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La vidéo prouve tout (et son contraire)

Quelques exemples simples et arguments simples pour montrer que la vidéo n’est – tout simplement – pas la bonne solution pour l’arbitrage. [Attention, cet article demande au lecteur un peu de bonne foi] 

Auteur : Gilles Juan le 18 Juin 2014

 


Que voyez-vous ?

 

 

 

Certains verront un canard. D’autres un lapin. Car c’est le fameux canard-lapin: on ne peut pas voir les deux en même temps, mais on peut voir l’un ou l’autre. Plus exactement, on peut "vouloir voir" l’un ou l’autre.
 

Maintenant, que voyez-vous ?
 


 

 

Eh bien, c’est la même chose: on peut vouloir voir que le défenseur percute violemment Pogba, et on peut vouloir voir que Pogba en rajoute (quelques instants après un premier mouvement causé par l’impact, un second n’est provoqué par aucune cause extérieure: une décision de Pogba a eu pour effet d’accélérer et d’accentuer le mouvement). Au Honduras, ils voient un coup d’épaule qui ne faisait pas nécessairement tomber Pogba, et ils le prouvent avec ce gif qui prouve aux français qu’il y a penalty.
 

Autre exemple, plus ambigu encore, mais aussi plus banal:

 


 

 

On peut vouloir voir que Diego Costa en a rajouté, et même estimer qu’il n’y a "rien", et on peut vouloir voir qu’il y a croche-pied. Ce sont les lois de la perception, c’est comme ça: percevoir c’est interpréter. C’est comme l’adolescent qui croit percevoir les signes qu’il plaît à une nana, alors qu’il n’en sera jamais que le meilleur ami.
 

À partir de là, les opposants à l’arbitrage vidéo ne sont pas des réacs ou je ne sais quoi, mais des sceptiques qui s’expriment tout simplement après avoir lu les règles du foot, où il est question d’arbitrer en interprétant (volontaire? dangereux?). La vidéo n’aide donc pas l’interprétation. Elle se déguise parfois en observateur objectif, mais elle se déguise généralement mal – vous pouvez d’ailleurs faire confiance aux joueurs pour chercher le contact qui permettra à la vidéo de "prouver" le contact en l’enregistrant. "Objectivement il y a contact", fera-t-on dire à la vidéo. On n’aura rien dit.
 

La Goal Line Technology n’est pas un "arbitrage vidéo". Au football, "arbitrer" veut dire "interpréter". Savoir si le ballon a franchi la ligne ou pas ne "s’interprète" pas, et on peut donc bien avoir une technologie pour ça. En revanche, tout le reste s’interprète. Et pour être bien interprétée, l’action litigieuse est mieux interprétée si elle est perçue par un témoin direct, mieux situé pour évaluer les chocs, la nervosité, l’intensité, le caractère délibéré, dangereux, etc. – et mieux à même, donc, de formuler une interprétation (qui reste contestable, mais c’est justement parce qu’on pourra toujours contester qu’il faut un mec qui prend la décision. Le mieux placé, tant qu’à faire. L’arbitre, quoi.).
 

La vidéo n’a que son œil plat, et il ne montre pas mieux – le ralenti du coup de tête de Pepe a-t-il "prouvé" le coup de tête, ou l’a-t-il atténué? 



 


Un peu de bonne foi: vous pouvez vouloir voir les deux, comme vous pouvez choisir la face sur laquelle est posée le cube de Necker – parce que telle sont les lois de la perception, dès qu’il est question d’interprétation: il faut de la subjectivité pour voir "quelque chose". L’objectivité voit douze traits:

 

Réactions

  • Pascal Amateur le 18/06/2014 à 14h40
    Oui mais ce qui n'est pas dit ici, c'est que l'arbitre qui donnera sa décision en cabine n'est pas identifié, ni reconnaissable, à la différence de l'arbitre central.
    Donnant sa décision, il est donc mis en place d'un Dieu sans visage, doté d'une seule parole, comparable en cela au Dieu de l'Ancien Testament.
    Il s'agit là de remplacer l'homme par un semblant de divinité, une sorte de boîte noire pareille à celle qui traversait "L'Odyssée de l'espace" de Kubrick.
    Le besoin d'un Dieu infaillible, proprement mythique, réapparaît là. Il est troublant de faire le parallèle avec ce que disait Descartes, qui lui-même construisait son raisonnement sur ce Dieu tel :

    "Je supposerai donc qu'il y a, non pas que Dieu, qui est très bon et qui est la souveraine source de vérité, mais qu'un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant, a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l'air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité. Je me considérerai moi-même comme n'ayant point de mains, point d'yeux, point de chair, point de sang, comme n'ayant aucun sens, mais croyant faussement avoir toutes ces choses. Je demeurerai obstinément attaché à cette pensée ; et si, par ce moyen, il n'est pas en mon pouvoir de parvenir à la connaissance d'aucune vérité, à tout le moins il est en ma puissance de suspendre mon jugement." (Descartes, Première méditation)

    Dieu est dans la boîte, les amis, Dieu est dans la boîte.

  • blafafoire le 18/06/2014 à 14h40
    J'arrive après la guerre, mais l'exemple 2, la chute de diego costa, je le trouve excellent. Quand j'ai vu la chute en direct je me suis dit "le défenseur l'a accroché" (péno), puis deux minutes plus tard après les 40 ralentis, je me suis dit : "Diego Costa marche sur le défenseur en mouvement ce qui le fait tomber (et simule comme un porc)" (pas péno + jaune à Costa). Puis en lisant l'article je regarde d'encore plus près et je constate que le mouvement se fait en 3 phases :
    1. Diego costa essaie d'éviter le genoux du défenseur qui arrive sur son pied d'appui en faisant un petit saut. Le genou accroche le pied d'appui.
    2. Costa, déséquilibré essaie de reposer son pied sur le mollet du défenseur en mouvement. Il perd encore son appui.
    3. Costa tombe mais se sent obligé d'en rajouter et efface son pied droit pour s'étaler encore plus clairement.
    Péno + Jaune ?
    Ce que je trouve génial c'est que j'ai pu changer 2 fois d'avis mais aussi que la part de simulation de Costa m'a induite en erreur.
    Alors bien sûr, je ne suis pas arbitre professionnel. Mais moi qui déteste les "distractions" offertes par les réalisateurs télé en cours de jeu, je crois que je veux bien abandonner (un peu de) la rigueur du score (quitte à râler quand c'est sur mon équipe que ça tombe), mais surtout, surtout, qu'on arrête de m'emmerder pendant les matchs.
    En revanche, voir un gars se tordre de douleur puis taper un 100 mètre 10 secondes plus tard, ça me casse les pieds et contre ça les propositions sont beaucoup plus rares.

  • blafafoire le 18/06/2014 à 14h42
    Fabraf a dit en peu de mot ce que j'ai mis un tartine à décrire.
    Merci à lui.

  • Pascal Amateur le 18/06/2014 à 14h49
    L'appel à la vidéo ne vise pas à réduire les injustices, mais à donner les illusions que les injustices peuvent être réduites.

    Je trouve la réaction de fabraf très juste, très salutaire, en ce sens que l'injustice est le reflet du "hors terrain", de la vraie vie.
    Y chercher la justice (là, et non pas dans les tribunaux ? pas dans les relations sociales ?) serait faire du stade un sanctuaire – à quoi me vient la réflexion que les régimes dictatoriaux ont souvent pris les stades pour rendre la justice (exécutions), ou pour organiser prières et gestes de foi.

    Oui, le football est injuste. Je ne sais si c'est pour cela qu'on l'aime, mais c'est pour cela qu'on el supporte, qu'on s'y reconnaît, qu'on y déplace nos émotions, qu'on envisage des lendemains meilleurs, plus enchanteurs, des renouveaux.

  • nima le 18/06/2014 à 14h51
    blafafoire
    aujourd'hui à 14h40

    En revanche, voir un gars se tordre de douleur puis taper un 100 mètre 10 secondes plus tard, ça me casse les pieds et contre ça les propositions sont beaucoup plus rares.

    ------------

    Globalement d'accord et surtout, je dirais par rapport à la simulation, raison de plus pour n'utiliser la vidéo qu'après les matchs, pour sanctionner les simulations. Toutes les simulations, celles qui ont totalement échappées à l'arbitre, comme celle qui ont donné lieu à une sanction trop clémente.
    Les sanctionner de manière à faire en sorte que la prochaine fois, le joueur ne simulera pas, se relèvera rapidement et ira se replacer sans contester.
    Pour cela il faut qu'il craigne de prendre de nombreux matchs de suspension. La question est combien? Il faut aussi commencer à appliquer ces sanctions massivement, pour que l'effet dissuasif fonctionne.

  • Hal 9000 le 18/06/2014 à 14h52
    El Mata Mord
    aujourd'hui à 14h29

    Oui Hal, mais tu emploies toi même le conditionnel.

    --

    Oui car je ne suis pas 100% certain que ça hacherait le jeu comme on peut raisonnablement le craindre. Disons plutot à 90%, mais à la limite, peu importe ma conviction - il suffirait pour trancher la question de faire des tests, ce qui serait pas trop difficile vu que la technologie (cameras et car regie) est déjà en place.

  • nima le 18/06/2014 à 14h55
    blafafoire
    aujourd'hui à 14h40

    En revanche, voir un gars se tordre de douleur puis taper un 100 mètre 10 secondes plus tard, ça me casse les pieds et contre ça les propositions sont beaucoup plus rares.

    ------------

    Globalement d'accord et surtout, je dirais par rapport à la simulation, raison de plus pour n'utiliser la vidéo qu'après les matchs, pour sanctionner les simulations. Toutes les simulations, celles qui ont totalement échappées à l'arbitre, comme celle qui ont donné lieu à une sanction trop clémente.
    Les sanctionner de manière à faire en sorte que la prochaine fois, le joueur ne simulera pas, se relèvera rapidement et ira se replacer sans contester.
    Pour cela il faut qu'il craigne de prendre de nombreux matchs de suspension. La question est combien? Il faut aussi commencer à appliquer ces sanctions massivement, pour que l'effet dissuasif fonctionne.

  • nima le 18/06/2014 à 14h55
    blafafoire
    aujourd'hui à 14h40

    En revanche, voir un gars se tordre de douleur puis taper un 100 mètre 10 secondes plus tard, ça me casse les pieds et contre ça les propositions sont beaucoup plus rares.

    ------------

    Globalement d'accord et surtout, je dirais par rapport à la simulation, raison de plus pour n'utiliser la vidéo qu'après les matchs, pour sanctionner les simulations. Toutes les simulations, celles qui ont totalement échappées à l'arbitre, comme celle qui ont donné lieu à une sanction trop clémente.
    Les sanctionner de manière à faire en sorte que la prochaine fois, le joueur ne simulera pas, se relèvera rapidement et ira se replacer sans contester.
    Pour cela il faut qu'il craigne de prendre de nombreux matchs de suspension. La question est combien? Il faut aussi commencer à appliquer ces sanctions massivement, pour que l'effet dissuasif fonctionne.

  • Pascal Amateur le 18/06/2014 à 14h55
    Et bientôt l'article "Joueurs qui simulent : La vidéo prouve tout (et son contraire)".

  • nima le 18/06/2014 à 14h56
    désolé pour le post multiple...

La revue des Cahiers du football