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Les dures limites du foot français

Nos experts se sont penchés sur les comptes des clubs français et sur leurs perspectives économiques. Bizarrement, leurs conclusions sont très éloignées des revendications des dirigeants…
Auteur : Richie Valence et Donna Letta le 2 Juin 2003

 

Les "comptes opaques et creux" évoqués dans la Gazette 85 sont du moins faciles à trouver puisque téléchargeables en PDF sur le site de la Ligue. Une fois cette étape passée, l’internaute peut chercher des comparaisons internationales… Mais il ne trouvera rien sur le site de la FIFA ni sur celui de l'UEFA. Dans les autres grands pays de foot, les clubs riches présentent des données plus ou moins fiables et souvent habillées de marketing esthétisant. Dans les ligues, les ministères, il faut commander des ouvrages ou entamer un dialogue par courrier pour avoir accès aux infos. Seule exception, l’Italie qui publie gratuitement, elle aussi, l’analyse financière des clubs. Les Italiens détaillent une réelle analyse chiffrée, graphiques à l’appui, qui va au-delà de la simple paraphrase de tableau. Un axe intéressant, absent en France, retrace même l’effet économique de l’accession / relégation. Cependant, ces données restent bien cachées sur le site du Calcio, et il faut quelque temps pour trouver un "rapporto sul calcio italiano Stagione" 2000/2001. Le plus simple pour y avoir accès reste de s’inscrire directement à l’e-librairie de Deloitte Touche Tohmatsu, cabinet d’expert qui effectua ce travail. Côté français, on manie le paradoxe. L’analyse existe dans le numéro du magazine de la Ligue précédant la parution des bilans. Les dirigeants français avaient convoqué un spécialiste qui dissertait sur le modèle économique du foot national. Ce bel effort d’analyse n’est pas renouvelé dans une présentation statistique sobre à l’excès. Le CA de la ligue ne s’est fendu que d’un communiqué de style gouvernemental: tout va mal, mais tout ira mieux grâce aux réformes engagées. Illustration par l’exemple avec cette phrase superbement paradoxale: "[il] n’y a pas eu dégradation du déficit global mais la vigilance s’impose plus que jamais". Assez peu lisible, le rapport de la LFP commence par constater des modifications de cadre juridique. Constat intéressant, mais obscur pour le lecteur non initié. On apprend que l’EA de Guingamp est une SAEMS, l’AC Ajaccio une EUSRL, l’AJ Auxerre une SAOS et la grande majorité sont des SASP! Mais ça change quoi? Dans une introduction rapide, la Ligue signale que le passage de la majorité des clubs en SASP permet l’accroissement des fonds propres… bonne nouvelle? Une situation financière mitigée qui se dégrade encore Le président Thiriez paraissait satisfait de l’afflux de capitaux propres. En fait, il ne s’agit que d’un transfert puisque, cumulés aux comptes courants des clubs, la masse de passif constituée par les ressources propres a diminué. Bien sûr, cette augmentation de capitaux signifie un investissement plus massif et de moins courte durée. À l'arrivée, le cumul de ressources propres des clubs a pourtant diminué de 7%. En vrai français, ça donne quoi? La modification de statut juridique engendre une augmentation des fonds propres (interprétation de la Ligue qu’on ne peut contester). Mais, en 2001, plutôt que de plonger la paluche dans le larfeuille pour sortir des biffetons neufs à cramer, les mécènes du foot français ont préféré se faire refiler de la monnaie de singe à la place. D’autres fausses joies se lisent dans le résultat d’exploitation. Quand M. Thiriez se félicitait du tassement du déficit des clubs, il ne regardait que le montant final (balance des transferts incluse). La situation s’est pourtant dégradée, le déficit d’exploitation représentait la saison passée 15% des recettes d’exploitation des clubs, taux record. Toutefois, le déficit d’exploitation de 97M€ n’est pas si catastrophique que ça au regard de celui du Calcio qui avait atteint un record de 113M€ en 2001 (11% des recettes d’exploitation). Comment expliquer la dégradation financière du football français? Les recettes des clubs ont augmenté de 6% en 3 ans, cela permet aux clubs français d’avoir le même niveau de recettes que les clubs italiens… il y a 5 ans. À titre de comparaison, la croissance des recettes des clubs italiens a été de 77% en 4 ans. Dans le même temps, les charges de fonctionnement ont réalisé un bond de 30%. Bien sûr, une inflation de 38% en 3 ans des salaires ne se digère pasfacilement. Mais il y a aussi des augmentations-records plus surprenantes: "services extérieurs", +64%, "autres charges", +51%. Pire encore, les frais de déplacement: +32%, alors qu'ils auraient dû diminuer pour des clubs qui disputent de moins en moins longtemps les coupes européennes… La belle astuce comptable, c’est que les clubs amortissent les chocs des transferts sur trois ans, ce qui évite des catastrophes à court terme. Cela n’empêche pas la Ligue d’affirmer que cette année, le solde des transferts des clubs a été positif. Depuis plusieurs années, contrairement à une idée reçue bien ancrée, les clubs français investissent massivement sur le marché des transferts, ce qui prouverait aussi qu’ils le font bêtement puisque les bergers s’en vont alors que les chèvres débarquent sur les prairies…

Une situation de pénurie structurelle que seul Garcimore pourra faire disparaître Et là, on se dit, mince il est mort et c’est dommage parce que ce ne sont pas des toilettages juridiques ou des allègements de charges représentant à peine 10% des dépenses des clubs qui y changeront grand chose. En effet, ce qui rend la situation si précaire, c'est la pérennité d’un mal récurrent du football français: des résultats faibles qui n’attirent pas suffisamment public et sponsors.

En comparant les revenus italiens et français et en exceptant les "autres produits" qui doivent inclurent les subventions, on s’aperçoit que les ressources des clubs italiens atteignent quasiment le double de celles des clubs français. Le Centre de Droit et d’Economie du Sport va plus loin en estimant que les carences en recettes liées au public justifient l’essentiel des écarts. Si le poids relatif du public baisse structurellement dans la répartition des recettes du foot (16% en 2000 contre 81% il y a 30 ans), les clubs français sont doublement pénalisés. Alors qu’en Angleterre la moyenne par match était de plus de 30.000 spectateurs en 2000, elle stagnait à 22.300 en France. Outre ce nombre qui demeure le plus faible des cinq gros championnats européens, la France pratique une politique tarifaire plus démocratique, ce qui implique un public très peu rémunérateur. En Espagne alors que la moyenne n’est supérieure que de 56 supporters / match, ce sont 50M€ qui vont dans les caisses. L’explication: en 2000 le "supporter moyen" rapportait 14,3€ en France contre 17,4 en Espagne (34,3 pour l’Angleterre). Une vérité de Lapalisse : en foot, plus tu gagnes, plus tu gagnes, plus tu perds, plus tu perds La relative stabilité des cinq clubs qui font le championnat italien constitue un autre élément majeur. Ce sont toujours les mêmes qui dominent le championnat et souvent l’Europe. La situation financière désastreuse en 2001 du football italien provenait intégralement de ce groupe de tête qui maintient une culture du déficit depuis presque quatre ans… Le foot italien a tendance à ne pas sombrer dans l’apocalypse financière grâce à ses clubs moyens et petits clubs. Les "gros" clubs investissent massivement sur le marché des joueurs, et disposent de charges de fonctionnement très lourdes et difficilement compressibles (réduire un effectif d’un joueur quand il y en a 40 a un impact financier plus limité que s’il n’en compte que 22). De ce fait, des piètres performances sportives se soldent rapidement par des résultats financiers désastreux. La Ligue des champions reste l’aléa absolu. Les clubs italiens de moindre importance n'étant pas concernés par elle, ils doivent gérer leurs finances en fonction du championnat, d’où une gestion plus rationnelle. En France, la situation est beaucoup moins figée. Dans le club des quatre gros que la Ligue distingue, il y avait en 2000 Monaco, Lyon, Paris et Marseille. Ce groupe était suivi d’un autre composé d’outsiders récurrents qui se disputent régulièrement une place dans le quatuor au gré de qualifications européennes plus ou moins régulières: Bordeaux, Lens, Nantes… et Rennes qui n’est là que par la grâce du mécénat. Conséquence de tout cela, les situations se dégradent structurellement plus en France qu’en Italie. Sur les huit des de ces premiers groupes, seuls deux clubs ont régulièrement des résultats à la hauteur des investissements gargantuesques réalisés. En fait, comme le résume parfaitement la Ligue, le déficit global du foot français s’atténue et seuls six clubs sont déficitaires en 2002. Deux tiers des clubs présentaient donc une situation financière saine. Les clubs de la Ligue 2 connaissent aussi des situations apparemment plus tranquilles. La croissance des fonds propres s’est même conjuguée avec une augmentation des comptes courants d’associés. Les droits TV représentent un poids plus faible dans les recettes en 2001 qu’en 2000 ce qui tendrait à établir une meilleure autonomie financière des clubs face au risque financier lié à la situation économique de Canal+… Mais, la situation est aussi structurellement plus précaire car les salaires représentent plus de 80% des recettes… Comment font-ils? Structurellement en déficit d’exploitation, la Ligue 2 vit d’une ressource de financement a priori ultra précaire: la Ligue 1. Tous les ans la L1 verse sa dîme en transferts à la L2 — ce qui tendrait à prouver que la formation n’est pas morte, en L2!

Face à l’Europe, le foot français veut sortir en boîte de Pandore Lapalissade franchie, il faut s’intéresser avec un peu plus de précision aux solutions économiques pour un football français plus compétitif. L’Aulassisation des esprits, version modernisée du Martelisme, indique que les revendications des acteurs du foot s’articulent autour d’un triptyque: nouvelle répartition des droits télé, cotation en bourse, baisse des charges. Le magazine de la Ligue a publié un article sur le modèle économique du football avant la parution des chiffres 2002 (Frédéric Bolotny – Centre de Droit et d’Economie du Sport). L’auteur de l’article décrit de modestes perspectives économiques alternatives. En quelques mots, il parle de pérenniser les ressources non dépendantes des résultats, en jouant sur l’image des clubs, la manière de gérer leur "marques" (stratégie développée par Jean-Michel Aulas) et en diversifiant les sources de revenus (accès au droit à l’image des joueurs, développement des structures extra-sportives: patrimoine immobilier pour avoir un "matelas" afin de parer aux cycles difficiles – stratégie d’Auxerre). En toute objectivité, l’auteur reconnaît lui-même que ces solutions ne sont pas des remèdes miracles, tout au plus permettent-ils une sensible amélioration de la stabilité économique du secteur. Le trio de mesures évoqué plus haut serait il le seul moyen efficace pour que l’AC Ajaccio accède enfin à sa première finale de la Champion’s League? Les droits télés : le tonneau des danaïdes appelé à se tarir sans compensation Sur le thème des droits de télévision, le spécialiste concède qu’une solution devra être trouvée pour répondre aux souhaits des grands clubs (1). Cependant, on sent bien que ce discours cache un certain cynisme. L’auteur reconnaît que le système actuel est la meilleure garantie de solidarité entre les clubs. En fait, il admet le caractère politiquement inéluctable de la réforme des droits télés, mais indique que la répartition égalitaire ainsi démolie devra laisser place à d’autres mécanismes de solidarité indispensables à la survie du système français. Quels que soient les dispositifs adoptés, la Ligue 1 ne peut se passer du réservoir de joueurs mis à disposition par les petits clubs. Supprimer la solidarité financière, c’est remettre en cause l’existence même de ces flux indispensables et affaiblir durablement la qualité du foot français. Par ailleurs, les mannes exceptionnelles tendant à se tarir, les droits du foot français ne résisteront pas longtemps aux difficultés du secteur dès lors qu’il sera restructuré. La bourse, miroir aux alouettes, je te plumerai La Bourse permettrait un afflux rapide de capitaux. Mais la viabilité du système n’est pas assurée. En 2000, lors d’un colloque organisé par la Ligue, un représentant de la société Quick — très présente dans le basket français — avait évoqué la problématique des marchés financiers. Pour lui, ce n’est qu’un moyen de faire venir des capitaux dans le sport, mais les investisseurs raisonnent de toute façon en terme d’impact par rapport au produit qui leur est proposé. S’ils renâclent déjà à investir aujourd’hui, ce n’est pas l’ouverture à d’autres modes de participation qui va rendre le secteur plus attractif (bourse ou pas, les investisseurs ne se précipiteront à Angoulême que pour la BD, pas pour le foot). L’analyse de Bolotny va plus loin. Coter les clubs en bourse, c’est ajouter un lien supplémentaire entre résultat et situation financière. Ce serait d’autant plus dangereux que ce lien jouerait sur la valeur du capital. En cas de saison catastrophique, c’est le montant du passif du club qui se trouverait majoré, impliquant une diminution de la valeur de l’actif (vente de patrimoine) et / ou une hausse immédiate de l’endettement du club. L’obligation rapide de meilleurs résultats n’en serait donc que renforcée… Dans ce contexte, les errements sportifs de nos clubs comiques préférés leur auraient été fatals. Par le biais des rétrogradations administratives, les OM-PSG se dérouleraient aujourd'hui en CFA. Les mirages de la réforme fiscale Dans un esprit poujadiste sûrement lié à la personnalité du président de l’époque, le rapport issu de la saison 2000/2001 de la LFP retraçait un tableau à la neutralité douteuse, mettant notamment en avant l’évolution du solde charges fiscales- subventions des collectivités. Il était toutefois relativement instructif puisque, jusqu’à la saison 1999/2000, le solde était en faveur des clubs qui recevaient plus de l’impôt qu’ils ne donnaient à la solidarité nationale. À mesure que l’écart se réduisait d’année en année, on a vu monter de plus en plus fort les critiques sur la fiscalité. Quand en 1995 les clubs percevaient 2 euros pour 1 donné, c’est évident, ils avaient moins à redire. Cela étant, l'effort de transparence de la Ligue a du bon et l’absence de tableau pour 2001 va être aisément comblé ci-dessous:

En rapprochant quelques données situées dans le Bilan et le compte de résultat, on s’aperçoit d’une originalité intéressante. Fort logiquement, les Collectivités donnant 44% de moins en quatre ans, les charges sociales et fiscales augmentent vite: +56% (double effet pas cool de l’inflation salariale). Ce rythme reste très relatif puisque les dettes des clubs de foot auprès des administrations fiscales et sociales ont crû de 71% dans la même période, atteignant aujourd’hui un taux-record de 65%! On ne peut pas dire que l’Etat harcèle les pauvres clubs, une situation que beaucoup de chefs d’entreprise doivent leur envier… Pour clore définitivement ce débat, on peut légitimement s’interroger à propos de l’impact réel sur la compétitivité des clubs qu’aurait une réduction des charges sociales et fiscales qui ne représentaient au total que 11% en 2002 des dépenses totales des clubs. Que pourraient faire les clubs avec cette masse d’argent scandaleusement (2) dégagée? Pour combler le déficit d’exploitation de 97M€, il faudrait diminuer ces charges de 68%. Autre hypothèse à déficit constant, à quoi pourrait servir une diminution de 50% des charges fiscales et sociales? "Réduire l’écart de compétitivité" nous dit-on. Soyons sérieux une seconde: avec 70M€, cela donne 3,9 M€ de plus à chaque club de L1. Pas de quoi s’acheter une demi-cuisse d’un international français exilé. Quelles que soient les réformes à venir, le foot français paraît condamné à demeurer économiquement plus faible que ses adversaires européens. Parmi les pistes plus séduisantes, Bolotny évoque à la fois un système de salary cap (plafonnement des salaires qui existe dans la NBA), la création d’un contrôle de gestion européen et l’application effective des dispositions de la réforme des transferts destinées à protéger les clubs formateurs. Une dernière piste non explorée par l’auteur peut être suggérée. Le passage des Ligues 1 et 2 à 16 clubs et la suppression de la Coupe de la ligue permettraient de répartir une manne financière plus importante sur moins de clubs. De plus, des joueurs moins fatigués donneraient sûrement plus de chances de mieux figurer au niveau européen et donc de capter plus de fonds, afin de rentrer enfin dans le cercle vertueux du succès sportif, condition implicite de la réussite économique… (1) Tout récemment, la Ligue a adopté le modèle de répartition prôné par Christophe Bouchet, incluant un critère de diffusion des clubs. (2) Si les charges sociales des clubs étaient réduites, ces sommes servant à équilibrer les comptes sociaux, ce que les clubs de foot ne paieraient plus le serait par les autres, c'est-à-dire nous. Combien de supporters sont prêts à payer plus de charges sociales sur leurs salaires pour que les joueurs de foot gagnent plus d’argent?

Réactions

  • CHR$ le 07/06/2003 à 11h42
    Titouk (c'est ça, j'ai bon ?), je suis d'accord avec ton par ailleurs et avec ta petite réflexion (c'est ce que j'expliquais dans mon pavé, mais je comprends que tu ne l'ai pas lu) : au passage du parle de l'OM de 91, mais on peut étendre aux 4 participations de l'OM en C1 entre 90 et 93 (1 victoire, 1 finale, 1demi et le Sparta Prague). Tout ça en ne rencontrant que deux fois une équipe d'un gros pays (j'aime bien "gros pays", je trouve que c'est mieux que "grand championnat européen", mais ce n'est que mon avis), les deux fois le Milan AC (cela dit, les deux fois, c'est l'OM qui a gagné).
    Et c'est aussi valable pour le quart de finale d'Auxerre, la demi finale de Monaco en 94 (il y avait bien Barcelone dans la poule, mais ça avait fait deux défaites pour Monaco), celle de Nantes, le PSG a fait un sur deux (victoire sur le Barça, défaite contre le Milan).
    Bref je suis d'accord, en LDC, on ne constate pas une grosse baisse de niveau des clubs français, mais le plateau est plus relevé, et la formule ne permet plus de passer en étant moins fort.

    Et à ce sujet, je suis presque d'accord avec lien (qu'on ne risque pas de confondre avec Touffik avec un pseudo comme ça) : je préfère également que les espoirs du foot français ne reposent pas sur des hasards du tirage au sort, et c'est pour ça que je ne suis pas d'accord avec les raisons pour lesquelles les cdf préfèrent la formule de la prochaine LDC à celle de cette année (en gros parce que sur deux matchs, les clubs français ont plus de chances de passer sur un malentendu). A ce compte là, autant tirer tout de suite au sort le vainqueur, ce sera beaucoup plus égalitaire.

    Sportivement, la formule de LDC me semble très intéressante. Par contre, c'est une évidence que pour le spectacle, donc pour le marketing et les recettes commerciales, l'élimination directe est plus intéressante (c'est la vrai raison du changement de formule : les stades sont vides et les télés ne veulent plus payer).
    Le vrai danger sportif de la formule actuelle, c'est qu'avec des championnat à 20 clubs, une coupe nationale et une coupe de la ligue, il faut des effectifs énormes, ce qui ne permet pas à une équipe moins riche mais qui joue mieux d'aller au bout. Mais il me semble qu'il serait plus judicieux (quoiqu'utopique) de ne garder qu'une seule coupe nationale et de passer à 16 clubs par championnat.
    L'autre problème de la LDC (qui ne changera pas avec la nouvelle formule), c'est le système de redistribution qui crée une disparité énorme entre les équipes qui y participent et les autres, ce qui oblige les gros clubs à y être tous les ans sous peines de graves difficultés. Mais ça, ce n'est pas lié à la formule sportive.

    Et pour justifier le "presque" d'accord avec lien (si, si relisez (ou lisez ?) 4 paragraphes au dessus, je disais "presque"), c'est que je ne suis pas sûr d'être d'accord avec la stratégie d'Aulas pour devenir un grand club (introduction en bourse et autre), à la fois parce que je ne pense pas que la réussite du football doive être un objectif de la politique fiscale, et surtout parce que j'ai du mal à voir (et là je suis en plein dans la réaction à l'article !) comment ça peut vraiment faire grandir le club (alors que ça lie encore plus le résultat financier au résultat sportif, par nature très aléatoire). Ce qui fait que l'OL n'est pas un grand club Européen, c'est qu'il n'y a pas de passion et pas de public (il y en a certainement autant que Paris ou Bordeaux, mais à mille lieues de Madrid, Barcelone ou Milan). Et ça, c'est pas l'argent qui va y changer quoi que ce soit.
    (mais bon, avec quelques millions de plus, on prend Pauleta et Pedretti, on laisse Drogba à l'OM et on file gagner la LDC quand même pour me faire mentir).

    Voila.

  • Titouk70 le 07/06/2003 à 16h09
    Dans mon post precedent je developpait l'argument que le niveau des club francais n'a pas baissé. Ils rencontrent seulement plus souvent des clubs des gros pays.

    Ce qui ne veut pas dire qu'il faut se résigner et ne plus esperer etre champin d'europe. Porto y arrive bien: pourquoi pas nous?

    Mais les solutions proposés par nos cher dirigeants sont des cataplasmes sur des jambes de bois. D'abord quelque soit les lois francaises en matière de fiscalite il est completement utopique de vouloir rivaliser avec les grands clubs europeens: aucun club francais parmis les 20 premier Chiffre d'Affaire du foot europeen. Et vu le nombre de spectateurs, de fan de foot, de personne achetant les produit derive C'EST NORMAL.

    Comment un club qui s'ennorguilli d'avoir 40000 abonnés peut rivalisé avec des clubs qui en ont 2 fois plus? Ma reponse est: certainement pas avec de l'argent. Par contre peut etre en devellopant la formation, en reduisantle nombre de rencontre (suppression coupe de la ligue- moins de club en championnats) et en misan plus sur le long terme que sur des equipe mirobolante créée de toutes pieces en 3 mois

  • CHR$ le 07/06/2003 à 17h04
    J'aime bien, à chaque fois que je fais un pavé illisible, Titouk en fait un résumé synthétique juste après. C'est pratique. (par contre il prétend que c'est SON avis...)

    Sinon juste 2 remarques :
    Je pense que le niveau français a quand même un peu baissé depuis la période 90-96. A cette période, les clubs français étaient largement au niveau des espagnols, des allemands et des anglais, et dans les confrontations directes comme au coefficient UEFA.
    Et même contre les italiens, à part la Juve et l'Inter (voire le Milan), les français étaient facilement au niveau (Monaco-AS Rome, PSG-Naples)
    Dans la période 97-2001, ça arrivait encore (OM-Bologne, OM-Celta Vigo, PSG-Liverpool, Monaco-MU).
    Par contre depuis 2 ans (même s'il est difficile de tirer des conclusions sur 2 saisons), à part Auxerre-Betis, je n'ai pas souvenir d'une autre élimination d'un gros (mais peut-être est-ce le manque de rencontre hors LDC où une victoire 3-0 contre le Bayern ne permet pas de l'éliminer).
    Et surtout, depuis deux ans, les clubs français se font éliminer par des équipes qui ne les éliminaient plus depuis le milieu des années 80 (tchèques, belges, turcs, portugais).

    Et deuxième remarque : tu dis
    "Porto y arrive bien: pourquoi pas nous?"
    et
    "Comment un club qui s'ennorguilli d'avoir 40000 abonnés peut rivalisé avec des clubs qui en ont 2 fois plus?"
    Bien que je sois d'accord avec les deux affirmations, je voudrais une précision : combien d'abonnés (ou équivalent) à Porto, à Benfica ?
    Pour préciser là où je veux en venir, c'est que je pens en effet qu'il y a un déficit de "culture footballistique" par rapport au gang des 4 (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie), mais qu'il existe aussi par rapport au Portugal, voire à l'Ecosse et à d'autres, et que la question économique n'est pas entièrement inexistante.
    (mais d'accord cependant sur les solutions proposées : formation, diminution nombre de matchs domestiques, construction sur le long terme).

  • Eloy* le 07/06/2003 à 17h25
    Personne ne l'a encore souligné, mais "Cyril Rool qualifié en Coupe d'Europe grâce au Fair Play", ca me ferait un peu bizarre...

    Enfin faut plus s'étonner de rien...

  • NoNo93 le 07/06/2003 à 20h52
    Je suis pas sur que sportivement la LDC soit le top...
    Mon impression personnelle (mais c'est peut etre du à l'ennui ressenti devant la multiplication des matchs qui en perdent leur intérét de exceptionnel), c'est que la multiplication des matchs et des cadences, favorise le jeu physique et défensif et que point de vue "jeu" (notion arbitraire je l'accorde sans peine) on y perd pas mal...
    Cà reste du football de haut niveau mais à mon avis moins technique (en moyenne hein, je parle pas d'un match ou d'une équipe la variance fait qu'on a encore eds matchs bien pouratissime et d'autre au dessus du lot) et plus stéréotypé...
    (Ce qui en plus du caractére exceptionnel des matchs en moins diminue aussi le spectacle...)

  • gb13 le 07/06/2003 à 22h06
    Merci messieurs ( j'évite ainsi d'écorner quelques pseudos ;-)))
    Je pense que globalement tout ce qui se dit se tient. On est à peu prêt tous d'accord que les chances de voir un club français champion d'Europe sont minces.

    Pour ne revenir à la période début des années 90, les clubs français n'ont pas rencontré tous les ténors, c'est vrai, mais ont rencontré, des vrais clubs costaux qui ne sont que coquilles vides aujourd'hui ... c'était à mon avis aussi dur de rencontrer le Steaua de Bucarest, le Benfica ou le Dynamo de Kiev que certains "grands" clubs d'aujourd'hui ( euh j'exagère un peu mais à peine ;-)) Aujourd'hui quand les gros se déplacent dans ces pays, c'est presque pour faire de l'humanitaire ...
    L'OM c'était quasiment l'équipe de France + des supers étrangers, les autres clubs rencontrés étaient dans les mêmes configurations. Il suffit de regarder les effectifs des clubs champions de l'époque pour se rendre compte de la tâche. L'étoile rouge c'était Belodedic, Mihajlovic, Pancev, Mijatovic, Jugovic, Prosinecki par exemple. Ces clubs fournissaient les joueurs de leur équipe nationale, comme pour la France.
    Il suffit de regarder aujourd'hui les compos des équipes nationales de ces pays pour se rendre compte que la plupart des joueurs évoluent à l'étranger. ils sont comme la France, pillés par les clubs des nations riches et perdent même leurs joueurs espoirs ( Cech, Sytchev ... )
    C'est pour cela que je dis que les clubs français ne peuvent pas lutter en grande partie pour des raisons financières. Notre système est bon, mais injuste vis à vis des autres pays européens mais je ne prêche pas pour voir nos équipes préférés cotées en bourse, mais plûtot pour que l'UEFA calque ses réglements sur les réglements français. Pour la fiscalité, il serait déplorable de changer pour avantager le sport ou alors il faudrait que les réformes touchent toutes les couches de la population. ( je sais utopie quand tu nous tiens ... )
    Enfin, CHR$, Titouk, Ouais Super imaginez Lyon avec en plus Viera, Thuram, Henri, Wiltord, l'OM avec Trézeguet, Cissé, Makelele, Sylvestre, Pedretti, enfin bref les clubs français récupérant tous nos internationaux ... on devrait pouvoir s'en rapprocher le la coupe aux grandes oreilles ... ;-)))

  • CHR$ le 07/06/2003 à 23h23
    GB > Je me trompe peut-être, mais je pense que si Veira, Thuram et Henry étaient resté en France, ils auraient été Tusseau, Thouvenel et Bellone, (ou plutôt Tigana, Amoros et Stopyra), c'est à dire de très bon joueurs (quelque fois les meilleurs à leur postes), mais que ça n'aurait pas été suffisant pour gagner des coupes d'Europe.
    Plus précisément, je pense que les joueurs français sont plus forts après être passés à l'étranger.

    Mais bon, sinon, le problème est en partie financier, mais que cela provient moins des lois et impôts, que de la différence de culture football entre les pays.

    NoNo > Tu chipotes et tu es d'accord avec moi sans même t'en rendre compte (répète après moi : "Je suis d'accord avec CHR$"...)
    Tes arguments pour dire que la LDC n'est pas le top sportivement, c'est
    1) c'est pas spectaculaire
    2) il y a trop de matchs ce qui favorise le jeu physique

    et voila mes réponses :
    1) ça c'est souvent vrai, mais ce n'est pas ce qui fait la qualité sportive. Par exemple, pour rendre un match plus spectaculaire, on pourrait imaginer un formule de handicap : l'équipe présumée la plus forte part avec un ou plusieurs buts de retards. Comme ça, on aurait à coup sûr du spectalcle (c'est un peu ce qui s'était passé lors du PSG-Steaua : l'équipe la plus forte avait plus de buts à rattraper que ce qui était sportivement normal, ce qui a donné un festival offensif). Par contre, c'est assez discutable sportivement.
    2) je ne suis pas sûr que c'est en LDC qu'il y a trop de matchs (17 pour les finalistes en une saison, et 12 pour les équipes qui vont en deuxième phase de poule). Si on appliquait le conseil des cdf (championnat à 16 et suppression de la coupe de la ligue), on aurait 37 matchs de compétitions domestiques (au maximum pour les finalistes de la coupe), soit au total 54 matchs par saison au maximum (pour une finale de coupe et une finale de LDC), par exemple deux matchs par semaine pendant 6 mois.


    SInon, pour le fait que le niveau technique, je n'en suis pas persuadé. Vu l'entrainement intensif actuel, et la formation quasi professionnelle dès 8 ans, je ne pense pas que les joueurs soient moins techniques (ce qui est d'ailleurs confirmé par les formateurs). Par contre je pense que l'accélération du jeu fait que les joueurs ont moins de temps pour réaliser les mêmes gestes techniques.

  • gb13 le 07/06/2003 à 23h50
    Bof CHR$, c'était déjà des excellents joueurs qui auraient progressé dans un championnat français fort. Nous avons en France de bons techniciens ( je le pense ). Ils avaient déjà le potentiel, les championnats étrangers ont peut-être acceleré le processus.
    Tigana, Amoros auraient pu jouer dans n'importe quel grand club étranger.

  • CHR$ le 08/06/2003 à 10h02
    Je pense pas que ce n'est pas seulement une question de techniciens (par exemple je pense que Vieira, Pirès et Henry ont vraiment progressé à Arsenal, plus qu'ils ne l'auraient fait à Monaco avec le même Wenger).
    C'est aussi une question d'environnement (médias, supporters), et puis le fait qu'une fois passés à l'étranger, les joueurs français se rendent compte que finalement ils sont aussi forts que les italiens ou les allemands.

    Quant à Tigana et Amoros, justement, ils auraient sans doute été encore plus fort en jouant à l'étranger (bon, bien sûr pas à Bolton ou Birmingham). Et pas Stopyra ?

  • Titouk70 le 08/06/2003 à 11h28
    CHR ce que je veux faire passer dans mes post c'est une opposition au gens qui dise "c'etait mieux avant". Mon propos n'est pas de dire "on est pas capable de gagné une coupe d'europe" mais "on a jamais etait capable de gagné une coupe d'europe " (qui a dit révisionniste?)


    Pour tes remarques: "Je pense que le niveau français a quand même un peu baissé depuis la période 90-96" . Pour moi ce n'est pas vraiment evident. La principale difference est la concentrations des bons joueurs. Avant tous les meilleurs etaient concentré a Marseilles, Monaco, PSG, voir Auxerre certaines années. (au max 5 ou 6 clubs dominateurs)

    Des que l'on retrouvera des club dominateurs en championnat on pourrat de nouveau comparer les resultats en coupe d'europe.

    Pour la ligue des champions je pense que le principe des poules diminue fortement la proportion de matchs spectaculaire. En elimination directe presque 1 match sur 2 (le match retour) est un match couperet. Ca oblige l'equipe mise en difficulté a l'allé a attaquer et a ce decouvrir.

    En poule les premier matchs n'ont pas le meme caractere de resultats imperatifset parfois les dernier matchs ne serve a rien.

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