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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Toni Turek le 25/11/2021 à 17h50
    Cela me rappelle qu'il y avait eu un slogan pour une chaîne ou une émission de TV dans le temps :
    "Éduquons, c'est une insulte ?"

  • Gilles et jeune le 25/11/2021 à 17h55
    "Pour le reste oui, le système pénal ne remplit plus du tout son rôle fondamental de dissuasion."

    Peut-être faut-il retourner l'argument de la dissuasion pour interroger celui de l'adhésion.
    Sans doute est-ce que ces institutions en question - et leurs représentants - n'ont plus d'autorité aux yeux de ces enfants et de leurs familles : ils ne prolongent plus rien pour eux, ils n'incarnent plus des valeurs, ne défendent plus des intérêts auxquels ils croient, et qu'ils vivent donc comme extérieurs à eux, peut-être même opposés, voire que leurs discours sont dérisoires et contraires à leur vécu.
    C'est donc pour moi plus le symptôme d'une perte de légitimité, de crédibilité de ces institutions à prolonger leur inscription au sein de la société comme citoyen.
    A contrario, le témoignage de Metv tend à montrer que l'éducation nationale, et certains de ses personnels, peut encore incarné pour ces enfants - et leur famille - des figures d'autorité. Que l'on peut aimer, auxquelles on peut s'identifier (même un peu), en lesquelles on peut croire : croire en leurs discours et leurs cohérences avec les actes posés, parce qu'ils soutiennent leur inscription dans la société comme sujets respectés et respectables.

  • lemon le 25/11/2021 à 18h31
    Qui parle d'impossibilité ?

    Simplement y a des gens qui ne veulent pas. Et en démocratie, t'es un peu obligé de regarder cette proportion de gens.

    Pour les plus jeunes du forum, le discours universaliste des années 80-90, celui qu'on opposait à papa Le Pen qui expliquait que les non-blancs étaient inassimilables/ inintégrables, expliquait que l'universalisme français allait permettre de "fabriquer" des petits Français en 2 générations (par l'école, la mixité sociale et le métissage), puisqu'on parlait d'individus et non de communautés et que ça ne demanderait aucune adaptation, ni changement d'us & coutumes.

    Si vous pensez que ce qu'on entend sur Cnews est nouveau, ou que la société s'est extrême-droitiser comme jamais, je vous invite à regarder (ou plutôt à papillonner, génération de zappeurs) le long des 90mn de cette interview de 1987 (!) d'Harlem Désir.
    lien

    Et puis, beaucoup plus court, cette minute trente de Mitterrand en 1988.
    lien

    Bon, ça n'a visiblement pas fonctionné comme prévu. Le plot twist, c'est que pour expliquer cet échec, une partie de la gauche va se mettre à accuser l'universalisme, qui serait la véritable raison de l'échec de l'intégration. Et que réfléchir en terme d'individu est débile, il faut justement réfléchir en terme de communautés. La même analyse que Papa Le Pen dis-donc.

    Une partie de la "Gauche" est donc 100% sur la ligne de l'extrême-droite d'alors (et non, c'est pas le PrintRep) : les non-Européens ne peuvent fondamentalement pas s'intégrer et s'épanouir en France. Et ceux qui y parviennent deviennent même des anomalies statistiques, des arbres qui cachent la forêt des discriminations. La différence avec l'ED, c'est que c'est envisagé comme une bonne chose, car la richesse réside désormais dans la diversité des cultures qui vont coexister sur le territoire et s'enrichir mutuellement. C'est le discours d'un Plenel depuis 30 ans, c'est pas nouveau-nouveau non plus.

    Est-ce que ce discours Kumbaya, ouvrons les frontières, et adaptons-nous pour pouvoir accueillir tout le monde dans une créolisation heureuse a des chances de produire le même effet que le discours universaliste (en résumé), à savoir circonscrire l'ED à la marge et accessoirement faire que le discours mitterrandien de 1988 soit considéré scandaleux même pour l'ED 2022... l'avenir nous le dira.

  • Gilles et jeune le 25/11/2021 à 18h34
    Sinon sur la systémique.

    Le concept vient de la cybernétique. Il propose qu'un système complexe est composé d'un ensemble d'éléments entretenant des liens entre eux plus nombreux que leur nombre et dont l'ensemble des interactions cherche à maintenir l'équilibre du système (ou son état).
    Le concept est utilisé dans l'analyse du changement.
    L'intérêt de cette "approche" est de ne pas isoler un élément comme cause explicative d'un fonctionnement, et donc de chercher à comprendre la dynamique des interactions dans la recherche d'un changement.
    La systémique conceptualise à ce titre deux types de changement : type 1 et type 2.
    L'homéostasie (type 1) est un changement d'état d'éléments du système ou d'interactions qui conduisent quoiqu'il en soit au maintien du fonctionnement général : il vise le statu-quo, le maintien en l'état, ils traduisent une "logique" qui se perpétue. Le concept connexe est celui de la "régulation". Exemple : le corps engage des mécanismes de régulation face à une situation de stress, ou de déséquilibre, par toute une série de mécanismes régulateurs.
    Les changements de type 2 visent un changement dans le fonctionnement du système.
    Les notions sont utilisées en psychologie et psychosociologie (fonctionnement intrapsychique, fonctionnement des groupes) mais aussi en physique, en médecine je suppose et dans les disciplines de gestion du travail (ergonomie par exemple, qui analyse dans des "systèmes sociotechniques" les interactions des hommes et du système technique).
    Je ne connais pas les usages conceptualisé de la notion en sociologie.

    Ceci appliqué au racisme dans la police (ou la société), quand j'entends parler de racisme systémique, je peux entendre deux choses :
    1) Lorsque des représentants de l'état (policiers par exemple) ont des pratiques violentes ou discriminatoires à l'encontre de certaines catégories de population, et que l'institution n'apporte pas de réponses satisfaisantes aux signalements qui sont faits par ces dites-personnes, alors on peut en conclure logiquement que la Police, comme institution (système), autorise, permet le déploiement de tels agissements. Leurs actions (et non actions) renvoient à des changements de type 1, qui "disent", "pointent" les logiques de régulations propres à ce système. Un changement de type 2 dans ce cas consisterait (par exemple) à mettre en place des mesures visant à éviter ce type de comportement et à encourager, effectivement, d'autres pratiques.
    Pour autant, on ne peut pas en déduire que le racisme soit le moteur des logiques de régulation en son sein. On ne peut pas non plus l'écarter. Comme on ne peut pas non plus écraser les dynamiques de régulation propres à un commissariat, à une équipe. A ce titre, les études en psychodynamiques du travail montrent bien que les équipes de métiers à risque déploient des stratégies défensives virilistes permettant de tenir face à ce qui fait souffrir et à conjurer la peur. Dans les situations les plus délétères, on voit se former des "idéologies défensives", les équipes se soudant contre un autre, dont le racisme peut être le fermant. (comme le pointe classico)

    2) Que l'institution "Police" entretient en son sein / est composée de "déterminants" propres au racisme. Ces déterminants ne structurent pas les conduites de chacun des agents de l'institution, on ne peut en déduire que chaque agent, chaque conduite est raciste, mais ils sont là et ils favorisent le déploiement de conduites racistes. De quelques éléments à ma connaissance (sur la formation, sur le droit français en lien avec les colonies et le rôle de la police dans le traitement de leurs ressortissants), ces déterminants ne sont pas à écarter et devraient être à travailler dans une dimension sociohistorique. Travailler sur les déterminants relèveraient de changement de type 2.

    Caractériser l'institution "Police" par le racisme, et donc parler de "racisme systémique", me parait un contre-sens en lien avec le concept employé, et très problématique d'un point de vue politique, puisque ça fait de la Police un système dont la finalité logique d'ensemble serait le racisme. A mon avis, en rabattant certains déterminants ou éléments sur le tout, certains militants gagnent en force de dénonciation ce qu'ils perdent en capacité d'appréhension de la complexité, mais également de consentement au changement (notamment des forces de police et d'une partie de la population).

  • Mevatlav Ekraspeck le 25/11/2021 à 18h37
    C'est bien parce que notre société a globalement renoncé à éduquer qu'on est dans une difficulté sans nom.

    On a renoncé à l'exigence, sous prétexte de ne pas mettre en difficulté.
    On a renoncé à l'effort collectif, au nom de la prise en compte de l'individu.
    On a renoncé à transmettre, à cause de la noirceur d'un part de l'héritage.
    On a renoncé à la complexité, car rendre plus simple facilite rait la compréhension.
    On a renoncé à l'autorité, pour ne pas commettre d'injustice.

    Ne pas se plaindre que nos enfants sont feignants, égoïstes, ignares, basiques et rebelles.

    Pourtant, quand vous ne prenez que la fin de mes cinq affirmations précédentes, ce ne sont que des bonnes causes, des causes justes, bienveillantes, humaines, sensibles. Il y a donc un moment où ce processus d'éducation des masses, d'éducation populaire, s'est planté et s'est fourvoyé.

    Pourquoi? Je crois que c'est parce qu'on a perdu confiance en nos enfants, en leur capacité à bouffer du savoir avec gourmandise comme ils le feraient d'une brioche chaude, parallèlement à la montée de contenus médiatiques plus avilissants les uns que les autres qui les abreuves d'immédiateté, d'oisiveté intellectuelle, de paresse réflexive.

    Il est urgent d'arrêter de prendre nos gosses pour des cons, je crois, et de leur servir de la bouillie intellectuelle dans des cadres permissifs.

    Les barbus, les fascistes, les caïds, tous ont en aversion l'école, l'école libre, la culture, le savoir. L'histoire nous l'apprend et le quotidien nous le démontre. Et nous, plutôt que de nous demander pourquoi ces cancers du monde contemporain luttent contre l'école, on continue à regarder ailleurs en la laissant pourrir sur pied.

    C'est affligeant.

  • Gilles et jeune le 25/11/2021 à 18h37
    Universalisme et créolisation s'opposent ? (vraie question)

  • Gilles et jeune le 25/11/2021 à 18h40
    Mev, tu vises quoi par "éducation populaire" ?

  • lemon le 25/11/2021 à 18h48
    La créolisation (celle pensée par Glissant) est une troisième voie entre communautarisme et universalisme.

    Ces 3mn sont très claires : lien

  • Mevatlav Ekraspeck le 25/11/2021 à 18h50
    Celle adressée aux masses, au CSP défavorisées, aux populations immigrées, sont qu'on envoie pas bennes entières dans les tréfonds des sous-qualifications scolaires.

  • Gilles et jeune le 25/11/2021 à 18h57
    J'étais gêné, j'ai cru que tu bennais l'éduc pop' dans ton mouvement.