentueuse, construite dans la durée par un maître tacticien et dotée d'individualités qui supportent la comparaison avec les vedettes certifiées de la scène européenne (même si leur notoriété ou leurs contrats de sponsoring n'en attestent pas encore). À condition qu'elle croit en elle. Bien sûr, il faut souligner la contribution décisive de Fernando Morientes à cette aventure, l'ex-Merengue ayant une nouvelle fois survolé les débats à Stamford Bridge. La présence de ce joueur d'exception pourrait sembler une incongruité dans une formation de L1, ou bien, pour les mauvaises langues, une conséquence des avantages fiscaux de la principauté… Sauf qu'en début de saison, il fallait croire en ce joueur dévalué par une saison blanche, jugé indigne de figurer dans la pseudo dream team du Real Madrid. C'est bien l'AS Monaco qui en a fait le meilleur buteur de la compétition et lui a permis de retrouver la sélection espagnole. Et c'est bien lui qu'il fallait recruter, pas Veron, Crespo ou Elber… L'ASM est en finale de la Ligue des champions, et nous réalisons à peine mieux que les joueurs la portée de cette qualification. Peut-être avons-nous même besoin de nous convaincre que la valeur des finalistes de cette surprenante édition 2003/2004 est celle des clubs prestigieux qu'ils ont éliminés. Ce serait ignorer qu'aujourd'hui Porto et Monaco sont tout simplement ce qui se fait de mieux en Europe. (1) "J'espère qu'on n'en parlera pas longtemps après" insistait encore JML dix minutes après l'occasion… après dix minutes d'enfonçage de clou. La technique d'anticipation de Jean-Michel Larqué repose sur les pourcentages: il annonce une dizaine de catastrophes imminentes par mi-temps, et dans le tas, il s'en trouvera bien une pour se réaliser. Ses défenseurs souligneront donc qu'il avait "senti" le second but de Chelsea en braillant "Ce ballon a fait le décalage, ce ballon a fait le décalage, ce ballon a fait le décalage, il a fait le décalage ce ballon". Mais 90% du temps, il ne sent que le paté.

Réactions

  • Axl le 06/05/2004 à 16h05
    Sur la notion d'exploit, je rejoins Thibs. Et je surenchéris :-)

    A mon avis, on peut considérer qu'un résultat est un exploit s'il était totalement imprévisible au départ. Franchement, on était combien à croire en septembre, la veille de Eindhoven-Monaco, que Monaco irait en finale? Par contre, depuis le début, Chelsea, sur la foi de son recrutement, de son budget et de ses ambitions affichées, faisait figure si ce n'est de grand favori, au moins de très solide outsider. En septembre, certains prédisaient Chelsea en finale; pas Monaco. Hormis Morientes (et, dans une largement moindre mesure, Edouard Cissé), je crois même qu'aucun Monégasque n'avait jamais joué la Ligue des Champions auparavant (n'hésitez pas à me corriger, hein, je dis ça à vue de nez. Peut-être Zikos avec l'AEK? En tout cas, c'est pas très impressionnant). L'international le plus capé du groupe monégasque est encore une fois Morientes avec ses 31 sélections pour l'Espagne. Les quatre défenseurs (moyenne d'âge 23 ans) et le gardien étaient de parfaits anonymes il y a encore deux ans. Et Monaco est issu d'un championnat dont les dernières performances notables en Coupe d'Europe remontent au millénaire dernier (finale de l'UEFA de l'OM en 1999, demi-finale de LDC pour Monaco, déjà, en 1998), ce qui date quelque peu.

    Dès lors, le terme "exploit" ne me paraît pas exagéré pour désigner la perf monégasque.











    (putain j'ai encore la gueule de bois depuis la Turbie* d'hier).


    *Copyright Antigone.

  • LokomotivDallas le 06/05/2004 à 16h08
    moi pour le match d'hier je dis merci aussi à Chelsea (du moins pour la 1ere mi temps). à mon sens le dispositif de l'ASM àen 1ere MT n'était pas si nul ett c'est Chelsea qui les a vraiment étouffé. les "anglais" ont été super et à la limite je n'en ressors aucun du lot, sauf peut être Cudicini car il avait mieux à faire sur le but. la seule chose qu'il pouveait se reprocher c'est de la précipitation sur le but de l'ASM : il auraient pu en mettre 4 sans scandale.
    sinon pour moi il y a un gros doute sur le but d'Ibarra mais ça se passe si vite qu'il ne peut éviter d'y mettre le bras (si c'est le cas) et de tte façon ça ne change pas la trajectoire du ballon vu que l'impulsion du bras et du corps sont communes. alors comment arbitrer ça ?
    sinon en 2e MT Chelsea a nttement baissé de rythme même avant le 2-2, les joueurs de l'ASM pour leur part tenant le choc physiquement (c'est de bonne augure pour la fin de leur saison). ils n'ont pas tous été au top au plan du jeu : Giuly assez inexistantr et souvent offside, Roma pas très rassurant même s'il asotri 3-4 grosses parades, Cissé transparent... les Givet Ibarra Rothen et Morientes ont bien compensé. Plasil est important dans le dispositif aussi.
    leur perf sur cette LdC constitue vraiment un exploit, car cette compet' reclame de la performance dans la durée à travers des matches.
    pour augmenter les chances d'aller loin il faut avoir de la marge par rapport à ses adversaires et Monaco n'en a jamais eu contre aucun. ce sera toujours vrai pour les clubs français qui atteignent leur puissance critique : trop d'énérgie dépensée dans les compètes domestiques par rapport au clubs des "petits pays" (PaysBas, Portugal, Ecosse i.e) et moins de moyens par rapport aux clubs des pays "déraisonnables" (Angleterre espagne Italie). le cas de l'Allemagne c'est un peu spécial.
    à mon avis c'est le même genre de pb pour les clubs russes d'ailleurs.

  • LokomotivDallas le 06/05/2004 à 16h13
    ...à travers des matches couperet.

  • Fredevils le 06/05/2004 à 17h36
    "Et à en croire le prophète de l'apocalypse de TF1, le jugement dernier aurait été rendu avec cette "balle de match" placée sur le poteau par Morientes à la…25e minute "

    Tout-à-fait la Rédac !
    D'ailleurs, si je n'avais pas regardé le match chez un ami puisque j'ai cassé ma télé en réaction à une saillie armaggedeonesque du même gonflant lors d'un autre match dont la conclusion, une fois de plus contraire aux désastres annonçés par notre indéboulonnable oracle du désespoir, s'était ajoutée au lourd dossier du pitre omniscient, lequel d'ailleurs ferait mieux de se reconvertir dans les journaux bidons à pronostics foireux qu'affectionne son pénible collègue de comptoir (fin de l'exercice de rigueur " vous n'aimez pas JML : déchaînez-vous !" ), j'aurais cassé la télé.

    Et j'aurais perdu de grands moments de foot comme on les aime.
    Voire un ami.

    Très bien cet article, très très bien, monégasquement hargneux.

    ( J'ajouterai que la dramaturgie des représentations monégasques en LDC cette année m'évoque joyeusement, et donc sur un mode optimiste quant à l'issue de l'échéance du 26 mai, le parcours d'une autre équipe de gagneurs jusqu'au-boutistes voici bientôt 4 ans. Youpi ! )

  • baygonsec le 06/05/2004 à 18h43
    Axl, je pense que Giuly avait dû déjà joué quelques petites parties de LDC, par exemple en 2001. Et dans tes exploits notables, tu as oublié la 1/2 finale de Lens en UEFA. De rien.

  • beLIEve le 06/05/2004 à 18h44
    Je crois que l'erreur de la Deschamps c'est de mettre Giuly en 2eme attaquant...donc il ne peut partir de loin et vu son gabarit ne touche aucun ballon.
    Et puis Givet fait peur en arriere droit. Si Ibarra ne marque pas et le soulage bien, je pense qu'il fait rentrer de suite Prso ou Nonda a la place de Givet.
    Donc j'espere qu'il remettra Giuly en milieu droit pour la finale.

  • Fair Play le 06/05/2004 à 18h52
    Fred, tu voulais dire "pitre omnichiant", non ? ;-)


  • thibs le 06/05/2004 à 20h56
    Et pour répondre (tardivement) à mayo :
    Oui, chelsea en finale apres avoir eliminé arsenal et je sais plus qui, pour une premiere année a ce niveau, je pense qu'en Angleterre tout le monde aurait crié à l'exploit (on a vu des tas d'équipes baties à coups de millions se planter completement, ou mettre des années avant de gagner quelquechose).

    J'admets, a un moindre degré que pour monaco, mais surtout parce que Chelsea a deja gagné des coupes d'europe et une supercoupe.

  • les chèvres manias le 06/05/2004 à 23h48
    Notre Jean-Mimi national qui se fait une nouvelle fois un peu de mal aux commentaires...
    Mais vous avez oublié de signaler sa formidable réflexion pleine d'intérêt lorque Morientes égalise à deux buts partout : "Thierry, il n' y aura pas de prolongations" ... et l'autre bouricot qui rétorque perdant sa voix "mais on s'en tape, on s'en fout qu'il n'y aura pas de prolongations" !!!
    Je crois que ça restera le grand moment de cette soirée pour notre duo tant adoré.

  • les chèvres manias le 06/05/2004 à 23h48
    Notre Jean-Mimi national qui se fait une nouvelle fois un peu de mal aux commentaires...
    Mais vous avez oublié de signaler sa formidable réflexion pleine d'intérêt lorque Morientes égalise à deux buts partout : "Thierry, il n' y aura pas de prolongations" ... et l'autre bouricot qui rétorque perdant sa voix "mais on s'en tape, on s'en fout qu'il n'y aura pas de prolongations" !!!
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