Ce matin, Diouf m'a convoqué dans son tout nouveau bureau, c'est l'ancien bureau de Bouchet. D'ailleurs, sur le mur derrière, y a encore les hachures qu'il avait faites pour compter les jours qu'il lui restait et les traces de griffes sur le parquet, à cause de ses dents. Un bureau mon vieux, immense avec un canapé devant, un bar et des livres partout sur les murs. Moi pour le coup, j'avais mis mon joli costume, maman me l'avait repassé mais j'avais gardé ma paire de oasics, parce que les souliers me faisaient trop mal. Diouf m'a demandé si j'avais réfléchi pour l'entraîneur et j'ai dit qu'à choisir, je préférais autant avoir quelqu'un de gentil qui me crierait pas trop dessus à cause des joueurs qu'on pouvait pas recruter et de tous les autres surtout qu'on pouvait pas vendre. Diouf a répondu que c'était un procédé retors qui seyait de façon idoine à la politique gestionnaire du club. Mon vieux, y dit de ses trucs des fois le Diouf, je le soupçonne de rien comprendre à ce qui sort de sa bouche. Bref, j'ai répondu oui, que je pensais pareil. Et du coup, il a barré le nom de Lacombe de sa liste.