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Stade rennais 2003-2004 : la fiche

Les ténors du ventre mou ont aussi droit à leur fiche, au risque de faire voir rouge à des supporters rennais qui voient déjà tout en noir.

Auteur : Hannibal Lecteur et la rédac le 16 Oct 2003

 

 

Le scénario idéal

Après un début de saison mitigé, la machine rennaise se met en route. Intraitables en défense, les rouges et noirs remportent dix-neuf victoires sur le score de 1-0. Le club termine troisième du championnat dans un stade flambant neuf, et remporte la Coupe de France après avoir battu Nantes 5-0 à la Beaujoire en demi-finale. Piquionne remplace in extremis Anelka sur la liste des sélectionnés pour l’Euro, et Lucas fait désormais floquer son maillot Lucasinho. Au sommet de Paris, Jacques Chirac conditionne le soutien de la France au projet de Blair, Aznar et Berlusconi d’envahir l’Iran à l’obtention d’une place au G14 pour son "ami de 30 ans" François Pinault. Fort d’une ambition retrouvée, le club fait revenir Silvestre, Dabo, Wiltord et Nonda pour disputer la Ligue des champions. Après quelques jours au club, les nouvelles recrues déclarent: "On a eu de bonnes sensations sur le dance-floor toute la semaine. On est content de jouer à nouveau aux côtés de Bébert [NDLR : gérant d’un fameux bar de nuit de la Rue St-Michel]. Mais attention à ne pas s’enflammer, rien n’est jamais fait aux fléchettes".

 

Le scénario catastrophe

Désireux de ressembler davantage à son modèle (le PSG) Rennes encaisse des buts de la part de tous ses anciens joueurs: Maoulida, Batlles, E. Cissé, Le Pen et même Nonda (d’une reprise de la béquille) trouvent ainsi le chemin des filets contre l’équipe de Bölöni. Minée par une inefficacité chronique en attaque, Rennes s’enfonce lentement dans les profondeurs du classement. En janvier, le club dispute un premier tour de Coupe de France a priori anodin face aux volleyeurs de Rennes, futurs champions de France, venus pour s’amuser: ayant entendu à travers la cloison du vestiaire l’entraîneur adverse Vejlko Basic lors de son briefing ("Il faut faire attention pertes balles, et important garder grrrrrrande concentration", les joueurs croient au retour d’Halilhodzic, perdent tous leurs moyens et s’inclinent 15-14 sur un smash fatal.

 

Fin février, François Pinault est interrogé dans l’affaire des emplois fictifs du RPR à propos de l’activité d’un certain Georgui Ivanov l’année précédente, et est mis en examen. Interrogé sur TF1, Jacques Chirac répond: "Je n’ai jamais vu ce monsieur Pano dont vous me parlez". Raymond Kéruzoré est rappelé au poste de coach, mais Rennes ne se ressaisit pas et joue sa survie contre Montpellier à la dernière journée. La tribune en construction s’écroule avant le match (cinquante spectateurs factices tués, une centaine blessés) et le club est relégué administrativement en L2 par la Ligue. Les Ultras, auxquels Philippe Bergeroo avait donné un double des clés, découvrent en pénétrant dans le centre d'entraînement un énorme stock de bouteilles de Whisky dans les casiers des joueurs. Le club est repris par Jean-Claude Darmon, qui déclare: "Mon goût pour l’humanitaire devait tôt ou tard me conduire à m’intéresser au Stade rennais".

 

 

L’action de jeu typique

Le schéma tactique rennais est très complexe. Sur la touche, on note l'arrivage permanent de recrues montpelliéraines, transformées en joueurs de banc, puis en joueurs de CFA. Sur le terrain, tandis que Cech attend des nouvelles de son agent en vue d'un transfert en Angleterre, les attaquants improvisent: Vairelles tente une pénétration en force et en contres favorables, Lucas cherche sa vraie place, Monterrubio attend un penalty à tirer et Frei, qui en a marre, rentre en Suisse. On note l'absence de Piquionne, parti renforcer Guingamp au mercato.

 

 

La stratégie secrète du coach
Faire en sorte que les journalistes fassent moins de fautes à son nom et son prénom qu’à ceux d’Halilhodzic.

 

L’objectif sportif officieux
Se sauver de la relégation avant la 34e journée.

 

L’objectif marketing inavouable
Vendre pour 21 millions d’euros de maillots floqués "Lucas".

 

Le point fort
Les défenseurs sont en acier.

 

Le point faible
Les spectateurs sont en carton.

 

Le calembour foireux
Avec un maillot rouge et noir, de nombreux impairs et des banqueroutes, pourquoi Rennes n’a-t-il pas encore Casino comme sponsor maillot?

 

Le Stade Rennais 2003-2004 en questions
Frédéric Piquionne comprendra-t-il enfin qu’il a le droit de marquer des buts de raccroc?
Christophe Bouchet osera-t-il hurler contre les avantages fiscaux iniques des clubs de football bretons, qui ne payent pas de taxe d’autoroute?
Jeunechamp remplacera-t-il Rool dans le rôle du Cyril tacleur fou?
Un grand tournoi de Playstation sera-t-il organisé au Sofitel de Villeurbanne la veille de Lyon-Rennes par Diatta et Réveillère?
Cech sera-t-il tellement bon cette saison que Manchester voudra l’engager comme 4e gardien?
La coupe de cheveux "Tony Vairelles" fera-t-elle fureur dans les salons de coiffure du centre-ville?
Le stade en reconstruction permanente, c’est une métaphore de la gestion du club?
La Route-de-Lorient, c'est une métaphore d'une inexorable descente en L2?
Est-ce pour ne pas être aussi antipathique que Bouchet et Aulas que Pinault tient à ne remporter aucun titre?

Réactions

  • NoNo93 le 17/10/2003 à 10h41
    Gros lol de premiére classe :-)))

  • Axl le 17/10/2003 à 12h47
    Même si c'est complètement politiquement incorrect ce que je vais dire, je le dis quand même: je suis d'accord avec NoNo.

  • marco348 le 17/10/2003 à 15h02
    flyingducthman,
    Il n'y a qu'une seule Bretagne !!!
    Par contre il n'y a plus de roi, à moins que Mitterand fut considéré comme tel...

  • les chèvres manias le 22/01/2004 à 15h47
    Il y a énormément de vrai dans cet article concernant le stade rennais...
    Moi, ce que je trouve génial à Rennes, c'est tout cet argent dépensé inutilement !!!
    Quand je vois Paul Le Guen (le seul véritable entraîneur de Rennes en une décennie... depuis Michel Le Millénaire) se faire virer après une saison 1998-1999 où Rennes aura longtemps été troisième avant de se qualifier pour l'Intertoto (où il se fera sortir avec les honneurs par la Juve de Zizou) et une autre 1999-2000 où l'équipe finira encore dans le haut du tableau... je ne comprends pas !!!
    C'est pas parce que Gourcuff a partiellement réussi à Lorient qu'il va faire de Rennes un club phare de France... même si ce dernier connaît bien la route qu'il reste à parcourir pour y parvenir... étant donné que le nom du stade des rouge et noir s'appelle stade de la Route de Lorient !!!
    Après Bergeroo comme entraîneur, c'est pas franchement mieux comme idée même si dans le fond le personnage est attachant et qu'une tête miraculeuse de captain courage Arribagé contre Nantes (permettant à Rennes de remporter in extremis sa première victoire de l'année 2002-2003) est tout prêt de le sauver de la porte de sortie...
    Porte de sortie présentée par le président Pinault (qui est à sa décharge est coutumier du fait !!!) qu'il ne sera malgré tout éviter... au profit de sauveur Vahid !!!
    Un match nul acheté à l'avant dernière journée du championnat par Rennes à Paris en échange du transfert de ce même Vahid au PSG et Rennes s'en sort une nouvelle fois de justesse !!!
    Et ne parlons pas de Boloni cette année, ce Roumain qui entraîne depuis quinze ans en France et qui ne sait toujours pas aligner trois mots de français de suite (dans ces conditions, il n'est pas étonnant que ses joueurs aient du mal à faire trois passes d'affilée)... et qui ne sait trouver comme autre motif d'excuse à ses défaites récurrentes qu'un manque constant de réussite et un arbitrage toujours en sa défaveur (pourtant c'est bien Frei qui fait une manchette de volleyeur contre Paris pour égaliser...) !!!
    Mais inutile de parler de Rennes sans penser à tous ses joueurs d'exception recrutés en Amérique du Sud, à Montpellier et dans les pays de l'Europe de l'est...
    Trois filières pour trois mêmes résultats dépitants à la fin : un recrutement catastrophique !!!
    Mais il y a plusieurs façons de mal recruter : on peut mal recruter en enrôlant des joueurs très chers, des joueurs à prix normaux ou des joueurs quasiment gratuits !!!
    Et Rennes a testé ces cinq dernières années les trois recrutements précédents !!!
    En très cher, vous avez en 2000 le brésilien Lucas arraché à Marseille pour 140 millions de francs et l'Argentin Turdo pour 80 !!!
    Et puis, en prix un peu plus raisonnable, vous avez tous ces joueurs moyens de L1 dont le principal sponsor est le Montpellier-Hérault de notre cher ami Loulou, toujours là pour faire des affaires en vendant ses jeunes pas toujours terrible du centre de formation !!!
    Dans ce style de recrutement, on trouve venant de Montpellier des joueurs comme Delaye, Gourvennec, Sorlin, Maoulida ou Barbosa... qui vont être intégré directement dans le groupe... puis sur le banc... puis en CFA... puis revendu (quand on y arrive) trois fois moins cher à d'autres clubs de L1 !!!
    On a également la filière nantaise avec Le Roux, Gourvennec (qui est nanto-montpelliérain) et ce diable de Monterrubio !!!
    Puis plus récemment, la piste bastiaise avec Durand, Jeunechamp et Battles...
    Sinon, dans un tout autre style, quasiment sans frais (et pour cause), on a les Loeschbor and co qui n'ont pas fait beaucoup d'apparitions tellement leurs niveaux étaient dépitants !!!
    A la fin, c'est toujours plus ou moins la même chose : mauvais recrutement, mauvais résultats, équipe de mercenaires et hauts salaires à entretenir !!!
    Mais si on a a vu passer les joueurs à jamais étiquetés Rennais qui n'ont jamais rien fait et ne feront feront jamais rien de leur petite carrière du style Bardon, Chapuis, Goussé, Grégoire, Echouafni, Bigné, Yapi, Diatta ou encore Fernandes, on a quand même quelques bons joueurs passés par Rennes comme Nonda, Wiltord, Reveillère, Sommeil ou Cech...
    Le problème, c'est que hormis ce dernier, ils sont depuis bien longtemps partis et qu'ils ne sont pas prêt de revenir dans le bourbier breton...
    Enfin, je voulais dire qu'en cette année 2004, malgré le fait que Piquionne est ouvert un club de kick-boxing et Vairelles un salon de coiffure, Rennes se maintiendra en ligue 1 sans trop de problèmes...
    Dernier épisode amusant de cette saison rennaise, le fait que la sauce bolognaise, euh pardon, Laszlo Boloni ait écarté en début de saison Alexander Frei sous prétexte qu'il ne mettait que des buts de raccroc dans les six mètres... car Boloni voulait certainement privélégier le beau jeu en pointe avec Tony le beau gosse et Fréderic le karateka !!!
    Mais voilà, quand le parfum de la relégation se fait sentir petit à petit, il vaut mieux réintégrer le seul buteur fiable de l'équipe !!!
    Surtout que l'international Suisse a depuis ouvert un club de volley-ball à Rennes...


La revue des Cahiers du football