Premier League et foot anglais
Le rendez-vous des amateurs du foot venu d'Angleterre, qui sent la sueur de pub et la bière chaude.
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vertigo le 02/12/2023 à 12h58Un grand merci MV, tu as fait remonter bien des souvenirs.
(Ma vie)
En 86 je participe à un jumelage entre mon collège et un collège de Thame et je passe 3 semaines dans une famille de fans d'Oxford United (fans du fait de la proximité, la maman étant surtout fan d'Arsenal). On m'explique le contexte (Maxwell c'est à la fois le mal personnifié mais aussi celui qui a permis à Oxford d'accéder à la D1, donc au fond on l'aime bien mais il faut pas le dire trop fort (et de toute façon on s'en fout, c'est nous les meilleurs et John Aldridge est un Dieu)).
Pendant mon séjour j'assiste aux demi-finales de la Milk Cup, l'aller dans le vieux stade d'Aston Villa et le retour au Manor Ground, et aussi à une victoire en D1 contre Luton ou QPR, je ne sais plus. Autant dire que je suis tombé sur une période heureuse du club qui gagnera la finale de la Milk Cup après mon séjour.
J'ai toujours la belle écharpe bleue et jaune.
Bon, c'est plus tard que j'ai vraiment compris le personnage Maxwell...
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Mangeur Vasqué le 02/12/2023 à 13h02[suite et avant-dernier épisode D3 anglaise]
Quelques gros sont également en embuscade. Charlton, et son buteur Alfie May, un joueur venu des tréfonds de la non-League (via Cheltenham Town, D3) et qui explose à l'âge de 30 ans : meilleur buteur des 5 divisions professionnelles, ex-aequo avec Haaland (14 buts en championnat).
Ainsi que Derby County, 26 000 spectateurs de moyenne. Les Rams se sont bien relancés après les emmerdes XL des saisons précédentes. Le "first team coach", Matt Hamshaw lien, est un ancien élève à moi. Un milieu qui a évolué une dizaine d'années en Football League (surtout D4) avant de prendre sa retraite à 31 ans, en non-League. À 19 ans, il s'était signalé par un but Messi-esque, en décembre 2001, à Hillsborough vs Watford en Coupe de la ligue lien (j'y étais).
Parmi les candidats aux playoffs, on trouve également Blackpool, où le mood est positif ces derniers temps, après l'horreur des saisons passées (la famille Oyston...). Les Tangerines se sont attachés les services du fort compétent Jordan Rhodes, prêté par Huddersfield. Jugé trop inconstant pour l'élite (il a aussi peut-être fait les mauvais choix), l'ex international écossais de 33 ans est sans doute passé à côté d'une carrière plus prestigieuse (une seule saison en PL) mais il a toujours le pied chaud : 11 buts (et 3 passes dé) en 16 matchs cette saison.
Relegué de D2, Blackpool retrouve donc zénitude et bonnes vibes depuis le départ de l'infâme duo Oyston Père & Fils et essaiera de disputer les play-offs de montée. Les Oyston sont restés aux manettes une putain d'éternité, 32 ans. Owen Oyston, 89 ans, notamment condamné pour viol lien, a enfin raccroché, après un dernier minable baroud d'honneur lien.
Les blindés Oyston, pour vous situer un peu les personnages, quand ils étaient en D2, offraient parfois aux joueurs… 90 £/semaine (le minimum autorisé alors, en Football League, mais que personne ne pratique, ou alors pas du tout à cette échelle. La prime d'apparition était bien plus élevée cependant – encore heureux ! –, ça dépendait des joueurs mais c'était dans les 2000-3000, plus une prime but).
Et même quand ils étaient en Premier League (alors managés par l'iconoclaste Ian Holloway), ils utilisaient des "loopholes" pour offrir aux nouveaux 90 £/semaine l'été, lien (parce que contrairement à la Football League, depuis les années 2000, la Premier League a un salaire minimum, d'environ 1 700 £/semaine aujourd'hui, ça avait été négocié par le syndicat des joueurs… Sauf l'été pour les joueurs sans contrat, techniquement au chômage donc, guère généreux au Royaume-Uni). En 2012, alors relegués en D2, ils avaient par exemple sérieusement offert 90£/week à… Robbie Fowler, alors sans club. lien
Et pendant ce temps-là, les Oyston empochait jusqu'à 11 millions par an en dividendes lien
En milieu de tableau, Bristol Rovers, également considéré comme une bonne cylindrée pour la D3 (~10 000 spectateurs de moyenne les bonnes saisons, et du potentiel), et rival (du supérieur) Bristol City, pilier de D2, et propriétaire du Brexiter Steve Lansdown, avec son (ex) associé, le notoire milliardaire Peter Hargreaves, ce dernier généreux donateur à la cause Brexit (3 millions £ pour les deux campagnes principales pro-Brexit). Hargreaves a aussi généreusement donné (100 millions £), via ses foundations/oeuvres caritatives, aux gamins issus de milieu défavorisés ou/et en situation de handicap, dans le sport notamment et vers le sport scolaire plus précisément lien.
Bristol City qui signa un passage remarqué en D1 (4 saisons) à la fin des saisons années 1970 (ils avaient déjà connu l'élite, années 1900). Enfin, remarqué surtout car City était redescendu aussi sec en D4 (en 4 saisons !).
Dettes terribles, les affluences qui passent de 25 000 à 6 000, faillite et un club au bord de la dissolution qui doit redémarrer et changer de nom en 1982. Un épisode fameux du football anglais car ce sont les joueurs qui sauvèrent le club, quelques minutes avant que la cessation d'activité soit prononcée… Huit joueurs plus exactement, surnommés "les Ashton Gate Eight" (Ashton Gate est le nom du stade), qui acceptèrent l'annulation ("termination") de leur contrat et redémarrent avec des salaires bien plus bas (considérés comme des héros car ils auraient largement pu se barrer).
Histoire racontée ici lien :
"Death threats, anger, betrayal and loyalty - Bristol City and the Ashton Gate Eight, 40 years on
Forty years ago today, eight Bristol City players made a decision to save the football club. A decision that caused hardship, anger and resentment but also made them Robins legends. This is their story."
Pour en revenir à Bristol Rovers, le club s'est séparé de Joey Barton y'a un mois, officiellement pour cause de mauvais résultats (1 seule victoire sur les 6 derniers matchs, un bilan dans ce genre). Il était chez les Gasheads depuis février 2021.
Mais officieusement, peut-être parce que les proprios (un duo jordanien-koweïtien) en avait marre de son humeur cyclothymique. Niveau image du club, avoir cet énergumène comme tête de gondole n'est pas top.
Bristol Rovers appartient à un ambitieux et discret Jordanien (enfin, "appartenait" car depuis août des Koweïtiens sont majoritaires lien, qu'on devine ambitieux), un type issu de la haute société et scolarisé dans une école privée à presque 50 000 £/an. Donc, pas vraiment le style Joey Barton.
J'imagine donc qu'au club on commençait à en avoir marre de ses nombreux dérapages (outre ses frasques dans un passé récent, et ses procès et controverses à repetition lien, début octobre, Barton insulte l'un de ses joueurs publiquement et insiste bien lourdement ; fin octobre, il insulte un autre entraîneur lien – Steve Evans, certes pas un enfant de choeur mais bon –, etc.). Barton est de nouveau dans l'actu pour ça : lien. Le club vient tout juste de nommer le nouveau manager, Matt Taylor.
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Mangeur Vasqué le 02/12/2023 à 14h05Haha, super souvenir !
Y'a Oxford City aussi comme club pro à Oxford, enfin, semi-pro. Ils sont en D5 (division largement professionnelle), mal classés et avec de faibles affluences (autour du millier) mais c'est un championnat hyper serré lien et s'ils se maintiennent, ils pourraient logiquement aspirer à un status approchant le professionalisme. Zac McEachran, le frère de Josh, y évolue.
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Mangeur Vasqué le 02/12/2023 à 14h09Merci MV pour ce petit point d'actualité qui nous a manqué depuis le début de la saison.
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Merci à toi. J'ai moins le temps cette saison, je fais plus d'heures au travail, du volontariat aussi (pour le NHS), mes beaux-parents à aider, etc.
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Mangeur Vasqué le 02/12/2023 à 14h22[suite et fin D3 anglaise]
En bas de tableau lien, Reading. L'un des doyens du foot pro (1871) est toujours lourdement endetté (600K de perte par semaine) et les Royals continuent leur chaotique dégringolade vers la D4. Seize points de sucrés sur les deux dernières saisons (dont 4 pour l'exercice en cours), entre autres emmerdes. Leurs malheurs ont cependant fait le bonheur d'Amiens, car ils ont dû se séparer de ce bon Andy Carroll (John Williams a fait le reste).
Reading est effroyablement mal géré depuis une dizaine d'années et la vente par le propriétaire historique, John Madejski (qui avait fait installer un lit dans son bureau avec vue directe sur le stade, baie vitrée, il aimait bien mater les matchs au pieu askip).
Le club galère pour payer le staff depuis plus d'un an. Pas les joueurs hein je vous rassure, mais le "petit" personnel qui fait tourner le club (personnel administratif, jardiniers, équipe médicale, etc.). Encore des retards de paiement annoncés ces jours-ci, je viens de vérifier. Les deux proprios chinois (détenteurs le club via une société enregistrée aux Îles Caïmans) doivent aussi un max au fisc lien, ça va de soi.
Le big boss, Dai Yongge, n'a pourtant pas trop l'air dans le besoin. Son modeste pied-à-terre londonien, qui jouxte Buckingham Palace, est évalué à 100 millions £ et il engloutit des fortunes dans les casinos de Mayfair. Et sa société pèse 14 milliards $.
Reading est à vendre, et pourrait retomber dans des mains pas forcément mieux intentionnées. Celles de William Storey, un homme d'affaires "controversé" bien connu dans le monde de la F1 askip, et qui aurait offert 50 millions lien. Pour réussir son takeover, Storey doit satisfaire au "fit-and-proper-person test" lien de la Football League. Storey sera donc le nouveau proprio, s'il le souhaite.
Sur le terrain, les joueurs se défoncent en tout cas (avec effectif réduit, restrictions imposées lien) et ont giflé Carlisle 5-1 mardi soir. Y'a donc de l'espoir pour éviter la descente en D4. Au passage, le maillot exter de Carlisle, quelle horreur. Surnommé le "maillot salade de fruits" : lien. Apparemment, c'est devenu un collector's et un best-seller…
Oh, et Reading compte dans ses rangs le fiston du joueur british le plus courrouçant depuis l'invention du football (un méga casse-burnes quoi, aux côtés certes un peu attachants…). Je vous laisse trouver de qui il s'agit. Enfin, c'est pas de sa faute au gamin et on lui souhaite jouissance et prospérité dans le foot pro.
Un indice chez vous : ce joueur, le daron, a sorti son autobio y'a quelques années. L'extrait promotionnel le plus cité du livre en jetait : il décrivait par le menu comment il avait iéch dans les toilettes des arbitres (médusés, devant eux), en livrant à Graham Poll et son équipe un commentaire live… (et avait fini en s'essuyant les mains sur les manches du veston de l'arbitre-assesseur). Tout ça avait été consigné dans le rapport de match… Il s'était pris une amende de 50 000 £, équivalente à 2 semaines de salaire, le maximum donc, sauf exception.
Voilà voilà. Je file, je dois y aller. Le week-end prochain, hopefully, la D2 pour boucler ce survol de la Football League.
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Mozer Fucker le 02/12/2023 à 16h48Ahh oui Robbie Savage, quel poète du football !
Merci pour pour cette lecture très agréable.
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Mangeur Vasqué le 03/12/2023 à 22h28Bravo Mozer, c'est bien lui lien.
Son fiston, Charlie, a l'air un peu d'être un "chip off the old block" comme on dit (= c'est bien le fils de son père/il ressemble à son père/c'est son père tout craché), par certains côtés en tout cas (très accrocheur, gnaqueux). Il vient de décrocher sa première cape galloise, vs Gibraltar (amical), mi octobre. Qui sait, si les Gallois se qualifient pour l'Euro 2024, on le verra peut-être contre la France !
J'écoutais justement à l'instant le podcast de 606, l'émission foot de la BBC, présentée par Robbie Savage, et Chris Sutton lien)), y'avait un mini débat intéressant sur cette fameuse "sin bin", l'exclusion temporaire de 10 minutes ("le frigo" au rugby ou la "prison" au hockey sur glace), des arbitres et entraîneurs/dirigeants foot amateur donnaient leur avis. L'IFAB propose de l'introduire dans le foot pro à partir de 2025-26 je crois lien, avec des essais dès l'an prochain (on ignore encore à quelle.s division.s ça s'appliquerait pour ces essais).
Depuis 2019-20, après un essai concluant de deux saisons, c'est utilisé dans le foot amateur anglais, niveau "step 5" et au dessous sur la pyramide, et chez les jeunes aussi (U16, c'est 8 minutes d'exclusion). Step 5 & au-dessous ça va de la D9 à la D14, voir la pyramide complète lien. Aussi en vigueur dans le foot féminin à partir du "Tier 3" et au-dessous lien.
Voir ici lien ou ici
lien.
Je connais quelques parents (et autres) entraîneurs impliqués à ces niveaux et ils m'en ont surtout dit du bien. J'ai pu moi-même observer ce système sur plusieurs matchs, c'est très positif niveau "dissent" (contestation), y'en a beaucoup moins, bcp moins de cartons jaunes distribués pour cette raison. Pour gérer tout ça (les 10 minutes d'exclusion), les arbitres utilisent des applications sur leurs montres.
La "sin bin" n'est utilisée dans le foot amateur anglais que pour les contestations. Je crois que l'IFAB voudrait élargir son emploi, et l'utiliser aussi pour les "tactical fouls", les fautes tactiques", les simulations, fautes cyniques/antisportives, manque de fair-play flagrant, etc. Ce qui est évidemment très subjectif, plus que "dissent" disons. Voir (en français) lien
Au passage, quelle 14è journée de PL ce week-end... Les buts de Liverpool, wow.
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Özil paradisiaque le 03/12/2023 à 23h02Je n'ai pas vu les buts des Reds mais je ne sais pas qu'est ce qui est le plus gros gag du weekend : l'arbitre de City-Spurs qui arrête un 1v1 après avoir laissé l'avantage ou Pep qui passe la question de l'arbitrage en indiquant qu'il ne veut pas faire une "Arteta"
Hahaha
2 points de lâchés pr les 2 équipes au passage, on prend avec gourmandise.
Et du coup on aurait préféré éviter les 2 derniers buts des Reds.
Reds que l'on va retrouver au 1er tour de la FA Coup début janvier (d'ailleurs je me demande si MU a poursuivi son invraisemblable série de tirage au sort à domicile (plus d'une dizaine d'affilée) a cette occasion).
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Tricky le 03/12/2023 à 23h21Alors ce coup de sifflet pour la faute sur Haaland et le face à face de Grealish avec le gardien, je pense n'avoir pas vu un truc pareil depuis des années.
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Milan de solitude le 03/12/2023 à 23h38Moi qui ai plutôt tendance à reprocher aux arbitres à ne pas revenir à la faute quand l'avantage ne donne rien quelques secondes plus tard... Incompréhensible.