Le foot étranger n'a pas d'avenir : la Biélorussie
BIÉLORUSSIE [bélatchitchi] n.f. Équipe sans histoire, sans palmarès, sans stars, vivant dans un pays sans accès par la mer, bordé par la Lettonie, la Lituanie et la Pologne (sic), la Biélorussie est l’incarnation du néant. Si un joueur de l’équipe nationale participait un jour à Secret Story, jamais son secret ne serait découvert. Jamais.
Arborant une tenue rouge et verte, l’équipe de Biélorussie demeure paradoxalement une équipe sans relief. Des daltoniens qui mettraient des lunettes 3D pour suivre une attaque biélorusse verraient donc des machins jaunâtres courir comme des couillons sur une espèce de toile cireuse. Seuls ceux qui ont vu jouer Orléans sur son nouveau terrain synthétique pourraient y prendre une sorte de plaisir.
Incapable de vaincre le Honduras, le Luxembourg ou l’Albanie, l’équipe de Biélorussie réussit toutefois à battre les Bleus (1-0) au Stade de France, en septembre 2010, grâce à un but exceptionnel de Sergey Kislyak. Un but que Florent Malouda n’a malheureusement pas vu: "J’étais en train de me replier défensivement, lorsqu’un joueur biélorusse me fait remarquer que j’ai un lacet défait. C’était Zhevnov, le gardien, il est sympa."
Le championnat biélorusse met aux prises onze clubs, dont le FC Brest. Ce dernier, à l’image de son homonyme français, provoque les rires en fin de classement. "Notez, j’ai rien contre les Bretons. Nuls en foot, mais de sacrés marins, ces types-là. D’ailleurs, les marins, c’est un peu le seul truc que les Bretons arrivent à mettre au fond, quand même." [1]
Une fois n’est pas coutume, le BATE Borisov crée la surprise en 2008, en accédant à la phase finale de la Ligue des champions. Lors des tours préliminaires, les joueurs de Borisov éliminent notamment l’équipe d’Anderlecht. Meilleure sur le papier, celle-ci découvre avec stupeur que le match aura lieu sur de l’herbe.
En 1986, la Biélorussie reçoit 70 % des retombées de la centrale ukrainienne de Tchernobyl. Jusque-là qualifié de "Pays aux yeux bleus" en raison de ses très nombreux lacs, elle devient "la Contrée aux mille glaucomes". Pour une fois, les daltoniens se marrent.
À la lumière de la plupart de ces réflexions, on peut donc raisonnablement penser que le foot biélorusse, ou bélarusse, on dit les deux, n’a aucun avenir.
[1] Comme le disait Pierre Minus, qui ne disait pas que des conneries. Il en écrivait aussi.