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Gerrard/Lampard : 2004/05, année iconique<br/>

Passe(s) en retraite – L’Anglais Frank Lampard a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière, quelques mois après Steven Gerrard. Deux monstres et deux trajectoires croisées qui ont probablement connu un bouleversement décisif lors de la saison 2004/05.

Auteur : Christophe Zemmour et Richard Coudrais le 7 Fev 2017

 

 

À quelques mois près, Frank Lampard et Steven Gerrard, ont annoncé qu’ils en finissaient avec le foot pro. Éxilés aux USA, les deux joueurs n’en restent pas moins les hommes d’un seul club, Chelsea pour l’un et Liverpool pour l’autre. Leurs chemins se sont souvent croisés, notamment dans ce qui semble être le basculement de leur carrière pour l’un comme pour l’autre, cette saison 2004-2005 où le Blue rafle un titre anglais attendu depuis cinquante ans, et le Red remet son club sur les sommets européens au terme d’une finale mythique.

 

 

2004, c’était hier

Chelsea comme Liverpool ont profité de l’été 2004 pour s’offrir un nouvel entraîneur. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des vainqueurs de la C1 et de la C3, et des championnats portugais et espagnol. Le club londonien, dopé par l’incommensurable fortune de l’oligarque russe Roman Abramovitch, se paye le coach de Porto, José Mourinho. Liverpool n’est pas en reste et s’attache les services de l’Espagnol Rafael Benítez, en provenance de Valence. Les deux clubs souhaitent briser l’hégémonie du duo Arsenal-Manchester United, deux clubs qui se partagent le titre depuis presque une décennie. Liverpool, en dépit d’une magnifique saison en 2001, est toujours à la recherche de son prestigieux passé européen et domestique. Chelsea, de son côté, veut en finir avec cette image de club superficiel et bousculer l’ordre établi.

 

 

Frank Lampard sort alors d’une très bonne saison 2003/04, et d’un Euro portugais au cours duquel il marque trois fois et finit de se révéler. Steven Gerrard, plus ancré dans le paysage footballistique bien que plus jeune, et que des rumeurs envoient déjà à Chelsea, reçoit d’ailleurs durant cette compétition la visite de Rafael Benítez qui le convainc de rester. Malgré le départ de Michael Owen, en partance pour le Real Madrid, et la situation d’une équipe qui vient de terminer l’ère Houllier. Le technicien espagnol lui présente alors un projet qui le placera plus haut sur le terrain, dans un registre offensif qui convient mieux à son tempérament impatient, ses anciennes tâches de régulateur devant désormais incomber à la nouvelle recrue Xabi Alonso. Deux choix qui s'avérèrent judicieux en fin de saison et dans les années qui suivirent.

 

 

Trajectoires croisées

Steven Gerrard se blesse dès septembre face à Manchester United et ne revient qu’à la fin du mois de novembre. À l’image d’une saison en championnat très irrégulière pour le club de la Mersey qui ne suivra jamais le rythme, dans un premier temps du champion invincible en titre Arsenal, puis de Chelsea, porté notamment par un Lampard auteur de treize buts et meilleur passeur de l’exercice avec seize offrandes. Le Londonien confirme ses progrès et joue tous les matches de cette saison 2004/05 de Premier League. Son influence sur le jeu et les résultats de son équipe est prépondérante, quand elle ne l’est pas sur ceux de… Liverpool. Le Jour de l’An, les Blues rendent visite aux Reds et l’emportent 1-0. Lampard blesse involontairement Xabi Alonso à la cheville, ce qui vaudra une deuxième partie de championnat difficile pour les coéquipiers de Steven Gerrard qui marqueront peu de points.

 

Au cœur de l’hiver, le 27 février, les deux équipes se retrouvent en finale de la League Cup. Liverpool mène depuis la première minute de jeu grâce à une magnifique reprise de volée de John Arne Riise. A la 74e, Steven Gerrard, aux six mètres, gâche une énorme occasion de faire le break sur un centre venu de la droite. Cinq minutes plus tard, il concède l’égalisation sur un csc en voulant détourner de la tête un coup franc de Paulo Ferreira, dans un moment un peu ridicule qui n’est pas sans rappeler sa glissade neuf ans plus tard face aux même adversaires. En prolongations, les Blues l’emportent finalement (3-2). C’est plutôt sur la scène européenne que Gerrard va se distinguer, construire sa légende et Liverpool se révéler une équipe aussi étonnante que miraculée. Et aussi prendre sa revanche sur Chelsea.

 

 

Points de basculement

Le 8 décembre 2004, Liverpool est mené 1-0 à la pause sur sa pelouse par l’Olympiakos lors de la dernière journée de la phase de poules de la C1. Les Reds doivent marquer trois fois pour dépasser leurs adversaires du soir à la différence de buts particulière et ainsi se qualifier en huitièmes. Florent Sinama-Pongolle et Neil Mellor trouvent le chemin des filets et c’est à quatre minutes de la fin du temps réglementaire que Steven Gerrard va marquer, sur une “beauté” de demi-volée du droit, son but le plus important face au Kop d’Anfield. Celui qui va définir le reste du parcours rocambolesque de Liverpool lors de cette édition 2004/05 de la C1: “Dans le vestiaire après le match, j’ai réalisé que c’était un but important pour aider l’équipe à se qualifier, mais ce n’est que quelques semaines après Istanbul, en réfléchissant à l’aventure dans son ensemble, que j’ai réalisé à quel point ce but face à l’Olympiakos avait été important.

 

 

Liverpool éliminera successivement le Bayer Leverkusen et la Juventus Turin. De son côté, Chelsea prend le meilleur sur le FC Barcelone et le Bayern Munich, notamment par la grâce de matches retours dantesques à Stamford Bridge, marqués respectivement par le pointu de Ronaldinho et une merveille d’enchaînement amorti poitrine-demi-volée du gauche de Lampard, auteur au total de quatre buts lors de ces confrontations. Les deux clubs anglais se retrouvent en demi-finale, dans une opposition que l’on vend déjà comme celle de l’institution contre les nouveaux riches. À l’aller à Londres, malgré une énorme occasion de Lampard qui reprend seul aux six mètres, mais tire au-dessus, aucun but n’est marqué. Certains seraient tentés de dire que ce fut le cas aussi au retour, le pion de Luis Garcia faisant polémique encore aujourd’hui. Ce qui l’est moins, c’est le délice de passe de l’extérieur du pied droit de Gerrard qui envoie Milan Baros face à Petr Cech pour l’action qui amène cette ouverture du score au final suffisante.

 

 

Moments de grâce

La saison de Chelsea est alors terminée, puisque les Blues ont remporté trois jours plus tôt un titre de champion d’Angleterre qui les fuyait depuis cinquante ans. Sur le terrain de Bolton le 30 avril, Lampard inscrit le doublé décisif. Tout d’abord, à l’heure de jeu, il élimine deux joueurs dans la surface adverse avant de prendre le gardien à contrepied sur une frappe au premier poteau. Seize minutes plus tard, il clôt les débats sur une contre-attaque en contournant le portier de Bolton avant de pousser le ballon dans le but vide. Plein de sang-froid, de détermination et de maîtrise, Lampard offre le titre à Chelsea et exulte de joie, venant couronner une saison pleine et le centenaire du club.

 

 

Le 25 mai à Istanbul, à la 54e minute de cette finale de Ligue des champions face au Milan AC, Steven Gerrard s’élève au-dessus de tout le monde pour placer une tête décroisée magnifique dans le petit filet de Dida. Liverpool réduit alors l’écart (1-3) et la rencontre s’en trouve bouleversée. Les Reds reviendront à égalité en quelques minutes de pure folie et remporteront leur cinquième C1 grâce à un match homérique, à un Dudek en état de grâce et à un capitaine omniprésent qui signe une prestation de légende. Les héros sont nombreux ce soir-là, plus ou moins inattendus, mais c’est bien le charismatique numéro 8 qui grave dans la rétine et la mémoire des amoureux de football une image intemporelle.

 

 

Postérités

En apportant notamment un titre très attendu et très important pour leurs clubs respectifs, Gerrard et Lampard s’inscrivent définitivement parmi les meilleurs joueurs du monde d’alors, et confirmeront plus tard avoir été parmi les plus grands de leur génération. Le capitaine scouser est élu meilleur joueur de club européen par l’UEFA, tandis que le Blue est couronné à domicile. En fin d’année, ils terminent sur le podium du Ballon d’Or, derrière Ronaldinho. Des rumeurs de plus en plus persistantes envoient encore Gerrard à Stamford Bridge, et suite à une nuit de ruminations à tourner dans son salon, le numéro 8 des Reds choisit finalement de rester. Il aurait alors pu devenir le coéquipier en club de Frank. Une promesse déçue, comme ce sera le cas en sélection, ces joueurs sans doute au profil et au poste trop similaires – bien que tous deux complets et polyvalents – ne formant pas le duo performant attendu. Ils ratent d’ailleurs leurs tirs au but lors de ce quart de finale fatal face au Portugal lors du Mondial allemand 2006.

 

La légende et le temps ont cela de capricieux et de tenace qu’ils retiendront probablement plus Gerrard, seigneur charismatique d'un club à la tradition et à l’histoire plus grandes, auquel la nuit d’Istanbul permettra de compenser et masquer les manques d’une carrière au final moins accomplie que celle de Lampard en termes de titres. Il y a peut-être aussi une question de style, d’allure et de préférences, mais les deux joueurs laisseront le souvenir d’hommes humbles, travailleurs et généreux. De maillots éternels bleus et rouges floqués du même numéro 8.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 07/02/2017 à 15h16
    Merci pour ce bien bel article ! J'avoue que le sujet ne m'intéresse pas des masses (moi, le foot anglais, bof), mais je trouvais dommage qu'il ne suscite aucune réaction vu sa qualité : bien raconté, très bien écrit, en fait passionnant - la preuve, c'est que j'ai fini par m'y intéresser et j'ai tout lu !

    (Et puis je dois avouer une chose : je croyais qu'il avait déjà pris sa retraite il y a quelques années...)


  • Ba Zenga le 07/02/2017 à 16h16
    Au nom de Richard et du mien, merci JM pour ton retour.

  • McManaman le 07/02/2017 à 17h43
    Merci pour cet article !
    La simple évocation de la finale de 2005 reste un irrépressible déclencheur de frissons...

  • Toni Turek le 08/02/2017 à 03h38
    +1 complet sur JM : le foot anglais n'est pas non plus my cup of tea, mais quand c'est bien raconté, j'accroche.
    Bref, many thanks à ce beau duo d'auteurs pour ce texte sur un beau duo de joueurs :-)


    Question annexe : il y a une vraie "habitude", pour les joueurs UK, d'aller faire un tour aux USA en fin de carrière ?

  • Ba Zenga le 08/02/2017 à 09h11
    Merci à vous. Toni, pour ta question, je ne saurais quoi te répondre. Si jamais un Teenage Kick traîne par là, il pourra peut-être t'éclairer. Mais c'est vrai que les trois milieux phares de cette époque (Gerrard, Lampard et Beckham) ont traversé l'Atlantique. Avec plus ou moins de réussite.

  • osvaldo piazzolla le 08/02/2017 à 17h49
    @toni, les USA représentent la seule filière d'exportation quantitative pour le football anglais. Il ya beaucoup beaucoup de joueurs anglais en football universitaire par exemple. Beaucoup plus que de français alors que ces derniers seraient footballistiquement plus intéressants et que le footballeur français est LE footballeur émmigré par excellence.

  • C. Moa le 10/02/2017 à 14h10
    Bien que grand fan de United, j'ai toujours adoré ces deux joueurs.
    A mettre à leur crédit également la magnifique finale Liverpool Alaves (2001 je crois) pour l'un, et le record de matchs consécutifs en Premier League (164 !!) pour l'autre.

    Chapeau messieurs !

La revue des Cahiers du football