En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Balthazar le 02/02/2023 à 14h03
    "Cyrano parle de lui, pour lui, et tant pis si les autres ne le suivent pas."

    Ah, mais je suis entièrement d'accord avec ça. Mon propos était plus moral que littéraire. (Donc tu aurais très bien pu avoir une bonne note, enfin, avec moi, parce que John a tendance à noter sec, lui. C'est l'esprit prépa, quoi.)

    D'ailleurs, intuitivement, je ne serais pas étonné que Rostand se reconnaisse bien plus lui-même dans De Guiche que dans Cyrano*.

    Et pareillement, l'idée que je tenais à défendre, ce n'était pas qu'on devait forcément tous faire comme Cyrano et mépriser toute forme de compromis, mais que ça restait une attitude infiniment respectable. Après, je me suis peut-être emballé et les critiques portaient peut-être moins sur le fond que sur le côté bavard, déclamatoire, etc.

    * cf. ce passage qui est à mon sens l'un des plus beaux de la pièce (et dans lequel les éminents cédéfistes qui ont "trop réussi" leur vie sans jamais rien faire de "vraiment mal" peuvent peut-être se retrouver) :

    "Oui, parfois, je l'envie.
    — Voyez-vous, lorsqu'on a trop réussi sa vie,
    On sent, — n'ayant rien fait, mon Dieu, de vraiment mal ! —
    Mille petits dégoûts de soi, dont le total
    Ne fait pas un remords, mais une gêne obscure ;
    Et les manteaux de duc traînent dans leur fourrure,
    Pendant que des grandeurs on monte les degrés,
    Un bruit d'illusions sèches et de regrets,
    Comme, quand vous montez lentement vers ces portes,
    Votre robe de deuil traîne des feuilles mortes."

  • Balthazar le 02/02/2023 à 15h19
    Merci pour ta réponse.

    Oui, je ne voulais surtout pas dire que l'auto-édition était merveilleuse, je pense exactement le contraire.

    Je voulais souligner que, portées à un certain degré, un certain nombre de qualités unanimement louées, morales comme littéraires, constituaient plutôt des entraves que des aides au succès (succès dont la publication, dans le cas d'écrivains, est généralement une condition nécessaire).

    Ça n'a d'ailleurs rien de neuf. C'est à compte d'auteur que sont parus les deux livres de langue française peut-être les plus importants de l'époque, au sens large, où Rostand écrit Cyrano, à savoir Une Saison en enfer et Du côté de chez Swann.

    Nous, les losers, ce sont des choses que nous aimons nous rappeler, elles nous consolent. Peut-être que cela nous porte à leur accorder trop d'importance.

    (Pour élargir le débat aux rapports sociaux, on pourrait évoquer l'autre champion du « Non merci », Alceste.)

    « Supposons que tu sois parmi les 10 000 « meilleurs » auteurs (je vise large, on pourrait sûrement réduire ce chiffre) »
    Euh, oui, en effet, c'est quoi tous ces zéros, là ?

    « Peut-être qu'en 2123 tout le monde aura oublié Houellebecq et lira Michon. »
    Dieu t'entende !

  • Pascal Amateur le 02/02/2023 à 15h24
    Tiens, on en cause du de Guiche. Dans les "Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV" de l'Abbé de Choisy, on lit ceci :

    "Le roi ne put pas s'empêcher d'aller à Vaux, où tout était prêt pour le recevoir. Il avait dans sa calèche Monsieur, la comtesse d'Armagnac, la duchesse de Valentinois et la comtesse de Guiche. La reine mère y alla dans son carrosse et Madame en litière. On y représenta pour la première fois Les Fâcheux de Molière, avec les ballets et récits en musique des intermèdes. Le théâtre était dressé dans le jardin et la décoration était ornée de fontaines véritables et de véritables orangers. Et il y eut ensuite un feu d'artifice et un bal, où l'on dansa jusqu'à trois heures du matin."

    On aura donc lu "de Guiche. La reine". Et là je dis, c'est pas possible ces calembours. Pas possible.

  • Julow le 02/02/2023 à 17h37
    Tu sais, quand je disais "morale fatigante", je ne portais pas un jugement sur le fond, moral justement, mais, disons, sur la lourdeur du truc qui répète cent fois la supériorité de l'indépendance sur la courbette (évidemment !), je comptais cent en anticipant les ré-écritures, jusqu'à l'écoeurement, enfin bref, je voulais juste dire un autre truc rabâché, qu'on ne fait pas de littérature avec des bons sentiments, en gros.

  • Red Tsar le 02/02/2023 à 18h12
    Très chère compagnie, en attendant que Kireg finisse de mettre au point l'organisation de la tant attendue prochaine Ligue des Talents, je vous proposerais bien un petit Bluffer littéraire sur le thème du football. Il n'y aurait ni Camus, ni Nick Hornby, ni Galeano, ni les attendus de David Peace dedans (on les connaît). Peut-être pour mars, si ça ne tamponne pas Kireg ?

    Mais j'ai un doute : est-ce que ça n'a pas déjà été fait ?

  • Balthazar le 02/02/2023 à 18h16
    Ah ouais ? T'es cap de soutenir ça sur le fil BD ?

  • Kireg le 02/02/2023 à 18h34
    Nan, nan, vas-y, j'attends qu'inamoto me dise quoi dire. Nous serons prêts d'ici mi-juillet.

  • Mitch le 02/02/2023 à 18h35
    Alors justement. Il se trouve que Cyrano est un personnage dont l'attitude résonne très fortement avec l'esthétique Saint-cyrienne, autour notamment de la question du panache. L'histoire militaire française est emplie de victoires éclatantes et de défaites tragiques comme toutes les autres mais il y a une place toute particulière pour les combats héroïques et désespérés (Bazeilles pour les troupes de Marine, Camerone pour la Légion, Sidi-Brahim pour les Chasseurs à pied pour ne citer que les plus connues), dont le caractère sans issue ni espoir ne fait que renforcer la charge mythique.
    A tel point que lorsque j'usais mes fonds de culotte à Saint Cyr nous avions exhumé (et joué) une pièce de théâtre faisant rencontrer à Cyrano toute une galerie de personnages de l'école de l'époque. La pièce, en vers, était datée de 1899 et écrite par deux élèves officiers qui sont allés quelques années plus tard mourir au combat dans les tranchées. Il y était question de la fuite des valeurs, déjà, de la hantise que ceux qui viendraient après seraient moins bons, moins beaux, moins dignes. Des trucs très actuels encore cent ans après.
    Bref: jusque dans l'ADN des officiers en gestation, on retrouve des obsessions bien françaises qui font de Cyrano le succès qu'il est encore aujourd'hui bien au-delà de la communauté militaire.
    Moi, personnellement, j'adore et je le relis très souvent. Avec la distance et le recul d'un mec qui a un peu roulé depuis mais avec la tendresse gardée précieusement pour une figure entière de dévouement et de chic, de panache en un mot, qui ne renonce à rien et ne transige jamais.
    Pour un professeur de lettres je ne sais pas, mais pour un jeune officier, il y a pire figure tutélaire.

    (Je tape ça en vitesse sur un téléphone, on en reparle au calme si vous voulez)

  • Balthazar le 02/02/2023 à 19h07
    Merci, Mitch, c'est bien agréable à lire, en plus d'être instructif.

  • Raspou le 02/02/2023 à 19h12
    Comment il fayotte avec le colonel, l'autre. Tout ça parce qu'il a éparpillé ton duettiste façon puzzle.