Paradoxal PSG, qui collectionne les scores généreux en sa faveur et parfois en sa défaveur, et qui flambe immanquablement au Parc des Princes.
Cette équipe qui déroule un jeu agressif et prolifique en attaque quand elle doit mener les débats se met à mal jouer dès qu'elle mène au score: à 1-0 ou à 2-1, les Suédois ont réussi à porter le danger devant le but de Parisiens soudainement privés d'imagination et qui reculaient de plus en plus. En fin de première mi-temps, Helsingborg a concrétisé l'occasion de revenir au score, et est même passé très près d'une nouvelle égalisation en seconde période. Le destin de la rencontre aurait alors pris une autre tournure que celle d'un carton flatteur. Comme le même syndrome est observable dans les déplacements, il semble bien que l'objectif premier de Bergeroo soit de donner à sa formation de l'assurance et la capacité à asseoir une réelle domination (ou du moins à avoir suffisamment d'intelligence tactique pour ne pas subir exagérément).
Dans cette perspective, un Benarbia du niveau de mardi soir peut être un régulateur dans l'organisation et un pourvoyeur de classe pour les attaquants. Et si ces derniers gardent leur niveau de performance, le score pourra fréquemment énoncer un casting appelé à devenir célèbre: Anelka, Robert et Christian peuvent effectivement dynamiter un certain nombre de défenses. Le but du Brésilien récompense d'ailleurs un travail moins spectaculaire que celui de ses collègues du front, mais tout aussi indispensable. L'entraîneur parisien a marqué le coup en offrant au Brésilien l'ovation du public au moment de sa sortie. Quant à l'ex-Montpelliérain, il a certainement le meilleur rapport qualité de frappe/ utilité de la frappe en ce moment. Lorsqu'aux abords de la surface, sur le bon côté pour un gaucher, il s'empara du ballon, tout le monde devina ce qui allait se arriver à ce dernier.
À plein régime, et avec un petit coup de pouce de la providence, ce PSG est effectivement impressionnant, même s'il n'est visiblement pas tout terrain. En forme, Dalmat et Luccin rayonnent sur le jeu avec leur faculté de faire la différence au milieu du terrain. Des réglages restent nécessaires en défense, où El-Karkouri a été mieux inspiré que ces derniers temps, s'offrant même un but pour le moral et pour l'image. Algerino a les moyens de s'imposer à droite, et Bernard Mendy ne manque pas de volonté (ce qui est important dans les couloirs), mais il doit encore travailler le placement défensif à un poste qui n'est pas le sien. Mais enfin, ses déboulés rageurs sur le flanc de l'attaque parisienne sont assez enthousiasmants pour être salués (il va parfois tellement vite qu'il se prend lui-même de vitesse).
L'équipe vedette du championnat de D1 a trouvé au moins une utilité à la Ligue des champions: offrir du spectacle et gagner en confiance. Mais dans une semaine, en recevant le Bayern, le PSG remettra tout en jeu... Le mot de la fin revient à Talal El-Karkouri, qui ne maîtrise pas tout à fait le français (il ne s'agit donc pas de se moquer), et qui a fait cette amusante déclaration au micro de Canal+: "Rien n'est possible dans le football!".