Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
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Utaka Souley le 25/04/2024 à 09h13Penser, oui, mais ça demande un effort. Alors que réagir avec ses émotions, non.
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OLpeth le 25/04/2024 à 09h46Je trouve que cette nouvelle résonne remarquablement avec notre discussion (source Mediapart) :
Évincé du Conseil des sages de la laïcité, Alain Policar réagit : « L'illusion du pluralisme est écornée »
Le politiste a été démis de ses fonctions au Conseil des sages de la laïcité à cause de ses critiques sur la loi de 2004 interdisant le voile à l'école. Il déplore cette décision qu'il attribue à « des idéologues, partisans d'une laïcité intransigeante ».
Le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSL), créé par l'ancien ministre de l'éducation nationale Jean-Michel Blanquer en 2018, ne goûte donc pas au pluralisme des idées. Cette instance qui a vocation à « préciser la position de l'institution scolaire en matière de laïcité et de fait religieux » accueillait depuis un an le politiste Alain Policar. Nommé par Pap Ndiaye, ce chercheur associé au Cevipof de Sciences Po détonnait par rapport aux membres « historiques » du CSL, qui partagent une vision exclusive voire identitaire de la laïcité.
Alain Policar, auteur en 2022 de L'Universalisme en procès (Le Bord de l'eau), appelle les républicains autoproclamés à s'ouvrir aux critiques post-coloniales et décoloniales. Dans un ouvrage plus récent, La Haine de l'antiracisme (Textuel), il prend à revers la critique du « wokisme » répandue jusque dans les rangs de la majorité présidentielle. Reçu par Mediapart peu après sa nomination, il se disait optimiste sur sa possibilité de s'exprimer dans cette instance : « Le débat est possible », affirmait-il.
Moins d'un an plus tard, le voilà pourtant démis de ses fonctions par la ministre de l'éducation nationale, Nicole Belloubet (il quittera son mandat d'ici au 30 juin). Sa faute a consisté à avoir exprimé des critiques sur l'application de la loi sur la laïcité en milieu scolaire après l'affaire du lycée Maurice-Ravel (à Paris).
Dans une interview à RFI, il déclarait le 5 avril : « Le voile n'est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu'il s'agit même souvent d'un vecteur d'émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux –, et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas. »
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Le "wokiste" s'est fait dégager vite fait bien fait, on voit qui a le vrai pouvoir et la vraie influence. Comme Boultan le dit, les "wokistes" radicaux servent d'excuse pour jeter toutes les luttes anti-discrimination à la poubelle.
Quant à l'universalisme c'est comme le communisme : un merveilleux projet sur le papier, mais son application dans la vie réelle n'a pas été un franc succès. Pour paraphraser de Gaulle, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : universalisme ! universalisme ! universalisme ! Mais ça n'aboutit à rien et ça ne signifie rien.
Des millions de Français sont discriminés tous les jours sur la base de leur couleur de peau, de leur origine et de leur religion, la promesse universaliste a failli pour eux et est devenu un slogan vide. C'est donc normal qu'ils cherchent d'autres chemins de lutte.
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sehwag le 25/04/2024 à 10h34Tes derniers paragraphes sont d'une tristesse...et ils sont tellement significatifs de ce que dit Classico.
Les mots on un sens cher camarade des cahiers. On peut dire que la lutte n'est pas finie, on peut débattre, discuter, aller chercher les anciennes et nouvelles discriminations, mais dire que l'universalisme n'a rien apporté c'est tellement excessif que ça ferme la discussion.
Non vraiment il n'y a pas de meilleur argument en faveur de l'idée de Classico que cette manière de balancer le bon et le mauvais ensemble en sautant sur la table comme tu le dis et en criant "tout est nul et rien de ce qui a été fait n'est valable, nous avons la solution et tout va s'arranger".
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Pascal Amateur le 25/04/2024 à 10h51(Héritage des Lumières ne signifie pas reprendre à l'identique une approche nécessairement inscrite dans son époque. Il me semble que la société de consommation permet aujourd'hui — nouveauté — d'acquérir en masse les signes et insignes d'appartenance à une communauté, aussi aisément constituable qu'une association loi 1901. Tous ces objets et slogans mis en marché sont à prendre en compte pour renouveler la réflexion sur ce qu'est un universalisme — think different, think universal.)
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AS Roma Gricole le 25/04/2024 à 10h57"Des millions de Français sont discriminés tous les jours sur la base de leur couleur de peau, de leur origine et de leur religion, la promesse universaliste a failli pour eux et est devenu un slogan vide. C'est donc normal qu'ils cherchent d'autres chemins de lutte."
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"Des millions de français sont mal qoignes chaque jour. Abandonnons la sécu, qui a failli."
"Des milliers d'élus sont corrompus. Arrêtons la démocratie."
J'espère que mes analogies (j'aime bien les analogies, malgré leurs limites) te montrent que ton raisonnement est discutable.
Rejeter un truc sous prétexte qu'il est perfectible et ne remplit pas toutes les promesses, c'est pas forcement une bonne idee. On est des humains, on ne trouvera pas de système sans défaut, et il y aura toujours des angles morts, à identifier et essayer de limiter.
Est ce que tes millions de français (même si j'accepte ton constat) iraient mieux dans un système différent ?
Est ce que les pays où l'universalisme n'a jamais été prôné font mieux en faveur des minorités ?
L'universalisme est un idéal comme le communisme. Comme lui ne sera jamais atteint. Mais ça donne concrètement des éléments très largement positifs (la sécu pour filer mon analogie). Faut il tout jeter ? Je trouve que c'est une pulsion nihiliste très dangereuse qui n'amenera rien de bon.
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Easy Sider le 25/04/2024 à 10h58Le tour de force de certains à gauche, qui a consisté à faire croire que tout ce qui n'était pas totalement intersectionnel était nécessairement un poids dans la lutte contre les discriminations, n'est pas le moindre.
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OLpeth le 25/04/2024 à 11h00J'ai pas dit que c'est ce que je pensais, j'ai dit que c'est ce que les gens qui tentent d'autres approches de lutte pensent.
Si tu veux savoir ce que je pense, c'est que l'universalisme est le bon (le seul ?) horizon possible, mais qu'il n'advient pas assez rapidement, voire il régresse en France. On donne trop de bonnes raisons aux gens de ne plus y croire. Et les gouvernements successifs ne prennent pas les décisions qui permettraient (peut-être) d'améliorer la situation car elles sont trop radicales et coûteuses (en vrac : obliger la mixité sociale à l'école et dans les villes, récépissé de contrôle d'identité, inspecter et sanctionner vraiment les discriminations en entreprise et ailleurs...). Donc reprocher aux discriminés de s'organiser différemment pour changer leur situation plus rapidement sans attendre les lendemains qui chantent qu'on leur fait miroiter depuis la marche des beurs, ça me paraît fort de café.
Par contre, personne pour commenter le fait d'évincer du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République le seul qui ne pense pas dans la ligne officielle ?
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Easy Sider le 25/04/2024 à 11h03D'ailleurs, si on veut se rendre compte du poids effectif des courants sur lesquels on s'écharpe actuellement et qui vouent les politiques comme Ruffin aux gémonies car il avait foot le jour de la manif pour Adama, qu'il a piscine pour tel ou tel événement, on peut regarder le sondage C17 qui a lancé cette discussion, et notamment les reports de voix projetés au second tour:
face à Le Pen, dans un duel entre racistes ou "angles morts" donc, 100% des électeurs PS se verraient voter pour lui, 70% (!!!) des électeurs Renaissance, 96% des électeurs PC, la même pour EELV, et, surprise...98% des électeurs LFI.
Le décalage délirant entre ce sondage et la perception d'une gauche fracturée, c'est uniquement les algorithmes des réseaux sociaux qui permettent à la droite de fabriquer des épouvantails.
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Luis Caroll le 25/04/2024 à 11h07Il n'y a pas beaucoup de bons moments pour le faire, mais je pense que s'il y a un moment où on peut c'est maintenant : le haut fait de la lutte entre l'universalisme et le wokisme, pour le bonheur de vos oreilles :
lien
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AS Roma Gricole le 25/04/2024 à 11h09Tu trouves choquant que quelqu'un qui dit que le voilement des jeunes filles est émancipateur pour elles soit exclu du Conseil sur la laïcité ?
Vraiment ?