Au secours, l'Angleterre progresse
Quand l'Angleterre joue au ras du sol, on s'aperçoit qu'elle a de l'avenir. Situation parfaitement antinomique lorsqu’on connaît le besoin inconscient qu’ont les footballeurs d’outre Channel de lever la balle quoi qu’il se passe. Keegan aura donc réussi à faire passer en partie son message.
Auteur : Marc Attac
le 2 Sept 2000
Quand l'Angleterre joue au ras du sol, on s'aperçoit qu'elle a de l'avenir. Situation parfaitement antinomique lorsqu’on connaît le besoin inconscient qu’ont les footballeurs d’outre Channel de lever la balle quoi qu’il se passe. Keegan aura donc réussi à faire passer en partie son message. Un peu tard pour l’Euro, mais suffisamment à temps pour qu’à son retour dans la Perfide Albion il n’ait pas à craindre les foudres de la presse populiste (en principe seulement).
Le sélectionneur anglais, grâce à sa tactique tout terrain (déploiement tentaculaire des milieus du terrain, pressing permanent et toujours très haut), sera parvenu à faire douter la dernière équipe de France de Didier Deschamps, Laurent Blanc et Bernard Lama. Percutants, omniprésents, incroyablement volontaires, surtout lorsqu’il s’agit de ne pas perdre, un simple ballon, ou le match, les Britanniques ont joué de belle façon. Cela faisait tellement longtemps qu’on a pu être surpris. Et s’ils gardent ce niveau, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne fassent pas un malheur dans leur groupe de qualification pour le mondial 2002.
Dommage tout de même d’avoir invité Martin Keown à la fête. Inacceptable défenseur d’attitude anti-sportive, le coéquipier de Thierry Henry ne s’est jamais arrêté à temps, pendant et après le match. Qu’avait-il besoin de frapper un Marcel Dessailly à terre? Quelle mouche l’a piqué lorsqu’il a bousculé Lilian Thuram interviewé par Vincent Hardy pour TF1 dans le couloir? Irrémédiablement stupide, les Anglais appellent ça un wanker. C’est tout ce qu’il est. A côté de lui, Dennis Wise passe pour un ange. Car si l’on peut facilement montrer du doigt le milieu défensif anglais, il est beaucoup plus délicat de penser que ses actions sont elles complètement anti-sportives. Si elles sont certes incorrectes, et violentes, Wise a au moins cette rare capacité de ne pas retenir un sourire courtois après les fautes commises (qu’elles soient pour ou contre lui). C’est un joueur extrême, dans tous les sens du terme. Il est là pour se battre, alors il se bat (il est malgré tout moins pire que Töfting le redoutable Danois).
Outre donc ces deux cas particuliers, la formation anglaise a montré sa face la plus lisse depuis bien des années, imperturbable, et paradoxalement très continentale. L’influence de Keegan est ainsi grandissante, et l’on comprend enfin ce que l’ancien numéro 7 des reds a toujours répété, à savoir que cette équipe a de la valeur mais qu’il lui faut du temps pour tout mettre en place. C’est presque fait Kevin.
L’opposition entre la France et l’Angleterre mériterait réellement de devenir un rendez-vous annuel tant on a l’impression qu’il ne peut y avoir de matchs amicaux entre les deux nations, et tant le jeu devient une véritable rampe de lancement pour la progression d’une équipe.
Réservez-nous donc encore des France-Angleterre, les mêmes qu’en Rugby, s’il vous plaît.