Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Weah 1994, un frisson automnal

Un jour, un but – Il y a deux décennies en Ligue des champions, un éclair de Mister George foudroyait la défense du Bayern au Stade olympique de Munich.

Auteur : Christophe Zemmour le 7 Oct 2013

 


Lama, Cobos, Dieng, Roche, Colleter, Llacer, Séchet, Guérin, Bravo, Nouma, Ginola. Voici l’équipe que décide d’aligner Luis Fernandez lors de cette cinquième journée de la phase de poules de la C1 1994/95. Nous sommes le 23 novembre 1994 plus précisément, à Munich, et le Paris Saint-Germain est déjà qualifié après ses quatre victoires initiales.

 

L'entraînor fait donc un peu tourner son effectif et ne titularise pas notamment son attaquant vedette, George Weah. Le Libérien demande tout de même à être sur le banc et fait son entrée en jeu à la 65e minute, en lieu et place de David Ginola. Sur une action d’anthologie, il va faire basculer la rencontre, et lancer le PSG vers la première place du groupe.

 

 



 

Le collectif et l'individu

Un crochet du droit a éliminé Thomas Helmer, le tacle de Jorginho a été vain, Mehmet Scholl a mordu dans la feinte de dribble intérieur, Kahn n'a pas pu toucher le ballon qui s'est logé dans sa lucarne droite, malgré son extension. En cette 78e minute, George Weah a tout effacé sur son passage après un une-deux avec Pascal Nouma, voulu seulement par le lui et rendu possible par un mauvais contrôle de son coéquipier.

 

L'action dégage une telle maîtrise, un tel impact qu'elle semble inéluctable malgré l'encombrement stérique devant la surface bavaroise. C'est comme si Weah avait décidé qu'il en serait ainsi, que ce score vierge avait assez duré. Une action qui donne des frissons de la tête aux pieds, en passant bien par l'épine dorsale.
 

La mémoire collective retient surtout le final grandiose individuel de Weah, mais ce but exceptionnel est également sublimé par sa construction. À l’entrée de sa surface, Francis Llacer renvoie de la tête une longue ouverture de Lothar Matthäus. Paul Le Guen récupère au milieu et donne sur sa gauche à Patrick Colleter qui, du plat du pied, lance George Weah en profondeur. L’attaquant parisien résiste à Matthäus et efface Jorginho, avant de donner en retrait le long de la ligne de touche à Le Guen.

 

Le Breton réinitialise le trio en transmettant devant à Colleter qui trouve rapidement Weah dans l’axe. Le numéro 14 du soir demande alors le une-deux avec Nouma à partir duquel il va enclencher la machine de destruction, avec notamment un démarrage fulgurant et un délicat crochet intérieur sur Helmer.

 

 

 


Un parcours en or

À ce but magnifique, le principal intéressé proposera une réaction zidanesque: “C'est superbe. Je suis content.” Sur le terrain, sa joie est plus communicative. Franz Beckenbauer va plus loin: “Le but de Weah est évidemment une action de classe mondiale”, tandis que Michel Denisot parle d’un joueur ”sur un tapis volant”. En plein rêve bleu, Weah et le PSG parachèveront leur grand chelem dans ce groupe B en disposant ensuite (4-1) du Spartak Moscou au Parc.

 

L’avant-centre parisien inscrira un doublé, qui fait de lui le buteur décisif de quatre matches sur six dans cette C1 1994/95. L'aventure du PSG s'achève en demi-finales face au Milan AC de Boban et Savicevic. Weah s'était montré décisif en quart en marquant le but égalisateur en Camp Nou face au Barça, mais il est insignifiant contre les Rossoneri. Future recrue du club lombard, il crée la polémique avec ces deux prestations sans relief. On dit de lui qu'il ne se donne pas assez, en commun accord avec le Milan AC.
 

Qu'importe ces conjectures qui, surtout, ne justifient en rien les adieux malodorants que certains spectateurs du Parc des Princes lui réservèrent. Au bout de l'année 1995, Weah remporte le premier Ballon d’Or ouvert à tous les joueurs évoluant en Europe, sans distinction de nationalité. Il est champion d’Italie avec le Milan AC en 1996, mais la plus glorieuse partie de sa carrière en club est derrière lui.

 

C’est avec son pays, le Libéria, qu’il se distingue le plus. Il le qualifie pour la CAN deux fois (1996 et 2002) et aura été au final sa star, son pionnier, son capitaine, son coach et même un candidat finaliste à la présidentielle de 2005. Parce qu’un but comme celui inscrit face à Vérone le 8 septembre 1996 (son préféré), et celui du 23 novembre 1994 (le nôtre), ne peuvent être que l'œuvre d’un joueur ayant largement dépassé sa simple condition de footballeur.

 

Réactions

  • Richard N le 07/10/2013 à 11h42
    Bel article, qui remplit notre collection de buts exceptionnels. L'histoire du PSG en Coupes d'Europe compte d'ailleurs beaucoup de réalisations remarquables, comme ce Weah 1994, comme Toko 1982 évoqué il y a quelques mois, mais aussi Kombouare 1993, Guérin 1995 ou encore... Coridon 2004.

  • Toto le Zéro le 07/10/2013 à 11h56
    Ses prestations en championnat tranchaient vraiment avec les matchs de C1 : la dernière année, c'est 7 buts en 34 matchs de championnats contre 8 buts en 11 matchs de Ligue des Champions.
    Le joueur de C1 ne ressemblait pas du tout à celui de 1e Division.
    Quant au matchs contre le Milan, son futur club...

    Voilà pourquoi son départ a été... difficile. Ses derniers mois ont été une trahison pour les supporters du Parc et ne ne m'en veuillez pas trop, car c'est avec le PSG des années 94/95 que je suis tombé amoureux du club... que je reconnais de moins en moins aujourd'hui...

  • Bouderbala le 07/10/2013 à 12h34
    Merci, je ne connaissais pas ce but magnifique. Explosif et néanmoins savoureux mélange de talents collectif dans la construction, et individuel dans la finition.

    Oliver Kahn dans son maillot Opel tout rembourré est tellement dépité qu'il ne gueule même pas sur sa défense.

  • Gouffran direct le 07/10/2013 à 13h16
    Mister George. Quel but!
    Merci les gars.
    (secrètement j'aimais le PSG en C1 à l'époque)

  • Tonton Danijel le 07/10/2013 à 13h31
    L'époque où, les parents n'ayant pas Canal, je profitais à fond des soirées Ligue des Champions sur TF1, avec Zabel et compagnie en studio. Du coup je comprends un peu mieux grâce à Toto le Zéro la rancoeur des supporteurs qui m'avait étonné à l'époque. Ce but était vraiment orgasmique.

    Sinon, le onze de départ de Luis Fernandez était annoncé à l'époque par Thierry et Jean-Mimi comme 100% français, ce qui était une rareté, même avant l'arrêt Bosman. C'est en fait un peu erroné, à un Oumar Dieng prés (né au Sénégal mais il n'a jamais porté le maillot des lions de la Terranga).

  • Tonton Danijel le 07/10/2013 à 13h33
    (Dieng qui avait joué quelques matchs avec l'équipe de France espoirs en fait).

  • Maniche Nails le 07/10/2013 à 15h23
    Y'a pas pires publicistes que les Cahiers. Une envie de Liptonic d'un coup.

  • Toto le Zéro le 07/10/2013 à 15h40
    @Maniche Nails

    Un an avant, cela aurait été une Tourtel ou Commodore...

  • Ba Zenga le 07/10/2013 à 15h41
    C'est clair, c'est bon le Liptonic en plus.

  • Vas-y Mako! le 07/10/2013 à 16h07
    Tonton Danijel
    aujourd'hui à 13h31

    Du coup je comprends un peu mieux grâce à Toto le Zéro la rancoeur des supporteurs qui m'avait étonné à l'époque. Ce but était vraiment orgasmique.

    ...personnellement , lui cracher dessus comme cela a été fait pour son départ pour deux matchs qu'il n'aurait pas joué à fond contre le Milan AC, j'ai du mal à vraiment adhérer ( à cette version).
    Il y avait des forts relents de racisme ce soir là, qui ne demandaient qu'à s'exprimer...et qui dépassaient la simple rancoeur due à une éventuelle trahison.

La revue des Cahiers du football