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OL Insertion

Invité : subfoot.com - Les clubs de football deviennent des entreprises tentaculaires qui s'occupent presque de tout. Imaginons qu'un jour, l'OL soit chargé de résoudre le problème du chômage...
Auteur : Pierre G le 19 Sept 2005

 

Le site subfoot.com inaugure cette nouvelle rubrique "George Guest" : un espace d'échange qui nous permettra de mettre en ligne des articles issus de médias amis, et à nos lecteurs de les découvrir. Subfoot, comme l'indique notre page de liens, c'est un site suisse mais très multinational qui cultive la dérision et respecte la Convention de Genève. Une référence, donc.

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OL insertion… Jusqu’où iront les clubs ?
Robert à la rescousse
Ni une ni deux, les esprits s’agitent… À la question du titre succède la définition des termes du sujet… Devant la panade habituelle « de l’opération par laquelle on détermine un concept par une formule précise de l’ensemble des caractères qui s’y rapportent », l’homme utilise le Robert. Fait étrange, le Robert lui-même ne se prête aucune définition – après « robe » on trouve « robinet » mais pas trace de Robert… en qui nous aurons malgré tout confiance…
Reprenons du début! Qu’est-ce qu’un club? J’en appelle donc à mon Robert : un club est « une société constituée pour aider ses membres à exercer diverses activités désintéressées ». Aujourd’hui les clubs sont des SAOS, non pas des syndromes d’apnées obstructives du sommeil, mais des sociétés anonymes à objet sportif; des SASP, des sociétés anonymes sportives professionnelles ; ou bien encore des SEMSL, sociétés d’économie mixte sportives locales. Pour les détails juridiques, voyez ça avec votre curiosité!


Tribal business
Du club à la SASP — statut le plus fréquent qui permet de rémunérer les actionnaires et les administrateurs —, la différence n’est pas uniquement financière. Si tout se ramène au volume monétaire en jeu, et si les comptes sont des outils fabuleux d’analyse, le présent audit introductif se passera pourtant de chiffres… Du club à la SASP, les « groupes de foot » ne s’occupent plus uniquement de foot, et c’est bien là que se situe la révolution… Nouvelle ancienne, soit.
Le club organise une activité sportive : le match, les maillots, les déplacements, l’arbitre. Puis le club grandit et se transforme en SASP ; il organise dorénavant un spectacle : le stade, les spectateurs, leur soif, leur faim, leur confort, leur accueil, leur sécurité, leurs petits besoins, leur fanatisme, leurs joies, etc. Le club a d’ores et déjà une ampleur considérable : lieu de spectacle, il en est non seulement le promoteur, mais également l’organisateur et l’acteur.

Mais l’ampleur est en marche. Aujourd’hui, les clubs ne se suffisent plus d’accueillir leur supporter le jour des matchs, ils ne se contentent plus de leur donner une saison de foot, ils interviennent dans sa vie, tous les jours, de partout… Bienvenue dans un monde de holdings ! L’OL en est une version française précise et efficace (ici pris pour exemple) Le club ne fait plus seulement du foot, il est une entreprise qui s’adresse à sa cible, ses supporters… La marque ultime, qui vend tous les produits et tous les services, mais avec un atout supplémentaire sur toutes ses concurrentes, elle est dans le cœur des supporters… Une marque comme les autres, à la différence près qu’elle pourrait être dite « patriotique » à la sauce locale, une marque communautaire… Les clubs de foot en usent, jouant sur l’attachement des supporters à leurs couleurs pour leur vendre des produits et des services basiques… Le vide aimante…
Petit catalogue express de l’OL : OL Web, OL TV, OL Mobile, OL SMS, OL beauté, OL Taxi, OL Coiffure, etc. La liste n’est pas exhaustive. On dort dans les draps de son club, on se lave les dents avec une brosse aux couleurs de son club, on boit du vin rouge on mange, on lit, on vit aux couleurs de son club… La radio locale est un partenaire… Les marques accolent leur nom aux couleurs du club pour être localement attractives… Club club club club club… jusqu’à l’indigestion?
 
L’ampleur prise est phénoménale. Le club a une identité sociologique, un pouvoir financier et une existence spectaculaire… C’est une hydre indéfinissable, difficile à appréhender… Autant dire qu’elle laisse de la place à l’imagination!
Jusqu’où iront les clubs? La réponse était facultative, aussi a-t-elle prit des tours uluberluesques… Les nouveaux géants populaires de l’identité et de l’activité locales sont en marche et leur appétit a des yeux d’ogre. Les prémices sont l’occasion de digresser ; c’est donc à chacun de se faire son idée!


Footix à la sauce K. Dick : et si l’OL s’occupait du chômage ?
Grâce à un entregent particulier avec les Forces du Ciel, votre serviteur s’est trouvé en possession d’un manuscrit du futur, une dépêche de l’AFP particulièrement étonnante… Toute ressemblance avec… etc… :

6 mai 2007… Après des mois d’une campagne agitée le nouveau Président élu de la République française avait affiché ses ambitions dans son allocution d’investiture. Dans le contexte particulièrement difficile que connaissent les Français en matière d’emploi, il décidait de consacrer une grande partie de son énergie à la lutte contre l’exclusion et le chômage. L’inclusion fait une entrée fracassante dans les chaumières!
Les semaines ont passé, le gouvernement tient sa place et le ministre du travail fraîchement marié avec une présentatrice de la météo sur M6 l’a annoncé en grande pompe à son retour de vacances : il invite toutes les bonnes volontés à se joindre à l’effort national pour l’emploi et compte plus particulièrement sur les clubs de football…
 
En effet, les esprits sont marqués par la dernière-née des branches de l’OL, financée avec une partie de l’argent du transfert de Mickaël Essien : OL Insertion. Et des espoirs certains l’entourent.
OL Insertion s’occupe de placer à l’emploi les supporters de l’OL. La structure s’appuie sur les emplois générés par l’activité du club ainsi que sur son réseau d’entreprises partenaires. Les premiers résultats ont été saisissants. Les entrepreneurs jouent le jeu, ouvrant les postes aux personnes proposées par OL Insertion… Et le taux d’abandon des personnes est pratiquement nul. Jean-Michel Aulas a sans doute gagné son pari, en proposant des tarifs réduits en loge pour les entreprises qui embauchent par le biais d’OL Insertion ainsi qu’en offrant des abonnements et des places à des prix préférentiels à tous ceux des demandeurs d’emploi placés qui tiendraient leur poste sur le long terme…
 
En charge de la structure de placement, l’ancien footballeur Bruno Bellone, qui a bien connu les difficultés du chômage pour avoir raté sa reconversion, communique sur les résultats avec enthousiasme : « Nos perspectives sont plus qu’intéressantes. Les trois quarts des personnes que nous avons reçues dans le cadre de notre action sont désormais à l’emploi classique ou en formation qualifiante. Et les entreprises qui ne font pas encore parti de notre porte feuille viennent frapper d’elles-mêmes à la porte… Si nous pouvons aider nos supporters et nos partenaires, le club aurait tort de s’en priver… En termes d’image, l’OL a franchi un nouveau palier ! » À propos des nouvelles mesures en réflexion au sein du gouvernement, il assure par ailleurs que « le projet est transférable » et se dit prêt sous certaines conditions à ce que « OL insertion s’engage plus avant et devienne sur la base de son expérimentation réussie une plate forme d’essaimage des bonnes pratiques en matière d’insertion ».
 
De son côté, Jean-Michel Aulas affiche une belle assurance : « L’agglomération lyonnaise et le département nous soutiennent. Nos relations avec l’Agence pour l’emploi n’iront qu’en s’améliorant… Nos objectifs et nos intérêts ne sont-ils pas d’abord que le chômage diminue? » Quant au dossier du grand stade de Lyon, le déjà fameux Stade des Gaules, il semble plus que jamais en bonne voie. « C’est vrai que la demande était déjà forte. Et avec la politique de la carotte sur les places et les abonnements en plus, nous avions besoin d’être rapidement fixés. Aujourd’hui, le projet est signé et les travaux vont pouvoir commencer ». D’ici à l’année prochaine et grâce à un chantier gigantesque qui procure une niche d’emploi sans précédent à OL Insertion, le club de la capitale des gaules devrait pouvoir accueillir près de 90.000 spectateurs par match. De leur côté, les spécialistes tablent sur une baisse impressionnante des chiffres du chômage sur la région lyonnaise. « On peut tomber en dessous des 7%, ce qui était encore inimaginable il y a dix mois… » avance Jean-Pierre Mariole, économiste de l’Université Lumière Lyon II.
 
Une métamorphose qui ne laisse personne indifférent. Mais il faudra payer le prix fort pour s’adjuger les recettes du Président Aulas et de son Lucky Luke du social. Le manager de l’année doit « d’abord penser aux intérêts du club, qui sont désormais aussi ceux de [ses] supporters… Si notre travail est reconnu, c’est une chose. Mais nous ne braderons pas une formule qui marche. Il faut plutôt réfléchir en termes de collaboration et de négociations. Le gouvernement se dit prêt à faire des efforts. Qu’il le prouve! » Fidèle à ses provocations et à son volontarisme, Jean-Michel Aulas a conscience de détenir une sacrée Formule 1 qui n’a pas fini de franchir les lignes d’arrivée en tête.


Un monde de fou
Les clubs sont déjà loin. Empire privé, machine communicante, spectacle permanent, live et, à peu de choses près,… d’intérêt général. Ils sont sur tous les fronts, bénéficiant des appuis de l’ensemble des acteurs d’une société, de la civile à la privée en passant par les pouvoirs publics… Ils sont côtés en Bourse, appartiennent à la culture locale, participent du rayonnement d’une région… Parfois ils servent d’ascenseur politique, et sait-on clairement, de drôles de couverture… Pour autant leurs enceintes sont pleines, bondées de cris et de ferveurs… Les couleurs s’y mêlent à s’embellir… On ne sait plus bien quoi penser. Un monde de fou!


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Réactions

  • Pemcran, sa patate et moi le 19/09/2005 à 09h37
    Et si ça ne venait pas du futur???
    Est-ce que l RC Lens n'a pas déjà lancé une initiative du même genre????
    Excellent article, ceci dit.

  • Bourrinos le 19/09/2005 à 12h51
    Si un club crée 10 filiales/licences et que chacune emploie 10 personnes, ca crée 100 emplois!

    Ensuite, deux choses sur les "marques" OL (ou autre d'ailleurs). Personne n'est tenu a l'achat des produits ou des services, si, plutot que d'avoir une brosse a dents blanche quelqu'un veut en avoir une au couleur de l'OL, c'est son probleme.
    Ensuite, ca peut paraitre futile toutes ces exploitations de marques, mis je raisonne en ce sens: si la rentrée d'argent générée permet de financer l'arrivée d'un Carew, sans avoir a vendre Govou, alors ce n'est pas si inutile.

  • ouais.super le 19/09/2005 à 13h54
    Amusante prospective.
    En effet, il me semble que c'est l'OM qui a ouvert la voie en ce sens en proposant des rencontres entre abonnés chômeurs et chefs d'entreprise. Je ne sais pas ce que ça a donné...

  • rom's le 19/09/2005 à 13h58
    11 pitres sur le terrain, une équipe dirigeante incompétente, la risée de tout un pays.

  • Biturix le 19/09/2005 à 14h26
    Ca me rappelle l'opération PSG/Manpower de l'an dernier, où chaque supporter pouvait bénéficier d'un RDV "personnalisé" dans la boîte d'intérim.
    Aujourd'hui, les putes n'ont presque plus le droit de racoler, mais les maquereaux si!

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