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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Utaka Souley le 29/09/2021 à 14h20
    D'après Encyclopedia Britannica, les Tutsi pénètrent dans la région des lacs vers le 14e/15e siècle, alors peuplée de Hutus.
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  • Telstar le 29/09/2021 à 14h30
    Sans oublier Alexandre Marouane Benalla bien sûr.

  • Red Tsar le 29/09/2021 à 14h31
    C'est la grille de lecture coloniale, reprise aujourd'hui par facilité dans la presse, les manuels scolaire ou les "vieilles" encyclopédie. Avec elle, on explique le génocide au Ruanda en une phrase. Mais la réalité est bien plus complexe. Je n'ai plus ici mes références habituelles, mais voici quelques premiers éléments de "déconstruction" (clin d'oeil) du cadre colonial :
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  • Hannibal le 29/09/2021 à 14h54
    Je ne suis pas certain que distinguer entre les différentes formes de racisme ou les motivations de massacres à travers les âges qui se seraient pour certains cas appuyés sur des notions raciales ou non soit une discussion enrichissante... Surtout pour arriver à la conclusion que (seuls?) les blancs sont des salauds (racistes).

    L'histoire de l'humanité est gangrénée de massacres divers et variés, sur la base de raisons dégueulasses, voire sans raison, ou juste pour détenir le pouvoir; le principal facteur commun que l'on peut dégager est certainement que c'est le puissant qui opprime, décime, trucide, génocide le faible. Et oui sur ces derniers siècles des études anthropomorphiques (menées par des population blanches de peau) ont servi de justification à diverses saloperies.

  • Manx Martin le 29/09/2021 à 14h57
    Retrouvé page 14270 (elle est vachement bien la nouvelle fonction de recherche, ça manquait depuis 2008)



    Manx Martin le 10/06/2020 à 23h00
    Utaka Souley
    aujourd'hui à 21h23
    Je me permets une petite incursion dans le débat (passionant, et de bonne tenue, surtout au vu du sujet). J'ai apprécié les contributions de Classico, de Luis et de Lemon, entr'autres, dont je partage la plupart des points de vue. Mais ceci est une réponse à Bobla, et plus précisément à son message de 19h18.

    Si la définition du racisme repose sur la différence perçue entre "groupes homogènes" d'individus, comment qualifie-t-on l'attitude des Hutus envers les Tutsis ?
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    Cas extrêmement intéressant et difficile, qui montre bien à la fois le caractère totalement construit du racisme et le rôle du racisme colonial européen "scientifique" dans cette construction. Le racisme ne repose pas, comme tu le dis, sur la différence perçue entre des groupes homogènes : il construit cette différence, avec un exemple extrême dans le cas du Rwanda où c'est quasiment la théorie raciale qui crée les deux groupes.

    Comme j'ai un peu étudié le cas, je te la fais longue.

    Avant la colonisation, le Rwanda était un royaume, fondé au début du XVIIe siècle. La dynastie rwandaise est alors qualifiée de "tutsi" mais cette identité ne domine pas les identités sociales de l'époque, à la différence des identités claniques. Au début des années 1950 encore, c'est probablement cette appartenance clanique qui prévalait sur les appartenances "tutsi" ou "hutu", même si ces dernières avait été irrémédiablement promues par les Belges. Le terme "ethnie" pour les évoquer s'est imposé dans les années 1970 au détriment des termes de "caste" ou de "race", alors que tutsi et hutu ne répondent que très peu à la définition d'une ethnie (ils parlent la même langue, c'est le même peuple).

    Avant la colonisation, ce sont des groupes sociaux dont on peut sortir, "hutu" définissant plutôt des agriculteurs et "tutsi" plutôt des éleveurs, mais cette distinction est très très floue.

    A partir de 1894, ce sont les Allemands qui dominent le "Ruanda". Après le traité de Versailles, le Ruanda est placé sous mandat de la Belgique sous le mode de l'administration indirecte (les rois de la dynastie tutsi restent formellement en place).

    Or ce sont les administrations coloniales qui installent la division pseudo-raciale au Rwanda. Tout ça vient en droite ligne de la pseudo-science raciologique européenne : selon ces théories, existeraient en Afrique équatoriale deux groupes de races distincts : les Hamites et les Bantous, les premiers étant supposément supérieurs aux seconds et voués à dominer (avec des théories bidon et fantastiques selon lesquelles ils seraient descendants de chrétiens monophysites venus d'Éthiopie - évidemment les dominateurs descendent de chrétiens). Les Tutsi étant au pouvoir, ils sont logiquement assimilés à ces Hamites - on procède à des mesures de nez, des cheveux, de la taille, pour corroborer la théorie. Le Tutsi est donc réputé beau, grand, fin, élancé (les femmes tutsies aussi, avec ce que ça générera de fantasmes et de viols pendant le génocide de 1994) ; le Hutu est râblé, avec une nez épâté et une musculature puissante (oui, les "grands blacks costauds").

    Les Belges se servent de cette théorie raciale comme d'un instrument de gouvernement : dans les années 1920-30, une réforme administrative octroie tous les postes à des Tutsi, évinçant tous les Hutu. Dans les années 30, l'administration belge fait également inscrire cette distinction sur le livret d'identité des Ruandais : elle devient ainsi un élément constitutif et immuable de l'identité des individus, et un élément qui se transmet à leurs descendants (cartes d'identité qui seront un élément facilitateur du génocide en 1994).

    Cette situation a évidemment engendré des frustrations importantes au sein de la jeunesse hutu. Dans les années 1950, avec les débats sur le nationalisme, l'élite hutu accuse l'élite tutsi d'être responsable de tous les maux (oubliant bien sûr que le pouvoir réel appartenait aux Belges). Elle développe l'idée d'un "double colonialisme" : le colonialisme belge, mais aussi le colonialisme tutsi sur les Hutu puisque que les Tutsi sont supposément des "allochtones", descendants des Hamites éthiopiens (ce qui est n'importe quoi, je te rappelle, mais on finit par y croire).

    En 1959, la révolution renverse la monarchie tutsi et marque le début des violences contre les Tutsi qui s'exilent (150 000). Ce qui est important de noter c'est que c'est une révolution raciale et non sociale : les Hutu contre l'ensemble des Tutsi, le risque de génocide étant évoqué dès cette époque.

    L'indépendance est proclamée en juillet 1962 et le nouveau régime est complètement imprégné de cette idéologie raciste. Il prétend représenter le "petit peuple" (c'est-à-dire les Hutu) contre les "Tutsi", alors même que la grande majorité des Tutsi sont des paysans partageant le même mode de vie de leurs voisins hutu. En 1994, on s'exterminera entre voisins.

    La suite est une longue série de violences contre les Tutsi qui continuent de s'exiler massivement et forment une armée de libération à l'extérieur. Dans les années 90, dans un contexte de crise économique, politique et militaire, on en arrive au génocide commis par les plus extrémistes du parti nationaliste au pouvoir, mais qui reprennent des éléments de discours qu'on trouve déjà tout cuits dès les années 1950.

    Désolé pour l'énorme pavé.

  • Eric Sikh Aura le 29/09/2021 à 15h04
    Red Tsar aujourd'hui à 12h23
    Cette question m'interpelle beaucoup car étant laïque, force est de constater que ce discours raciste biologique est né dans des milieux rationalistes et que l'Église, au moins pour une part, l'a combattu au nom de l'unicité de l'espèce humaine.
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    Je réagis juste là dessus. Pour rappel, l'Eglise catholique a pleinement pris part à la traite négriere.
    Tout d'abord moralement, en validant et encourageant l'esclavagisme de "sous humains" à travers diverses bulles papale et autres traités partageant l'Afrique et les Amériques.
    Et économiquement aussi, en finançant et en profitant du commerce en a découlé.

    Et, maintenant, elle cherche à tout prix à faire oublier son rôle...

  • Classico le 29/09/2021 à 15h09
    @ Red Tsar : lorsqu'est employée l'expression "racisme" aujourd'hui, y compris dans un cadre intellectuel, c'est dans 99,9% des cas dans son sens élargi de répugnance ou d'irritation à voisiner avec une humanité perçue comme trop différente - pas du tout dans son sens technique relatif aux théories racialistes des deux siècles précédents. Le problème c'est que le mot transporte avec lui, dans ses sonorités mêmes, son sens technique, et qu'il est donc toujours possible de circuler plus ou moins frauduleusement (ou inconsciemment) entre les deux. La plupart des imposteurs que j'ai entendu dire que le racisme était exclusivement une affaire blanche, employant évidemment le mot dans son sens élargi, étaient assez malins pour revenir au sens technique au cas où on les interrogeait trop précisément sur l'absurdité de leur affirmation.

  • Easy Sider le 29/09/2021 à 15h11
    Ou alors ça prouve juste que quelle que soit la couleur de peau, ce sont bel et bien des déterminants sociaux et économiques qui font d'une que d'une part tu appartiens à tel ou tel parti/camp/fraction, et d'autre part que ce qui se focalisent sur le critère "couleur de peau"/origine sont des militants d'une cause qui met en avant avant tout cette caractéristique comme facteur de représentation.

    C'est d'autant plus troublant que j'ai jamais entendu une personne de droite effectuer ce genre de distinguo, alors que pendant ce temps les militants type Bouhafs sont très prompts à accuser les gens qui ont des idées différentes qu'eux et à les assigner dans un destin commun de race. Tout en traitant de facho tout ce qui est à droite de la gauche de LFI.

    Ce qui me permet aussi de rebondir sur le message de Red Tsar sur son explication des différents "niveaux" de racisme, propos général auquel je souscris plutôt d'ailleurs. Mais, évidemment, Bouhafs qui est un roi du 240 caractères sait très bien qu'aucun de ses canaux d'expression habituels ne lui permet la moindre nuance ou exhaustivité sur le sujet. Donc quand il dit "le racisme est une affaire de blancs", il sait très bien que d'une part 80% de la population va se dire que c'est une connerie, et d'autre part il va renforcer sa position d'influence auprès des petits cercles militants fanatisés autour de la question du racisme. Lui, il s'en fout, a priori sa communication laisse largement penser qu'il veut juste faire passer son message militant.

  • Classico le 29/09/2021 à 15h24
    Merci, c'est passionnant, mais tu ne peux pas non plus dire (cf. ton introduction) qu'à chaque fois qu'il y a du racisme (c'est-à-dire, au sens large, du dégoût envers de l'altérité), ce serait la faute à un montage artificiel remontant in fine aux théories racialistes occidentales. Les gens s'exterminent partout et depuis la nuit des temps au nom de l'identité et de la différence. Evidemment, dans l'histoire de la colonisation et de toutes ses conséquences historiques, c'est le racialisme occidental très théorisé qui domine et qui infléchit tous les phénomènes de "racisme" au sens large.

  • Manx Martin le 29/09/2021 à 15h56
    Ah mais je ne veux pas fournir de théories méta historiques, je me suis juste souvenu d'avoir déjà répondu à cette question des "ethnies" rwandaises et il me semblait bien que c'était déjà à Utaka Souley.