Les Bleus ont azzurré
L'équipe de France emporte à Parme une belle victoire, qui résume les espoirs nés de la première demi-saison de Didier Deschamps...
Au-delà du prestige des résultats obtenus successivement à Madrid et Parme – et de la surprise qu'ils ont occasionnée – l'essentiel réside peut-être dans le fait que cette victoire et demie a été obtenue collectivement par une équipe à la fois solidaire, combative et cohérente. Alors qu'à l'Euro l'équipe de France s'en était remise, par défaut plus que par choix, à des décisions faites individuellement, les héros de ces deux matches ont été plutôt des modestes, à l'image des trois buteurs: un récent transféré à la peine en Premier League, un type que l'on regarde encore de haut sans considération pour l'enchaînement de ses bons matches en bleu, et un attaquant made in Ligue 1 (toujours entre 10 et 15 buts par saison, et plutôt 10) – deux d'entre eux étant des joueurs entrés en fin de rencontre. C'est justement avec ces dispositions que des joueurs considérés comme des individualistes ont particulièrement servi l'équipe et les résultats, à l'image de Ribéry et Ménez.
Les Bleus n'ont pas survolé ces matches à l'extérieur qui auraient pu basculer autrement, ni atteint des sommets techniques, mais ils se sont donnés de vraies chances d'arracher un nul en Espagne et de battre une Italie qui n'a pas joué à moitié. C'est déjà très bien, à l'aune du plaisir ressenti lors de ces deux soirées. On a connu, jusque dans un passé récent, des victoires de prestige sans lendemains, des matches référence jamais reproduits. Mais on peut pécher par optimisme – ça ne coûte rien et ça augmente l'espérance de vie –, et sentir que quelque chose de sensiblement différent est en passe de se former, comme un projet sportif solide et, pourquoi pas, un esprit d'équipe. Il faut bien reconnaître que ce quelque chose a quelque chose de Didier Deschamps.
La nalyse : un projet qui s'affirme
Dès sa deuxième sortie en tant que sélectionneur, Deschamps a adopté un 4-3-3 qui s'est consolidé lors des quatre derniers rendez-vous internationaux autour d'un milieu en triangle avec un joueur devant la défense (Capoue et Gonalons pour prendre la suite de Mavuba blessé) et deux profils relayeurs de part et d'autre, en position plus avancée, évoluant dans le même registre: au gré des matches et des remplacements, Deschamps a utilisé alternativement Capoue (dans ce rôle contre la Biélorussie), Cabaye, Sissoko et Matuidi. Au passage, on note qu'il fait le choix durable de trois milieux "défensifs" (vous avez bien lu, trois), à gros impact physique, sans subir les foudres de personne.
L'équipe y a trouvé un certain équilibre qui a même permis d'améliorer l'animation offensive, avec pourtant le même type de trident qui a si souvent échoué ces dernières années: deux milieux offensifs sur les côtés et une pointe décrocheuse... du moins avec Benzema, car avec les trois titularisations de Giroud lors des quatre dernières rencontres, toute la formation a semblé progresser enfin dans l'occupation du terrain – ou du moins dans la faculté de pousser loin ses attaques en assurant une réelle présence devant le but. Il en a résulté, outre une meilleure homogénéité et une plus grande variété dans le jeu offensif, une capacité à se procurer des occasions plus nettes et – semble-t-il – une efficacité relative (mais avec 7 buts en 6 rencontres cette saison, la question reste en suspens).
Le niveau de la défense est également difficile à évaluer: passablement secouée par deux équipes présentant des atouts offensifs majeurs (en première mi-temps à Madrid, en fin de match à Parme), elle n'a pas sombré et a trouvé une forme d'ancrage autour de Mamadou Sakho, seul joueur avec Lloris a avoir été systématiquement titularisé par Deschamps. Il est d'ailleurs frappant de constater que les compositions d'équipe ont instauré une rotation assez significative (seuls Ribéry, Évra et Benzema atteignent 5 titularisations), sans remettre en cause l'équilibre et les orientations de l'ensemble.
Les observations en vrac
Il a failli enchaîner un dribble pas fait exprès avec une passe pas faite exprès. Juste après, il a fait un mauvais appel qui s'est transformé en feinte. Moussa Magic Sissoko.
Deschamps a bien embrouillé tout le monde avec ce France-Japon tout pourri.
Il faut bien reconnaître que perdre ou gagner contre les Italiens de nos jours, ça n'a plus de "saveur particulière". On va finir par s'aimer.
Valbuena, il faut pas toucher à sa Lamborghini.
Vu du forum
=>> Troglodyt - 20h59
Koscielny : je reçois un ballon dans mes vingt mètres, je suis seul, je lève bien la tête, j'ai cinq milieux de terrain devant moi, et je balance un parpaing quarante mètres devant, pas trop loin de mon attaquant isolé.
Kool
=>> I want my Mionnet back - 21h02
Je préfère ça à :
Sakho : je récupère un ballon dans ma surface de réparation, je suis entouré de trois Italiens, je n'ai pas de solution directe pour une passe courte, je décide donc de dribbler et une fois que je m'en suis miraculeusement sorti sans coûter un but à mon équipe, je relance à 15 mètres en plein sur le latéral adverse qui était monté, comme ça, pour le challenge.
=>> magnus - 21h24
Ça va encore gueuler sur le jeu défensif italien: alors qu'en France les footix font des ola à 1-0, en Italie ils font ça à 0-0.
=>> Tricky - 21h30
Je dois dire qu'à force, il va bien falloir que je révise mon jugement séculaire sur Mathieu Valbuena.
=>> Sir Sourire - 21h41
Prandelli qui applaudit le but de Valbuena. Il est décidément parfait.
=>> Christ en Gourcuff - 21h52
CJP est chaud, en une mi-temps il a calé tout ses classiques :
1) Figurez vous Bixente
2) Dimanche dans Téléfoot
3) Ce joueur à une particularité
4) Zlatan Ibrahimovic
5) Léomessi
=>> gurney - 21h58
Pirlo revient du tournage de Legende d'Automne 2 ou quoi ?