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Marinette et ses copines

Foot féminin, surtout chez les Bleues.

  • Espinas le 26/03/2024 à 13h37
    Y a une relégation possible en foot féminin? A part les matchs amicaux aussi appelés ligue des nations

  • Gromit le 26/03/2024 à 14h19
    Groupe difficile pour les Bleuettes à l'Euro U17 qui se jouera en mai, avec pour adversaires la Suède (le 5, 15h30), la Norvège (le 8, idem) et l'Angleterre (le 11, idem). Elles évitent l'Espagne qui sera dans le groupe B avec la Belgique, la Pologne et le Portugal...

  • Mangeur Vasqué le 26/03/2024 à 23h41
    En Angleterre; dans le derby mancunien, City a définitivement écarté United de la course au titre (15 pts de retard) et très probablement à la LdC en s'imposant à domicile 3-1, si Arsenal s'impose dimanche à Aston Villa, les Gooners (3e) auraient alors 9 pts d'avance sur United à 5 journées de la fin.

    ============================================================================================

    Pas mal ce derby mancunien (juste vu des extraits), disputé devant plus de 40 000 spectateurs à l'Etihad. City, 2è ex-aequo avec Chelsea lien, était clairement favori face à un United, 5è, qui a la réput' de manquer de réalisme devant (toute ressemblance avec des faits et des personnages mancuniens rouges existants est purement fortuite et ne peut être que le fruit d'une pure coïncidence – ou pas).

    Sur la première grosse demi-heure, United se crée plusieurs occasions sérieuses, par Nikita Parris, par Lucía García (qui frappe la transversale) et par la Brésilienne Geyse, en verve en première mi-temps mais bien muselée par la suite. Par contraste, il faut attendre la 27è pour voir la première occase de City (bel arrêt de Mary Earps).

    Puis, fatalement et vaguement contre le cours du jeu, City marque deux fois avant la pause, 37è et 45è, et tout rendre dans l'ordre. Doublé de l'intenable ailière Jess Park, formée au club, ses premiers buts en championnat sous le maillot Citizen. Le premier cependant entaché d'un hors-jeu de Bunny Shaw au départ mais pas de VAR en WSL, donc…

    Gros seum d'ailleurs en WSL depuis le début de saison sur les nombreuses erreurs d'arbitrage – well, depuis des années lien – et on réclame la VAR, ainsi qu'une professionalisation totale des arbitres, actuellement semi-pros. Surtout que les audiences sont en nette hausse (2022-23 : + 37% sur la saison précédente, il est vrai que les matchs n'étaient diffusés que sur la chaîne payante TNT Sports alors que depuis 2022-23 la BBC en diffuse pas mal, avec Sky Sports) et que les contrats de diffusion sont aussi en forte progression lien. Coup de gueule sur ce thème ce week-end de l'entraîneuse de West Ham lien, Rehanne Skinner, battu à domicile 2-0 par le leader Chelsea – but injustement refusé de Riko Ueki chez les Hammeuses lien.

    Au retour des citrons, but de Bunny Shaw après 30 secondes, avec une belle passe dé de Jess Park. 3-0, le match est tué net, même si United continue d'attaquer et gratte un but (csc) sur un centre dévié. City se fait pas mal bousculer dans les 20-25 dernières minutes mais rien de suffisamment tranchant pour inquiéter Man City.

    Au passage, 17è but de Shaw en championnat (en 16 matchs). La formidable Jamaïcaine, avec 68 buts/82 apparitions pour City, bat le record du club lien..

    Comme tu le mentionnes Gromit, la victoire d'Arsenal sur Villa (1-3) dimanche soir a sans doute achevé les espoirs des Mancuniennes d'accrocher la Ligue des champions (plus que 5 journées, 3 clubs qualifiés).

  • Mangeur Vasqué le 27/03/2024 à 00h22
    En Women's Championship (D2), le derby Sunderland-Durham a vu un déluge de buts : 5-3 lien, "an eight-goal thriller" comme on appelle ces matchs.

    Bonne chambrée, 1 500 spectateurs, mais c'est plus souvent 500… (explication lien). À trois journées de la fin, Sunderland est en tête (1 seule montée) mais les poursuivants ont un match en moins et c'est hyper serré lien.

    La montée de Sunderland (avant-dernier l'an passé, effectif renouvelé) serait une sacrée perf car contrairement aux autres gros de D2 qui sont tous professionnels, Sunderland a un statut semi-pro, semi-pro+ disons, 5 ou 6 joueuses ont un contrat pro mais le reste est semi-pro.

    SAFC Women, créé en 1999, compte 7 saisons parmi l'élite (depuis la création de la D1, en 1991) et fut, avec le petit Blyth Spartans et Newcastle United (mais qui s'appuya pas mal sur les bonnes structures des deux universités de la ville), le premier club du North East à se doter de structures "à peu près adéquates" pour les féminines. Relativement parlant disons, car jusqu'à la fin des années 2000, c'était des volontaires qui faisaient tourner le club féminin, même quand elles étaient en D1 ! Du bricolage, quoi. Sunderland AFC n'aidait quasiment pas, il fournissait juste les tenues au club féminin, qui devait tout financer, déplacements, hôtel, etc. Fallait même parfois sous-louer des terrains/infrastructures au club masculin... On en était encore là y'a à peine 12-15 ans.

    Le club a formé nombre d'internationales, et non des moindres. Citons Lucy Bronze, Lucy Staniforth, Steph Houghton, Demi Stokes, Jordan Nobbs, Jill Scott, Beth Mead – à partir de 16 ans pour ces deux dernières. (J'ai eu les deux Lucy comme élèves, début années 2000. Elles et leurs parents me racontaient la galère pas possible pour s'entraîner, jouer, etc. Fallait faire un max de route ! J'ai aussi bossé avec la mère de Lucy Bronze, prof de maths, femme adorable, elle m'en a raconté des sympas.) Un centre de formation féminin plus moderne et adapté a été ouvert l'été dernier. Il s'agit d'un "Professional Game Academy" lien, un Category 2 dans le cas de Sunderland, y'a 16 PGAs Category 1 et 4 Category 2. Les PGAs remplacent les 16 structures WSL Academies.

    Ces changements s'inscrivent dans la réforme "Pathway" de la FA, dont l'objectif central est la détection et formation de très jeunes joueuses pour les intégrer dans un programme commun et global, "holistique" comme on dit dans le jargon pédagogique et autre (les brochures de la FA par exemple), via de nouvelles structures locales ("Emerging Talent Centres"), qui complémenteront les centres de formation. Détails dans ces deux liens : lien et lien)..

    Extraits : "The purpose of the pathway is to identify and prepare talented players as future senior England Lionesses, through the delivery of a holistic curriculum for England pathway teams (The Blueprint for Success)"

    […]

    "Following an extensive consultation period across the game, the new structure sees up to 70 Emerging Talent Centres (ETCs) established across the country catering for players aged 8-16 who show footballing potential. Since July 2022, 56 ETCs have now launched, with a further eleven confirmed to follow in the coming months, replacing the existing 28 Regional Talent Centres (RTCs) and ten Advanced Coaching Centres (ACCs)."

    Tout ça a l'air bien pensé en tout cas et je me réjouis de l'énorme chemin parcouru depuis les années 1990-2000, moi qui ai connu un tas d'élèves filles dans les Nineties (1980-90 : la préhistoire, période paléolithique) et le début des Noughties (Jurassic Park) qui adoraient le foot, et qui étaient douées pour certaines – quelques-unes jouaient avec les ados garçons le midi, ceux qui les "toléraient"… –, mais qui ne pouvaient ni être licenciée en club ni pratiquer le football tout court (pas de structures scolaires adéquates, pas inclus au programme, perception hyper genrée du sport, etc. Les barrières étaient légion, et hautes).

  • Gromit le 27/03/2024 à 18h02
    @Mangeur Vasqué, merci pour ces retours extrêmement intéressants !
    Tu enseignais en Angleterre dans la deuxième moitié des années 80 ? C'est aussi l'époque où je résidais et bossais à Londres, enseignant le français à la Fac. Je jouais d'ailleurs avec l'équipe de foot de celle-ci. C'était encore du kick and rush très gonflant, Wenger et Arsenal n'étaient pas encore passé par là. Pour moi qui étais sous l'influence Platini-Giresse, tu vois le décalage....
    Et à l'époque (99% de mes étudiants étaient des étudiantes) aucune ne jouait au foot nulle part, bien sûr... C'était aussi le temps du hooliganisme (je n'étais pas très loin de Millwall) , des catas (Heysel et Bradford 85, Hillsborough 89)...

  • Gromit le 27/03/2024 à 19h23
    Pas de pénalty, là ? La VAR ne voit rien... https://x.com/1BernardoSilva/status/1773051181121651094?s=20

  • vertigo le 27/03/2024 à 20h19
    C'est frappant.

  • Tonton Danijel le 27/03/2024 à 20h49
    Antonia Lopes?

  • Gromit le 27/03/2024 à 20h53
    Le mot juste.

  • Mangeur Vasqué le 27/03/2024 à 22h43
    De rien. Non, pas encore, je n'ai commencé à enseigner en Angleterre qu'au début des années 1990 (j'avais fait une licence d'anglais au milieu des Eighties), durant l'année de formation obligatoire (PGCE, Post Graduate Certificate in Education, que j'ai fait à l'université de York en 1992-93), formation intensive et solidement pratique. Y'avait de la théorie, pas mal de "tutorials" aussi, mais surtout beaucoup de pratique (environ 7 mois sur 10 en immersion dans une "comprehensive school" – collège ou collège-lycée. Au début, jusqu'à Noël en mode "on and off", donc moitié à l'université, moitié en "comp", parfois en stage à temps quasi plein, donc observation + enseignement + préparation de cours, etc. On n'enseignait pas à plein temps mais on était sur site toute la semaine).

    Ah oui, c'est sûr que le football anglais des Eighties, c'était une bête étrange et sauvage. J'allais alors beaucoup en Angleterre, et comme j'adorais le foot j'ai "fait" pas mal de stades, surtout dans le sud/sud-est au départ, puis un peu partout ensuite, mais surtout dans le nord.

    Bon, mon petit kif mesquin du week-end (passé) : Hashtag United a battu (le favori) Newcastle United 2-1 en finale de la FA Women's National League Cup, à Kenilworth Road, le stade de Luton Town), devant 3 719 spectateurs, dont les trois-quarts de supps Magpies.

    (si si, y'a bien un club – masculin et féminin – qui s'appelle Hashtag United lien, aka "le club internet", fort intéressant d'ailleurs).

    J'ai bien failli ouvrir une bouteille d'imitation champagne anglais. Ne pouffez pas, il est très bon, même Taittinger est venu s'installer chez nous lien. Bon, après, on n'en produit pas des masses, il est cher, pas toujours facile à trouver et je n'en avais pas sous la main, comme c'est ballot. J'ai donc ouvert une boutanche de Prosecco de chez Aldi à 5 £.

    La FAWNL Cup, c'est la coupe des équipes féminines évoluant en D3 et D4. C'est donc l'équivalent féminin de l'EFL Trophy chez les hommes lien. Avec une petite différence comparé à l'EFL Trophy, à savoir que depuis 2016, pour porter le nombre à 64 et aguerrir les équipes d'academy, l'EFL Trophy incorpore 16 équipes U21 des academies de Premier League et des trois championnats de Football League, donc D2-D4. La finale cette année opposera, le 7 avril à Wembley, deux clubs de League One/D3, Peterborough United et Wycombe Wanderers.

    Alors OK, 3 700 spectateurs pour une finale de coupe, c'est guère impressionnant mais y'a eu quelques affluences intéressantes lors des tours précédents, dont un 22 307 spectateurs à SJP pour Newcastle-Portsmouth en demi-finale fin février lien. L'existence de cette coupe témoigne aussi de la vitalité du foot féminin en Angleterre.

    Le résumé de ce Hashtag United-Newcastle United : lien

    Quelques élèves filles supps de Newcastle United Women m'avaient alerté sur cette finale de la coupe. "Enfin, peut-être une coupe pour une équipe Magpie !", espérait-on ardemment sur Tyneside. Sûr que ça ferait super plaisir aux Saoudiens, des milliards bien investis doivent-ils se dire à Riyad.

    Ben, nope, ça ne sera pas encore pour ce coup-ci.

    Je le signale, sans aucune malice bien entendu, car si j'étais supp Magpie, je serais ravi qu'une de mes équipes remporte enfin un trophée. Faut dire que leur dernier remonte à 1969, la Coupe des villes foireuses, compét auquelle ils n'auraient jamais dû participer vu qu'ils n'avait terminé que 10è de D1 en 1968 et il avait fallu un invraisemblable concours de circonstances pour valider leur participation. C'est clair que, à moins d'être un Mag, il est impossible de sérieusement considérer ce trophée comme légitime. Environ 3 000 supps Magpies avaient fait le déplacement à Luton (400 kms), c'est assez scotchant tout de même pour un si petit trophée. Le combo sevrage-détresse/désespérance fait vraiment faire des trucs insensés.

    Les féminines Magpies sont en pleine bourre contrairement aux hommes, beau leader de leur poule de National League Northern Premier Division lien (D3, deux poules nationales de 12 chacune).

    Elles évoluent à Kingston Park en banlieue de Newcastle (stade de rugby) et y font une superbe moyenne de 2 165 spectateurs, de loin la plus élevée de D3 (elles ne faisaient qu'une centaine de spectateurs y'a cinq ans). Et quand NUFC leur prête St James' Park (4 fois, en deux saisons), ça cartonne : toujours plus de 22 000 spectateurs, même quand elles étaient en D4 (leur record est 28 565 contre Barnsley en Women's FA Cup en novembre 2022). Les billets vont en général de 1 £ à 6 £, avec des billets "premium" dans les loges surtout, jusqu'à 50-60 £. Selon leur manager, Becky Langley, "her side are 'empowering women in Saudi Arabia' lien.

    Si Sunderland AFC Women restait en D2, gros derby en perspective l'an prochain contre Newcastle United Women, qui sont quasi certaines de monter. J'imagine que le derby côté Magpie se jouera à St James' Park, auquel cas il battra le record anglais (européen ?) d'affluence à ce niveau.

    Leurs homologues du Hashtag United sont également en D3 mais dans la poule sud (2è lien, une seule montée), le Hashtag United évoluant dans l'Essex. Elles sont semi-pros. Hashtag United n'a ni stade ni base permanente mais se fait prêter un stade (sous-location) tous les 2-3 ans depuis leur création en 2016. Depuis mars 2020, ils sont basés à Pitsea, en Essex, mais gros déménagement cet été, ils migreront à Aveley, à 10 kms de Pitsea lien. Ça sera la première fois de leur courte histoire que ce club pas-comme-les-autres fera jouer leurs deux équipes fanions dans le même stade (femmes et hommes, ces derniers qui évoluent en Isthmian League Premier, D7, et qui comptent 2-3 ex pros dans l'effectif).

    Club nomade Internet qui compte tout de même 500 licenciés, qui jouent actuellement sur 4 ou 5 sites éparpillés autour de Basildon (l'une des principales villes d'Essex), et une cinquantaine d'équipes. Dont 40 équipes jeunes, des équipes seniors, des équipes de "walking football", des équipes Alzheimer's, des équipes pour personnes en situation de handicap, etc. (ce qui est bienvenu dans un pays qui compte 16 millions de personnes recensées comme ayant au moins un handicap lien).