United, le plus grand cirque du monde
Preview Premier League - Les Red Devils entament leur saison en pleine crise institutionnelle et sportive, déterminés à faire le spectacle.
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Le Barnum United continue sa tournée triomphale. Les Mancuniens ont livré l'an dernier leur plus mauvaise copie en trente-trois ans et ce départ désastreux est le pire enregistré par un manager Red Devil depuis août 1921 (ils avaient été relégués).
Ah, et la vilaine piqûre 4-0 reçue par les Bees en J2 était la septième défaite d'affilée à l'extérieur : la pire série depuis l'automne-hiver 1936, dont, amusément, un 4-0 à Brentford. Guess what ? Ils étaient aussi descendus cette saison-là.

Même De Gea fait n'importe quoi en ce moment. Sur Internet, le "biggest club in the world™" est trollé dans des proportions bibliques. Elon Musk a joké vouloir racheter le club sur Twitter, des supps l'ont alors imploré d'envoyer Ronaldo et Maguire sur Mars.
Ryanair (qui n'en manque pas) chambre dur aussi, via ce tweet, une fausse carte d'embarcation du vol MADrid-MANchester pris par Casemiro. Et le QR code renvoie sur le hashtag #glazersout...
An absolute MAD MAN pic.twitter.com/JU6kZM41WO
Ryanair (@Ryanair) August 19, 2022
Man United est devenu le "gift that keeps on giving", un puits sans fond de moqueries et mèmes, une sorte de gaz hilarant lowcost pour grands ados et geeks. Une inhalation Man United et t'es plié pour dix minutes.
Révolution de palais
Voir les Diables rouges dans cet état attriste. Pendant environ trois secondes. Le temps qu'il faut pour sentir monter le seum en se rappelant qui dirige le show : le clan Glazer. Cinq frères et une sœur qui possèdent chacun un pis (15%) de la vache à lait.
Et la traite est bonne. Ils ont plombé United d'une dette de 500 millions et déprécié la valeur de l'action de 19 % depuis 2012, date de la cotation au New York Stock Exchange, tout en se versant plus de 100 millions en dividendes en dix ans, sans investir un dollar dans les infrastructures.
Le chantier qui attend le nouvel entraîneur, Erik ten Hag, est donc pharaonique, mais du calme. Primo, la saison est à peine commencée et deuzio, Anthony Martial sera bientôt opérationnel et au taquet pour déverser ses wagons de buts sur les cages adverses.
Trêve de turlupinades : assiste-t-on à une énième révolution de palais sans lendemain ou l'Ajaxien peut-il sauver le soldat United ? On entend déjà des supporters évoquer le calamiteux exercice 1973-74, celui de la dernière descente en D2, conté ici en rubrique "Saison(s) de merde".
Plus que les Glazers (qui pourraient progressivement passer la main) ou le système de jeu (encore faut-il que les consignes soient respectées), le problème pérenne tient d'abord dans la faiblesse du recrutement.
Et aussi, peut-être, en l'absence de stabilité et de leaders, dans une somme de dysfonctionnements qui façonnent un nivellement par le bas et sapent le moral, un cercle vicieux qui plonge le collectif dans un vortex d'énergies négatives. Les mauvais résultats entraînent un manque de confiance, ce qui encourage les adversaires à presser haut et harceler (flagrant contre Brentford).
Salaires astronomiques
Les joueurs de Man United souffrent d'un trouble dissociatif de la personnalité : ils se prennent pour des Citizens. Essayer de ressortir des ballons proprement et bâtir de derrière, comme United tente de faire avec sa propre version chaotique du "Pep Ball", est voué à l'échec. Confiance, mental, gnaque, motivation, technique, sens tactique, identité, vision... Tout leur fait défaut.
Ten Hag se doit de mettre à profit la huitaine à venir pour se renforcer, sans céder au panic buying - et dégraisser (tâche ardue vu les salaires stratosphériques). À la surprise générale, Casemiro, le shérif de l'entrejeu Merengue, vient de signer et d'autres cibles seraient en vue (Antony, João Félix, De Jong, Icardi...).
Toutefois, l'impression dominante est surtout que leurs agents se servent de Man United pour faire monter les enchères et les placer ailleurs, ou obtenir des revalorisations. Autre bonne nouvelle scotchante : Chelsea s'intéresserait à Maguire (si le deal Fofana échouait). Ou alors c'est Tuchel qui trolle.
Problème : les vedettes ne se bousculent plus pour rejoindre un Old Trafford en crise et United doit taper dans le deuxième choix. En défense, deux recrues principales venues d'Eredivisie : L. Martínez et T. Malacia.
Dans l'entrejeu, l'apport d'Eriksen est salué (on n'a cependant pas pigé pourquoi Ten Hag a fait évoluer le stratège danois en vulgaire sentinelle vs Brentford), mais la situation est alarmante niveau milieu créateur. Ce que ne sera pas Casemiro, 6 par excellence.
Case départs
Tel un sourcier provençal agitant son pendule en pleine sécheresse pour localiser un point d'eau, Ten Hag cherche désespérément la solution depuis des mois. Il pensait l'avoir trouvée en la personne de Frenkie de Jong, et poursuit ce dernier avec une insistance relevant du harcèlement, mais la situation du Batave au Barça est compliquée et divers noms plus ou moins fantaisistes ont surgi (Arnautovic, Rabiot).
Quant à Ronaldo, il fait la gueule et veut partir. En 2008 déjà, CR7 était allé au clash pour rejoindre le Real Madrid, s'auto-désignant "esclave". La réplique lui avait été soufflée par une référence en matière de propos sensés : Sepp Blatter.
Man United aimerait désormais se débarrasser du boulet. Problème : il palpe 26 millions par an, agite le vestiaire, ne se replie jamais et par conséquent aucun gros n'en veut. Ce bon Jorge Mendes a passé l'été à essayer de le recaser mais il s'est pris plus de vents que Manuel Valls en période électorale.
Un mot sur Rashford au PSG : clairement, ce serait l'opération du siècle. Pas pour les buts évidemment (les quoi ?), mais vu qu'il est le seul à avoir fait plier les inflexibles Conservateurs plusieurs fois, via des campagnes rondement menées, pas mieux que Marcus pour débloquer la situation sur les dossiers chauds de la rentrée.
Et enfin : il s'en est allé. Ouf, mais aussi dommage, ont dû penser les médias anglais. Ils ne pourront plus lui imputer les échecs répétés de l'équipe, les invasions de sauterelles, le réchauffement climatique et la faim dans le monde. Bon vent et bonne chance à la Juve, Paul Pogba.
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