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Terril en la demeure

Joël Muller saute, mais Gervais Martel reste bien planté dans le sol lensois. Le Racing survivra-t-il aux ambitions de son président?

Auteur : Étienne Melvec le 26 Jan 2005

 

En tant que président de l'UNECATEF, le syndicat des entraîneurs, Joël Muller appréciera l'ironie d'être le sixième technicien limogé cette saison en L1 (le onzième en comptant la L2). Son premier exercice en Artois restera comme le meilleur, avec une lutte pour le titre perdue à Gerland lors de l'ultime journée, face au futur triple champion de France. De quoi entretenir une aura de loser — après la (déjà) seconde place du FC Metz en 1998. Deux huitièmes places pour suivre, une équipe en perdition cette saison, et voilà Gervais Martel qui "remercie", au propre comme au figuré, son entraîneur.


Gillot de sauvetage

Selon un schéma classique, la prise de fonction de l'adjoint s'accompagne d'une valse des responsabilités au sein du staff, de la comédie bien rodée des chaises musicales. Les ex-assistants Georges Tournay et Michel Ettore vont se voir "proposer d'autres fonctions", tandis qu’Éric Sikora et Didier Senac seront aux côtés du nouvel entraîneur, Francis Gillot (il faudra vraiment faire une étude sur la recrudescence des Francis dans le football). Revenu en Artois au cours de l'été dernier après avoir assisté Bruno Metsu au Qatar, Gillot prend possession du banc, avec pour mission de sauver les meubles. Ces hommes bénéficieront de leur crédibilité locale d’anciens joueurs, sans toutefois recevoir (ni présenter) de grandes garanties pour le moyen terme (mais on sait que certaines carrières se construisent sur de telles opportunités).


Et comme à l'accoutumée, cette situation de reprise d'une équipe en crise sportive apparaît paradoxalement plutôt confortable: objectifs minimaux, remobilisation spontanée des joueurs, discours tout trouvé sur les "valeurs" à retrouver, nouvelle ligne de crédit consentie par les médias, les dirigeants et les supporters...


Immunité présidentielle

Reste à savoir quel en sera le bénéfice à long terme, dans un Racing Club de Lens qui doit épouser les grandes ambitions de Gervais Martel, avec l'amortissement de son pharaonique centre de la Gaillette (15M€ financé à 50% par le club), son "plan quinquennal 2004-2009" visant à inscrire l'entreprise dans le Top 30 européen, la transformation de Bollaert en "centre d'affaires" devant réaliser l'amalgame entre la baraque à frites et les loges à moquette (1).


Car le plus étonnant dans les déboires lensois, c'est que les critiques se soient à ce point concentrées sur Joël Muller, épargnant presque totalement le président — alors que la tendance est actuellement à une remise en cause directe des dirigeants. Martel est pourtant très largement responsable des échecs de la politique sportive des dernières années, à laquelle il a toujours donné une impulsion décisive. On n'a pas oublié l'erreur de casting Courbis en 2000/2001, on se souvient du recrutement "africain" de la saison précédente, logiquement plombé par la Coupe d'Afrique des nations, ou encore des ambitions de beau jeu affichées avant même l'intersaison 2004. "La saison prochaine, je m'y engage, il y aura un visage qui correspondra aux attentes de Gervais Martel, supporter du RCL depuis l'âge de quatre ans. C'est-à-dire prendre du plaisir à Bollaert", affirmait-il avec ses mots en mars dernier (L'Équipe). C'était mettre la charrue avant les bœufs, sous la pression d'un public mortifié par deux saisons de disette en émotions.


Bon patron

D’une manière plus générale, cette impunité de Gervais Martel se retrouve au plan national : alors qu’il est un fer de lance du front libéral au sein de la Ligue, via l’UCPF — mini-G14 dont il est le président —, il laisse à son compère Jean-Michel Aulas le soin d’incarner le grand méchant loup affairiste. Il bénéficie pour cela d’une image "proche du peuple" qu’il sait entretenir avec son accent certifié terroir et ses maximes de comptoir. "Il est resté très humain. Il sait bien boire le canon quand il faut, il s'est fait retirer le permis plusieurs fois... bref, il est un peu comme tout le monde, quoi, un vrai bonhomme normal". L'éloge émane de Gérard Bourgoin, un expert en convivialité (FF, août 2003). Martel, c'est une sorte de patron de PME, dirigeant de club à l’ancienne, qui se serait habilement glissé dans le moule du foot-business, sans en revêtir le costume trois-pièces.


Il n'y a pas péril en la demeure pour Martel, qui bénéficie d’un contexte où les débordements font figure d’aimables galéjades en comparaison de ce qui se passe ailleurs, et dont le bilan depuis 1988 est évidemment consistant. Mais l’ascension du rival lillois, qui sera doté dans deux ans d’un stade moderne et aura peut-être réussi à capitaliser sur l’ère Puel, n'est pas la plus grande menace qui pèse sur le Racing: lancé dans une politique de croissance rapide, le club doit rapidement renouer avec sa propre image et surtout avec des résultats sportifs plus conformes aux ambitions de son président. Compte tenu des investissements en cours, c'est d'ores et déjà une urgence économique...


(1) Le stade Bollaert a inauguré cette année un "Espace Prestige" (dans les locaux libérés par le siège, désormais sis à La Gaillette) doté de sept "espaces de restauration à thèmes" (Afrique, Antilles, Amérique du Sud, Asie, Italie, Méditerranée et Nord-Pas-de-Calais), et destiné à accueillir une clientèle de VIP et de partenaires, à la disposition desquels sont aussi une salle de spectacle et une discothèque. "Lens est sans nul doute le plus grand lieu de spectacle au nord de Paris", selon Gervais Martel, qui déclarait aussi à France Football, il y a un an, "J'ai conscience que le club a perdu non pas de son âme, mais de sa convivialité (...) On doit retrouver certaines valeurs..."

Réactions

  • babou le 26/01/2005 à 01h50
    ce qui me fait de la peine en voyant un club comme lens, c'est comme le dit gervais martel à la fin qu'il ait un peu perdu ses valeurs.
    Au nom de l'ambition on se fixe des objectifs élevés, on investit beaucoup d'argent avec donc une obligation de résultats. Si ca ne marche pas ca plombe l'ambiance. Et voila comment un club comme lens avec son image sympathique se retrouve dans une sale ambiance. Dans le même genre on peut citer rennes qui était un petit club sympa et qui s'est mis à dépenser des sommes folles sans résultats ce qui a jeté un sacré froid entre équipe et public pendant pas mal de temps.

    Donc voila, un peu de tristesse de voir ces clubs succomber aux sirènes de l'ambition dévorante et irréfléchie et ainsi de perdre quelque peu leur âme.

  • Tricky le 26/01/2005 à 07h49
    Ce qui me fait de la peine (toute mesurée), c'est effectivement ce qui est pointé dans l'article : tout le monde se focalise sur Aulas (dans la grande diatribe très consensuelle contre les excès du foot business pour faire court) en en oubliant complètement la vulgarité crasse de la caricature que renvoie Martel (attention : ceci n'est pas une insulte envers la personne, mais envers le plan media qu'il s'est construit), qui tente de combiner l'inconciliable : un ancrage de boutiquier aec des rêves de grandeur...

    Bon, Joël, fini les bêtises, reviens à la maison...

  • Jean-Luc Skywalker le 26/01/2005 à 09h46
    Bon maintenant j'en suis sûr : l'humour si caractéristique des cahiers du foot, c'est Etienne Melvec.

    Si Martel n'est pas moins un "grand méchant loup affairiste" qu'Aulas, sa mèche gominée, ses pulls à losanges sans manches (à confirmer) et son accent estampillé terroir semblent authentiques. Qui voudrait de son plein gré avoir cette dégaine. Hein! Min fieu?

  • luckyluke le 26/01/2005 à 10h18
    [mode pinaillage ON]
    "face au futur triple champion de France"

    Ca veut pas dire grand chose ça non?

    parce que l'OL était aussi le futur quintuple champion de France, si ça se trouve... ;-))

    [mode pinaillage OFF]

  • Alexis le 26/01/2005 à 10h23
    Joël, tu le sais, on t'attends.. quoi que le Jeannot je l'aime bien aussi.

    Sinon, simple précision : Michel Ettore, fidèle parmi les fidèles, quitte le RCL par solidarité avec Joël et n'acceptera pas de nouvelles fonctions.

  • crotale psychopathe le 26/01/2005 à 14h32
    Désolé, mais cet article est vraiment nul, je ne sais même pas par où commencer tellement les ficelles tirées sont grossières et l'argumentation peu convaincante.

    On croit lire un article s'attaquant aux causes de l'échec lensois, comme l'annonce le sous-titre, on trouve finalement une diatribe anti-libérale gratuite dirigée contre le méchant patron pour flatter le supporter de gauche. Triste mélange des genres où le terrain de sport est utilisé, disons plutôt manipulé malhabilement pour servir la cause.

    Ca ne me dérange pas de lire que Martel est un ... de la droite libérale, bien au contraire, mais toutes ces conneries sur "l'immunité présidentielle", ça ressemble à rien, c'est 100% bidon, c'est du matériel malhonetement sélectionné pour accabler le président lensois et servir un discours politique réchauffé.

  • anahuf le 26/01/2005 à 15h07
    CP, ta propre diatribe n'explique pas pourquoi Martel, bizarrement, n'est absolument pas tenu pour responsable des échecs sportifs répétés de son club, alors qu’il règne en maître sur la politique sportivo-économique du club... Il me semble que c’était plutôt ça le sujet de l’article.

    Je suis aussi preneur d’une explication de ta part sur les raisons des déboires du Racing (en dehors des constants changements de stratégie du boss).

  • le nihiliste le 26/01/2005 à 15h57
    Avec un peu plus de tact que crotale, j'abonde tout de même dans le même sens. Pour "l'impunité" au niveau de la ligue, passe encore (quoiqu'il ne faut pas venir reprocher ça aux supporters, mais aux médias). Il est vrai que son pote aulas cristallise plus que martel l'image du libéral extrémiste. Etrange d'ailleurs car aulas réussi sportivement, pas martel. Pas beaucoup de médias pour valoriser ce contre-exemple (c'est vrai aussi qu'avec le psg et l'om, ils en ont d'autres). Aujourd'hui, je crois qu'ils sont rares les supporters et autres sympathisants, persuadés que seul muller est responsable du no-foot-land lensois de ces dernières saisons (le souvenir de courbis est encore vivace, allez demander ce qu'ils pensent des nouveaux salons vip, du merchandising exacerbé, du décallage entre le discours global et le terrain...)! Le débat fait rage chez les supporters depuis plus d'un an pour proportionner les responsabilités. Les 200 km qui les séparent de paris suffisent apparemment à expliquer qu'on puisse penser, ailleurs, que les "critiques se soient à ce point concentrées sur joel muller"...


    Bien sur, donc, que martel reste à la tête de tout ces récents echecs. Mais il est actionnaire, et s'il retire ses billes, quelle garantie a-t-on de trouver mieux ou au moins autant impliqué et attaché au club??? Pour cela et son travail depuis 1989, je trouverai ridicule que le public de bollaert chante aujourd'hui "martel démission", tout ambitieux ou "mytho" (au choix) qu'il soit devenu...

    Est-ce surtout une raison pour minimiser l'echec patent de muller, qui débuta son ère lensoise en fanfarre (le racing caracolait en tête toute sa première saison, pour gaspiller son avance lors de trois matchs nuls à bollaert face aux futurs reléguables qu'étaient lorient metz et je sais plus qui, puis se présenta en sparing partner chez aulas, pour la finale). Pas grave disait-on ! A lens toutes les conditions budgétaires et structurelles étaient réunnies pour remettre ça et abonner le club dans le summum français... Or ce qu'on a vu c'est tout le contraire. A l'inverse, d'un tacticien qui prend la mesure du club et le fait progresser (puel, lacombe,...) les deux saisons qui suivirent présentèrent une équipe ennuyeuse dont la pauvreté fut à peine voilée par ces 2 huitièmes places acquises en toutes fin de saison... Le doute planait sur la compatibilité d'un effectif que les cdf caricaturèrent en équipe de basket, (ce qu'elle était pour moi aussi). J'étais moi même plutot un "défenseur" de muller tellement ça me paraissait énorme.
    Mais tout d'abord, à qui veut-on faire croire que martel imposa ce profil d'effectif à son technicien sans que celui-ci n'ai mot à dire??? Martel a plein de défaut mais je pense pas qu'engager des entraineurs potiches à la manière d'un tapie en fasse partie. D'autre part, depuis l'été dernier, les mêmes symptomes rejaillissent sur une équipe totalement remodelé. On vit le même scénario depuis trois ans : quelques matchs "poudre aux yeux", quelques trés courtes séries positives qui laissent penser que rien n'est perdu, et patatra, saison terminé au mois de janvier... Au point ou l'echec face aux verts est la copie conforme de la déroute sochalienne de l'an passé à la même époque.

    Alors oui, il est normal de souligner les ratés martelliens, tout en cessant ce supplice sur le terrain. Le point de non retour était atteint.

    Et bon courage francis !-)))

  • crotale psychopathe le 26/01/2005 à 17h31
    anahuf - mercredi 26 janvier 2005 - 15h07
    "CP, ta propre diatribe n'explique pas pourquoi Martel, bizarrement, n'est absolument pas tenu pour responsable des échecs sportifs répétés de son club, alors qu’il règne en maître sur la politique sportivo-économique du club... Il me semble que c’était plutôt ça le sujet de l’article."

    Je suis véhément parce que l'article me semble marqué par de le sceau de l'analyse à charge, orientée par l'ambition de l'auteur. Il n'analyse pas les faits, il sélectionne des faits pour rédiger une conclusion déjà toute écrite. Je ne reprends donc pas ce qui me dérange point par point parce que c'est l'ensemble du projet qui me déçoit.

    Mon analyse de l'échec lensois importe peu, je ne ressens pas le besoin de pointer un bouc émissaire pour l'échec sportif d'un club. Le fonctionnement d'un club repose sur tellement de rouages humains, soumis à des contraintes si aléatoires, que le chaos généré ne peut pas être intelligemment appréhendé en terme de "C'est la faute à machin, qu'est pote de Madelin d'ailleurs"

    Je tiens quand même à préciser des faits généreusements occultés par l'auteur :

    1- Lens est une ville tragiquement sinistrée où le tissu économique ressemble au pull de mère Théresa. Pourtant, le budget du RC Lens est d'environ 40 M €. Pour un président en échec, ça va je trouve.

    2- Lens dispose d'un complexe sportif Bollaert - La Gaillette qu'on peut qualifier d'exceptionnel en France. Quel échec, ce Martel, il investit dans des infrastructures!! Plutôt que de faire venir la star, on mise sur un centre de formation et d'entraînement ultramoderne, mais pour l'auteur, c'est de la mythomanie...

    3- Si l'on accepte de revenir de nombreuses années en arrière comme le fait l'auteur avec Courbis (Ok pour cette bourde là), alors il serait légitime de revenir aussi au titre de Champion de France 98, aux Coupes de la ligue 94 et 99, gagnés sous cet homme d'échec qu'est Martel, et au passage, seuls titres de Lens depuis 1943.

    4- Depuis trois années, Martel met à disposition de Muller un effectif que tout le monde qualifie de séduisant en début de saison, voire de candidat au titre (Facile de parler de recrutement manqué une fois l'équipe mal classée, on croirait lire 0,80€). Combien d'entraîneurs en France peuvent compter sur autant de temps, d'argent et sur un tel effectif ?

    Ma conclusion, c'est que Martel, tout patron 19ème siècle qu'il est, a mis tout ce qu'un président peut mettre à disposition de son staff sportif pour réussir, que ça fasse plaisir ou non.
    C'est donc profondément injuste de lui faire assumer des responsabilités qui relèvent exclusivement du terrain, et ça devient très pénible quand ce constat sert finalement un discours tout autre.


  • crotale psychopathe le 26/01/2005 à 17h42
    J'oubliais juste un dernier petit élément qui n'a pas d'importance : Martel est chez lui au RC Lens, donc à défaut de révolution marxiste...

La revue des Cahiers du football