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  • Maurice Eculé le 24/10/2022 à 15h03
    1. Concrètement les modifications du modèle se font par ajout/correction de prise en compte des processus physiques. Or il ne suffit pas de connaître un biais pour savoir d'où il vient ! Et même quand on trouve, il faut proposer une formulation complète à même de faire au moins aussi bien dans l'ensemble que l'ancienne. Ensuite il peut y avoir des considérations pratiques : corriger un biais peut en révéler d'autres, ou être numériquement trop coûteux. D'autant que la chaîne de prévision, c'est assimilation+modèle, donc le problème ne vient pas forcément du modèle. Bref, des erreurs systématiques de modèle il y en a hélas un peu partout, beaucoup inconnues, les chercheurs y travaillent mais c'est une tâche sans fin.
    Une autre solution est de corriger statistiquement les prévisions, en tenant compte des prévisions et observations passées. Ça se fait, par exemple les prévisions de températures sur des villes sont systématiquement des post-traitements. Mais il faut des observations stables, et des ressources de calcul et de stockage des données (la taille et le nombre des fichiers sont énormes). Là encore il y a des travaux de recherche sur le sujet (et leur mise en exploitation opérationnelle), par exemple ça pour le vent Arome sur toute la grille lien

    2. Arome est orienté au premier ordre pour la vigilance, donc comme c'est coûteux en ressources de calcul, le compromis est plutôt de le faire tourner régulièrement (il y a une version avec assimilation+prévision toutes les heures) pour rafraîchir autant que possible la prévision en fonction des dernières observations disponibles. Ensuite oui si on part du principe qu'Arome est surtout là pour les orages et les effets locaux, la limite de prévisibilité fait que 48h c'est déjà pas mal pour ces aspects (et encore ça vient d'être allongé pour des questions d'exploitation, avant c'était 42h), on pourrait recommander à ces échéances de plutôt se concentrer sur la version ensembliste de Arome.

    3. Tout ce qui est vague ne vient pas du modèle météo, mais d'un modèle dédié (MFWAM pour MF) forcé par un modèle météo. Il faudrait voir si tu parles des prévisions Arome ou du modèle de vague: donne des exemples ! Sur le principe, oui l'orographie, ainsi que la nature de la surface, est prise en compte dans Arome, et même grâce à sa résolution plus finement que dans les modèles globaux style CEP. Au niveau atmosphérique au moins, il est au contraire plutôt réputé pour sa précision sur les vents locaux, par exemple les brises. Je peux discrètement sonder un prévi marine sur le sujet quand j'en croise un, sans garantie.

    4. Là encore il faudrait en discuter avec un prévi marine. Comme ça je ne vois pas de raison de "biaiser" la prévision. Sur la vigilance indirectement, puisqu'une non détection est plus grave qu'une fausse alarme, mais pour une prévision classique je ne pense pas que ce soit voulu.

    @L'amour Durix
    Je ne suis pas prévi, mais au vu des directives la journée s'annonce idéale !

  • Red Tsar le 24/10/2022 à 19h19
    Merci pour toutes ces précisions. C'est très intéressant de pouvoir jeter un regard sous le capot du moteur.

    En me relisant, je me rends compte que mes questions avaient un côté enfant gâté qui se plaint du jouet qu'on lui offre (gratuitement, donc). Clairement, le chemin parcouru est énorme, quand on pense aux prévisions côtières/marines qui étaient disponibles il y a cinquante ans. Sur les effets locaux pas toujours bien pris en compte par les prévisions, j'ai trouvé ça surtout sensible en Méditerranée, notamment les passages de cap, et souvent dans l'après-midi (logique, me diras-tu...). Trois possibilités :
    - la maille est fine, mais pas encore assez,
    - le vent affiché correspond à un vent à une hauteur donnée et, selon le tirant d'air et le plan de voilure, un bateau va réagir différemment à des vents un peu plus hauts/bas,
    - même si, évidemment, les lois physiques sont les mêmes, est-ce que les humains peuvent aujourd'hui programmer un modèle général valable à la fois pour l'Atlantique et la Méditerranée (et les zones terrestres) ?
    [Les vagues, c'était la parenthèse en plus, histoire de dire que les Italiens aussi peuvent faire du bon boulot, mais on n'attend pas ça d'Arome].


    Pour les prévisions biaisées/surcotées, si tu as un jour l'occasion de demander, ça m'amuserait d'avoir la réponse. C'est un peu une légende « urbaine ». Et si tu vois que ça agace ton collègue et que t'as envie d'en rajouter une couche, il se trouve que, « comme par hasard », ce serait surtout sensible en été, quand la mer est pleine de néophytes qu'il vaudrait mieux inciter de rester à terre en cas de doute...

  • Maurice Eculé le 25/10/2022 à 20h56
    Pas de souci avec tes questions, ça fait partie du processus d'amélioration de critiquer la modélisation (ça ne se gêne pas en interne pour le faire !), et c'est plutôt sympa d'échanger avec un utilisateur curieux.
    La météo est souvent dictée par des structures de plusieurs milliers ou au moins centaines de km, donc c'est dynamiquement plutôt un avantage pour un modèle d'avoir un grand domaine pour bien voir et fait interagir ces objets. Un modèle comme Arome avec un domaine limité sur le proche Atlantique et Méditerranée doit recevoir cette information de grande échelle, qui influence les phénomènes de plus petite échelle qu'il décrit plus précisément. Physiquement, ça peut être difficile de trouver une modélisation qui représente correctement la convection chez nous et en zone tropicale par exemple.
    Le plus souvent, le meilleur modèle sur un bassin sera celui qui a mieux perçu le régime de temps en général et donc aussi le meilleur sur le bassin d'à côté. Ceci dit, ça arrive que les prévisionnistes privilégient la prévision d'un modèle pour un des deux bassins et celle d'un autre, plus intéressante en terme de chronologie ou d'intensité par exemple, pour le second.

  • Hyoga le 14/11/2022 à 03h42
    Qui aurait de l'information sérieuse à propos des fermes verticales (vertical farming)? Les fermes urbaines, à environnement régulé, qui font surtout des herbes et salades mais pas que. J'aimerais me renseigner sur leur productivité, la qualité des produits, comment ça fonctionne, le cycle de vie, l'impact environnemental.
    Par exemple les opérateurs vont bien insister sur l'économie d'eau et de terrain, mais si on prend en compte la construction de l'infrastructure, la conso d'énergie, etc, ça donne quoi? C'est proquit près du consommateur, mais d'où vient le terreau? Et toutes ces sortes de choses.
    Preneur également d'informations sur les opérateurs eux-mêmes, en l'occurrence infarm m'intéresse particulièrement.

    Merci

  • Tonton Danijel le 14/11/2022 à 07h40
    Pour le terreau, cela me semble le moins complexe à obtenir en milieu urbain, non? (Du moins du compost, si la fabrication est bien maîtrisée...)

  • Hyoga le 14/11/2022 à 08h03
    J'imagine que ça dépend du volume. Certains n'utilisent pas de terreau non plus, juste une solution avec nutriments, mais il faut aussi produire, ça ne sort pas miraculeusement des eaux usées j'imagine.

  • Jah fête et aime dorer Anne le 25/11/2022 à 18h29
    Je ressuscite le fil pour annoncer un double décès : ceux de deux des neuf glaciers des Pyrénées.
    lien

  • poiuyt le 26/11/2022 à 15h09
    Utopie et idée à la con...

    Dites, j'ai pas absolument pas les connaissances nécessaires pour juger de la faisabilité de la chose, mais concrètement, qu'est ce qui empêcherait de mettre une éolienne sur une voiture électrique (par exemple dans la calandre) pour la recharger en roulant?

  • Balthazar le 26/11/2022 à 15h19
    Tu serais pas en train d'inventer le char à voile en plus compliqué ?

  • poiuyt le 26/11/2022 à 15h31
    Moi j'invente rien, je pose juste la question...