Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

White Riot…

Rock Around The World Cup – Acte VII. Notre Magic Bus franchit le gouffre entre la révolte urbaine des Clash et la junte argentine qui accueille le Mundial 78.
Auteur : Brice Tollemer le 5 Fev 2010

 

La FIFA a peu de scrupules lorsqu'elle confie à l’Argentine du général Videla l’organisation de la onzième Coupe du monde… Hormis l’édition italienne de 1934, au cœur du régime mussolinien, la fédération internationale avait jusque là évité d’accorder l'organisation du tournoi mondial à des dictatures ou assimilées. En 1978, elle se révèle beaucoup moins regardante. Certes, l’Argentine est un énorme pays de football qui mérite, sportivement, la réception d’un tel événement. Mais le pays vit depuis des années une situation politique explosive sous le règne péroniste – c'est-à-dire sous le poids de l’armée et de l’Eglise catholique. C’est le général Videla qui dirige depuis 1976 une junte militaire, où la loi martiale s’occupe de faire disparaitre les opposants au régime. On entend d’avantage le bruit des bottes que celui des crampons.
Néanmoins, aucune sélection ne boycottera cette Coupe du monde. Tous les favoris ont fait le déplacement: le Brésil, l’Italie et les Pays-Bas veulent ainsi succéder à la RFA, championne en titre. La France de Michel Hidalgo (victime d’une tentative d’enlèvement rocambolesque peu de temps auparavant – voir le JT du 23 mai sur ina.fr) est de retour après douze ans d’absence. Mais on ne retiendra rien de notable de cette édition argentine, où le froid hivernal de l’hémisphère sud n’a pas arrangé l'ambiance glaciale de la dictature…

rockaround_1978.jpg


Déflagration
Le fascisme, l’Angleterre en est objectivement loin à cette période, mais cela n’empêche nullement l’apparition et l’assise d’un nouveau mouvement musical radical et contestataire. Deux groupes majeurs en seront l’incarnation parfaite, bien que fondamentalement différents dans leur approche et leur philosophie. Bien évidemment, ce n’est pas à Londres qu’est né le punk à proprement parler, Detroit avec les Stooges et les MC5 à la fin des années soixante, ainsi que New York avec entre autres les Ramones, portent en eux les graines de cette nouvelle vague du rock. Mais la capitale anglaise apportera une essence particulière à cette déflagration sonore, avec les Clash et les Sex Pistols.

Joe Strummer, Paul Simonon et Mick Jones sont les premiers à dégainer, eux qui posent sur leur premier album en 1977. Le clash, c’est celui de l’opposition entre les jeunes et les vieux, la rue et les conservateurs, la liberté et l’argent. Hate & War (l’exact opposé du Peace & Love des hippies de Woodstock), London’s Burning (sur l’ennui londonien), White Riot (la frustration de l’inaction d’un Blanc face aux révoltes des Noirs) ou bien encore I’m So Bored With The USA (contre la société américaine et les ravages de sa politique intérieure et extérieure) sont autant de titres évocateurs d’un constat brut sur ce quotidien révoltant.


Loin de Johnny Rotten
Si la provocation est avant tout politique du côté des Clash, celle des Sex Pistols est également aussi bruyante et rafraichissante, mais largement maitrisée – d’une main de maître – par leur manager Malcolm McLaren. On pourrait même dire que cette brève épopée est à la fois mercantile, nihiliste et réjouissante. Et l’impact de Never Mind The Bollocks est illimité. Le punk ravage tout sur son passage en cette fin de décennie et veut renverser toutes les icones passées et brûler tous les liens. Mais Neil Young se chargera d’inscrire tout ça dans la mythologie du rock en 1979 avec Hey, Hey, My, My, en mêlant le destin d’Elvis Presley et celui des Pistols: "The King is gone but he’s not forgotten, Is this the story of Johnny Rotten?"

Du côté de Buenos Aires, l’agitation punk et ses revendications politiques semblent tellement loin. On exécute, on torture, on marche au pas de l’oie. On se rappelle au bon souvenir des cousins nazis qui ont été accueillis avec toute la discrétion qu’il se doit. Un lâche sentiment de honte traverse le monde du football durant ce mois de juin. Forcément, l’Argentine se hisse en finale en étrillant au passage le Pérou 6-0 dans une rencontre plus que douteuse qui élimine ainsi le Brésil à la différence de buts. En finale, les coéquipiers de Mario Kempes (qui finit meilleur buteur de la compétition avec six buts) viennent à bout de Hollandais malchanceux et épuisés au cours de la prolongation. La victoire, contestable, se fait dans un climat délétère, et l’utilisation forcément nauséabonde qu’en fera le général Videla ne prête pas à l’euphorie. Entre le football et le rock, l’écart est abyssal en cette année 1978…

Deux vidéos des Clash qui établissent l'ampleur du chaos



Rock Around the Worldcup -
1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
-------------
L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables, parus cette année: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Edji le 05/02/2010 à 00h52
    Merci (à nouveau) pour cette géniale mini-série.
    J'aurais bien mis I fought the law, mais White riot me va déjà très bien.
    Videla et ses sinistres sbires, c'est 30000 victimes dans des circonstances atroces, et la période reste encore un sacré tabou dans la société argentine. Heureusement, les choses changent progressivement, et l'on est revenu sur l'amnistie décrétée par ce salopard de Menem.
    Sinon, sur le fameux Argentine-Pérou, j'avais lu il y a peu qu'après revisionnage du match, il était difficile de mettre en cause l'attitude des joueurs péruviens ou l'arbitrage, et que l'albiceleste s'était vraiment dépassé comme jamais ce soir là.
    Véridique ou réécriture de l'Histoire ?

  • Chaban del Match le 05/02/2010 à 09h18
    En 1978, elle se révèle beaucoup moins regardante. Certes, l’Argentine est un énorme pays de football qui mérite, sportivement, la réception d’un tel événement. Mais le pays vit depuis des années une situation politique explosive sous le règne péroniste – c'est-à-dire sous le poids de l’armée et de l’Eglise catholique. C’est le général Videla qui dirige depuis 1976 une junte militaire, où la loi martiale s’occupe de faire disparaitre les opposants au régime. On entend d’avantage le bruit des bottes que celui des crampons.
    ----------------

    J'imagine que la FIFA n'a pas donné à l'Argentine l'organisation de cette coupe du monde après 1976.
    Etait ce une dictature en Argentine au moment de cette désignation ?

  • Tonton Danijel le 05/02/2010 à 09h26
    Outre Argentine-Pérou, Argentine-France avait fait couler beaucoup d'encre dans notre pays, les Français s'estimant victimes d'un arbitrage partial (notamment à cause du pénalty sifflé contre Marius Trésor).
    Faut dire que nos bleus n'ont pas eu de bol: 2 coupes du monde disputés sur les 20 années ayant suivi l'épopée de Kopa et Fontaine, et à chaque fois, le pays hôte (un peu aidé) nous élimine en phase de poule.

    Bizarrement, la seule image que je retiens au niveau sportif, c'est Platini & co. dans un maillot vert et blanc "emprunté" pour le dernier match face à la Hongrie. Avec aussi l'image de Videla sourire aux lèvres remettant la coupe en finale, que je préférerais oublier.

    Ah si, il y a quand même eu un truc sympa lors de cette coupe du monde: la première victoire d'une sélection africaine, la Tunisie. C'était certes contre le Mexique qui n'était pas une grosse équipe à l'époque, mais cette victoire marquait le début de la progression des sélections africaines, 4 ans auparavant le Zaïre avait enchaîné les déroutes au mondial allemand...

  • Qui me crame ce troll? le 05/02/2010 à 09h40
    Toujours très bons articles. Il y a juste le début qui m'a fait tiquer.

    "Hormis l’édition italienne de 1934, au cœur du régime mussolinien, la fédération internationale avait jusque là évité d’accorder l'organisation du tournoi mondial à des dictatures ou assimilées."

    Sachant qu'un Mondial c'est tous les 4 ans et que les dictatures ne sont pas légions dans les "grands" pays, trouver deux dictatures dans la liste ça montre que la fédération international s'en contrefout.

  • Josip R.O.G. le 05/02/2010 à 10h49
    Sachant que le Brésil a été désigné en 2007 pour la WC 2014, je pense sans en être certain que la désignation de l'Argentine par la FIFA devait être bien antérieure à 1976 ( probablement 71).
    Après, la difficulté c'est de trouver une solution de repli.... comme y parviendra pourtant la FIFA en 1986 puisque c'était la Colombie qui devait accueillir le tournoi.
    Pour l'avoir vécu les débats étaient quotidiens à l'époque sur la nécessité de boycotter la compétition.
    Ca relevait du choix éthique puisque la France ne s'était plus qualifiée pour un mondial depuis 1966.
    Je crois que Cruijff avait lui renoncé à la sélection pour ne pas avoir à serrer la main à Videla...même après s'être gratté les "cojones".
    On remarquera que, comme en 1966 , la France était tombée dans le groupe du pays organisateur, pour, comme en Angleterre être sortie au premier tour par le jeu combiné de gardiens de but pitresques et d'un arbitrage à la solde de la junte...

  • Hydresec le 05/02/2010 à 18h40
    "Josip R.O.G.
    vendredi 5 février 2010 - 10h49

    Je crois que Cruijff avait lui renoncé à la sélection pour ne pas avoir à serrer la main à Videla...même après s'être gratté les "cojones"."

    Sur cet épisode et bien d'autres, la lecture de l'excellent ouvrage de Dominique Paganelli, "Libre Arbitre", est aussi indispensable que délectable. lien

    Bon, je suppose que beaucoup d'entre nous le connaissent déjà, d'autant qu'il avait été chaudement recommandé par les CdF.

  • Edji le 05/02/2010 à 19h13
    Tiens, j'ai retrouvé l'article sur ce fameux Argentine-Pérou ; pour ceux que ça intéresse : lien

  • Troglodyt le 05/02/2010 à 20h05
    (merci Edji)

  • Gillou le 05/02/2010 à 21h59
    A aucun moment l'Italie n'est mentionnée si jeune m'abuse. On avait quand même tiré le groupe de la mort.
    Le but de Lacombe est longtemps resté en tête des buts les plus rapides.

    Mon premier album panini...

  • Tonton Danijel le 05/02/2010 à 23h52
    Gillou
    vendredi 5 février 2010 - 21h59
    Le but de Lacombe est longtemps resté en tête des buts les plus rapides.
    ______________________________________________

    Euh, non, pas si longtemps que ça. 4 ans seulement, il a été battu ensuite par Robson au mondial 1982. Vu qu'on parle des buts les plus rapides en coupe du monde, c'est court.

La revue des Cahiers du football