David, et goal il y a
Matchbox - Paraguay-Espagne: 0-1. Ou quand les pénos se font piquer le rôle principal par les poteaux.
Ellis Park Stadium, Johannesburg.
But : Villa (83e).
Paraguay : Villar – Veron, Alcaraz, Da Silva, Morel – Caceres (Barrios, 85e), Santana, Riveros, Barreto (Vera, 64e) – Cardozo, Valdez (Santa Cruz, 72e).
Espagne : Casillas – Ramos, Piqué, Puyol (Marchena, 84e), Capdevila – Xabi Alonso (Pedro, 75e), Busquets – Iniesta, Xavi, Villa – Torres (Fabregas, 56e).
La nalyse
Pour ce quart de finale qui accouchera forcément d’un demi-finaliste inédit, Vicente Del Bosque reconduit son onze-type et accorde de nouveau sa confiance à Fernando Torres, malgré la bonne entrée de Llorente face au Portugal. De son côté, Gerardo Martino aligne un 4-4-2 et opère un certain nombre de changements de joueurs par rapport au match du Japon, avec la titularisation de Veron, Caceres, Santana, Barreto, Cardozo et Valdez.
Patiente Roja
Encore incapables d’exploiter la profondeur, les Espagnols essaient d’abord de tourner autour de la défense paraguayenne, usant de passes et de déviations aux abords de la surface, avec Xavi à la baguette. À droite, Torres excentré et un peu plus tranchant dans ses dribbles, exploite mal ses incursions). À gauche, Villa, cherche à combiner avec Capdevila, et tente de déborder sans succès ou de frapper au but. Mais c’est surtout l’apport individuel et combiné de Xavi et Iniesta qui permet aux Espagnols de trouver des solutions. Dangereux sur des frappes lointaines, utiles au pressing, les deux Barcelonais se sont également bien trouvés. Comme à la 83e, lorsqu’au bout d’un joli mouvement en triangle au milieu de terrain impliquant Fabregas et une merveille d’extérieur du pied de Xavi, Iniesta s’engouffre dans l’axe et décale à droite Pedro qui envoie sur le poteau un ballon que Villa récupère et expédie… sur les deux poteaux, avant de le voir rentrer. Poteau, poteau, poteau, but. Meilleurs dans le jeu, les Espagnols auraient même pu ouvrir le score sur le pénalty obtenu par Villa à la soixantième, deux minutes après que Cardozo en ait raté un pour le Paraguay. Xabi Alonso, après une première tentative croisée réussie mais invalidée, voit son plat du pied stoppé par Villar et ni Fabregas, accroché par le gardien paraguayen, ni Ramos, contré sur la ligne par Da Silva, ne parviennent à mettre au fond le ballon repoussé.
Gentil Paraguay
Coté paraguayen, le pressing très haut, et la présence dans les duels se sont vite étiolés. Ils ont surtout eu le tort et la malchance de ne pas ouvrir le score. Premiers à frapper au but, gênant Casillas dans la relance, mais exploitant mal leurs centres aériens, les Sud-américains se voient d’abord refuser un but de Valdez pour un hors-jeu (41e). Surtout, Cardozo rate la meilleure occasion de son équipe, quand son pénalty croisé a buté sur Casillas. S’appuyant essentiellement sur des contres et des attaques axiales, et maintenu dans la course par les arrêts de Villar sur le pénalty de Xabi Alonso et les frappes de Iniesta, le Paraguay se crée également une double occasion d’arracher la prolongation. Par Lucas et Santa Cruz qui trouvent sur leur route un Casillas tantôt pas serein, tantôt patient (89e). La stratégie initiale consistant à empêcher les Espagnols de poser leur jeu a rapidement vécu et les opportunités ont été mal exploitées, à l’image de Valdez qui manque sa frappe après avoir fixé Puyol (46e), ou de cette passe trop longue dans la profondeur pour Santa Cruz pourtant bien démarqué (82e). Plus proche du Chili dans sa façon d’aborder la rencontre, le Paraguay a finalement subi le même sort que le Portugal.
Le joueur à suivre
Elément offensif le plus en vue lors de ce match, Andres Iniesta a confirmé sa montée en puissance. Il est indispensable à l’équipe d’Espagne. Mettant à mal la défense paraguayenne avec ses dribbles et ses chevauchées, très utile pour chiper le ballon dans les pieds adverses, le Catalan a donné cette impression de joueur trop collectif qui passe au lieu de tirer. La vision peut sembler erronée au regard des frappes qu’il a tentées - dont celle repoussée des poings par Villar (63e), et tant ses décalages se sont avérés judicieux. Sa passe pour Pedro sur le but de Villa est une merveille du genre car sur l’action, la course plein axe de Iniesta embarque deux défenseurs, dont celui de Pedro, qui se trouve ainsi démarqué. Il exploite ainsi le déséquilibre qu’il a lui-même initié en éliminant d’abord deux adversaires sur un coup de rein, et en en fixant deux autres.
Les observations en vrac
• Employer les termes "pas très catholique" pour commenter un match entre l’Espagne et un pays sud-américain, y a pas à dire, c’est franchement osé de la part de Arsène Wenger et de Christian Jeanpierre.
• Le Paraguay n’a toujours pas marqué de but lors du second tour d’une Coupe du monde et s’y incline 1-0 pour la troisième fois consécutive.
• Un coup de pied dans l’arcade de Ramos, son carton jaune et son nez en sang pour avoir essayé de plaquer Xavi, on a trouvé Santana so "smooth".
• On tient un concurrent sérieux à Puel et Capello pour le "Je te tiens, tu me tiens" avec Vicente Del Bosque, qui a presque fait la gueule en tournant le dos à la pelouse après le but de Villa.
• À la mi-temps, Wenger pense que Fabregas pourrait faire du bien à l’équipe d’Espagne, avant de déclarer qu’elle n’arrive pas forcément à mieux construire malgré l’entrée en jeu de son poulain. Mais il insiste tout de suite après sur sa nécessité, au cas où.
• À qui donc s’adressait le geste "C’est pour toi public" de Casillas après son arrêt sur le penalty de Cardozo?
• C’est quand même pas très difficile de savoir qui va marquer dans cette équipe d’Espagne.
• Celui qui ne savait pas que le Paraguay est un petit pays n’a plus d’excuse, vu le nombre de fois que Christian Jeanpierre l’a martelé.
• Sinon, quelqu'un sait qui est le Tchèche Fabregas dont parle Christian Jeanpierre ?
• Valdez vient peut-être d’inventer le hors-jeu pour appel de balle du bras.
• Da Silva a dû se faire un torticolis à force de chercher à droite à gauche le ballon sur le but de Villa.
Vu du forum
=>> Alain Delon? Non Alain Deroin. - samedi 3 juillet 2010 - 20:58
Incroyable, Torres s'est guivarch'isé en 2010.
=>> J'ai remis tout l'allant - samedi 3 juillet 2010 - 21:30
Info CJP : 80.000 licenciés au Paraguay, c'est fou ça ! Faut engager leur président de Fédé pour remplacer Escalettes.
=>> J'ai remis tout l'allant - samedi 3 juillet 2010 - 21:42
Ils sont en mode "Ribéry WC 2010" les attaquants espagnols, ou bien?
=>> Alain Delon? Non Alain Deroin. - samedi 3 juillet 2010 - 22:02
J'ai adoré l'effort de Piqué qui, après avoir tenu le bras de Cardozo durant toute l'action, fait mine de s'écrouler, genre "j'ai rien fait, je broutais le gazon". Du grand art.
=>> I want my Mionnet back - samedi 3 juillet 2010 - 22:33
Pff. Obliger un Français à supporter les Allemands en Coupe du monde, ce n'est pas interdit par la convention de Genève?