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Et si Kostadinov n'avait pas chopé la lucarne?

Réécrivons l'histoire – Après une petite frayeur en toute fin de match contre la Bulgarie, les Bleus se qualifient pour la World Cup 94. Leur destin bascule.
Auteur : Michaël Grossman le 24 Sept 2008

 

[Extrait du #39 des Cahiers du foot]

France-Bulgarie 1993. Il reste trois secondes d’apnée au Parc des Princes. Laurent Blanc est trop court, c’est la misère. Comment le ballon a-t-il pu traverser le terrain aussi vite? Dire que Ginola l’avait encore dans les pattes au poteau de corner opposé, là, pas plus tard que tout de suite. Quel con ce Ginola! Je l’ai toujours dit. Et si jamais il marquait, l’autre? Que deviendrait le monde? Les slips français restent immaculés: Kostadinov écrase sa frappe. Lama se couche. Impérial comme toujours. C’est fini. 90 était bien un accident spatio-temporel. Les Bleus retrouvent la Coupe du monde. Joe Dassin tube de l’été. 


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Maradona de Loire-Atlantique

Un tirage au sort sans indulgence: le Nigeria, la Grèce, et l’Argentine de Diego. Les derniers champions du monde en date – avant qu’on ne laisse la coupe aux premiers stéroïdés sans âme venus. Ça va être chaud...
Qualifiés d’un cheveu devant des Argentins finalement privés de Maradona, le jeu des Bleus est magnifié par la patte gauche de Reynald Pedros, préféré par Papin et Houllier à Martins, réserviste de luxe. On commence à le surnommer le "Maradona de Loire-Atlantique" à Budapest. La pedrosmania s’étend sur toute l’Europe après sa "Panenka" réussie contre le Mexique sur le tir au but qui qualifie la France lors de son huitième de finale au couteau, et son slalom dans la défense allemande en quart de finale.
La demie contre l’Italie et la finale contre le Brésil ne resteront dans l’histoire du jeu que pour l’invulnérabilité d’une défense devenue légendaire: Desailly à droite, Roche et Blanc dans l’axe, Petit à gauche, on ne fera jamais mieux. Pour l’éternité.

Contre le Brésil et l’Italie, de toute façon, c’est toujours la France qui gagne aux pénos. Les patates de Le Guen, Sauzée et Guérin ne pardonnent pas. Une défaillance de Papin-Cantona? Elle ne viendra pas. Ginola devient le sportif préféré des Françaises – j’ai toujours dit qu’il était génial. Il tire profit de sa nouvelle gloire planétaire pour répondre aux sollicitations de Hollywood où il se retire avec Canto, dans un halo de respectabilité.


Kosta... qui?

Gérard Houllier est porté aux nues. Il enterre Platoche dans les sondages de popularité en quittant ses fonctions de DTN-sélectionneur national sur cet inoubliable succès. Afin de continuer à faire rêver la patrie, il souffle le nom de Bernard Lacombe à l’oreille du président Fournet-Fayard. Mais Lacombe est encore sous contrat à la direction sportive de Lyon. Son jeune président, un inconnu nommé Aulas, refuse de le laisser partir: "Je ne laisserai pas faire les puissants. Le  grand avenir promis à l’Olympique lyonnais ne saurait être balayé d’un revers de la main par des gens qui ne montrent aucune gratitude aux clubs à qui ils doivent pourtant tout". Après des semaines de lutte, il est contraint de rappeler l’entraîneur de ses débuts, Robert Nouzaret, qui vient de gagner la Coupe avec Montpellier. L’OL retrouve rapidement sa place en deuxième division.

En attendant, Fournet-Fayard bombe le torse dans les locaux de France Football, accompagnant Reynald Pedros qui vient recevoir son Ballon d’Or en costume-baskets. Être le premier président de la fédé à compter trois joueurs différents lauréats du précieux trophée le gonfle d’orgueil. La cérémonie est perturbée par un incident inédit: Éric Cantona, le dauphin de Pedros, allonge Gérard Ernault d’un maître coup de boule. On le croit vexé de la courte victoire de son coéquipier, mais il nie : "J’en ai rien à foutre du Ballon d’or. C’est juste que je peux pas le saquer celui-là!"

On ne sait pas ce qu’il est advenu de Kostadinov. Fin 1994, un jeune Bordelais commence à illuminer le jeu des Bleus. La presse commence déjà à le présenter comme "le nouveau Ginola"...

Réactions

  • Roger Cénisse le 24/09/2008 à 14h37
    Et dire qu'il aurait suffi d'un bon tacle à la carotide de Petit ou autre (je ne sais plus trop qui regarde Kostadinov débouler comme une fusée) pour qu'on passe ... et que tout ce que cet article annonce soit vrai.

    Les défenseurs rugueux, y'a que ça de vrai.

  • Dino Dini le 24/09/2008 à 14h38
    L'uchronie, genre déjà passionnant en littérature avec notamment Philip K. Dick ou en article de presse (quelqu'un a causé des excellents articles de Marianne cet été), se marie si bien au football que l'on a envie de lire d'autres Histoires parallèles (Si Laurent Blanc avait balancé sa frappe dans les nuages face au Paraguay? Si le Danemark 86 n'avait pas fait n'importe quoi avant d'affronter l'Espagne en 8ème? Si la mère de Jean-Michel Hélas avait fait une fausse couche?).
    J'en veux d'autres.

  • pied le 24/09/2008 à 14h40
    BB > un niveau que nul autre joueur offensif français de l'époque aurait atteint? Ce qui fait qu'en 1995, on ait pu se passer de lui, pour atteindre une demi à l'Euro 1996 et gagner une CDM en 98. Je veux bien qu'il ait été très bon, mais pas au point d'être exceptionnel. Et ses débordements le disqualifie d'emblée selon mes critères de la liste "supers joueurs que j'aurais aimé voir gagner un trophée international majeur".

    Merde, quoi! Un mec qui insulte sélectionneurs, entraîneurs, jette des ballons sur les arbitres, agresse violemment un spectateur, on en fait une sorte de héros romantique. Merci Nike...

  • Björn Björk le 24/09/2008 à 14h46
    pied > j'ai pas dit qu'on avait pas eu raison de le virer, notamment pour créer un groupe.

    N'empêche, quel putain de joueur de football. Je vois pas ce qu'il y a de mal à vouloir qu'un des rares génies que j'ai eu l'occasion de voir de mes yeux gagne un trophée.
    J'ai le droit d'en n'avoir rien à carrer du reste?

  • suppdebastille le 24/09/2008 à 14h47
    Le niveau de King Canto est quand même largement à relativiser, il était très fort en premier league qui ne valait rien au niveau européen à son époque.

  • pied le 24/09/2008 à 14h52
    Voilà, je suis d'accord avec suppdebastille. Canto était exceptionnel en Angleterre, dans un championnat d'un niveau technique assez faible. C'était un très bon footeux, sans conteste. Un génie... pas pour moi. Un génie de la communication, de la posture ombrageuse sur le terrain, ouais, ok.

    Pour prendre une autre tête de lard de l'époque, je place Stoitchkov un bon cran au-dessus, au niveau du football, quand même.

  • salatomatognon le 24/09/2008 à 14h53
    Bon en 1994, Cantona?
    Dans un football anglais qui avait régressé au niveau de la D2 albanaise, je veux bien. Mais en équipe de France, il était devenu un boulet qui traînait son gros cul et nous gratifiait de talonnades absurdes, perdant un nombre consternant de ballons, en toute impunité médiatique.
    Il était tellement incontestable, le King, qu'il jouait même blessé pendant que Ginola* restait sur le banc, ou y retournait fissa.

    * D'ailleurs, le "crime contre l'équipe" imputé par Houllier à Ginola, c'était ses déclarations avant France-Bulgarie plus que son fameux centre au 3e poteau.

  • Björn Björk le 24/09/2008 à 14h54
    Tiens, dans les grands débats récurrents de l'histoire des cdf (le piratage, les traductions, le ballon d'or refusé aux portugais, la sous representation des girondins dans la gazette), celui sur Canto n'était pas revenu depuis bien longtemps.

  • José-Mickaël le 24/09/2008 à 15h00
    mbfcs2
    mercredi 24 septembre 2008 - 14h20
    > j'ai un lointain souvenir d'un magazine (probablement un magazine télé ou lequipe mag) qui avait parlé d'un script pour un mini-film [...] Quelqu'un sait si ce truc a réellement vu le jour ? (j'ai moi aussi rêvé ?)

    Ca ne me dit rien...

    Mais ça me rappelle un film de science-fiction footballistique... Il était passé sur FR3 à deux reprises, à l'époque où FR3 hébergait le samedi soir La Sept (au début des années 1990). C'était un vieux film en noir et blanc, sous-titré. Est-ce que ça vous dit quelque chose ? Voici l'histoire :

    Un enfant accompagne son père au Maracana pour assister à la "finale" de la coupe du Monde 1950. Un nul suffit aux Brésiliens, ils sont archi-favoris. L'enfant applaudit lorsque le Brésil marque. Puis l'Uruguay égalise. Tension, suspense, stress... Vers la fin du match, un attaquant uruguayen déborde sur la droite. Le gardien brésilien ne s'attend pas à ce qu'il tire, il a l'air distrait... et l'Uruguayen marque : 2-1, l'Uruguay est championne du Monde, l'enfant rentre chez lui en pleurant.

    Plus tard, il est devenu un homme. Il a alors l'occasion de faire un voyage dans le passé (je ne sais plus comment il faisait, je ne me souviens pas d'une machine). Il décide de revenir en 1950. Son plan : avertir le gardien de but que l'ailier uruguayen va tirer. Ainsi, le gardien pourra arrêter le tir et le Brésil sera champion du Monde. Bref, le voilà qui rentre dans le stade. Sauf qu'il n'a pas de billet, zut... Il finit par trouver une combine pour rentrer. Il regarde en haut de la tribune et voit son père, plus jeune, avec un enfant : lui. Il se concentre sur sa mission : se placer derrière le but brésilien pour avertir le gardien. Sauf qu'il n'a pas le droit, ça lui fait perdre du temps, et pendant ce temps les Uruguayens ont égalisé. Il finit par trouver un moyen de se placer derrière le but brésilien, juste à temps car les Uruguayens contre-attaquent : dans une minute ils vont marquer, pas de temps à perdre !

    Notre héros appelle le gardien : « Hé, Gilmar ! » (nan, c'était pas Gilmar, mais je ne connais pas son nom). Problème : il y a 200.000 spectateurs, le brouhaha est énorme, on ne s'entend pas. « Hé, Gilmar, fais attention à Francescoli, il va tirer au but ! » (Nan, pas Francescoli, pareil...) L'autre n'entend rien, et voilà les Uruguayens qui déboulent. Alors il hurle : « Hé, Gilmar, il va tirer ! Hé, Gilmar ! » Le gardien se retourne pour voir qui lui crie après... et l'Uruguayen marque !

    Les deux fois, je suis tombé sur ce film par hasard, aussi je ne sais même pas son titre. J'ai même l'impression qu'il a été réalisé dans les années 1950, peut-être avant 1958 ? Puisqu'on parlait d'uchronie, ce n'en est pas tout à fait une, mais presque... Est-ce que vous connaissez ce film ? Si l'un de vous peut me renseigner, je lui en serais très reconnaissant !

  • Dino Dini le 24/09/2008 à 15h04
    Björn,

    Autre vieux débat oublié : Christophe Dugarry.

La revue des Cahiers du football