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Stade de France (2) La nouvelle basilique de St-Denis

Si le Mondial 98 avait vu la victoire d'une autre équipe, nul doute que cette histoire n'aurait pas été que d'amour. Mais voilà, sanctifiée par le 12 juillet, le Stade de France est devenu bien plus qu'un terrain de football: un lieu de pèlerinage, une destination touristique. Avant que le mythe ne faiblisse?

Auteur : Jamel Attal le 28 Fev 2000

 

 

Combles pour toutes les rencontres de l'équipe de France, les tribunes de Saint-Denis témoignent d'un changement de la composition du public de foot, aussi bien à Paris pour les Bleus que dans toutes les enceintes du pays. Un public élargi, plus familial et un peu féminisé, où les curieux et les occasionnels sont plus nombreux et viennent pour assister à un spectacle: d'abord celui du stade lui-même, ensuite celui des champions du monde en tournée, de Barthez et Zidane en démonstration.

 

Mais aucun match de football (a fortiori un match amical des Bleus) ne peut garantir ni le spectacle, ni son issue, c'est encore toute la différence avec un épisode d'Alerte à Malibu.


Le souvenir de l'indifférence dans laquelle jouait la sélection dans un Parc des Princes rarement plein doit cependant éviter toute nostalgie déplacée, mais le soutien à une équipe requiert de donner plus que l'achat du billet, et un match peut toujours être nul, aux deux sens du terme. Malgré l'organisation d'un kop bleu animé par l'ultra-sponsorisée mais méritante association des supporters, ce public s'endort parfois, s'impatiente et s'amuse parfois tout seul.

 

Cela donne quelques attitudes un peu absurdes, comme une holà à la trentième minute de France-Pologne et des sifflets à la mi-temps. Plus cuisant, le souvenir du sempiternel "et 1, et 2, et 3-0", scandé à 2-0 lors de France-Islande… Il serait d'ailleurs temps de tourner la page du Mondial, tant les gimmicks hérités tournent à la rengaine et sont de plus en plus hors de propos. "I will survive" est usé jusqu'à la corde et la nostalgie ne sert pas à grand chose en football (demandez aux Hongrois).

 

Après les "costards-cravates" stigmatisés lors de la Coupe du Monde (et qui n'ont pas disparu, loin de là, même si les invitations sont un peu moins généreusement semées), ce seraient donc les "touristes" qui empliraient les tribunes.

 

L'arrivée de ces profanes, évidemment souhaitable, peut éventuellement nourrir chez les amateurs un certain sentiment de dépossession, mais surtout renforcer la conception du football comme spectacle, divertissement industrialisé comme les autres. Mais après tout, puisque l'équipe de France n'a jamais eu de public, pourquoi critiquer celui-là?

 

Et la Province ?

Il y a quand même quelques motifs. Si le public du stade de France n'est plus tout à fait le même que celui du Parc des Princes, il reste très parisien, c'est-à-dire siffleur et mesuré dans son soutien. De plus, certains supporters du PSG en profitent pour effectuer un détournement de bleu, comme le montre l'accueil sélectif réservé à Pirès.

 

La nécessité d'exploiter à fond le symbole du SdF et de rentabiliser sa grande capacité (9,5MF de recettes le 23 février), mais aussi de justifier son existence, a mis de côté un débat très vif avant la Coupe du Monde: depuis le contrat signé par la FFF avec le Consortium, qui lui garantit trois matches de la sélection par an, on ne se demande plus s'il faut faire jouer plus souvent la sélection nationale en Province.

 

Certains arguments évoquaient notamment la plus grande ferveur attendue, mais on a vu que ce n'était pas aussi simple: Lyon ou Bordeaux ne sont pas plus bouillants, et même Geoffroy Guichard avait hué l'équipe d'Aimé Jacquet en match amical. Cette décentralisation serait tout simplement une question d'équité, car on ne voit pas trop ce qui justifiera longtemps une telle exclusivité parisienne —d'autant que le SdF n'est pas le seul stade superbe issu de l'organisation du Mondial…

 

La dernière polémique a incriminé le maudit gazon, et introduit un doute sur le caractère incontournable du Stade de France comme hôte des Bleus. La moindre des exigences seraient en effet que les conditions de jeu soient à la hauteur de des prétentions du monument, mais au-delà de cet incident, c'est la légitimité indiscutée dont il bénéficie qui pourrait être progressivement remise en cause.

 

L'"effet Mondial" a jusqu'ici bénéficié au Stade de France, mais le temps n'est déjà plus où la vente publique des billets ne durait qu'une ou deux heures: des places pour France-Pologne sont ainsi restées disponibles jusqu'à la veille de la rencontre. A l'avenir, la fédération comme le consortium devront réfléchir à la banalisation de leur joyau.

 

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