DES VERTS À MOITIÉ VIDES
Matchbox : Brême-Saint-Étienne, 1-0 – Dépassés puis dilettantes devant le but, les Stéphanois ont laissé le beau rôle à Diego et son orchestre.
Auteur : Jérôme Latta et Julien Tomas
le 13 Mars 2009
But : Naldo (20e).
Une mi-temps pour les Verts du Weser, l'autre pour les Verts du Forez: les Stéphanois peuvent regretter un manque d'efficacité qui leur aurait permis de rapporter mieux que ce 1-0. Un résultat qu'annonçait presque l'absence au coup d'envoi de leurs trois meilleurs joueurs du moment: Ilan, Matuidi et Payet, auteurs de 10 des 14 derniers buts inscrits depuis un mois – et remplacés numériquement par Mirallas, Hautcoeur et Sauget.
En insistant dans l'axe – ce qui se comprend quand s'y trouve Diego –, les Brémois finissent par s'y enfoncer: Naldo exploite un ballon difficilement renvoyé des pieds du Brésilien, en train de crocheter en pleine surface (20e). Positionnés très bas dans un 3-3-3-1 alambiqué laissant toute latitude aux Allemands pour organiser le jeu à leur guise, sans bonnes impulsions vers l'avant, les visiteurs sont assez facilement mis en échec par la capacité de leurs adversaires à accélérer à l'approche du but. Et sans un Janot qui accomplit un miracle devant Almeida à bout portant (29e), l'écart aurait été plus grand à la pause.
Manger la feuille recto verso
Peut-être encouragés par une fin de première mi-temps plus consistante (et ponctuée d'un coup franc bien exécuté par Machado, 41e), les Verts se métamorphosent et installent une franche domination. L'entrée de Matuidi à la place de Dabo, pourtant bon, n'est peut-être pas étrangère à la spectaculaire remontée des lignes. La possession est stéphanoise, les fautes brémoises, mais Dernis et Machado mangent la feuille recto et verso (50e et 53e). Pas malhabiles en contre et sur coups de pied arrêtés, les Allemands réagissent. Janot est décisif devant Pizarro (66e) et voit un coup franc de Diego faire des remous sur l'arête de ses montants (71e). Wiese s'interpose d'une manchette heureuse, yeux fermés, sur le tir de Dernis, servi par Matuidi dans la surface (74e).
La rencontre change encore de main avec une série d'offensives du Werder, peut-être aiguillonné par les sifflets qui descendent des tribunes. Mais le score n'évoluera pas en dépit des tentatives de Rosenberg et Gomis – toujours un peu trop court – et de la désobéissance civique des Verts, ignorant les ultimes consignes de prudence de leur entraîneur.
Le match le plus important de la semaine, c'est celui de Grenoble dimanche, avait martelé Alain Perrin. Avec une gestion de la C3 un peu "à la Le Guen", l'entraîneur a préservé les chances de qualification de son équipe. Il ne sera plus temps de calculer, mercredi prochain à Geoffroy-Guichard
Gunther espérait fuir la laideur de son pays et rejoindre la France en se mêlant aux supporters stéphanois. Hélas, sa moustache lui a valu d'être identifié et interpellé à la frontière.
Le joueur à suivre
Malgré un carton vite pris (12e) et une grosse frayeur devant Pizarro (78e), Mustapha Bayal a multiplié les interventions décisives, n'hésitant pas à secouer les costauds du Werder pour voir si ça leur décollerait la pulpe.
Le joueur à ne pas suivre
En dehors d'un bon centre (67e), Kevin Mirallas a tout raté, sans même mettre de conviction dans ses ratages. Point d'orgue de sa non-performance d'ensemble, un tir à 90° sorti en touche alors que le gardien n'était plus devant sa cage (73e).
Les contes du père Noël
La lecture de la fiche wikipedia de Noël Tosi, consultant patenté de Direct 8, nous apprend, outre que son parcours d'entraîneur l'a mené dans nombre de riantes bourgades de notre beau pays, qu'il est également écrivain et que son style lui ressemble, "débridé, anticonformiste, drôle et énergique". À l'écoute de ses commentaires, si l'on ne peut nier leur côté débridé et anticonformiste, on restera plus réservé sur la partie drôle et énergique. Cependant, on ne peut lui nier un réel talent pour la fiction. Ainsi, ce bon Noël nous aura gratifié de deux interventions invraisemblables qui en attestent formellement.
• Sur une offensive stéphanoise, au cours de laquelle Mirallas coupe la trajectoire d'un centre à destination de Gomis – manifestement mieux placé dans son dos –, il décrète, le plus sérieusement du monde, que l'attaquant stéphanois n'a pu avertir son partenaire de sa présence en criant: "Laisse!", car ce genre d'attitude est sanctionné d'un carton jaune par les arbitres.
• Évoquant ensuite le dernier match des Verts en Allemagne (victoire 5-0 à Hambourg en 1980), Tosi réécrit la légende en affirmant que l'ASSE avait retourné la situation au retour après avoir perdu le match aller 4-0 à Geoffroy-Guichard. Il se trouve d'une part que la victoire à Hambourg avait été acquise à l'aller et que, d'autre part, Saint-Étienne avait gagné le match joué à la maison (1-0, but de Paganelli).
La question SMS qui ne prend pas du tout les téléspectateurs pour des cons
"Quel est le surnom de l'AS Saint-Étienne: les Verts ou les Rouges?" (2X0,50 euros + coût du SMS + surcoûts éventuels selon opérateurs)
Le plaider coupable
Mikis Cerieix (Direct 8) : "La pluie redouble de violence, même si elle est fine". Une excuse que tu ne peux pas invoquer.