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Feuilles de match et feuilles de maîtres

Qui a dit que football et littérature étaient incompatibles ? Voici le forum où vous pourrez parler de vos lectures récentes et anciennes, liées ou non avec le ballon rond.

Un conseil de lecture ? Une bonne librairie ? =>> "You'll never read alone", le Gogol Doc: http://bit.ly/11R7xEJ.

  • Red Tsar le 08/11/2021 à 16h36
    La vie d'Aragon est passionnante : ses origines mystérieuses, la Première Guerre mondiale (il est décoré de la Croix de guerre), sa folle jeunesse avec les surréalistes, ses rapports avec Breton, son entrée au PCF, son amitié avec Drieu, la Seconde Guerre mondiale (décoré, encore…), l'époque de la Résistance (il a risqué sa vie, lui, suivez mon regard), le rapport à Moscou/Staline, son rôle au sein du PCF pour faire bouger les lignes, les événements de mai 68 où il se retrouve, « vieille barbe », face aux étudiants, mais reste plein d'empathie et de dignité…
    Quant à son œuvre, je n'en connaissais au départ que quelques poèmes et j'ai découvert à quel point elle était un immense continent. C'est fascinant de voir comment il passe de courts romans surréalistes à des fresques réalistes avec une langue d'une incroyable fluidité et pleine de gentille malice. Sa poésie témoigne aussi de cette plasticité. Il arrive à lui donner de nombreuses formes et apparences, sans perdre en cohérence.
    Ce que je trouve aussi très intéressant, c'est qu'à chaque réédition il réécrit ses œuvres, plus ou moins en profondeur, pour que l'écriture reste vivante.
    Et du coup, son rôle de traducteur, signalé par Loscoff, enrichit encore plus le personnage.

    ps : Michel Ragon, dans La Mémoire des vaincus, colporte l'idée selon laquelle Esla Kagan-Triolet aurait fait partie d'un réseau de femmes envoyées par Moscou dans les lits d'intellectuels occidentaux pour les tenir par les… sentiments.

  • Pascal Amateur le 11/11/2021 à 10h22
    Oh là là, qu'elle fait du bien cette interview de Leonora Miano dans Télérama. J'aurais bien voulu vous la copicoller, tellement son regard désoccidentalisé nous chasse de notre nombril - mais ça veut pas. Chacun se fera une idée, mais bon dieu, pour une fois, on peut se faire une idée.
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  • Pascal Amateur le 18/11/2021 à 16h06
    Parfois, on a envie de lire des livres.
    Et parfois non.
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  • Red Tsar le 18/11/2021 à 19h11
    Sinon, Finitude édite l'intégrale des nouvelles de Melville, dans un beau livre qui réchauffe les mains, les yeux et le coeur à la fois. C'est bien aussi.

  • forezjohn le 18/11/2021 à 19h56
    : Michel Ragon, dans La Mémoire des vaincus, colporte l'idée selon laquelle Esla Kagan-Triolet aurait fait partie d'un réseau de femmes envoyées par Moscou dans les lits d'intellectuels occidentaux pour les tenir par les… sentiments.

    Comme Desproges le faisait dire à Triolet sortant du lit d'Aragon : c'est pas qu'il est tard mais je m'emmerde.

  • Red Tsar le 18/11/2021 à 20h43
    Dans mon souvenir, il y a trois lectures de l'homosexualité d'Aragon (si c'est ça qu'évoque Desproges) :
    - Juquin : Aragon aurait refoulé son homosexualité toute sa vie (consciemment ou inconsciemment) et, après la mort d'Elsa, il aurait fini sa vie en jouant au vieux dandy se plaisant à scandaliser pour retrouver la liberté de la jeunesse surréaliste,
    - Ristat : toute sa vie, Aragon aurait été bisexuel, mais ce n'est qu'après la mort d'Elsa que cela commence à être remarqué (ou qu'il se laisse remarquer),
    - Daix : voie médiane. Qui peut savoir ce qu'il y avait dans la tête d'Aragon ? Et faudrait-il (lui comme tout à chacun, bien sûr) le ranger dans une case sur le plan de sa sexualité, qui a pu évoluer au fil du temps ? Être plus trouble que nette ? Daix s'étonne de certains propos proches de la passion amoureuse dans la correspondance Aragon-Drieu. Pourtant, ils se brouillent notamment pour l'amour d'une femme. Quant à la fin de la vie d'Aragon, Daix ne l'analyse pas comme les scandales d'un vieil homme devenant gâteux, mais il insiste au contraire sur la charge toujours subversive d'Aragon qui, à la fin de sa vie, continue à malmener le PCF (sans jamais rompre avec lui). Enfin, mais il faudrait vérifier, il me semble que Daix admet une attirance d'Aragon pour les jeunes hommes sur la fin de sa vie, mais sans donner nécessairement lieu à des relations sexuelles.

    ps : Daix et Ristat ont été proches d'Aragon. Juquin, je ne sais pas (il était au PCF, mais « intime » d'Aragon ?).

  • Red Tsar le 23/11/2021 à 10h58
    Je suppose que vous avez suivi la rocambolesque histoire des manuscrits de Céline. Ça m'a amené à avoir à nouveau des discussions avec des amis sur l'auteur, discussions qui se terminent toujours de la même manière : mes réserves à son égard sont interprétées comme de la mauvaise foi (je n'en manque pas, il est vrai, mais pas dans ce cas présent). Peut-être ici serez vous plus ouverts d'esprit et pourrez-vous me faire aimer Céline, me faire partager votre enthousiasme pour lui, car je ne demande rien de mieux.

    Imaginons donc un pays fictif que nous appellerions Littérature. Dans ce pays, on pourrait distinguer l'homme de l'artiste et de l'œuvre (j'ai bien dit que c'était un pays fictif). Dans ce pays, peut-on dire de Céline qu'il est si grand écrivain ?

    Je vous mets les pièces à charge, je vous remercie vivement par avance si vous pouvez les démolir :
    - Voyage au bout de la nuit : la première partie du roman est magistrale à tous points de vue. La deuxième me lasse à chaque fois. J'ai compris, je pense, le principe : impureté, désillusions… Mais, et après ? Je l'ai relu plusieurs fois, écouté en audiolivre en espérant mieux rentrer dedans : échec à chaque fois. Par ailleurs, j'ai quand même une grosse gêne à l'égard de Cendrars, car je trouve que Voyage au bout de la nuit ressemble étrangement à l'excellent Moravagine.
    - Mort à crédit : un peu comme la deuxième partie du Voyage. Je ne dirais pas que c'est mauvais, c'est même bon. Mais je n'ai pas été transporté, comme je le suis avec de grandes œuvres dont on parle ici à l'occasion.
    - Bagatelles et Les Cadavres : l'exercice de fiction du pays Littérature est un peu mis à mal, mais même en s'y tenant strictement, à part quelques saillies, j'ai trouvé ça très puéril.
    - Guignol's Band : je suis preneur d'une clé de lecture qui m'aurait échappé, car je n'y ai vu qu'une bouffonnerie sans grand intérêt,
    - D'un château l'autre : intérêt très relatif. Quelques passages intéressants, mais l'essentiel m'a paru assez navrant. J'avais l'impression d'un gars qui est dans son délire qui dérive un peu sur le scato et, désolé, je n'ai pas réussi à y entrer.
    - Entretiens avec le professeur Y : grosse gêne et consternation : sentiment que l'auteur devient complètement gâteux et a atteint le stade du pipi-caca.
    - Correspondance : je n'ai pas tout lu, parce que c'est très répétitif, plein de chouineries… Là encore, j'ai peut-être raté un truc, mais je n'y vois pas une grande œuvre épistolaire. Ca mérite vraiment La Pléiade ? Au passage : en quoi Céline aurait-il été particulièrement ''maudit'', mis à l'écart ou autre ? Il a quand même été très soutenu par un très gros éditeur toute sa vie, non ? J'ai l'impression qu'on tombe là dans le piège de ses chouineries (même après la guerre, il peut vite revenir libre en France : d'autres auteurs ont payé bien plus cher).
    - Sur le ''style'' Céline : on me ressort toujours sa manière de mêler écrit et parlé, d'utiliser l'argot, etc. Mais en quoi est-ce vraiment alors une nouveauté ? Je ne suis pas spécialiste, mais le peu que je connais me montre qu'il y a des précédents (je pense aux dialogues du Feu de Barbusse).

    J'ai fini de déverser mon fiel. Maintenant, parlez-moi d'amour…


    ps : au passage : Les Décombres, de Rebatet : ça vaut le coup ? L'ouvrage est quand même costaud et je n'ai jamais eu le courage de m'y lancer.
    pps : Merci Loscoff pour La Valise : c'est très sympa !

  • Pascal Amateur le 23/11/2021 à 12h14
    Red, tu cherches à être convaincu malgré toi que ta subjectivité n'a aucune valeur ? Quel intérêt à se plonger dans une œuvre où l'on se sent mal ? Céline n'est pas qu'affaire d'intrigue, dès lors si "la mise en scène", ce qui se joue au plus intime dans cette confrontation à cette écriture, ne coïncide en rien avec ce qui te meut, des milliers d'auteurs et auteuses t'ouvrent les bras. "Le poème est seul. Il est seul et en chemin. Celui qui écrit lui est simplement donné pour la route. Mais par cela même, ne voit-on pas que le poème, déjà ici, se tient dans la rencontre – dans le secret de la rencontre ?" (paul Celan) Sans rencontre, l'entêtement est vain.

  • Pierluigi Scollina le 23/11/2021 à 14h04
    Auteuses Pascal, vraiment ?

  • Josip R.O.G. le 23/11/2021 à 14h06
    Tu connais pas le verbe Auter?