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Real-Partizan 1955. Le match de la Navidad

Contes de Noël - Le premier grand match de l'histoire de la C1 s'est disputé à Noël, en 1955, et a opposé le Real Madrid et le Partizan Belgrade dans contexte géopolitique tendu.

Auteur : Richard Coudrais le 25 Dec 2021

 

La réussite d'une épreuve sportive dépend de la bonne volonté de ses organisateurs, de l'implication des compétiteurs, mais aussi, parfois, de quelques petits miracles.

La Coupe des champions européens, version originale de l'actuelle Ligue des champions, a ainsi bénéficié dès sa première édition d'un petit coup de pouce qui tient de l'esprit de Noël pour poursuivre son aventure.

 

 

Relations diplomatiques

Au milieu des années 1950, construire un projet européen relève encore de l'utopie. Cela n'a pas empêché quelques journalistes et dirigeants un peu visionnaires de forcer la main des institutions pour créer une compétition régulière réunissant les champions de tous les pays du continent. L'instabilité politique est pourtant de mise, d'autant qu'un rideau de fer gèle certaines relations diplomatiques.

Toutefois, les matches du premier tour de l'épreuve, disputés en septembre et octobre, ont suscité un tel enthousiasme que le scepticisme ambiant s'est effacé. Mais quelques inquiétudes planent encore. Parmi les équipes qualifiées pour les quarts de finale, le Real Madrid et le Partizan Belgrade comptent parmi les favoris, mais on redoute que ces deux équipes aient à se rencontrer.

 

 

Les gouvernements des deux pays, Espagne et Yougoslavie, sont en froid depuis plus de vingt ans. Or le tirage au sort... oppose les deux formations. L'UEFA décide de maintenir la rencontre, sans ignorer que le succès de sa compétition dépendra de sa tenue ou non. Et le match aller a bien lieu à Madrid, le 25 décembre 1955.

La date de Noël ne pouvait pas être mieux choisie pour voir débarquer dans la capitale espagnole une trentaine de Yougoslaves, qui n'ont même pas eu besoin de demander de visa. "La France avait servi d'intermédiaire et les deux gouvernements avaient fermé les yeux", se réjouit Jacques Ferran dans son livre Football, aventure des hommes.

 

 

Le match impossible

120.000 spectateurs ont rempli les tribunes de Chamartin pour assister à ce spectacle inédit de footballeurs yougoslaves confrontés aux vedettes du Real Madrid. En dépit de la valeur de leurs adversaires et d'un début de match dominé par les coéquipiers de Stjepan Bobek et Milos Milutinovic, qui font frémir le gardien du Real, les joueurs madrilènes vont s'imposer largement.

Le club espagnol ouvre le score, après douze minutes, par Heliodoro Castaño. Le jeune attaquant du Real signe ensuite un deuxième but dix minutes plus tard, vite imité par Francisco Gento. À la mi-temps, le score de 3-0 est flatteur pour le Real. L'équilibre se rétablit en seconde période, mais l'équipe espagnole ajoute un quatrième but par l'inévitable Alfredo Di Stefano.

 

 

Le match retour, disputé un mois plus tard à Belgrade, aura un caractère plus féerique encore. La rencontre doit en effet se dérouler sur une pelouse entièrement enneigée. Le report est envisagé, mais on redoute tellement que le match ne puisse finalement jamais avoir lieu qu'il est maintenu.

Devant 35.000 spectateurs, les joueurs du Real, perturbés par le froid inhabituel et la pelouse glissante, sont bousculés par les artistes locaux, qui semblent plus à l'aise sur la neige. Avant d'entrer sur le terrain, ceux-ci ont frotté leurs crampons avec de l'essence, pour une meilleure adhérence - une astuce manifestement inconnue des joueurs du Real.

 

 

Boules de neige

L'ailier Milos Milutinovic ouvre le score après vingt-quatre minutes. Juste avant la pause, le Real obtient un penalty, mais Hector Rial envoie le ballon au-dessus. Au début de la seconde période, c'est le Partizan qui obtient à son tour un penalty. Prvoslav Mihajlovic porte le score à 2-0.

Les Yougoslaves se sentent alors en mesure de renverser le Real Madrid. Celui-ci défend sa cage comme jamais. Alfredo Di Stefano lui-même vient prêter main-forte à ses défenseurs à coups de tacles et de dégagements. Lorsque les locaux inscrivent le troisième but, à trois minutes du terme, ils se ruent à l'attaque. Milutinovic tire, mais voit son ballon freiné par la neige.

 

 

Au coup de sifflet final, ce sont les joueurs du Real qui exultent. "Ils se roulèrent de joie dans la neige, tandis que la foule, dépitée, les bombardait de milliers de boules blanches", témoigne Jacques Ferran. Ce sont les joueurs du Partizan eux-mêmes qui font écran pour que leurs vainqueurs puissent rentrer aux vestiaires sans trop d'encombres.

La rencontre restera longtemps un match de référence dans la riche histoire européenne du Real Madrid. Mais plus que celle du club espagnol, c'est la victoire du football sur la politique que l'on célèbre dans les journaux de l'époque. Une victoire provisoire, bien entendu, mais qui démontre que la volonté des hommes l'emporte parfois sur celle des gouvernements.

 

Sources

Football, aventure des hommes, de Jacques Ferran, éd. La Table Ronde, 1965.

La fabuleuse histoire du football, de Jacques Thibert et Jean-Philippe Rethacker, éd. Nathan, 1990.

 

Contes de Noël

Charlton-Huddersfield 1957. Pluie de buts sur la vallée

France-Belgique 1944. Le match de la Libération

Real-Partizan 1955. Le match de la Navidad

Sheffield Wednesday-Sheffield United 1979. Le Boxing Day Massacre

 

Réactions

  • Tonton Danijel le 25/12/2021 à 11h55
    J'ai regardé le calendrier de cette première coupe d'Europe, et c'était on ne peut plus étalé: des huitièmes du 4 septembre au 23 novembre, des quarts du 23 novembre au 29 janvier, des demies du 4 avril au 1er mai (le Stade de Reimes était déjà qualifié pour la finale, la veille du match aller de l'autre demie-finale entre le Real et le Molan AC)...

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