Des étincelles, des éclairs, des flashes (back) : la 29e journée a rallumé la flamme rouge.
C'est une journée famélique en nombre de buts (du moins, avant que Rennes-OM ne rehausse la moyenne) qui a semblé marquer des tournants un peu moins virtuels qu'à l'habitude. Car entre le passage en tête de l'OL, vainqueur sans trop forcer de Nantes à Gerland, et la consolidation du podium (Paris compte désormais sept points d'avance sur Sochaux et dix sur Auxerre), le championnat précise un peu plus son dénouement. Le leadership monégasque n'a pas résisté à la moyenne lyonnaise de 2004, mais on peut se demander si l'équipe de Le Guen n'a pas doublé sa rivale un peu trop tôt dans son traditionnel sprint final. De chasseur, l'OL devient chassé…
Selon vous, Edouardo Costa :
1. A trop regardé Shaolin Soccer en DVD
2. A un goût trop prononcé pour le french cancan
3. N'obtiendra jamais son diplôme d'ostéopathe |
Bordeaux-Nice : haute tension
Depuis le retour des Aiglons en Ligue 1, bordelais et niçois se sont affrontés à quatre reprises… Des rencontres parfois houleuses entre les deux clubs, avec un dernier opus musclé, samedi soir, à Lescure. Rappel des faits.
Episode 1, décembre 2002 : alors que les Girondins sont à la peine en championnat, ceux-ci infligent une sévère défaite (4-0) à leurs homologues niçois, alors leaders. Les Azuréens contestent vivement la victoire bordelaise : un but de Diawara leur aurait été refusé à tort pour hors-jeu, alors que le score était de 0-0. Cette défaite empêche les Aiglons de conquérir le titre honorifique de champion d'automne.
Episode 2, mai 2003 : pour cette avant-dernière journée de championnat, Bordelais et Niçois se livrent un match âpre. Après l'ouverture du score tôt dans le match par Everson, Chamakh, rentré à quelques minutes de la fin de la partie, égalise pour les Girondins dans le temps additionnel. En marge du match, les supporters des deux clubs se frictionnent dans les rues de la ville. Des banderoles agressives sont déployées de chaque côté dans les tribunes du stade du Ray.
Episode 3, novembre 2003 : C'est le premier match de Michel Pavon à la tête des Girondins. Le nouvel entraîneur aquitain bétonne afin de ramener un point des Alpes-Maritimes. Mission accomplie pour le nouveau technicien.
Episode 4, samedi dernier : alors que l'on dispute la première mi-temps, le Bordelais Eduardo Costa laisse traîner sa semelle dans le dos d'un Niçois, sans se voir infliger la moindre sanction. A la mi-temps du match, Rohr se rend dans le bureau de l'arbitre avec son joueur pour dénoncer le comportement du milieu de terrain bordelais. Quelques minutes plus tard, Celades et Jemmali sont expulsés par Alain Sars, avant que celui-ci ne renvoie également Traoré au vestiaire. La fin du match est chaotique, le président des Girondins descendant sur la pelouse et accusant Rohr de systématiquement jouer les "pleureuses" à Lescure…
Dans toutes ces frictions, deux constantes : d'abord, l'antagonisme entre Gernot Rohr et Jean-Louis Triaud. L'entraîneur niçois n'a jamais vraiment digéré son éviction du club bordelais, alors qu'il était particulièrement attaché à ce dernier et qu'il y officiait depuis de nombreuses années, en tant que joueur puis entraîneur. Depuis, l'ancien défenseur bordelais espère secrètement obtenir sur le terrain une revanche envers son ancien club (mais pour l'heure, ses tentatives se sont avérées infructueuses). D'autre part, l'antagonisme entre supporters de chaque équipe, puisque la rivalité entre Bordelais et Niçois est aujourd’hui l’une des plus exacerbée dans l’hexagone.
Gageons en tout cas que les prochaines rencontres se dérouleront dans un environnement pacifié… et qu'Eduardo Costa — parfait, samedi soir, dans le rôle du détonateur — se décide enfin à calmer ses ardeurs. On a rarement vu autant de vice chez un joueur aussi jeune.
Gernot Rohr a voulu imiter le geste de Costa, mais son arthrite l'a empêché d'être très réaliste. |
Drogba en voie de dugarrisation ?
Sans lui chercher des poux dans la tête, tant il a confirmé cette saison, dans des conditions difficiles, son statut d'attaquant de grande classe, on peut s'alarmer de la capacité de Didier Drogba à susciter des irritations croissantes. Son type de jeu l'expose aux coups de ses adversaires, fréquemment débordés, même si lui-même ne rechigne pas à aller au contact. Voilà qui rappelle un certain Dugarry, d'autant que comme son prédécesseur à l'OM, il manifeste une tendance à se désoler ostensiblement des décisions de l'arbitre (quand il ne les conteste pas à grands renforts de gesticulations et de mines décomposées) ou à stigmatiser ses partenaires, donnant l'impression que ces ânes gâchent son talent (ce qui n'est pas totalement faux par ailleurs). Une expressivité qui trouve son prolongement dans des célébrations de but qui n'ont rien à envier à celles de Thierry Henry, et vont donc aisément passer pour les signes d'une prétention démesurée. L'analogie a été assez frappante sur le troisième but marseillais de Mido, consécutif à un superbe débordement de l'ex-Guingampais. Ce dernier partit alors dans une course en solitaire, ignorant le buteur — très exactement comme Henry sur le but de Trezeguet contre l'Allemagne — au point que le speaker rennais lui attribua le but. Aujourd'hui, tout va bien pour Drogba, mais il serait dommage qu'il altère son image et s'expose à un retour de bâton avec une communication pas franchement maîtrisée…
Le port de protections auditives est obligatoire dans un rayon de dix mètres autour de l’entraîneur auxerrois. |
Les observations en vrac
> Le comble de l'expulsion (1) : Mezague qui prend un carton rouge pour un tacle sur Violeau.
> Le comble de l'expulsion (2) : Jemmali qui prend un carton rouge pour une faute inexistante.
> La spécialité sochalienne : le coup-franc égalisateur dans le temps additionnel.
> La spécialité monégasque : la cagade de Roma à domicile.
> Elber marque un but du gauche en déviant la balle avec sa jambe droite dans une glissade. Les Brésiliens sont vraiment des artistes.
> Marco Simone sauve un ballon de but sur sa ligne. Comme quoi, il peut encore servir à quelque chose.
> Valéry Mezague : "Je ne saurais l'expliquer avec des mots. C'est magnifique". Il faut qu'un footballeur revienne d'entre les morts pour sortir des jolies phrases?
Déçu par les mauvais résultats de son club, Robert-Louis Dreyfus a dorénavant décidé de supporter Le Mans. |
La créativité lexicale
"Un obus crânien de Marouane Chamakh" (C+)
"La parabole pugilistique se poursuit" (C+)
Le joueur qui se fout de la gueule de la Coupe de l'UEFA
Frédéric Déhu (C+) : "Tant qu'on ne sera pas sûr de jouer la Coupe d'Europe, on se contentera de rester optimistes pour une participation en Coupe de l'UEFA".
L'entraîneur qui se fout de la répression
Joël Muller (C+) : "On ne peut pas empêcher une équipe de faire preuve d'engagement et de détermination". La preuve : malgré leur record de dix cartons rouges avant le match, les Lensois ont encore réussi à en ajouter deux à leur tableau de chasse.
La nuance
Anthony Réveillère (Le Progrès) : "Il est incontestable que l'équipe parisienne ne laisse pas traîner grand chose en route". À part les semelles, de temps en temps.
Frédéric Déhu a beau se cacher derrière le micro, sa peur de passer à la télé est perceptible. |
L'entraîneur qui se trompe de semaine et d'adversaire
Guy Lacombe (C+) : "On savait que les Monégasques avaient la tête à la Real".
Le scoop éventé
Stéphane Guy (C+) : "Grosse info dans Jour de foot : la Ligue 1 change de leader".
La grosse nouveauté
José Anigo (L'Équipe) : "Défensivement, nous avons été défaillants".
Le DEUG d'anatomie
Thomas Guichard (C+) : "Djibril Cissé craint lui-même une fracture du 5e métatarse". Finalement il a bien fait de continuer les cours à la fac de médecine d'Auxerre.
L'art de la joie
Stéphane Guy (C+) : "Après le derby de la peur entre Metz et Strabourg, Lille-Lens, le derby de la joie". De la pluie et du vent, trois occasions lilloises sur des centres ratés, deux expulsions lensoises : c'est vrai que ça a été la fête.
L'entraîneur optimiste
Daniel Jeandupeux (L'Équipe) : "Il reste 27 points à prendre".
Tremble Raffarin, le drapeau rouge flotte désormais sur tous les stades de L1 ! |
La déclaration imparable
Laszlo Bölöni (Ouest-France) : J'ai raison par rapport à ma logique
La pudeur démesurée
Alexander Frei (Ouest-France) : "Marquer trois buts c'est bien, quatre c'est honteux. Je ne sais pas comment je vais réagir devant cette situation".
Le trophée de la mauvaise foi
Florent Malouda (olweb.fr) : "Si j'avais glissé dans ma surface, je n'aurai jamais eu un carton jaune".
L'entraîneur directif (1)
Gernot Rohr (L'Équipe) : "M. Sars a essayé de faire ce qu'il a pu". Par rapport aux consignes que tu lui as données à la mi-temps?
L'entraîneur directif (2)
Joël Muller (L'Équipe) : "L'arbitre aurait dû être capable de se mettre à la dimension du match". En taclant par derrière et en engueulant les joueurs?
À L'Équipe, on n'a pas voulu croire que Montpellier avait gagné un match. |