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Histoire Football Club

Dis, cédéfiste érudit, raconte-moi une histoire...

  • liquido le 08/06/2010 à 21h57
    suppdebastille
    mardi 8 juin 2010 - 16:18

    Je ne fantasme sur rien du tout, j'aime voir l'Afrique avancer mais je ne vois pas bien en quoi préférer les clubs européens aux locaux, c'est une avancée de la société ivoirienne (je peux te faire la même remarque, je trouve ça tout aussi triste de voir en France de plus en plus de maillots d'Arsenal, Barça, etc... )

    ---

    Wow, renverse pas le truc, c'est toi qui trouve ca moche que les Abidjanais chérissent Arsenal ou Chelsea plutôt que l'ASEC ou l'Africa Sports. Je n'y vois pas d'avancée particulière, je constate. Le point de départ c'est bien ca: pourquoi faudrait-il déplorer cet état de fait? Pourquoi serait-il plus souhaitable de jeter son dévolu sur un club local?


    suppdebastille
    mardi 8 juin 2010 - 16:21

    Justement ma bien pensance de gauche fait qu'il y a un truc qui me gonfle particulièrement dans la mondialisation, c 'est quand tout se ressemble, du genre entrer dans une boutique et entendre une soupe musicale commerciale US quelque soit l'endroit où je suis. Si je te dis que j'aime bouffer un poisson braisé dans un maquis avec du riz ou de l'attiéké, tu vas dire aussi que je souhaite que l'Afrique reste au moyen-âge?

    ---

    Ravi de lire que tu te goinfres d'attiéké et de poulet braisé, ca nous fait un truc pas petit en commun. Pour le reste, ouais, entendre du R&B merdeux à Lagos me fait effectivement grimacer. Parce que je n'aime pas le R&B. Mais mettre ca sur le dos d'une mondialisation supposée uniformisante est le dernier truc qui me vient à l'esprit. Je pense que c'est méconnaitre profondément le continent africain (avec les pincettes requises pour l'usage du singulier) que de considérer qu'il est plus sujet aujourd'hui que par le passé aux influences extérieures. Comme précisé par Tec plus haut, imaginer qu'une force maléfique extérieure s'empare de l'Afrique s'est se tromper en force sur la relation formidablement riche que ce continent entretient avec le reste du monde depuis des siècles, des siècles et des siècles (souvent pour le plus grand bonheur des élites politiques africaines qui ont trouvé dans "l'extraversion" un fantastique levier de pouvoir, un peu moins pour ceux d'en-bas). L'histoire est faite de ces processus. Ca donne parfois de magnifiques syncrétismes (Fela :onmyknees:). Globalement cependant, je me garde bien d'attribuer des valeurs morales à ces changements dès lors qu'ils sont, comme également indiqué par Tec, essentiellement le fruit d'appropriations locales.

  • liquido le 08/06/2010 à 21h58
    *trouves*

  • liquido le 08/06/2010 à 22h00
    et *c'est*, tiens, navré.

  • suppdebastille le 08/06/2010 à 22h12
    Comme j'ai du temps devant moi, je vais pouvoir répondre plus longuement à Liquido.
    Tout d'abord, j'avais commencé avec cela « Sinon c'est vrai que je trouve un peu triste (même si c'est sympa) tous ces petits bus d'Abidjan ("les gbaka") aux couleurs du Barça et que dans les maquis on refait tous les matches de LDC et pas ceux de l'ASEC. »  qui était un commentaire à cet article lien

    Quand je dis triste, le mot est un peu fort, j'ai le tort de l'employer souvent, on est bien d'acord qu'il y a des choses bien plus tristes si on parle de la Côte d'Ivoire: corruption de l'administration, racket, chômage important, absence de démocratie, pauvreté, pays grosso modo coupé en 2 entre Gbagbo au Sud et les ex-rebelles au Nord.
    A côté de cela, que les jeunes ivoiriens soient passionnés par les grands clubs européens n'est pas bien grave. Je suis d'ailleurs très content de parler de foot, je me fais charrier avec le PSG autant qu'ici.
    Comme je disais, à Cherbourg, je ne suis jamais allé à Cherbourg ça doit être à peu près pareil.

    Si on parle un peu de mondialisation, comme je le disais il y a un truc que je n'aime vraiment pas c'est quand on a l'impression que tous les endroits du monde se ressemblent, j'aime beaucoup les pays d'Afrique que je connais car justement ce n'est pas le cas, le mode de vie, la culture locale, la musique, etc... sont différents de l'Europe.
    Ca ne veut pas dire que j'aime une Afrique de carte postale, j'aime voir les pays africains se développer tout en gardant leurs spécificités, le Bénin est un bon exemple de pays où les infrastructures se développent tout en gardant sa culture.
    Le gars qui te parlait des tours d'Abidjan, j'aurai eu exactement la même réaction que toi, le problème de ce quartier Le plateau est plutôt sa mocheté globalement à l'exception de la sublime mosquée. C'est une question de goût. 

    Maintenant je vais répondre plus directement à ton post:

    Liquido : "Pour une large part, les clubs Brits suscitent autant d'engouement parce qu'y jouent des expatriés africains.  Drogba aujourd'hui, Joel Tiehi hier et Youssouf Fofana avant-hier. Et il est intéressant de constater ce que les deux derniers sont devenus. Tiehi est devenu une figure des Jeunes Patriotes, Fofana a investi dans l'immobilier à Treichville: l'un et l'autre ont réussi. Mieux, ils ont converti le capital accumulé ailleurs en activités on ne peut plus autochtones. "

    Supp : "Sur le suivi de leurs compatriotes en Europe, oui on est bien d'accord et c'est une fierté légitime, je ne conteste pas cela.
    Je ne savais pas ce que faisaient Fofana et Tiehi, je suis content de l'apprendre, il y a malheureusement beaucoup d'exemple inverses de footballeurs qui reviennent surtout au pays de temps à autre pour faroter et qui entretiennent largement le mythe "en Europe on devient riche ou on est un loser"

    Liquido : "sans doute auras-tu entendu l'expression "partir se chercher" 
    Supp : "Oui, je connais, c'est un plaisir d'entendre et de comprendre (enfin j 'essaye le plus possible) le nouchi "

    Liquido : "qui fait que des gamins quittent la brousse pour bosser dans l'atelier de couture d'un oncle qu'ils connaissent à peine, celle qui fait qu'on retrouve des types dans les trains d'atterrissage des avions en partance pour l'Europe, celle qui fait aussi qu'on s'engage dans des milices lorsque la situation politique nationale se débine. »
    Supp: "Euh oui, tout cela est malheureusement le cas mais je ne vois plus bien le rapport avec le sujet, ou alors si, le rapport est qu'une partie de la population ne rêve que d'Europe que ce soit par le foot ou autre chose.
    Pour le coup, c'est bien regrettable qu'une partie de la jeunesse du pays ne pense qu'à partir. Je ne juge pas des cas individuellement mais de la situation globale."

    Liquido : "Cette figure-là est beaucoup plus commune que tu ne l'imagines et n'a pas forcement grand-chose à voir avec la mondialisation qui excite ta bien-pensance de gauche."
    Supp : "Cette attaque personnelle est plus que limite, ça pourrait d'ailleurs être assez drôle car plusieurs voyages en Afrique m'ont plûtot déboboïsé (si tenté qu'il y eut un risque que je sois atteint par ce virus)."



  • suppdebastille le 08/06/2010 à 22h13
    Ah ben je vois que tu m'as répondu pendant le moment où je tapais mon texte ;-)

  • suppdebastille le 08/06/2010 à 22h15
    Pour l'attiéké, j ai un peu abusé , c'est vraiment pas ce que je préfère. Par contre poulet ou poisson braisé, je suis très client tout comme le foutou.

  • liquido le 09/06/2010 à 03h55
    Supp: "Euh oui, tout cela est malheureusement le cas mais je ne vois plus bien le rapport avec le sujet, ou alors si, le rapport est qu'une partie de la population ne rêve que d'Europe que ce soit par le foot ou autre chose.
    Pour le coup, c'est bien regrettable qu'une partie de la jeunesse du pays ne pense qu'à partir. Je ne juge pas des cas individuellement mais de la situation globale."

    ---

    Juste là-dessus. J'insistais sur la mobilité géographique en générale telle qu'elle se pratique par exemple en CI. Les mecs bougent de partout, tout le temps: à l'intérieur des frontières nationales, d'un pays africain à l'autre (l'Afrique est la principale destination des migrants africains, n'en déplaise à Hortefeux), à l'affût d'opportunités. Entreprennent pour certains des aventures délirantes à travers le désert. L'Europe n'est qu'une destination parmi d'autres. Et ne représente pas nécessairement le bout du chemin, ni un reniement quelconque. C'est un moment d'une trajectoire personnelle pleine de bifurcations (voir le bluffant Bronx-Barbes d'Éliane de Latour). Je ne sais pas en l'occurrence ce que signifie "juger la situation globale" lorsque chacun est sommé de compter avant tout sur lui-même pour se débrouiller.

  • suppdebastille le 09/06/2010 à 09h42
    +1 sur l'immigration/émigration intra-africaine qui représente des flux très importants, c'est effectivement assez peu connu en Europe.
    La CI a d'ailleurs été un très fort pays d'immigration dans les années 70/80 vu qu'il réussissait très bien économiquement, c 'est aujourd'hui un des problèmes pour constituer les listes électorales avec la forte population d'origine burkinabe dans le Nord, tu confirmes?

    "Je ne sais pas en l'occurrence ce que signifie "juger la situation globale" lorsque chacun est sommé de compter avant tout sur lui-même pour se débrouiller."
    Je veux dire par là qu'individuellement, je ne juge personne, j'en ferais peut être autant mais au final, ça pose quand même un problème sérieux qu'une part importante de la jeunesse ne souhaite que partir (même si ça m'a nettement moins frappé en CI qu'au Cameroun ).

  • Edji le 09/06/2010 à 11h18
    suppdebastille
    mercredi 9 juin 2010 - 09:42
    Je veux dire par là qu'individuellement, je ne juge personne, j'en ferais peut être autant mais au final, ça pose quand même un problème sérieux qu'une part importante de la jeunesse ne souhaite que partir (même si ça m'a nettement moins frappé en CI qu'au Cameroun ).
    ---
    La diaspora grecque confirme.

  • liquido le 09/06/2010 à 15h40
    suppdebastille
    mercredi 9 juin 2010 - 09:42
    +1 sur l'immigration/émigration intra-africaine qui représente des flux très importants, c'est effectivement assez peu connu en Europe.
    La CI a d'ailleurs été un très fort pays d'immigration dans les années 70/80 vu qu'il réussissait très bien économiquement, c 'est aujourd'hui un des problèmes pour constituer les listes électorales avec la forte population d'origine burkinabe dans le Nord, tu confirmes?

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    Effectivement, immigration massive en CI lors du "boum du cacao", moteur de ce qu'on a appelé le "miracle ivoirien". Houphouet n'était pas un grand panafricaniste comme N'Krumah. Mais il a bien vu l'avantage qu'il y avait à tirer économiquement et politiquement de l'arrivée d'une main-d'œuvre quasi-gratos dans les plantations du sud, largement contrôlées par les planteurs de son ethnie baoulé. Il a ouvert en grand les portes de la CI, aux Burkinabes voisins mais aussi aux Ivoiriens du nord. Les planteurs baoulé ont repoussé toujours plus loin le "front pionnier" vers le sud-ouest, défrichant la foret et exploitant les surfaces neuves avec les bras burkinabé et nordistes sur-exploités. Les propriétaires coutumiers autochtones des zones défrichées (bété notamment, l'ethnie de Gbagbo) ont cédé presque gracieusement leurs droits fonciers à l'époque. En très gros, ils profitaient du deal dans la mesure où leurs enfants pouvaient aller à étudier à Abidjan et espérer devenir fonctionnaires ou employés. Sauf qu'à la fin des 70s, le truc se grippe: les prix du cacao s'effondrent, la dette explose, Banque Mondiale et FMI conditionnent leur aide financière à la suppression du secteur public et des milliers d'emploi qui vont avec. Les bases économiques du fragile compromis social entre nord, sud-ouest et Baoulés se délitent jusqu'à l'aplatissement total, après la mort d'Houphouet en 93. Politiciens de tout bord décident alors de s'adonner joyeusement à l'ethnicisation du débat public, pour espérer sortir leur épingle du jeu, Bédié le premier avec son ignoble rhétorique de l'ivoirité - oubliant au passage que sa propre ethnie baoulé vient du Ghana voisin.