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Rennes: le président et l'entraîneur (fable comique)

Scènes surréalistes à la télévision, après PSG-Rennes. Un entraîneur qui gagne à la veille de son éviction et un président gêné aux entournures. Des révélations officieuses, un lapsus, des justifications foireuses et des murs qui ont des oreillettes...
Auteur : Jamel Attal le 29 Nov 2000

 

Les minutes télévisées qui ont suivi PSG-Rennes ont été plus remarquables que les 90 qui avaient précédé, avec un enchaînement surréaliste d'interviews. Ça commence avec Grégoire au bord du terrain, qui révèle presque que l'annonce de la mise à l'écart de Paul Le Guen sera faite le lendemain, répétant l'adjectif "officieux" de telle sorte que le doute n'était plus permis. Une certaine amertume était perceptible envers les dirigeants, au moins coupables de ne pas assumer leur décision, secret de polichinelle depuis quelque temps. Il y a ensuite le lapsus de Paganelli, un peu nerveux au moment d'interroger l'ancien du PSG: "Vous êtes bien dans ce club" lâche-t-il en pensant au stade, ce qui déclenche la moue ironique de son interlocuteur.
C'est surtout le contraste entre ses paroles et celles de son Président qui a frappé les esprits. Au technicien calme et souriant succédait un Ruello désagréable et sur la défensive, empêtré dans ses euphémismes sur l'avenir de son employé. Tout l'embarras du monde perçait dans ses yeux, et on aurait juré qu'il avait le cul merdeux. Politiquement, cette victoire est une très mauvaise affaire, il l'aurait presque désirée pour conforter un choix qui semble d'autant plus discutable. Le malaise était accentué par cette image de Le Guen portant le casque à ses oreilles, dans une autre pièce, curieux d'écouter la déclaration présidentielle comme si son sort n'était pas encore tout à fait scellé, ou qu'il tenait à entendre le nom de celui qui lui succèdera (ou dont il deviendra l'assistant).

Quel sort cruel pour le Stade Rennais qui voit Le Guen partir, Ruello et Pinault rester. Ce départ prémédité doit devenir officiel au pire moment pour les dirigeants bretons: au soir d'une victoire symbolique à Paris, à l'encontre d'un entraîneur qui ne suscite que de la sympathie. C'est-à-dire au moment où l'on a l'impression —malgré de très mauvais résultats à domicile qui ont eu un effet de loupe sur le public— que l'équipe se révèle enfin, qu'elle est en place et finalement pas distancée dans ce championnat où le 12è peut encore espérer être champion...
Devant le micro, Ruello ne trouve qu'un argument pour justifier à l'avance l'arrivée d'un successeur sur le banc: "Il manque un style à cette équipe". La belle affaire, en ces temps de réalisme où triomphent pourtant les coyotes de la finance comme... François Pinault (certainement pas un esthète, malgré ses collections d'art). C'est un peu comme si Ferrari virait son ingénieur en aérodynamique parce que ses voitures sont moches. S'il manque quelque chose à cette équipe, ce n'est pas un style, c'est du temps pour se constituer une identité et exploiter le potentiel extraordinaire de ses joueurs. Ce qui lui a manqué, c'est un recrutement un peu plus cohérent, dont aucun responsable n'est vraiment l'auteur.
Une amélioration sensible de leur rendement à domicile permettrait aux Rennais de remonter les marches, et le maintien de Le Guen n'aurait rien d'un pari insensé pour mener à terme cette mission. Les recrues sud-américaines nous préparent peut-être déjà une revanche retentissante, qui sait?
Un retournement est encore possible, pourquoi pas, si les doutes s'immiscent dans l'esprit de Ruello, s'il est pour une fois bien inspiré. On observera donc avec curiosité la suite des événements, mais plus encore leurs conséquences à long terme.

Un entraîneur viré prématurément est forcément un peu idéalisé (comme Braga à Marseille ou Nouzaret à Saint-Etienne). Comme ses deux confrères, Le Guen a été salué chaleureusement par ses joueurs. Sa personnalité nous semble assez exemplaire en effet, et on espère toujours que les circonstances le laisseront devenir un entraîneur de talent, tel qu'on se l'était imaginé. Qu'il soit, après d'autres, victime à son tour d'un management expéditif n'est pas pour améliorer l'image des impatients, et pas toujours très compétents, dirigeants de club. En France, ces dernières années, les erreurs graves ont été commises plus souvent par des présidents que par des entraîneurs. Ceux de Rennes sont-ils sur le point d'en commettre une nouvelle?

Réactions

  • sassari le 29/11/2000 à 00h00
    Que c'était touchant de voir tous les journalistes de canal + prendre des gants et se multiplier en amabilités pour le pauvre paul le guen..et bergeroo ? là encore tout va bien, pas de question gênante surtout ! On les a vu plus percutants dans leurs interviews d'après match...mais bon c'était des amis de la maison qui étaient sur la sellette, alors...on passe la crème et on se réserve pour d'autres occasions !

  • marco le 29/11/2000 à 00h00
    Parfois, changer d'entraineur peut s'avérer salvateur. Mais c'est une solution trop facilement utilisée.
    Ainsi, Le Guen est avant tout victime d'une intersaison stupéfiante, le club passant de petit club pas riche à gros club plein aux as, se
    permettant le luxe de rivaliser avec marseille pour lucas. Comment en quelques mois réaliser un changement si profond, qui necessite une integration de toute une flopee de nouveaux joueurs, mais aussi un changement de mentalité, d'un role
    de composant du ventre mou à un role de réel outsider. Cela est d'ailleurs mis en avant par la seule vraie reussite des transferts rennais, qui est le seul à être venu et resté sans pression, étant donné qu'il n'etait pas trop censé jouer, cyril lien

    Comme le dit l'article, trop de clubs sont tentés de mettre dehors l'entraineur dès que ca va un peu mal, alors que par
    exemple saint etienne aurait à mon sens pu aller loin avec nouzaret, qui certes ne composait pas une defense imperméable, mais donnait à son équipe une percussion phenomenale.

    Il ne faut pas non plus toujours garder l'entraineur, ainsi Paris avait il viré avec raison giresse responsable d'une equipe à bien pire fond de jeu que le paris de cette année.
    Bref, l'entraineur est un fusible trop facile à faire sauter, et les réactions de ruello montrent qu'il ne cherche qu'un coupable à sacrifier, étant donné que si c'etait une décision réfléchie en terme de jeu rennais, le guen aurait dejà été limogé, ruello n'aurait pas eu de vraie raison d'attendre.

  • zoltar le 29/11/2000 à 00h00
    En tant que supporter des girondins,
    vu le début de saison de notre club,
    la confiance accordée ( tout le temps ?)à Elie Baup, a sans doute sauvé notre saison. A méditer par Ruello non ?
    Votre analyse est pertinente et je renverrai nos chers dirigeants de clubs, vers l'excellent interview en duo Baup-Bergero dans lien
    Modestie et patience sont des qualités qui échappent à la plupart des dirigeants, bravo à Molinari et ses adeptes, Le Guen mérite mieux que ça.

  • le nihiliste le 29/11/2000 à 00h00
    Ok pour les journalistes mielleux de canal+. Parfois ça devient vraiment agaçant : il suffit de rajouter la pub et c'est du TF1 tout craché. Mais je suis d'accord avec l'article. Aujourd'hui un entraineur n'a plus le temps de construire une équipe à long terme si elle a le malheur de pas avoir de résultats de suite. Bizznes is bizznes, les hommes sont moins importants. Dommage car Le Guen est quelqu'un d'attachant (comme d'autres d'ailleurs).

  • ZZ le 29/11/2000 à 00h00
    Il ne faut pas charrier: c'est vrai que parfois les entraîneurs ne méritent qu'une seule chose, se faire virer.
    Cependant, il est dommage qu'aujourd'hui de plus en plus d'entraîneurs se fassent virer parce qu'ils n'arrivent pas à réparer les conneries de leurs dirigeants... Mais où sont passés les présidents qui pour savoir n'ont pas que leur chéquier ?

  • SLY le 29/11/2000 à 00h00
    Pour répondre a Zoltar :


    Je pense, en tant que Girondin moi aussi, que Baup a effectivement eu tout le temps la confiance des dirigeants. Quand l'équipe était mal classée on voyait qu'elle n'allait pas si mal en fait et manquait surtout de réalisme offensif. Il nous fallait un buteur et ça a marché.


    Maintenant, il faut bien voir qu'à Bordeaux on a quasiment fait des bénéfices avec les tranferts!!!

    Alors qu'à Rennes l'investissement a été énorme mais aussi mal ciblé (Lucas partait à Marseille pour moins de 100 millions, il arrive à Rennes pour largement plus, pourquoi???).


    En d'autres termes on peut penser que Le Guen se doit vis-à-vis de ses dirigeants, et malheureusement je pense, d'être "rentable".

    C'est pas la loi du foot, mais la loi de l'argent. Dommage.
    Et pourvu qu'à bordeaux on reste comme on est (relégable ou premier dans la bonne humeur!!!)
    !

    A+


    SLY.

  • grain de mais le 29/11/2000 à 00h00
    pour revenir au début de saison, ce n'était pas l'entraineur qui (semblerait-il) risquait le plus sa peau mais son président triaud...

  • skonto le 29/11/2000 à 00h00
    Les réactions sont dans l'ensemble très pertinentes et je vais essayer, non pas de les infirmer, mais de creuser un peu plus lien
    Le situation du football professionnel fait que maintenant, les clubs pour exister au niveau international ont besoin de beaucoup d'argent. En parallèle, un club qui réussit apporte une grande renommée à celui qui a investit (le cas Tapie mais aussi avant avec St etienne).

    Ce qui fait que les grands noms de l'économie française ont investi ce formidable moyen de communication comme ils l'ont fait avec les médias (Pinault, Vivendi-C+, RLD...). Ces personnes se foutent totalement du football, ils veulent des résultats qui entrainent une renommée et cela rapidement. S'ils faisaient comme en Angleterre où existent des entraineurs-managers, cela irait mieux. Mais ils pensent avoir en plus les capacités de construire une équipe et confondent coup médiatique de recrutement (Lucas, Chilavert) et recrutement lien
    Nous avons donc des présidents qui se mordent la queue. Ils interviennent dans le recrutement de façon catastrophique, détruisent tout l'historique en début de saison, demandent des résultats immédiats, ce qui devient impossible ou presque, limogent l'entraineur comme fusible, redétruisent ainsi l'historique qui venaient péniblement d'être recréé et ainsi de lien
    Sauf... Bordeaux (je suis pas bordelais). Bravo M6 qui n'est pourtant pas le symbole télévisuel de l'intelligence, je dirais même qu'il y a combat avec TF1. Mais Elie Baup est encore là malgré un début de saison difficile, l'ossature est dans le club depuis assez longtemps (Dugarry, Laslandes...) ce qui a permis aux nouveaux de s'intégrer relativement vite (Pauleta, Wilmots...) et ont réussit un coup de maître en rappelant Alain Roche qui ne valait en plus rien financiè lien
    Comme quoi, on peut avoir des sous (il en faut pour être européens) et être patient pour construire une vraie équipe (Manchester n'est pas devenu champion dès la première année).

  • le nihiliste le 29/11/2000 à 00h00
    y'en a beaucoup pour bordeaux mais c'est vrai qu'il faut reconnaitre qu'ils ont pas fait n'importe quoi. Cependant cela peut changer vite et comme le dit Sly, c'est une histoire de rendement à court terme : si l'année prochaine Bordeaux investit beaucoup, ce sera plus difficile pour Baup si ils font le même tout début de saison. Le processus décrit par Skonto est la désastreuse réalité. Désastreuse car le foot est asservi par cette vague d'investisseur.

  • SLY le 29/11/2000 à 00h00
    L'idée des entraineurs-managers me plaît et en fait je suis certain que c'est la meilleur formule!!!


    Si vous en êtes pas convaincu faites un petit test virtuel : imaginez que quand vous jouez à un jeu de management (l'Entraineur, le meilleur) vos dirigeants régulièrement vous empêchent de réaliser les tranferts voulus, vous imposent des joueurs, etc...(ça serait chiant, hein ? ;-) )

    Vous verriez les nouveaux imposés d'un mauvais oeil c'est certain, de plus vous n'obtiendriez surement pas ce que vous voulez, cela manquerait de cohérence (6 attaquants pour 2 places et tous veulent jouer...).

    Et ben le foot ça devient ça et je le trouve bien dommage.
    pour les entraineurs, mais aussi le foot en géné lien

    A+


    SLY.

La revue des Cahiers du football