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Wiltord 2000, héros sur le tard

Un jour, un but – Le 2 juillet 2000 à Rotterdam, l’équipe de France attend la 94e minute pour se sortir d’une situation mal embarquée face à l’Italie. Le buteur, Sylvain Wiltord, confirme qu’il aime sortir tard.

Auteur : Richard N. le 26 Juin 2012

 

Le quatrième arbitre a accordé quatre minutes de jeu supplémentaires, mais trois, déjà, viennent d’être grillées. Devant le banc italien, le staff et les remplaçants sont debout, parés pour se précipiter sur la pelouse dès que l’arbitre sifflera la fin. Dans les tribunes du stade De Kuip, on agite frénétiquement des drapeaux vert-blanc-rouge. Sur le terrain, la Squadra Bianca (car c’est la France qui joue en bleu ce soir-là) mène 1-0 depuis la 55e minute, but de Marco Delvecchio après une talonnade de Totti et un centre de Pessoto. Et elle maîtrise parfaitement son sujet, sans panache mais avec pragmatisme. Le foot italien n’a pas remporté le moindre titre depuis la Coupe du monde 1982, Dino Zoff était le capitaine. Ce 2 juillet 2000, à Rotterdam, il est le sélectionneur. Plus qu’une minute et il deviendra l’homme de l’Italie qui gagne.

 

 


L’angle idéal

Une ultime attaque italienne est avortée par un coup de sifflet de l’arbitre, qui accorde dans leur camp un coup franc aux Français. Fabien Barthez sort de sa cage pour le frapper, loin devant. Aux abords de la surface italienne, David Trezeguet se détend pour dévier le ballon du haut du crâne. Fabio Cannavaro touche également le ballon de la tête, mais il ne fait que le placer idéalement dans la course de Sylvain Wiltord. Le Bordelais, légèrement décalé sur la gauche, contrôle de la poitrine, entre dans la surface, laisse le ballon rebondir le temps de trouver l’angle idéal. Puis il frappe du pied gauche. Le ballon passe entre les jambes d’Alessandro Nesta, qui s’était placé en opposition. Francesco Toldo, le gardien italien, plonge un poil en retard: il touche bien le ballon, mais ne parvient pas à en dévier la course. Il ne lui reste qu’à le suivre des yeux et atteindre le petit filet après quelques rebonds, une éternité.

 

C’est un de ces petits miracles qui font l’histoire des grandes équipes. La France, championne du monde en titre, vient de réaliser un Euro 2000 époustouflant durant lequel elle ne fut pas épargnée par la qualité de ses adversaires. Mais la finale lui a échappé, non pas qu’elle ait mal joué, mais son adversaire a mieux maîtrisé son sujet ce soir-là. Roger Lemerre, le coach français, n’est pourtant pas resté les bras croisés: il a fait entrer tour à tour les attaquants Sylvain Wiltord (58e), David Trezeguet (76e) et Robert Pires (86e), les trois mêmes remplaçants que lors de la demi-finale face au Portugal. Un choix guidé par les impératifs plus que par la superstition, et qui a doté l’équipe de France de quatre attaquants.

 


54 secondes

Peu de temps après l'entrée du Girondin (à la 58e minute et à la place de Dugarry), celui-ci est servi par Zidane et se retrouve dans la position de son futur but, pour échouer sur Toldo en oubliant Djorkaeff au second poteau. Même angle et même conclusion pour Henry quelques minutes plus tard, après un coup franc de Zidane... Les Bleus insisteront sur ce côté gauche. L’Italie est habituée à tenir un siège devant son but, comme elle l'a prouvé au cours d'une demi-finale épique face aux Pays-Bas. Les Azzurri auraient pourtant dû la boucler pour de bon cette finale, lorsque les Français se ruaient à l’assaut, laissant des espaces en défense. Une erreur stratégique face à des Tricolores qui n’ont jamais été aussi sûrs d’eux que lors de ce tournoi, avec un parcours sans doute encore plus difficile que celui de la Coupe du monde, où ils ont croisé tant d’adversaires coriaces, tant de situations différentes à régler que rien vraiment, ne semble pouvoir bousculer leurs certitudes. Alessandro Del Piero, entré à la 53e minute, s’est bien retrouvé deux fois seul devant Fabien Barthez, mais il a trop croisé sa frappe du gauche puis vu le gardien monégasque repousser sa tentative. Delvecchio, servi par Totti, ne cadre pas plus.

 

Et ce fut sans doute au moment où la France entière commençait à ranger ses drapeaux, à admettre que son équipe chérie n’était plus invincible, et qu’après tout, elle restait championne du monde, c’est à ce moment précis que Sylvain Wiltord récupéra le ballon aux abords de la surface italienne. Il ne restait plus, officiellement, que 54 secondes à jouer.

 

Les Italiens plongent leurs visages entre leurs mains ou lèvent les yeux au ciel en maudissant celui qui leur a joué ce mauvais tour. Les Français, eux, congratulent leur buteur miracle. Hormis Thierry Henry,qui préfère signifier au banc italien qu’il faut se rasseoir. Une autre histoire commence, celle de la prolongation.
 

 

 

Un jour, un but - série spéciale Euro

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Réactions

  • Charterhouse11 le 26/06/2012 à 11h14
    Ma plus grande émotion footballistique, tout simplement.
    Quel match d'ailleurs. Et quel Euro c'était! Le niveau pendant la compétition est hallucinant tout du long.

  • C. Moa le 26/06/2012 à 11h20
    Trézéguet marque ce jour là le plus beau but de l'histoire (la mienne). Cette reprise de volée, sèche, pure, avec le gardien qui plonge de l'autre côté... Je ne m'en remettrais jamais !

  • theviking le 26/06/2012 à 11h51
    Je me souviens avoir attendu de voir le panneau du 4° arbitre. Je me disais, 3 mn c'est trop juste, j'espère qu'il va en donner 4. Mon frère à une centaine de kms a eu la même réflexion.
    C'est vraiment une époque où on pensait qu'il ne pouvait rien arriver à l'équipe de France, d'où la grosse gueule de bois par la suite.

  • Tonton Danijel le 26/06/2012 à 14h35
    C'est étonnant, en revoyant ces images, je remarque que:
    - Zoff a l'air très soucieux sur son banc de touche après l'ouverture du score italienne. Aucune explosion de joie de sa part, c'est étonnant.

    - Je me rappelle que Berlusconi avait engueulé Zoff après la finale comme quoi 'Zidane était beaucoup trop libre'. Pourtant Zidane n'est pas du tout impliqué sur les deux buts (je ne pense que son décalage sur le but de Wiltord perturbe la défense italienne).

    - J'avais oublié que René Girard était l'assistant de Roger Lemerre. Dommage que la DTN l'ait par la suite renvoyé...

  • Tonton Danijel le 26/06/2012 à 14h37
    Et perso, au moment du but, j'avais le doigt sur le bouton du téléviseur, prêt à couper, déçu par la défaite. D'autant plus amer qu'à Grenoble, quand on perd contre l'Italie, on a malgré tout droit au concert de klaxons...

  • Julow le 26/06/2012 à 15h59
    Peut-être que tout le monde l'avait déjà remarqué mais ce petit jeu du Destin m'éblouit à l'instant :
    le but en or de Trezeguet est très exactement dix (cinq ?) centimètres en-dessous de son penalty raté en 2006, lucarne gauche, à quelques décimètres du poteau.

  • vertigo le 26/06/2012 à 18h36
    Je ne résiste pas à l'envie de partager ceci, à nouveau:

    lien

    Évidemment, depuis Berlin, cette vidéo est un peu moins drôle...

  • Ô Mexico le 26/06/2012 à 18h59
    Tonton Danijel
    aujourd'hui à 14h35

    Moi je remarque surtout qu'à ce moment-là Dino Zoff a la tête de Laurent Blanc (ou l'inverse).

  • Madar Kvador le 26/06/2012 à 19h40
    Sur le but de Trézéguet, je me souviens aussi de Pirès qui, après son magnifique débordement et son centre, reste les bras ballants derrière le but de Toldo. Les Français éclatent de joie, lui non. J'avais lu quelques temps après dans un n° de "L'Equipe Mag" (faudrait que je le retrouve, je dois encore l'avoir dans une boîte d'archives quelconque !) qu'en fait, il était particulièrement énervé à ce moment-là : à sa rentrée sur le terrain à la fin du temps règlementaire, Desailly lui avait fait une réflexion bien sympathique du genre "Maintenant, on va voir ce que t'as dans le ventre".

  • theviking le 26/06/2012 à 20h46
    Quand on revoit le but de Wiltord, quand même, on se dit qu'on est passé à rien de pas être champions. Ca passe vraiment juste entre les jambes du défenseur, et sous le corps du gardien (qui la touche en plus). Ca doit être encore plus rageant pour les italiens.
    Le but de TRrez est lui propre, net et sans bavure (comme le but italien d'ailleurs)

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