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Habitus baballe

Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...

  • Pascal Amateur le 14/12/2021 à 18h48
    Et l'amour ? Toute réflexion un peu sensée interroge les relations entre les êtres.

  • Red Tsar le 14/12/2021 à 20h51
    Je n'ai pas encore lu cette « Conversation », mais je le ferai sans aucun doute. Les publications de ces auteurs sont toujours stimulantes. De ton compte-rendu, Classico, me viennent cependant quelques réflexions.

    * D'abord, quelles que soient les limites des alternatives proposées, il me semble indispensable de sortir du capitalisme, d'une manière ou d'une autre (ah, les fameux débats sur le « Aufhebung » et sur le « stade suprême »).
    En inversant les fondements économiques, pour passer du M-A-M' au A-M-A' (Marx reprend là l'idée de la chrématistique aristotélicienne), le capitalisme a mis en branle une dynamique destructrice pour l'homme comme la nature (1). C'est une des raisons pour lesquelles le capitalisme ne me semble pas réformable. Son fondement même pose problème.

    * Bien évidemment, il est bien difficile d'envisager de sortir du capitalisme. C'est le système de production le plus total. Il entre dans l'intime de nos vies. Il a inversé les rapports politique-économie et société-économie. Il est d'une grande adaptabilité et derrière le capitalisme, il y a des cycles de divers capitalismes sur la forme (mais avec toujours la même logique de fond). En outre, il produit une forme d'attachement, un attachement obtenu sous contrainte (meilleurs salaires et conditions de vie ne sont pas tombés du ciel, mais ont été obtenus par les luttes). Cet attachement aboutit cependant, pour moi, non pas à une forme d'amour, mais passe par de l'inconscience ou une conscience malheureuse (2).

    * Marx, lui-même, loin de l'image dogmatique qu'on dessine de lui parfois, s'il a donné de nombreuses définitions du communisme, a toujours refusé de tracer les lignes concrètes de la société communiste. Une de ses citations souvent répétées à ce sujet : « Le communisme n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l'état actuel » (L'Idéologie allemande). Pour Marx, ce sera à ceux qui vivront son avènement de tracer les contours concrets du communisme, selon les conditions de leur époque.

    * Qu'on s'attelle cependant à penser les formes concrètes de l'après, pourquoi pas. Cela peut en effet aider à rendre « désirable » cet après. Mais Lordon et Friot sont-ils les mieux placés en la matière ? Les travaux de Friot sont très intéressants sur le fond, mais il faut beaucoup de patience pour accepter la forme du propos de cet homme, qui estime que tous ceux qui ne sont pas à 100 % d'accord avec lui sont des c**s. Lordon a aussi produit des ouvrages de grande qualité (même si je ne suis pas totalement convaincu par son hybridation de Marx et Spinoza, c'est très intéressant et de très haut niveau). Mais, de même, quel dogmatisme dans ses approches.

    * L'aspect total du capitalisme, pour ne pas dire totalitaire, risque de nécessiter de passer par une période fort désagréable. Si ce qu'expliquent Lordon et Friot, tel que tu le rapportes, est l'aboutissement de leur communisme, je désapprouve et je n'en veux pas. Si, par contre, ils présentent une phrase transitoire visant à « désintoxiquer » la société, je ne pense pas être d'accord avec eux, mais il y a au moins une discussion possible. En tout cas, ils me semblent avoir le mérite de ne pas reprendre certains récits de la sortie joyeuse du capitalisme. Si cela sera, ce sera « blood, toil, tears and sweat ».

    * De même, compte tenu de la manière dont le capitalisme nous a reconfigurés, la lutte contre capitalisme, c'est aussi une lutte philosophique, par exemple par une relecture du stoïcisme. Car oui, cela veut dire (pour nous) moins consommer, moins dépenser, etc. Il ne s'agit donc plus tant, je pense, de promettre, par le communisme, une société d'abondance pour tous, qu'une société « démarchandisée ».


    (1) Si tant est que la distinction ait du sens, mais c'est un autre débat.
    (2) Je prends l'expression au premier degré, je n'ai aucune idée de ce qu'elle veut dire exactement chez Hegel.

    Edit : tiens, le forum refuse les caractères cyrilliques...

  • Julow le 14/12/2021 à 23h46
    Tiens, tu découvres que la RDA, ça peut exister ?
    (ou alors : tu découvres que Lordon est un excellent pamphlétaire, mais un bon vieux coco à la pap, et hop, retour à la case RDA ?)

  • Utaka Souley le 15/12/2021 à 00h07
    Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme.
    Le communisme, c'est le contraire.

  • Classico le 15/12/2021 à 09h30
    Ouaip, c'est que j'arrive pas à comprendre comment le même homme peut d'un côté pondre des constructions théoriques débordantes d'intelligence, à éclipser tous ses semblables sur la scène intellectuelle où il se produit ; et, de l'autre, conspirer sérieusement à un renversement politique qui aurait besoin d'énormément massacrer pour s'imposer comme pour se maintenir, tant il piétinerait les libertés individuelles. Je veux dire, je sais bien que ce type de personnage est possible et que l'histoire nous en fournit de nombreux spécimens (Robespierre et Lénine étant les plus magnifiques), mais je ne comprends pas comment la chose est possible aujourd'hui, avec tout ce recul historique justement. Vraiment.

  • Pascal Amateur le 15/12/2021 à 09h44
    S'il faut en revenir à Heidegger, dont Classico nous a présenté la richesse, alors sa "Lettre sur l'humanisme" dit quelque chose de très juste : il faut "reconnaître enfin que c'est justement le fait de caractériser quelque chose comme valeur qui dépouille sa dignité de ce qui est ainsi valorisé". Parole à entendre tout particulièrement à notre époque de datas et de réduction à des statistiques (calories, pas, algorithmes amoureusement compatibles). Mais c'est là que je suppose que c'est le sujet, l'individu qui, déjà, a le choix sinon la responsabilité de s'extraire de cette comptabilisation globale, en tout ou partie, pour récuser cette transformation que le néolibéralisme a posée comme norme. Imposer, de "là-haut", donner de la voix (de son maître) pour forcer les autres à être libres, en effet, l'histoire en a démontré la folie dangereuse. Être libre, cela commence déjà par refuser la statistisation de tous par tous, pour se poser la question de sa propre singularité. Sans norme, mais compatible avec les autres.

  • Cush le 15/12/2021 à 11h33
    Je ne connaissais pas et cette découverte m'a enchanté (tu sais comment toucher mon petit coeur de lecteur !). Merci, une fois encore.

    Son travail renforce encore un peu plus chez moi la conviction que l'anthropologie - cette science où le décentrement est au coeur de la démarche et qui ne se prive pas non plus d'aller chercher dans des domaines disciplinaires très variés des sources de questionnement - est peut-être le point d'entrée le plus fécond pour comprendre l'évolution des sociétés humaines notamment face à la crise environnementale. Pour donner quelques perspectives aussi sur la façon de naviguer dans la tempête. J'ai pensé bien sûr à notre bon Bruno, à son vieux copain Philou, ou encore aux Métaphysiques cannibales d'Eduardo Viveiros de Castro pour l'ambition d'offrir une multiplication des points de vue dans la description des agents interagissant, humains ou non humains, histoire de secouer un peu le narcissisme de la tradition philosophique classique qui imprègne encore tellement façon dont les problèmes sont posés dans le débat intellectuel et public. lien

    Enfin juste histoire de rentrer un peu dans le détail du texte: la métaphore de la polyphonie pour rendre le changement de perspective qu'elle défend est merveilleuse. Ça évoque beaucoup de choses pour un féru de musique dans mon genre. En particulier le fait qu'il s'est passé un truc après Monteverdi lorsque Bach arrive avec ses gros sabots et son clavier bien tempéré pour cloisonner la musique dans la tonalité, puis quand la ligne mélodique prend le dessus et crée un nouveau discours musical dans lequel les anciennes voix de la polyphonie sont subordonnées à cette dernière. Je vais me garder de surinterpréter mais ça résonne terriblement bien avec d'autres phénomènes historiques et culturels liés à la modernisation.

  • liquido le 15/12/2021 à 11h39
    :love:

    La question qui me brûle les lèvres désormais: qui l'a goûté, ce champignon de la périphérie du capitalisme?

  • sehwag le 15/12/2021 à 11h56
    De rien ! J'ai toute une bibliographie sur ce sujet : les questions de modernité, de liberté/esclavage, histoire de l'économie et naissance du capitalisme étaient au cœur de ma thèse. Et il me semble bien en effet que cette méthode est une spécialité de l'anthropologie.

    Sur le bouquin de French il y a une littérature précédente très solide notamment sur l'Afrique dans le monde Atlantique, mais visiblement French va une échelle au-dessus.

    Le rôle du commerce Atlantique et de l'esclavage aux Amériques est très bien identifié dans la mise en place des modèles moderne. En particulier la place de la liberté, de la libre entreprise, du capitalisme etc... et c'est quand je me suis plongé là dedans que j'ai remis en cause pas mal d'associations de concepts automatiques. Malheureusement c'est pas évident de trouver une place à ma liberté hors de ce paradigme du XIXeme. D'où une grande prudence depuis de ma part sur les questions politiques et un appétit certai pour les livres sur les champignons !

  • Cush le 15/12/2021 à 12h02
    Je m'étonnais de ne pas me rappeler en avoir mangé au Japon, mais vu qu'apparemment le prix peut atteindre 2000 euros le kilo c'est finalement assez logique. On va rester au shiitake, c'est déjà très bien !