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Crise de nerf de la guerre

Les journées passent et les crises se succèdent. Peu importe celui qui a commencé, ce qui ressort de ces différents états d’âme est un inconfortable sentiment de lassitude. Chaque saison apporte son lot supplémentaire de tourments. De plus en plus d’équipes sont touchées, de plus en plus d’entraîneurs ou de présidents sont visés...
Auteur : Clément Twin le 30 Nov 2000

 

Les journées passent et les crises se succèdent. Peu importe celui qui a commencé, ce qui ressort de ces différents états d’âme est un inconfortable sentiment de lassitude. Chaque saison apporte son lot supplémentaire de tourments. De plus en plus d’équipes sont touchées, de plus en plus d’entraîneurs ou de présidents sont visés. Les reproches concordent, et tous trouvent naissance dans une ambition trop élevée par rapport aux résultats. Un comble pour la plupart des supporters.
Mais la faute à qui, la faute à quoi ? Sans doute à ce système de foot-business tant de fois cité, montré du doigt même, quand il ose donner des promesses qu’il ne tient pas. Jamais on ne le cite pour son hypocrisie flagrante, pour ses valeurs nocives et puantes.
C’est pourtant là que le foot se tord la cheville régulièrement. C’est pourtant là que les footballeurs perdent la notion des choses.
Un joueur arrive à quatorze ans dans un centre de formation, et ne voit plus autre chose que le ballon ou les caméras dans sa vie. Il sait que seule son abnégation le sortira du troupeau. Jusqu’au jour où il découvrira le professionnalisme et les spotlights, la gloire et l’argent facile. Pas le temps de mûrir, pris en main de toutes parts, sa vie est toute tracée. Avec un peu de chance, il rapportera beaucoup à son premier club lors de sa revente, et en profitera pour empocher à son tour. Rien de neuf, cela fait quelques années que cela dure. Mais là où les dirigeants parviennent à responsabiliser certains joueurs en les mariant et les faisant procréer tôt, ils échouent sur une nouvelle génération de potes, littéralement indépendants, organisés, surévalués pour pas mal d’entre eux, avec à l’esprit l’idée qu’on ne leur fera pas avaler n’importe quoi. Du coup, quand ils sont en colère ou simplement pas d’accord avec une remontrance, ils s’enferment dans un mutisme impressionnant qui ne sert personne ou déclarent haut et fort que leur coach est un gros nul.
La puérilité flagrante qui se dégage du comportement de cette nouvelle génération de star, fait tanguer un peu plus un navire en décomposition tellement il se recompose.
Alors parfois pour pallier à ce manque de maturité, on fait appel à des Clemente ou des Toshack. Un arrière goût de militarisme n’effrayant personne quand il s’agit de réparer les erreurs des dirigeants de clubs, impatients de faire du blé avec leurs jeunes pousses.
Mais où est donc le José Bové du foot, celui qui fera en sorte que les centres de formation ne soient plus des étables où l’on nourrit de promesses transgéniques des bétails entiers de gamins ramassés dans les banlieues. Le footballeur de talent est une denrée rare, autant ne pas le dégoûter de son milieu dès le plus jeune âge. De la même façon, autant cesser de promettre la lune à un môme s’il bosse dix fois plus.

Réactions

  • skonto le 01/12/2000 à 00h00
    Je ne pense pas que l'on puisse trouver le josé Bové du football parmi les supporters. Je dirais même que ces supporters sont des veaux (oui mon général) qui suivent le mouvement stupide du bon résultat immédiat. On peut comprendre qu'un supporter veuille voir son équipe gagner, c'est même la moindre des choses. Mais quand leur équipe passe un moment difficile, leur seul souci est de crier: "l'entraineur, dehors. Et je ne reviendrai pas sur le fait qu'un club pour progresser a besoin de stabilité et que ce n'est pas en virant l'entraineur toutes les 5 minutes pour le fameux "électrochoc" que l'on peut atteindre cette stabilité. Regardez les veaux du parc des princes (attention, les parisiens, j'aime bien le PSG) qui ne font que demander la démission de Bergeroo, comme ils l'auraient fait pour Elie Baup s'ils avaient été Bordelais. Marseille est un cas à part. Les supporters n'ont pas demandé la tête de Braga mais plutôt celle des dirigeants. Les associations (tout en mettant quand même de l'huile sur le feu) ont participé aux discussions pour trouver une solution.
    Je dirais juste un mot aux supporters : quand José Bové gueule et affirme son désaccord, il le fait intelligemment lui, en pesant le pour et le contre, en argumentant. Mais un fan (qui vient du mot fanatique) peut il argumenter ?

  • marco le 01/12/2000 à 00h00
    Il est vrai que les fans sont prompts à retourner leurs vestes. Je tiens toutefois à insister sur le role des médias, qui se delectent de ces crises dans cette affaire.
    J'étais au Parc contre la Corogne, et je n'ai entendu aucun appel à fernandez, ce qui etait pourtant sur toutes les unes le lendemain.

    Pour Bergeroo toutefois, le fonds de jeu de l'equipe est depuis le debut de la saison, comme le coaching, inexistant, le systeme de jeu est obscur, et changer d'entraineur serait plus fondé que
    saint etienne avec lien
    Dans tous les cas, les fans se precipitent sur une personne qu'ils designent coupable et que le president se fait ensuite un plaisir d'immoler. Que ce soit l'entraineur (psg?) ou des dirigeants (marseille), cela revient au
    meme, c'est assez stupide.

  • yves triantafilos le 01/12/2000 à 00h00
    En fait, je suis d'accord (qui ne le serait pas?), mais je voulais juste être en rouge. Je suis supporter stéphanois depuis 20 ans, et je voulais juste signaler que je préférais perdre avec Nouzaret que gagner avec Toshack maintenant. C'est triste mais c'est comme ça. Le plaisir que nous a donné mon club les deux dernières années, avec des matches brillantissimes y compris les soirs de défaite (je me rappelle une défaite 4-1 à Rennes, ou 2-1 à Auxerre avec un affreux penalty pour "faute" sur Klos, merci M.Sars): un vrai fond de jeu, des joueurs enthousiastes, des appels, du mouvement, etc... Il n'y a qu'à regarder le jeu des Verts aujourd'hui: Pédron ne cadre plus une frappe, Guel est remplaçant, Sarr même plus sur la feuille de match, alors que ces trois joueurs formaient quasiment avec Sablé le meilleur milieu de terrain de France l'an dernier (je m'enflamme un peu, mais les défaites étaient surtout dues à une défense faible au marquage, et non au système de jeu: voir la défaite de mercredi à Marseille). Alors les changements d'entraîneur, merci bien. Quoique ça dépend... quand c'est Nouzaret qui arrive, cela peut être positif... Je parie que Toulouse va se maintenir, et malgré mon amour "vert", je vois bien le TFC prendre un point à Geoffroy-Guichard samedi.

  • Berbize le 01/12/2000 à 00h00
    lien
    J'aimerais m'adresser aux dirigeants de clubs, si il y en à qui lisent CDF. Y'en a un peu marre de ces crises à répétitions qui arrivent toujours avant le fameux mercato d'hiver qui -pour moi- fait autant de barouf que l'arret Bosman. Combien de clubs seront champions de France à la fin de l'année? Un seul il me semble. Combien de clubs se qualifieront pour la ligue des champions? 3 au max (en espérant un jour 4). Cela nous fait combien de malheureux tout ça, combien de présidents en colère qui pleurent leur "retour sur investissement"? Il suffit qu'un big boss allonge 300 millions dans un club de foot pour nous faire encore un maboulle et une crise potentielle d'automne. Réjouissons-nous de ne pas avoir trop de millionnaires en France investissant dans le foot. Imaginons qu'un mécène injecte 300 MF dans Bastia, dans Toulouse, dans Lille, Sedan... Combien vont réussir, alors qu'une saison réussie, c'est la CL, et donc 3 heureux? Pour éviter les crises et que les clubs français réussissent en Europe, il nous faut un noyau dure de 5 équipes (pas plus) qui se partagent toujours les premières places, qui font l'europe tous les ans (comment peut-on aller loin quand d'une année sur deux on a jamais les mêmes?).

    Les autres, bin ma fois, ils jouent au foot à l'ancienne, il en faut et il y'en aura toujours.

  • Pluloinqueleboudunez le 01/12/2000 à 00h00
    Ravi de revoir l'esprit critique et lucide des CDF.
    Vous avez parfaitement raison de mettre le doigt sur nos si formidables centres de formation, qui cherchent des perles avant tout pour faire beaucoup d'argent à la revente, et non à former des joueurs de Football.

    Pourtant il me semble que le ministère de la jeunesse et des sports les subventionne en tant qu'organisme de formation pour la jeunesse...

    Nos banlieues sont pleines de gamins qui ont du ballon et qui espèrent tous devenir des zizous, avec la gloire et l'argent, l'humilité en moins. Or, c'est la société qui les amènent à réagir comme ça. Tout autour d'eux, on ne voit que fric et paillettes, et ni l'école (je sais de quoi je parle, je suis éducateur), ni les centres de formation, ne leur offrent une base solide de lien
    Finalement pour les sportifs pro, c'est pas si grave, ils gagnent suffiaament d'argent pour s'en sortir. Mais pensez à ceux qui échouent...

  • hapege le 01/12/2000 à 00h00
    Bonjour,


    Au-delà du fonctionnement des centres de formation il y a aussi je pense un problème de fonctionnement au sein des clubs. Quand un président fait signer un entraineur dans son club, c'est je suppose (mais est-on sûr de quelque chose dans le football actuel?) car il connait son style et donc en sachant où il va. Le problème est souvent au niveau du recrutement. Ce même entraineur se retrouve souvent confronter à des choix de joueurs qu'on lui impose. De fait, certains peuvent ne pas entrer dans son schéma de jeux, mais comment se passer d'un joueur que le président a souvent payé cher? Du coup, le style de jeu de l'entraineur qui nécessiterait un certain profil de joueurs se retrouve voué à l'échec.


    Combien d'entraineurs en France font évoluer dans leurs équipes les joueurs qu'ils ont choisi? Par contre si effectivement un entraineur est incapable de réussir avec les joueurs qu'il a demandé et qu'il est prouvé que les mauvais résultats viennent de son incompétence, cela ne me gène pas qu'il soit remercié. C'est rarement le cas mais c'est je crois ce qu'il se passe au PSG. Bergeroo a eu certains joueurs qu'il voulait mais qu' on voit évoluer son équipe on voit des bons joueurs mais aucun amalgame, aucun esprit d'équipe entre eux (Ce qui n'est pas pour me déplaire étant du Sud). C'est, je pense, à l'entraineur ( en l'occurence Bergeroo) à faire en sorte que cet ensemble de bons joueurs deviennent une bonne équipe en leur inculquant un fond de jeu. Si il échoue il faut en tirer les conclusions (d'autant plus que dans ce cas il est flagrant qu'il manque un meneur et que l'entraineur se permet de laisser Bernabia de côté. Mais qu'attend l'OM pour le récuperer?!) Cette équipe du PSG me rappelle celle du Racing d'il y a quelques années avec les Bossis, Littbarski, Olmeta et consorts. Des bons joueurs mais un racing qui descend en D2 faute de véritable esprit d'équipe.

  • grain de blé le 01/12/2000 à 00h00
    Au CDF : A propos des centres de formation je me demande ce qui vous permet de dire qu'un joueur ne voit rien d'autre que le ballon et les caméras. Quid du scolaire? Avez-vous mené votre enquête qui pourrait être d'ailleurs très intéressante (je n'ai peut être pas lu tous les articles)?
    Quel procédé permettrait à un jeune de s'épanouir dans ce qu'il souhaite, éviterait-il l'echec scolaire, y'a t-il vraiment aucun niveau scolaire dans ces centres? On dit aussi pas le temps de murir, n'est pas la faute des médias? On peut pas demander à un jeune de 18 ans d'être aussi mur qu'une personne de 35.

    A 18 ans il est normal qu'on se cherche encore qu'on ne sache pas toujours ce que l'on veut, que l'on soit quelque peu instable. Maintenant dire qu'un joueur rapportera beaucoup à un club est-il vrai? Est-ce avec joie que nantes et auxerre se font piller. Le discours des dirigeants (ils disent bien sur ce qu'il veulent)
    bordelais par exemple n'est-il pas : "on investit dans la formation car nous n'avons pas les moyens d'acheter des joueurs (en prenant à partie le système inflationniste des transferts)". Les jeunes sont peut être surévalués mais qui ne l'est pas. Certainement pas les présidents des clubs lien
    Qu'est ce qui vous permet de dire que Toshack est là pour mais "germer le blé semé hier"? Je serai intéressé par votre argumentation, de même pour marseille...


    Il y a certainement du vrai dans ce que vous dites mais je trouve l'argumentation un légère mais cependant intéressante.

  • marco le 01/12/2000 à 00h00
    Les centres de formation dont on s'enorgueillit tant sont assez
    nebuleux. Quels joueurs de foot ne sont pas mariés et pères de famillle à 25 ans?
    Et dans le reste de la population? Ce sont des centres ou on apprend le football, mais aussi visiblement ou on
    se fait "formater". Comment ne pas etre choqué de cette "education" qui fait que tous sont mariés ce qui correspond à une stabilité favorable au club?
    Jusqu'ou ces clubs sont prets à aller pour cette stabilité ? A quand du foie gras de joueur perdu pour le foot pour les fetes de noel?

  • grain de blé le 01/12/2000 à 00h00
    A marco,

    les statisques te donnent surement raison. Mais je doute que l'on inculque aux joueurs leur manière de vivre (mis à part la pub à guy roux qui te contradirait :) )

    Seulement pour le mariage, les joueurs se posent peut être moins de questions car ils ont surement moins de soucis financier et une situation établie plus rapidement.
    Je trouve que ton raisonnement va loin et est très affirmatif mais peut être as-tu raison, encore faut-il le vérifier!

  • skonto le 01/12/2000 à 00h00
    J'aimerais réagir sur 2 points intéressants soulevés par Plusloinqueleboutdunez et harpege. Je commencerai avec harpege pour mettre un bémol. Est-ce vraiment sûr que les dirigeants choisissent un entraineur parce qu'ils veulent développer un style de jeu. J'ai plutôt l'impression d'une tournante dans le championnat et même en europe. Nouzaret se fait virer de ST E et va à Toulouse comme un messie. Gili de Marseille pour lens. Clemente qui vient de se faire purement éjecter sans gloire en espagne pour marseille. On va bientôt voir Giresse réapparaître. Bref, les entraineurs ne réussissent pas dans un club et se retrouvent une semaine après le messie d'un club ayant les même ambitions.
    Pour Plusl..., j'aimerais renforcer l'idée de parallèle entre notre société et le foot. A quoi penses un jeune de banlieue? Au fric qu'on lui montre en permanence et que ses parents n'ont jamais eu. Et lui il ne sait pas que s'il ne devient pas une star ou entre dans une délinquance lucrative (dealer...), il ne touchera pas ce nirvana du fric. On va me dire, c'est réducteur de dire que les jeunes de banlieue ne pensent qu'au fric et au matuvu. Ouvrez les yeux. Pourquoi est-il si important pour eux de porter du nike ou même le symbole du lacoste. Parce qu'ils trouvent ça joli? Les Deschiens seraient le symbole de la réussite sociale qu'ils porteraient tous les fringues lien
    La réussite pour eux, ce n'est pas un mec qui a réussit ses études et qui gagne 100 à 200 KF par an avec un boulot même sympa. La réussite, c'est un mec qui peut rouler en porsche, avoir une grosse montre, passer à la TV (regardez quand un caméra est proche de ces jeunes, ils ne peuvent pas s'empêcher de monter sur le dos du journaliste pour qu'on les voit).

    En gros, tout est pourri dès le départ.

La revue des Cahiers du football