UEFA : Ligue des champions et quotas de joueurs
L'UEFA se ligue contre la coupe, mais ne coupe pas dans la ligue
Réunie en comité exécutif dans son nouveau siège de Nyon, au bord du Lac Léman, l'UEFA s'est mise au premier rang de l'actualité. Elle a d'abord signifié son rejet total de la Coupe du monde des clubs, à laquelle les formations européennes ne devraient plus participer. La première édition, en janvier dernier au Brésil, avait laissé une très médiocre impression et déclenché des polémiques multiples, notamment sur le forfait "diplomatique" de Manchester United en Cup. L'UEFA, dont la plus pragmatique des justifications est l'absence de rentrées financières pour elle, devrait en effet d'abord faire le ménage dans ces propres compétitions avant de pouvoir libérer ses clubs pour de telles fantaisies mondiales.
Ça n'en prend malheureusement pas le chemin, puisque Gerhard Aigner a annoncé le maintien de la formule actuelle de la Ligue des Champions. Là où nous espérions un retour en arrière, on a entendu "Nous n'irons pas plus loin", et "nous avions promis à chaque participant l'assurance, en cas de qualification pour la finale, de disputer 17 rencontres au lieu de 11". L'UEFA ménage décidément plus le G14 que les joueurs ou les amateurs de foot.
quota
L'UEFA, toujours par la voix de Gerhard Aigner, a aussi décidé de militer activement pour la limitation à cinq ou six joueurs "sélectionnables" (dans l'équipe nationale du pays) par équipe. Il lui faudra convaincre toutes les fédérations ainsi que l'Union Européenne. Le Commissaire européen, Viviane Reding, prête une oreille très favorable à cette mesure qui entrerait dans le cadre de la future "exception sportive" défendue par Marie-George Buffet et de nombreux présidents de fédération. Le contexte est plutôt favorable, avec l'exaspération provoquée par les équipes comme Chelsea qui ne comptent pratiquement plus de joueurs "locaux". La perte d'identité des clubs nuit un peu trop manifestement à l'intérêt général, et conduit à un football de mercenaires où les écarts de puissance financière se creusent entre les clubs. Il s'agit également de limiter l'inflation des transferts (et des salaires) et l'influence croissante des agents de joueurs.
En espérant que cette mesure ne prenne pas le sens d'une régression nationaliste ou régionaliste du football européen, on pourrait bien voir les pires conséquences de l'arrêt Bosman progressivement neutralisées, après quelques années plutôt malheureuses de déréglementation à outrance.