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Le ton change

Malmenée, débraillée, étalée au grand jour, l'équipe de France attire encore la curiosité, mais elle commence à sentir un peu. Ce doit être l'odeur de l'échec, qui ne dégoûte pas tout le monde. Comme les choses changent vite quand il s'agit de revenir à la normale…
Auteur : Jamel Attal le 9 Sept 2002

 


Les Bleus sont-ils subitement devenus des zéros?
Déprime time Le charme est bel et bien rompu. On a même l'impression qu'il s'est transformé en mauvais sort, celui qui est désormais réservé à l'équipe de France. Les commentaires excessivement dépréciatifs entendus partout, avant et après le déplacement à Nicosie dressent bien le tableau de ce nouveau paysage. Après une extinction de quatre ans, on entend de nouveau cette voix qui dénigre et ricane, la philosophe de la lose est de retour en même temps que l'indifférence nouvelle du grand public. Une indifférence presque spectaculaire, tant elle contraste avec le culte niais rendu aux Bleus il y a quelques mois encore. Patrick Le Lay a beau dire que l'équipe de France reste un "produit sûr", elle passe désormais après Star Academy, et en bonne entente avec Jean-Claude Darmon, TF1 fait décaler le match pour ne pas perturber son JT de 20 heures et son émission phare. Certes, Chypre manque de prestige, mais il s'agit d'une rencontre officielle qualificative pour l'Euro 2004, que la sélection nationale aura été priée de discuter à un horaire perturbant… Autre symbole : Les Yeux dans les Bleus 3 est diffusé presque en catimini, le jour où l'équipe de France espère un sursis à exécution contre la modeste sélection chypriote. Fabrice Jouhaud (lequel est à L'Equipe ce que Grégory Coupet est à l'équipe de France: celui qui monte et qui parle beaucoup) en profite pour s'offrir Meunier, Jacquet et Lemerre sur le même plateau. Comme quoi, on projette ce que l'on veut dans ce documentaire, puisque nous y avons plutôt trouvé des raisons de relativiser le tableau fait de l'ancien sélectionneur ou de Marcel Desailly. La défaite est mère de trop de victoires faciles… Le grand déballage On peut désormais exercer son métier de chroniqueur dans l'euphorie d'une libération longtemps attendue. La France qui perd a en effet été occupée pendant quatre ans par celle qui gagne tout! Une partie de la presse sportive retrouve donc avec soulagement son registre naturel — presque involontaire — du dénigrement et de l'insinuation, de l'anticipation et du commentaire de l'échec. Après un lock-out imposé plus par l'unité du groupe et les consécrations sportives que par les tyrannies du sélectionneur, les portes sont grandes ouvertes. Nous saurons tout et plus sur les jalousies, les tensions, les frustrations et les scissions au sein de l'équipe. David et Thierry ne sont plus potes, Candela et Liza ne peuvent plus cohabiter, plus personne ne peut blairer Desailly, machin préfère la défense à quatre, Lilian déprime etc. Pour couronner le tout, Coupet la ramène à tout propos (1). Sommes-nous supposés tant aimer le spectacle de la discorde pour qu'on nous en fasse pareille promotion? L'équipe de France fuit de partout, l'économie du bruit de vestiaires y devient encore plus florissante qu'au PSG. Paradoxalement, des mesures d'éloignement ont été prises par le staff (séparation hôtelière des journalistes et des joueurs), mais on n'en a jamais autant su sur les coulisses. Le moindre incident, un mot qui dépasse et il y a motif à enfoncer un coin dans la dépouille de l'harmonie du club France. Une réflexion un peu désinvolte de Zidane sur le nouveau "règlement" de Santini, par exemple, et voilà l'autorité du sélectionneur déjà minée. Il s'agit bien de cela: "Les choix tactiques que Santini semble vouloir privilégier pour affronter les Chypriotes, demain, ne satisfont apparemment pas tout le monde. Ça grince des dents chez les Bleus (Le Parisien, 06/09). La menace La démarche précédente relève de la stratégie décrite dans notre 3e leçon de journalisme sportif, consistant à poser des mines, à créer et entretenir les éventuels contentieux entre les joueurs. c'est en ce sens que le 4e pouvoir sportif s'exerce de la plus significative des façons. Une autre méthode essentielle est la menace. Elle s'est rarement autant exprimée qu'avant Chypre-France. "La victoire ou le chaos": c'est la promesse faite par L'Equipe. Ce thème de la "victoire obligatoire" a été systématiquement repris, alors qu'il représente une véritable escroquerie sur le plan sportif (c'est la qualification qui est obligatoire). L'injonction contenue dans cette formule est facile à décoder: "Si vous sous ratez, on ne vous ratera pas". C'est pourquoi les propos transpirent l'avance sur règlement de compte et que les dossiers sont soigneusement accumulés. Synthèse parfaite des deux méthodes, ce très bel extrait du Parisien (Karim Nedjari) : "La victoire sera obligatoire demain. Sinon, des langues risquent de se délier" (Le Parisien). Indulgence zéro Les commentaires ayant suivi la victoire à Chypre montrent à quel point les regards ont changé, y compris le nôtre. Les prestations de l'équipe de France sont vues sans la moindre mansuétude, avec une exagération spontanée de ses lacunes et du péril qui la guette. Selon L'Equipe, elle ne "maîtrise plus rien ni personne", selon Le Parisien elle est "consciente de sa médiocrité" (2). On oublie vite qu'entre 98 et 2000 la sélection a parfois disputé des rencontres moins probantes que celle-ci, sans qu'il fût question de lui prédire l'avenir le plus sombre ni de lui prêter les pires pathologies. Dans les éliminatoires, est-il question d'autre chose que de prendre les trois points? Si les Bleus sont "traumatisés", s'ils doivent guérir et se réinventer, quel est l'intérêt de les charger à leur première sortie en compétition officielle? Qu'est-ce qui les menace le plus, l'inoculation des doutes et des tensions ou leurs piètres qualités intrinsèques? Mais c'est bien cela qui a changé, qui marque le véritable affaiblissement des ex-champions du monde: la fragilisation accrue par les médias d'une équipe qui a simultanément perdu son rang et son unité. On sait d'expérience que cet acharnement a en définitive des résultats plus bénéfiques qu'un encensement permanent, alors à notre tour, ne dramatisons pas la situation. La perte d'indulgence envers les Bleus est également sensible sur ces pages, alors… Il ne tient qu'à l'équipe de France d'inverser cette tendance sur le terrain, mais en plus de ses problèmes, elle doit désormais affronter une hostilité qu'elle avait peut-être oubliée et qui n'arrangera pas sa quête d'harmonie interne. (1) "Il faut tout remettre en cause. (...) Il faut peut-être que nos leaders soient plus performants sur le terrain et au sein du groupe. (...) On ne vit pas avec l'aura du passé. (...) La Coupe du monde, on y a été bidons" (L'Equipe). Dans le quotidien du dimanche 8 septembre, le journaliste va jusqu'à lui demander si faut envisager le retour de Thuram en défense centrale… (2) On est en revanche content de lire dans Sud-Ouest qu'il n'y a pas péril en la demeure et de trouver une analyse proche de notre compte-rendu.

Réactions

  • ARONER le 09/09/2002 à 16h31
    Yes Elvis, mais c'est bien sur, c'est tellement clair en realite, voire limpide telle l'eau d'une fontaine, comment peut-on supporter ces pauvres bleus noyes dans la tourmente, ces geants aux pieds d'argile et a la cuirasse au reflet de l'emeraude salies et grisees par le bleu de chauffe, lorsque le vaste monde de la surface regorge aujourd'hui de tant de perles, de magnifiscence et de princes charmants comme suit:

    - Tout d'abord ce modele de grace et de fluidite que constitut le dragon germanique, aux elements aussi fins et crystallins que les elfes des glaces. Et dont le plus noble representant est ce fil de verre nomme Khan.

    - Mais aussi le minothaure Espagnol, dont l'appetit de cannibale hante a jamais les corridors de la famine, creature effrayante tant redoute sur le papier qu'elle en devient un monstrueux feu de paille a chaque fois que l'ete canniculaire vient lui rendre visite une fois tous les deux ans.

    - Enfin a tout seigneut tout honneur: la chimere auriverde n'a jamais ete aussi belle, escortee par ses plus nobles barons du jeu tout puissant. Notamment par ce prince ne sous les bonnes etoiles de la sagesse et de l'humilite jumelees pour l'occasion qu'est Roberto Carlos. Et surtout en aussi galante compagnie qu'avec Rivaldo, le champion du monde de cette discipline en manque de reconnaissance qu'est la plongee sous-marine toute categories. Ce paladin beni par les fees du fair-play, un artiste incompris a jamais immortalise cet ete sur le grand ecran dans son role de chevalier Jedi immortel . Que la force gravitationnel soit avec lui. Al Pacino ? Pfff... un amateur de CFA sur la pellicule a ses cotes...

  • Le Plan le 09/09/2002 à 17h11
    Ca alors, il aura fallu attaquer un peu Zidane, et Aroner revient de son exil !

    Je suis assez d'accord avec James Dean, evidemment. Depuis 96 cette equipe m'est insupportable, a part une parenthese heureuse lors de l'Euro 2000 - ca doit etre l'effet Anelka.

    Desailly, c'est clairement fini. J'ai cru jusqu'a la derniere coupe du monde que cet immense joueur avait seulement des problemes de motivation, mais en fait je pense aujourd'hui que son niveau avec son club est tellement mauvais que toute la bonne volonte du monde ne peut pas combler les lacunes enormes de son jeu.

    Petit avec, tiens. Ah Manu, tu aura ete le roi en 98, mais je crois quet l'heure de te recycler dans le porno est arrivee.

    Il va sans dire que j'attends le retour de Barthez avec impatience.

    Quand a Marlet, Christanval et Sylvestre, je suis perplexe. Est ce une erreur de casting du selectionneur, ou simplement un indice que le reservoir de bons joueurs francais est plus petit qu'on ne le crois ?

    Je voudrais finir en admettant quand meme qu'avec Zidane, Wiltord, Cisse, Vieira et Makelele, en attendant le retour de certains absents de marque, l'equipe de France reste sur le papier une grosse equipe, et qu'avec un minimum d'envie, on ne devrait pas etre trop loin des sommets. Les critiques vis a vis de l'EDF ont toujours existe, c'est simplement la suffisance de ceux qui la soutiennent envers et contre tout qui a disparue.

    Ah... une derniere chose: on ne dit pas Mexes on dit Boumsong ;-)


  • ARONER le 09/09/2002 à 17h23
    Salutations profondes, a Leplan ainsi qu'a tous les autres bien sur, car c'est avec un plaisir bien dissimule derriere ces quelques mots que je vous retrouve, pour de nouvelles aventures mais egalement de nouvelles batailles epiques a l'horizon de notre site-sanctuaire ressuscite par les esprits benis de ces lieux.

  • TheFlyingMoustache le 09/09/2002 à 18h05
    réaction
    Bravo aux CDF que je n'ai découvert qu'à l'occasion de leur "réouverture" il y a peu. Enfin un site intelligent sur le football, des analyses pertinentes, et un forum sans bavardage offrant d'intéressants échanges de vue.
    Concernant notre EDF, je partage grosso modo le point de vue de James lien attaquer ou dénigrer qui que ce soit, il est clair qu'une page doit être tournée, qu'une génération est arrivée au bout de sa vie naturelle et doit être remplacée. Aucune équipe nationale ne peut rester au sommet plus de 5 ou 6 ans, or l'EDF était déjà demi-finaliste du championnat d'Europe en 1996... Le vrai problème, c'est que d'une part il est difficile de dire à des joeurs ayant si bien honoré le maillot bleu qu'on n'a plus besoin d'eux, d'autre part personne ne semble avoir le courage de proposer la seule vraie alternative, cad faire d'ores et déjà une croix sur le titre de champion d'Europe en 2004 pour préparer sérieusement la relève à l'horizon 2006.
    C'est pas Mémé qui me contredira

  • TheFlyingMoustache le 09/09/2002 à 18h14
    réaction
    (erreur de manip d'un débutant...pardon, voilà la suite) c'est pas Mémé qui me contredira, il faut bien quatre ans pour amener une équipe au sommet. Qui jouera en 2006 ? Landreau, Mexès, Boumsong, Armand, Kapo, Cissé, Govou, peut-être Sylvestre, etc...Si on veut avoir une chance qu'ils aillent en demi ou en finale, il serait grand temps de leur donner l'occasion d'apprendre sur le tas, ou plutôt sur la pelouse. Je pense vraiment qu'il faudrait faire des choix sévères : choisir un gardien n° 1 parmi Barthez, Ramé ou Coupet, dire merci aux deux autres, et donner le rôle de doublure à Landreau ; décorer Desailly, Lizarazu, Petit et sans doute aussi Candela pour services rendus à la patrie, et garder Zidane, Vieira, Makélélé, Trézéguet et Henry pour encadrer les jeunots (je ne sais pas quoi faire de Thuram, mais c'est un détail). Ca serait sûrement un peu décevant, pour ne pas dire plus, au début, mais c'est la seule solution réaliste et responsable à moyen terme.

  • James Dean le 09/09/2002 à 18h19
    Très bonne analyse Mr. Flying Moustache !

    D'ailleurs, pour l'EdF, j'ai envie de leur dire de prendre exemple sur l'Angleterre. On a toute une génération de jeunes (Owen, Gerrard, Murphy, Ashley Cole, Joe Cole, Kieron Dyer, Rio Ferdinand, Heskey, Brown...). A l'euro 2000, les "vieux" (Adams, Keown, Parlour, Shearer...) ont tout raté, comme l'Edf à la CdM 2002. Ils ont tous été virés plus ou moins poliment pour des jeunes dont, à part Owen, on ne savait pas s'ils auraient le niveau international. Résultat des courses : l'équipe d'Angleterre est à mon avis, avec la Turquie, la meilleure équipe européenne (loin derrière le Brésil, comme même).

    Et en France, non on préfère garder des joueurs qui, c'est vrai, ont eu de meilleurs résultats dans le passé que les vieux anglais mais qui aujourd'hui ne valent guère mieux qu'eux. Songez à l'aura que Shearer ou Adams avaient, au moins autant que Zidane (qui ne redeviendra jamais aussi bon qu'en 96, à mon avis) et Desailly aujourd'hui.

    Le pari anglais a marché, en s'appuyant sur toute une génération formée à Liverpool (les Allemands s'en souviennent encore...).
    En France, le même système pourrait marcher, en s'appuyant sur les générations lyonnaise et auxerroise. Voilà pourquoi, selon moi, il faut oser aller chercher les Espoirs, laisser Christianval et surtout l'immense Silvestre titulaires, ramener Zebina (et je ne rigole pas), faire confiance à Boumsong surtout et Méxès un peu, lancer en attaque Govou, Kapo, Cissé, Chapuis...

  • James Dean le 09/09/2002 à 18h23
    Je précise que j'étais en train d'écrire quand The FLying Moustache a écrit sa deuxième réaction.

  • tyty le 09/09/2002 à 18h28
    "Le pari anglais a marché"
    Mais de quoi peux tu donc bien parler?

  • fumanchu le 09/09/2002 à 18h29
    Coupet n'est pas un mauvais gardien mais il semble vraiment très mal parti à parler sur tout et n'importe quoi. Au moins Petit a attendu de devenir titulaire "indiscutable" (pour employer un poncif cher à nos amis journalistes) en bleu avant de devenir le BHL du foot. Barthez reviens vite !!!

  • ARONER le 09/09/2002 à 18h46
    Car Thuram ne serait donc qu'un detail ? Apres tout , tu as certes raison Flying man, puisque ses vingt neuf printemps, son brassard sans importance a Parme, son titre oublie de meilleure recrue etrangere du Calcio, le montant ridiculissime de nos jours quand a son transfert a la Juve, ainsi que la puissance digne d'un nain dans ses interventions abyssales dont il a jusqu'a present toujours fait preuve ici bas, de meme que ses deux buts microscopiques lors d'une lointaine demi-finale a jamais echouee dans les vestiges du passe n'en font finalement qu'une poussiere de souvenirs balayee vulgairement du revers de la main tel un vulgaire moucheron... ;o)

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