De la nalyse éclairante, de l'image parlante, de la déclaration percutante, ou comment faire des 22e et 23e journées du championnat un épisode lumineux en plein hiver…
Monaco fait ses comptes
Alors que l'on croyait lancée la poursuite d'un Monaco affaibli par un OL requinqué, voilà que les champions de France tombent à Gerland devant leur bête rouge et noire, tandis que l'ASM remporte une victoire logique à Metz. L'équipe de Le Guen a décidément du mal à instaurer un lien logique entre sa qualité de jeu et son efficacité: brillants à Monaco, les Lyonnais y avaient encaissé un 3-0 douloureux. Après un succès obtenu sur le même score face aux Girondins, ils ont ensuite remporté une victoire peu probante à Toulouse, avant de payer un net manque de réalisme face à Guingamp…
Significativement, les Monégasques se sortent mieux de cet exercice de rentabilité: il y a belle lurette qu'ils n'ont plus retrouvé leur brillance de l'automne, mais au sortir d'une période délicate (trois matches nuls en trois rencontres), ils ont finalement très peu entamé leur capital confiance.
"Si seulement toutes les mauvaises périodes étaient aussi bonnes", a déclaré Didier Deschamps à l'issue de la victoire en Lorraine…
AJAAaaaa
En fait de poursuiteurs, les coursiers auxerrois sont finalement sur une lancée plus impressionnante. Ils sont loin, les doutes et les tensions du début d'année qui laissaient croire que cette belle génération allait finir son mandat bourguignon en eau de boudin (voir
Auxerre vices). S'il décroche un pompon en fin de saison, Guy Roux aura montré qu'il n'est pas si hérétique de laisser aller certains joueurs au bout de leur contrat, et ainsi d'obtenir une coupe ou un podium qui vaut mieux qu'un pactole… Et à peine avions-nous écrit cela que Brive éliminait l'AJA en Coupe de France. C'est con le foot.
Alonzo : même dans le civil, il ne ressemble à rien. |
Bordeaux en marche arrière
C'est une inversion de tendance plus profonde dont ont été victimes les Girondins de Bordeaux avant cette 23e journée. Aux commentaires élogieux sur le redressement opéré par Pavon-le-battant et sur le choix de la jeunesse ont succédé des critiques acerbes sur le manque de consistance de son équipe, une fronde des supporters contre les dirigeants et l'actionnaire, dont les intentions sont toujours aussi troubles — malgré les démentis en série de Nicolas de Tavernost, président de M6. La victoire peu significative obtenue face à de généreux nantais ne réduit pas la crainte que la méthode Pavon ait déjà atteint ses limites…
Un championnat à trois vitesses?
Il aura fallu attendre un peu plus de la moitié de la compétition pour voir se dessiner quelques tendances relativement claires dans ce championnat, comme cette distinction entre trois groupes d'équipes. De là à croire que l'on va assister à trois championnats différents lors des quinze derniers matches de la compétition, il y a un pas que la victoire à trois points empêche de franchir, mais les surprises pourraient désormais être limitées…
Il sera en effet difficile pour ceux qui rêvent d’une qualification européenne de revenir dans le sillage des six premières équipes, puisque l’OM (6e) compte cinq points d’avance sur Nice, son premier poursuivant. Signe des temps, on trouve dans ce sextuor les mêmes équipes que l’an passé en fin de championnat, à l’exception des Parisiens, qui occupent symboliquement la 4e place des Girondins…
Derrière, c’est un ventre mou et particulièrement bedonnant (huit équipes, de Nice 7e à Bastia 14e) qui devra se faire violence pour continuer à se motiver dans ce championnat, en particulier les formations habituellement ambitieuses comme Bordeaux, Nantes et Lens (trois des cinq derniers champions de L1).
En fin de classement, la lutte sera rude pour six formations, car si Guingamp, Toulouse et Le Mans sont installés depuis plusieurs semaines dans le trio de queue, Montpellier, en chute libre, devra réapprendre à gagner une fois de temps en temps, et les choses ne seront pas plus simples pour des Messins ou des Ajacciens toujours sous la menace...
À peine rentré de la CAN, Mido s'est remis à l'aérobic avec beaucoup de conviction. |
Les observations en vrac
> Les South Winners insultent Steve Marlet à l’aide de la sono installée dans le virage marseillais. Finalement la techno, c’était plus sympa.
> Lens parvient à se classer 10e malgré une différence de buts de relégable (-16). Ça fait au moins une performance notable cette saison pour les Nordistes.
> En fait, même à Nice, Marco Simone ne sert à rien.
> La plus grosse honte, c'est Nicolas Sarkozy, ou Didier Barbelivien dans le vestiaire du PSG?
> Le Pen fait un gros score à Strasbourg, mais c'est pas grave.
Top des déclarations récurrentes de la saison
1. "On ne méritait pas de perdre" (Erick Mombaerts).
2. "J'ai des regrets" (Thierry Goudet).
3. "Nous avons commis des erreurs que nous payons cher" (Antoine Kombouaré).
4. "Je suis déçu pour le public" (Michel Pavon).
5. "Le groupe vit bien" (tous les Lyonnais).
Concours de la rime pauvre
1er : "Les abonnés trahis, un actionnaire pourri, des joueurs sans envie, Bordeaux un club à l'agonie".
2e : "Marre d'être pris pour des cons, Direction=démission" (Bordeaux).
375e : "Bouchet : tes promesses, c'est que du vent".
Le tableau de marche non respecté
Guy Roux (Le Télégramme) : "Cette deuxième place n'était pas prévue".
Modernisation du football : après le marquage à la culotte, le marquage au string. |
La paille et la poutre (1)
Jean-Michel Aulas (Le Progrès) : "Les Monégasques parlent beaucoup".
La paille et la poutre (2)
Jean-Michel Aulas (site officiel) : "L'arbitre ne nous a pas aidé non plus mais on ne va se plaindre comme Monaco".
L'entraîneur génial (1)
Bertrand Marchand (Le Progrès) : "On avait préparé un plan défensif".
L'entraîneur génial (2)
Vahid Halilhodzic (AFP): "J'avais demandé aux joueurs de faire un match avec des actions et des buts".
Les chèvres émissaires
Joël Muller (L’Équipe) : "Quand une saison est noire, elle est noire jusqu’au bout". Ça commence bien faire, les commentaires désobligeants sur les joueurs africains après chaque déroute.
La réclamation difficilement recevable
Peguy Luyindula (Le Progrès) : "Je pense aussi que j'aurais dû obtenir un penalty, lorsque mon adversaire m'a tenu par le poignet au moment de tenter une reprise".
L'hommage pas franchement flatteur
Florent Malouda (Le Progrès) : "On a mis en confiance des Guingampais qui ne sont jamais aussi à l'aise que lorsqu'ils sont acculés devant leur but".
Philippe Mexès est triste : il a complètement raté son imitation de Marilyn Manson. |
Le commentaire désobligeant
DNA : "Chapuis : Mais quelle force invisible l'a retenu sur le coup franc de Farnerud, lorsqu'il n'avait qu'à conclure au second poteau? Rebelote à la 72e lorsqu'il refuse de se jeter sur le centre du même Farnerud".
La déclaration sans contrefaçon
Vahid Halilhodzic (AFP): "C'est un vrai match du PSG qu'on a vu ce soir". Les autres étaient des imitations?
La déclaration du cycliste
Rui Pataca (Midi libre) : "Paris a beaucoup changé". Ouais, les couloirs de bus font six mètres de large, un peu comme dans la défense de Montpellier.
La déclaration fataliste
Gérard Bernardet (L’E) : "Peut-être faut-il changer l’entraîneur". Bon, d’accord.
La déclaration blasphématoire
Louis Nicollin (Midi libre) : "S'il le faut, on ira se tremper le cul à Lourdes". Les inondations à Montpellier n'ont pas suffi?
La déclaration politique
Vahid Halilhodzic (Le Parisien) : "Pour la première fois de la saison, j'ai vu plus de ministres que de joueurs après le match". Alors que les saisons précédentes, il y avait plus de sénateurs que de joueurs dans le vestiaire.
"Je comprends pas : quand je veux tirer, il y a des traits noirs devant mes yeux qui m'empêchent de viser". |
-------------------------------------------------
RATTRAPAGE : CE QU'IL FALLAIT ABSOLUMENT RETENIR DE LA 22E JOURNÉE
Top Omnisport
1. Dagui Bakari : basket (un rebond)
2. Bernard Mendy: volley-ball (un contre)
3. Bonaventure Kalou : futsal (cinq jongles et une frappe à côté de la balle)
Le chiffre
63% de possession pour Bordeaux, et 5-0 pour Auxerre : toutes les traditions ne se perdent pas à l'Abbé-Deschamps.
La consigne non suivie
Michel Pavon (L'Équipe) : "J'avais demandé aux joueurs de tenir les vingt premières minutes".
Le commentaire virevoltant et virevoltant
"Toulouse de son côté avec le géant brésilien Fernandao, le virevoltant Fauré devant, et l'excellent Florent Balmont virevoltant dans l'entrejeu" (Le Progrès).
Le commentaire trop puissant
Stéphane Guivarc'h (C+) : "Cissé a une telle puissance qu'il dégage dans sa force".
La déclaration expressive
Édouard Cissé (C+) : "Putain, enculé".
Le retournement de veste
Jean-Michel Aulas (Le Progrès) : "En entrant dans le vestiaire, et alors que j'ai annoncé aux joueurs qu'on saurait les récompenser pour cette victoire, Vikash en a profité pour me dire qu'il était disponible pour discuter".
Cyril Rool prépare son interprétation de Quasimodo dans la reprise de Notre-Dame de Paris à la salle des fêtes de Liévin. |