Qu'est-ce qu'on siffle ?
Les arbitres ont-ils perdu les clés de leurs consignes? Au terme de la première quinzaine de compétition, tâchons de savoir ce que sont devenues les instructions de la FIFA.
Auteur : Fabrice Guillet
le 22 Juin 2006
Alors que l’arbitrage est, comme à chaque Coupe du monde, remis en question, que l'on se focalise sur les erreurs les plus manifestes (sans rendre hommage à la qualité globale des trios qui officient en Allemagne), que la vidéo est une nouvelle fois réclamée par ses défenseurs habituels (avec malheureusement, leurs pauvres arguments habituels), et que la critique démagogique du corps arbitral s'offre de belles heures, tentons plutôt de discerner quelles sont les consignes qui ont été données aux possesseurs de sifflet. Souvenons-nous également qu’à la veille de l’entrée en lice de l’équipe de France, Raymond Domenech expliquait qu’une entrée en matière tardive permettait de connaître ces consignes données aux arbitres. Et donc de jouer en fonction… Aujourd’hui, un bilan d'étape peut être dressé...
La simulation n’existe pas
Contrairement à ce que prétendent les mauvaises langues, les attaquants ne plongent jamais dans la surface ou ailleurs. La preuve, un seul joueur a écopé d’un carton jaune pour une telle tricherie: le Néerlandais Robben face à la Côte d’Ivoire. Il est vrai qu’Inzaghi n’a pas encore foulé les pelouses allemandes, mais les simulateurs, si l’on en croit les statistiques, sont absents.
On voit pourtant, à chaque match, des envolées spectaculaires dans la surface, des chutes malheureuses, aussitôt suivies de regards appuyés, voire de grands cris vers l’arbitre.
Force est de constater que les simulations, tricheries pourtant évidentes, ne sont pas sanctionnées. L’arbitre se contente de nier la faute du défenseur et de laisser jouer. Ni coup franc sifflé, ni carton distribué. Si l’on est un tant soit peu logique, il serait pourtant sain de bien faire comprendre au tricheur que l’on n’est pas dupe en le sanctionnant, au minimum, d’un coup franc.
Les défenseurs ne tiennent jamais leurs adversaires
Combien de fois avions-nous entendu répéter que l’on allait enfin être sévère envers les fautes sur les corners? A plusieurs reprises depuis le début de l’épreuve, des arbitres sont intervenus pour menacer avant qu’un coup de pied arrêté (corner ou coup franc proche de la surface) soit tiré. Les attaquants ont été régulièrement sanctionnés sur ce type d’action. Mais pas un seul défenseur. À croire que seuls les attaquants font du marquage individuel strict sur les corners.
Les footballeurs discutent peu
Les réclamations diverses sont peu sanctionnées. La preuve, même Willy Sagnol, toujours très aimable envers les arbitres, n’a pas été puni. Pour être honnête, il convient toutefois de préciser que six joueurs ont reçu un carton jaune pour contestation, la palme revenant au Serbe Koroman, suspendu pour le prochain match non pas pour des agressions, mais pour avoir contesté trop violemment à deux reprises !
Au vu de ces éléments, il est difficile de trouver une logique éventuelle aux consignes données aux arbitres, et encore moins à leur application. Un point commun en tout cas: l’esprit est régulièrement bafoué. On sanctionne ainsi plus durement des faits anecdotiques (coups francs trop vite tirés par Zidane ou Crespo qui poursuit son action alors qu’il avait été signalé injustement hors-jeu) alors que l’on ignore toujours ces petits actes qui continuent à pourrir le football…