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Le fil de l'eau

Du large a la plage. Et Kelly.

  • poiuyt le 06/11/2022 à 09h44
    Je rebondis juste la dessus:
    Ultim inscription 80k€
    Prize money ultim 64k€

    Sérieux???

  • Red Tsar le 06/11/2022 à 09h49
    Oui... Le bon côté des choses, c'est que ta performance n'impacte pas immédiatement tes revenus. Always Look on the Bright Side of Life.

    lien

    lien

  • serge le disait le 06/11/2022 à 10h30
    Un grand merci d'avoir pris le temps d'apporter une réponse si complète !
    J'abuse de ton temps en relançant d'une question : que veux tu dire quand tu parles des progrès liés à la plaisance?

  • Red Tsar le 06/11/2022 à 12h55
    Un petit quickie rapide avant le match.


    Il y a plusieurs leviers pour réduire l'empreinte environnementale de la plaisance :

    1- La construction
    - C'est difficile de dire à un coureur professionnel de ne pas avoir un bateau avec une coque carbone, un mât carbone et des voiles carbone, parce que 0,2 kn de gain, c'est peut-être la victoire au bout. D'où la nécessité d'une décision collective.
    - Par contre, pour la plaisance, ça change quoi fondamentalement de revenir à des voiles en fibres textiles et des coques à 80 % en matières biosourcées ? Je dis 80 % parce qu'on est capable de le faire dès aujourd'hui, sans perte sur la sécurité et très peu sur la performance, mais on pourrait aller plus loin, évidemment. 90 % des plaisanciers ne verront pas la différence en termes de vitesse et de sensation [source : Institut Moi].

    2- La taille
    Jusqu'aux années 1970, on pouvait acheter des bateaux en bois à monter soi-même dans les grands magasins à Paris. On partait en famille sur des bateaux de 6-8 m. et les gens étaient heureux. Aujourd'hui, on part sur des 12-14 m. en polyester ou dérivés (= pétrole). Or la taille implique des dépenses énergétiques :
    - le pilote automatique (qu'on pourrait remplacer par des régulateurs d'allure : lien plus c'est gros, plus ça consomme,
    - le guindeau pour relever l'ancre, puisque le poids de l'ancre est proportionnel à celui du bateau, donc ça devient impossible de relever l'ancre à la main [problème supplémentaire : il faut un parc de batteries spécifique pour le guindeau : capable de supporter une charge élevée sur un temps bref, donc deux parcs de batterie à bord, car le reste a besoin de batteries capables de supporter des charges lentes],
    - de plus en plus, des propulseurs latéraux (à l'étrave au début, maintenant même à l'arrière sur les plus gros modèles), qui se manipulent au joystick, car plus le bateau est grand, plus c'est compliqué pour les manœuvres de port.

    3- L'usage
    - Rares sont les bateaux qui ne proposent pas des douches avec eau chaude, par exemple (sauf cas particuliers : navigation sous hautes latitudes...).
    - Beaucoup de voiliers font route au moteur parce que, bon, faudrait pas arriver en retard pour l'apéro.
    - Responsabilité variable selon les usagers dans les mouillages.
    - Dès aujourd'hui, il existe des bateaux autonomes 100 % ENR. On pourrait donc envisager une législation qui impose des normes strictes en la matière aux constructeurs.

    4- La propriété
    - Le modèle un bateau = un propriétaire est une aberration écologique, aussi bien sur le coût de construction que la dégradation paysagère (places de port : 75 % des bateaux passent moins de 59 jours en mer...). On pourrait imaginer des systèmes/réglementations qui favorisent la copropriété, la propriété collective par l'intermédiaire des clubs, d'associations...
    - Si je reprends le chiffre des 20 tonnes d'éq. carbone pour construire un First 44, s'il est loué pendant 10 ans (fourchette basse), pendant 20 semaines (fourchette basse) à 4 personnes (fourchette basse) et sans prendre en compte la revente du bateau par le loueur après usage, cela revient sur la durée de vie du bateau à un coût de 20 000 kg carbone / (10 x 20 x 4) = 25 kg carbone par personne pour une semaine. On peut augmenter ça de 10 % (fourchette haute) pour intégrer l'entretien, les réparations, donc 27,5 kg éq. carbone. Si tu prends le train pour rejoindre la base de départ, que tu consommes 4 litres de pétrole par personne sur la semaine (générateur électrique + manœuvres), tu as un coût carbone final assez bas (et, par ailleurs, tu économises sur pleins de choses par rapport à la vie quotidienne : eau...) : 30 kg ? Et, bien sûr, on pourrait encore réduire ce résultat avec des bateaux conçus plus écologiquement à la base (cf point 1).

  • Dan Lédan le 06/11/2022 à 13h16
    Je rajoute que dans les 70/80's le confort dans les bateaux de plaisance était assez sommaire (Muscadet puis Armagnac puis Trismus pour ma part) et qu'on s'en contentait très bien..maintenant c'est 4 étoiles façon camping car de retraités..

  • Red Tsar le 07/11/2022 à 08h02
    Tu as navigué sur des légendes ! Ces bateaux prennent encore la mer et gardent une grosse cote d'amour. Ils sont souvent très bien entretenus, décorés avec humour et quand on en voit un à quai, on s'arrête toujours pour le regarder et taper la discut' avec les gars à bord.

    Sur les noms de ces bateaux (Muscadet, Armagnac...), toute une époque... Je te laisse voir comment Harlé appelait ses modèles, section « Ses Voiliers » : lien

    La loi Évin et les services marketing ne laisseraient plus faire ça :)

  • Dan Lédan le 07/11/2022 à 09h11
    Sangria , Cognac ...y en avait aussi pas mal à l'èpoque...

  • blafafoire le 07/11/2022 à 09h19
    Intéressant !
    J'avais lu que justement les anciens bateaux des 70's s'accumulaient dans des cimetières vu qu'ils étaient plutôt coûteux à démanteler.
    Sur l'idée de copropriété des bateaux, ça peut marcher s'il existe une certaine complémentarité entre les propriétaires. Si deux parisiens salariés aimant le soleil et détestant le près achètent le même bateau, ledit bateau risque de ne pas naviguer beaucoup plus qu'actuellement.
    Cela dit, la location de particulier à particulier s'est pas mal développée, à voir si ça fait davantage sortir les bateaux ou si ça alimente juste un effet rebond.
    Pour la question de la taille des bateaux de plaisance et le confort associé, il faut aussi le voir à travers les installations portuaires. Plus les bateaux sont grands et chers plus ils ont besoin de place pour manœuvrer, de pontons super classes, de sécurisation des ports contre les vols et intrusions (notamment de migrants à Dunkerque...), de jus pour recharger les batteries, de flotte pour nettoyer le pont, etc. On est assez loin du dériveur de 15 pieds sur corps mort qui s'échoue à marée basse.
    Quand tu dis "ça change quoi de revenir à des matériaux plus simples dans le gréement". Ok, mais j'ai l'impression que tout ça compense en partie l'augmentation de poids des bateaux. Si tu rajoutes du poids dans le gréement, il faudra réduire le nombre de batteries et supprimer le lave-linge et l'écran plasma. Et ça c'est non !
    De manière générale, je crains qu'à partir du moment ou la plaisance a dérivé vers le créneau des activités grand luxe, elle reste encalminée sur la question écologique. Notamment du fait des investissements colossaux que nombre de localités ont consentis pour attirer les plaisanciers, et notamment les plus aisés.

    Question :
    Quand tu parles de matières bio-sourcées pour la plaisance, tu penses à quoi exactement ?
    Il y a quelques années, j'avais vu des expérimentations autour de la toile de jute pour remplacer la fibre de verre (ne parlons même pas du carbone...) mais j'ignore s'il existe d'autres voies.

    Par ailleurs je serai curieux de voir qui gagnerait une régate entre un gros Océanis de 12 mètres dernier cri et un Sangria.

  • nima le 07/11/2022 à 12h25
    Le lin peut remplacer les fibres d'origine pétrolières

    Mon frère avait un projet pour faire un monocoque 60 pieds construit chez ceux qui font les pogos. Ils étaient ok pour le construire. En lin.
    La filière française est au top. Il lui a manqué du temps pour boucler le financement et être au départ de cette route du rhum.

  • Red Tsar le 07/11/2022 à 12h56
    Sur le biosourcé, tu as la toile de jute, que tu mentionnais, et aussi des essais avec toile de lin (cf post précédent), fibre de basalte, mousse PET... Sans aller jusqu'à des conceptions « pures » (ex. : chevilles en bois, aucun métal…), il peut s'agir très simplement d'en revenir à de la construction bois. L'empreinte environnementale n'est pas nulle, mais sans commune mesure avec le polyester, la fibre de verre, le carbone…

    La construction de série en polyester commence dans les années 1960. Jusque là, l'essentiel de la plaisance se développe avec des bateaux en contreplaqué, comme ceux dont parlait Dan. Évidemment, on peut avoir de la nostalgie pour les vieux gréements, mais ces bateaux de série étaient légers et ont permis de démocratiser la voile (avec l'épopée des Glénans, notamment) : constructions amateurs en kits, prix bas... Sur ces bateaux, la pollution vient surtout des colles (mais il existe des colles naturelles possibles), des vernis, de l'antifouling (là aussi, on en produit des « bio » à présent). Quand ces bateaux avaient fini leur cycle de vie, ils pourrissaient au fond du jardin. Mais, pour l'essentiel, c'étaient des plaques de contreplaqué : facile à déconstruire. Facile à reconstruire aussi. Il y a plein de belles histoires de bateaux ressuscités. C'est juste de bois : tu ponces, tu changes une plaque, tu visses un renfort...

    Quand le polyester de série se lance, dans les années 1960, on ne se pose pas la question du recyclage de ces nouveaux bateaux et, si on se la pose, on se dit qu'on trouvera bien comment faire plus tard. 60 ans plus tard, on n'a pas vraiment trouvé de procédé efficace. Les plans ambitieux de déconstructions qui ont été lancés depuis les années 2010 ont échoué.
    Les procédés étaient mal maîtrisés dans les années 1960-70. Donc le polyester vieillit vite et mal : cloque, délaminage, osmose… Dans les années 1980-1990, on « bourrine » et on fait des coques très épaisses. Certains bateaux de cette époque sont encore très recherchés aujourd'hui, car très solides. A partir des années 2000, on en revient à des échantillonnages plus fins (meilleure maîtrise + hausse des coûts), au point que parfois le bateau se déforme en navigation (du genre, tu ne peux plus fermer les portes à l'intérieur).

    Aujourd'hui, le contreplaqué est à nouveau utilisé, par exemple sur les RM, très tendance. C'est facilité par les évolutions de l'architecture navale, qui promeut maintenant les bouchains vifs. Exemple : lien
    Alors qu'avant on voulait des formes très arrondies (donc compliqué pour du contreplaqué), avec parfois des formes très callipyge (FBR, si tu nous lis…), comme ce classique : lien

    Ça peut paraître bizarre, mais les bateaux en contreplaqué n'en sont pas moins solides. Je n'ai jamais entendu d'histoire de bateaux en contreplaqué éventrés en mer par une vague. Pour l'anecdote, Gabart en possède un à titre privé, qui mouille à Tromso (il a là-bas un fils, suite à un divorce avec une Norvégienne) et on ne peut pas dire que les mers du coin soient particulièrement clémentes…


    ps : à une époque, on construisait aussi en ferrociment (Moitessier a eu un bateau en ferrociment) et en acier. Aujourd'hui, il reste encore un marché sur l'aluminium.