La Gazette du Mondial, numéro 6
Nous avons courageusement testé "Tous ensemble" (l'émission, pas la chanson), et observé d'un œil inquiet Danemark-Uruguay. L'Allemagne n'est pas là pour rigoler, mais l''Eire et le Cameroun ne s'en laisseront pas compter.
Tous en cendres
"Tous ensemble", l'émission troir-caisse de TF1 est bien l'incroyable fatras que l'on craignait. Dès le générique le mélange entre information et commerce est impressionnant. Le football en est réduit à la portion congrue devant tous les sujets de divertissement et les longues séquences de plateau Heureusement, Robert Pires est là pour "nous expliquer pourquoi les Bleus ont perdu". Lui-même n'en sait trop rien en fait, mais nos animateurs concluent que c'est en raison de l'absence de Zidane et de Pires. A voir le visage incrédule de Pernaut, le scénario d'une défaite des Bleus n'a même pas été envisagé et personne ne lui a expliqué que ce sont des choses qui arrivent en football, et que la Coupe du monde n'est pas une .
Il se console avec des sujets dans ses cordes, comme la cérémonie d'ouverture, mélange de "modernité et de tradition". Le rythme est celui de TF1 : il faut se grouiller entre deux tunnels de pub. Salutations à Mme Zidane et au petit Téo. Auto-promotion. Jeu à 0,56€ l'appel dont la réponse est "Johnny Hallyday". Balthazar le coq… Les journalistes sont au sommet de leur art. Sujet de proximité avec Pascal Praud au Pays Basque. Grand reportage de proximité avec Sophie Thalmann (Japonais réduits au rang de figurants, allusion insistante à l'absence d'insécurité).
Côté consultants de prestige, l'animateur déclenche des silences embarrassés avec une question intelligente à Laurent Blanc: "Est-ce que le petit bisou à Barthez vous a manqué?". Pernaut n'arrive toujours pas à prononcer "Zinédine Zidane", et comme ce dernier, interviewé, ne fait pas beaucoup mieux que son ancien coéquipier sur le plan de l'éloquence, l'émission restera totalement inconsistante. On ne reviendra pas.
Danois et Uruguayens dans la balance
On a suivi Danemark-Uruguay (2-1) avec plus d'attention que prévu, car en évaluant la valeur des deux équipes, nous soupesions les chances de l'équipe de France de se sortir de son mauvais pas… Il est apparu assez nettement que l'opposition ira crescendo d'un adversaire à l'autre, selon la logique d'un score qui fut aussi celle de ce joli match, disputé à un bon rythme et généreux en occasions. Les Danois ont dominé physiquement les Sud-américains (au moins, il y a des équipes en forme en ce début de compétition), mais aussi dans leur expression collective. L'égalisation de Dario Rodriguez sur une série de jolis gestes uruguayens n'a pas vraiment fait illusion, Tomasson assurant d'un doublé la victoire danoise. Notre vieil ami Stig Töfting (celui qui a remplacé Trifon Ivanov dans notre top des "gueules" du foot) assure un gros travail avec son compère Gravesen. Un bloc comme ne les aime pas l'équipe de France…
En face, la Celeste n'a pas été complexée pour autant, et tant que sa condition physique le lui a permis, elle a crânement joué sa chance. Le jeu offensif repose excessivement sur les prises de balle de Recoba, mais elles font souvent la différence. Derrière, même influence de Montero en chef de défense. On notera que les deux attaquants (Abreu et Dario Silva) ne sont pas des foudres, mais qu'ils doivent être assez pénibles à jouer.
Grosse Bertha's not dead
Le départ est tonitruant pour des Allemands qui ont poursuivi sur la lancée des cartons réalisés lors des matches de préparation, Klose signant son second triplé en moins de deux semaines (voir la Gazette du Mondial 3)). 4-4, ce n'est pas le score, c'est la répartition des buts allemands dans chaque mi-temps. Le monde va reconsidérer le groupe de Rudi Völler à l'aune de cette impressionnante performance, mais il ne faudra pas qu'une certaine euphorie nuise à sa concentration. A suivre.
Toujours verts
Ne pouvant jouer avec des maillots sans manches, les Camerounais ont choisi de jouer avec des chasubles blanches. Ils ne sont pas parvenus à imiter les Sénégalais et à faire gronder le tonnerre de Yaoundé sur le Stade Big Swan de Niigata. A la fin de la première mi-temps, les éditoriaux étaient pourtant déjà rédigés. Afrique 2 Europe 0. Les Camerounais confirmait tout le bien qu'on pensait d'eux, et prolongeaient l'exploit du Sénégal. Elevé au rang de favori, les Lions indomptables rayonnaient en marquant le premier beau but de cette coupe du Monde. Encore un symbole. L'Europe fatiguée se chercherait les excuses fallacieuses (climat, saison difficile, etc.) pour ne pas admettre ce nouvel ordre du football mondial.
Mais voilà, onze Irlandais en colère ont décidé qu'ils ne mourraient pas sur ce terrain asiatique comme les champions du monde en titre. Ils ont été mis sous l'éteignoir par la supériorité technique et physique des Camerounais en première période? Qu'à cela ne tienne, ils prennent l'initiative et le jeu à leur compte. C'est simple, finalement le football. Il suffit de vouloir aller de l'avant et de marquer. Au final, cela nous donne le deuxième joli but de la compétition, une confirmation que les Pays-Bas ne sont pas absents du Mondial par hasard, et que l'Allemagne déjà triomphante ferait mieux de se méfier de ses deux prochains adversaires. Les éditoriaux trop promptement bouclés seront réécrits autour du cliché du fighting spirit...
Correspondant
L'Ecosse n'est malheureusement pas qualifiée, ce qui nuira à la qualité générale de l'ambiance mondialiste. Mais nous tenions à vous faire part de ce message adressé à la rédaction par le dénommé Malcolm Maclennan, dans un langage imagé qui ne nuit pas à sa compréhension.
Pardonnez moi, je n'ais parlez francaise.
Good luck to France in the world cup.I live in Scotland (Ecosse) and would like to see France win the world cup. The english cochons have no chance (amateurs).
Vive la France.