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La lutte des classements

On s'est beaucoup affligé de la 27e place de la France au classement FIFA. Mais au fait, ce dernier mesure quoi, comment... et pourquoi?

Auteur : Jérôme Latta le 17 Sept 2010

 

 

En France, on n'a découvert la véritable utilité du Classement FIFA que très récemment, au travers de deux actualités liées d'un lien logique: d'abord la série de défaites des Bleus contre des nations mal classées (Chine, Afrique du Sud, Biélorussie...) dont le rang fut à chaque fois rappelé avec insistance pour signifier la déchéance nationale, ensuite l'annonce de la mise à jour de septembre, avec la 27e place "historique" de la sélection.

classement_fifa.jpg

L'indice de la honte
Tout à coup, après avoir longtemps été accueilli d'un simple "C'est n'importe quoi ce truc", l'indice acquiert force de vérité et est invoqué à tout bout de champ, comme s'il fallait nous enfoncer un peu plus dans notre misère. Qu'on se le dise: la France traîne à distance de l'Égypte (9e), de la Slovaquie (16e), des Etats-Unis (18e) ou de la Suisse (21e).

Il est vrai que publier un classement quel qu'il soit, dans ce cas avec la caution officielle de la confédération mondiale, a toujours un effet un peu magique, a plus forte raison dans une société littéralement gouvernée par les "baromètres" d'opinion et les palmarès en tout genre. Personne ne se questionne sur la méthodologie, ni même sur son intérêt. Qu'est-ce donc, en effet, qu'un classement d'équipes... qui ne participent que partiellement et ponctuellement à des compétitions communes et qui, pour la plupart, ne se rencontrent pas entre elles? Quelle est cette course fantôme à laquelle elles prennent ainsi part? Comment s'y prend-on pour additionner les pommes et les carottes?


Classement virtuel
Comme il fut récemment fait mention des années trente pour retrouver pareille série noire de l'équipe de France, on pourrait croire que son record à l'envers est établi sur une longue période. Le Classement FIFA n'existe pourtant que depuis 1993, et il a été réformé en 2006 avec un nouveau système de calcul – notamment en raison des critiques sur son caractère fantaisiste et excessivement alambiqué. Depuis lors, ce sont les résultats des quatre dernières années qui sont pris en compte (et non plus huit), sur les recommandations d'un groupe de travail qui "a élaboré, en prenant en compte aussi bien les critères sportifs (réalités du football mondial) que les critères statistiques, une nouvelle base de calcul simplifiée".

Ainsi, les items du nombre de buts et des bonus pour les victoires à l'extérieur ont été supprimés. Reste un barème tenant compte du résultat (1), du niveau de l'adversaire (selon.... son classement FIFA), de "l'importance" du match (de un point pour une rencontre amicale à quatre pour un match de Coupe du monde), de la "valeur régionale" (une pondération par confédération) et du nombre de matches par an (pour le détail, lire les précisions de la FIFA).


Emballé, c'est pesé
L'intérêt de tout ça? "Connaître sa valeur, savoir si l'on a progressé", avance la FIFA. Mais progressé à quoi... sinon au classement FIFA, exemple typique des indices qui ne mesurent qu'eux-mêmes? C'est encore l'institution de Sepp Blatter qui répond implicitement: "Le classement est devenu un élément clé du journalisme sportif international". En d'autres termes: les médias reprennent massivement cette "actualité" devenue rituelle et qu'il n'est pas besoin de questionner sous l'angle d'une éventuelle autre utilité que celle... consistant à alimenter les flux torrentiels d'information. En boucle, donc.

C'est le moment de rappeler que la Classement FIFA est dûment sponsorisé par une célèbre-boisson-gazeuse qui y trouve l'occasion d'un peu d'exposition médiatique mondiale. Le classement n'est finalement qu'un sous-produit de plus sous licence de la FIFA, dont l'intérêt est à peu près équivalent à celui de la valise sponsorisée par une marque de faux luxe emballant désormais le trophée de la Coupe du monde.


(1) Les points sont attribués comme dans un championnat: trois pour une victoire, un pour un match nul, zéro pour une défaite.

 

Réactions

  • José-Mickaël le 18/09/2010 à 14h59
    Koller et Thil
    samedi 18 septembre 2010 - 02h50
    > Cette extrapolation de la (censément) modeste comparaison des bilans en une échelle de valeurs permanente est une ânerie. [...] le classement FIFA n'étant un objectif sportif pour personne, ben il n'a aucun intérêt (autre que ludique).

    C'est ton opinion, mais pas forcément une vérité absolue.

    Prenons par exemple la coupe du Monde 1982. En plus de l'Espagne (organisateur) et l'Argentine (tenante du titre), il fallait désigner quatre têtes de série. La FIFA a choisi les quatre autres anciens vainqueurs (l'Uruguay étant absente), soit l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre et le Brésil. Eh bien le choix de l'Angleterre a été très contesté, parce qu'elle n'était pas à l'époque une nation majeure (c'était sa première coupe du Monde depuis 1970). Pourquoi pas plutôt la Tchécoslovaquie (vainqueur de l'Euro 1976 et ancien double finaliste) ou la Belgique (vice-champion d'Europe et vainqueur de la poule de la mort) ?

    Aujourd'hui, le classement FIFA permet de désigner des têtes de série en fonction de leur bilan. Est-ce mieux ? Je trouve que oui si l'on souhaite équilibrer au mieux les groupes. Ce n'est pas un classement parfait, il n'a pas la valeur d'un classement de compétition et il ne faut pas lui faire dire n'importe quoi. Mais il rend service, il a un intérêt.


  • Hurst Blind & Fae le 18/09/2010 à 18h32
    Il y a des gens qui écoutent Pierre Ménès aussi hein.

  • Koller et Thil le 18/09/2010 à 19h16
    Je ne me suis pas très bien exprimé.

    Je voulais dire que pour moi, un classement n'a d'intérêt en tant que tel que par le fait qu'il constitue un objectif sportif officiel.

    On ne peut pas tirer de conclusions sur le niveau des équipes, ou même sur leurs bilans respectifs, sur la seule base du classement.

    Ce que je dis de manière alambiquée est une évidence : qui dirait que Monaco a été meilleur que Paris en 2009-2010 parce qu'ils ont 8 points de plus au final ? C'est peut-être vrai, mais ce ne sont pas ces quelques points qui sont des arguments. Il faut justifier son raisonnement en considérant les performances des équipes match par match, ou au moins période par période. Je trouve qu'aucun classement ne traduit correctement la "réalité" (étant entendu que dans le cas présent, celui d'un sport collectif où les circonstances sont primordiales, les considérations statistiques n'apportent pas grand chose).

    Bref je prends les points pour ce qu'ils sont : une avance à maintenir ou un retard à combler par rapport aux adversaires, point barre.

    Ensuite les classements sont tout aussi légitimes les uns que les autres du moment qu'ils n'apportent pas de biais absurde, que ce soit sur le plan de l'équité sportive (exemple : favoriser les pays de tel continent), ou sur celui de l'intérêt des matchs (exemple : donner un juste poids à la victoire par rapport au match nul).

    Le classement FIFA ne me paraît pas pire qu'un autre. Je ne vois pas d'inconvénient à l'utiliser pour désigner des têtes de séries (et effectivement dans cette optique là il a un intérêt). Mais s'y référer pour juger le niveau des équipes nationales, ça ne mène pas très loin.

La revue des Cahiers du football